dimanche 28 juillet 2013

Odette Lorougnon* : « Le peuple ivoirien ne se reconnaît pas dans ce pouvoir. »

Lactualité est dominée principalement par les questions liées à la nationalité et au foncier rural. Vous qui avez été député pendant une décennie, quel est votre commentaire ?

O. Lorougnon
Je m’en vais vous poser une question. Qui a des problèmes de nationalité en te d’Ivoire ? Qui s’est une fois plaint dans ce pays où nous sommes qu’on lui a retiré la nationalité ivoirienne ? Est-ce que les Ivoiriens du Nord se sont une fois plaints ? Et ces étrangers dont on parle, qui les a fait venir en te d’Ivoire ? Personne à ce que je sache. Ils sont venus deux-mêmes, ça veut dire qu’ils savent les règles qu’il faut observer quand on est dans le pays de l’autre. Ils sont venus travailler, faire fortune ou se chercher comme on le dit dans le langage populaire. Et non pour charger la question de la nationalité sur leurs têtes. Ceux qui veulent les exploiter, ont peut-être autre chose en tête. Quand Alassane Ouattara venait en te d’Ivoire, les étrangers étaient jà là, ce n’est pas lui qui les a fait venir dans ce pays.
Le RDR nest pas allé prendre les Burkinabé, ni les Béninois, Maliens, Guinéens et autres pour les envoyer en te d’Ivoire. Doù vient-il que subitement le RDR éprouve un intérêt particulier pour ces étrangers qui sont ici depuis des lustres ? Quel est donc le problème ? Il y a des intellectuels parmi ces étrangers et ils savent bien la procédure pour acquérir la nationalité ivoirienne. Alors nous nous posons la question de savoir que veut Alassane Ouattara de la te d’Ivoire ? Parce que les étrangers n’ont rien deman.
Depuis une vingtaine dannées, depuis que le RDR est devenu un parti politique, on ne parle que de la question des étrangers. Devons-nous déduire que le RDR est un parti détrangers ? Devons-nous déduire que le RDR est constitué détrangers ? Parce qu’on ne peut pas comprendre cette marche singulière et étrange de ce parti, au profit des étrangers. Parce que dans tous les pays du monde, quand un parti politique arrive au pouvoir, c’est la question des nationaux, leur bien-être qui le préoccupe dabord. Ça fait dix ans, vingt ans que nous menons le même débat. Nous avons fait dix ans au Parlement, au cours de la 9e législature (cembre 2000–11 avril 2011), il a été question de la nationalité, de la question des étrangers ; à telle enseigne qu’on s’est demandé si les autres pays environnants appliquaient la réciprocité en la matière. La preuve, nous avons aujourd’hui des Ivoiriens exilés qui sont en train de souffrir dans ces pays voisins, après avoir fui la terreur du régime en place en te d’Ivoire. Pourquoi la te d’Ivoire doit-elle faire une exception ? On nous rétorquera que ces étrangers-là ont travaillé ici. Mais la te d’Ivoire les a payés, a participé au développement de leurs pays, a aidé financièrement leurs pays. Mais quel est donc le problème ? Que cherchent le Rdr et Alassane Ouattara ? En tout cas, je refuse de croire que le Rdr ait pris le pouvoir pour le bien-être des étrangers. Depuis presque 3 ans de pouvoir, on ne parle que de la question des étrangers. Alors, il faut que les Ivoiriens du Nord se marquent de ces amalgames dangereux, parce qu’ils risquent dêtre vus comme complices dans cette te d’Ivoire qui est en train dêtre figurée.
Jai comme l’impression que ceux qui sagitent en ce moment sur la question, prennent leurs propres cas pour la généralité. Les dirigeants de ce pays qui parlent de la nationalité ivoirienne, il nous semble qu’ils transposent leurs propres situations sur celles des paisibles étrangers qui nont rien demandé. Quon les laisse donc tranquilles. Peut-être que ce sont les dirigeants qui ont des problèmes de nationalité et qui tentent de se cacher derrière les étrangers. De grâce quon épargne donc ces étrangers de nos questions politiciennes.

Aujourdhui le gouvernement ivoirien estime à plusieurs centaines de milliers dapatrides qui devraient acquérir la nationalité selon une procédure durgence

Moi je voulais savoir, quels sont ceux qu’on nomme des apatrides.

Les apatrides, ce sont des individus qui ne jouissent  daucune nationalité.

Entre nous, est-ce qu’il existe réellement des apatrides dans le monde ? Je voulais vous retourner la question M. le journaliste. Parce que forcément un individu vient de quelque part. Tous ces étrangers qui sont en  te  d’Ivoire,  c’est  en  leurs  âmes  et consciences qu’ils ont cidé de venir dans ce pays, pour la plupart faire fortune. Ils ne sont pas venus pour faire de la politique ni qu’on les utilise dans un tel projet. Moi, je voulais les interpeller pour ne pas qu’ils se laissent utiliser ni manipuler par une frange délites ivoiriennes qui pensent que c’est avec les étrangers qu’ils peuvent prosrer. Ils ne sont donc pas venus pour faire de la politique. Il faut que les gens comprennent qu’un individu qui est venu en te d’Ivoire et qui s’est installé dans un village ou une contrée, on ne peut pas dire du jour au lendemain qu’il est sans patrie donc un apatride. Les étrangers sont venus d’eux-mêmes et ce n’est pas le Rdr qui est allé les chercher, donc il ne faudrait pas qu’il les utilise pour dautres fins. Cest un faux débat créé par ceux qui veulent se tailler un électorat sur mesure.

Selon vous, il y a donc un agenda secret qui soustend cela ?

Cest un agenda secret du Rdr.

Et qui vise quoi ?

Qui vise tout simplement un électorat comme je l’ai dit. Le Rdr cherche des voies et moyens pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Et la naturalisation de masse des étrangers est une voie royale que tente demprunter ce parti. Parce que le peuple ivoirien ne se reconnait pas dans ce pouvoir ; le peuple ivoirien est médusé aujourdhui, en regardant ce pouvoir qui ne parle que pour les étrangers. Les Ivoiriens s’interrogent de savoir ce que devient la te dIvoire. Les gens tentent dutiliser les étrangers à des fins politiques. Il y a quelquun qui est certainement en mal de popularité, et qui cherche un électorat sur mesure. Ce débat-là a été jà l’objet dâpres discussions au Parlement durant la législature précédente. Le débat refait surface, parce qu’il y a quelquun qui avait voulu naturaliser 3 millions détrangers, parce que tout simplement il veut un électorat à lui.
Il faut que le président Ouattara convainque le peuple ivoirien. Il a pris le pouvoir pour les Ivoiriens et non pas pour les étrangers. Parce que trop c’est trop. Il n’a pas pris le pouvoir pour les étrangers ni pour la Cedeao. Il a pris le pouvoir pour le bien-être des fils et filles de te dIvoire. Et ceux-là sont en exil, il faut qu’il en parle, ceux-là sont aussi en prison, il faut qu’il en parle, ceux-là nont rien à manger. Nous nous offusquons donc contre ces agissements. Et si les Ivoiriens nen parlent pas, et qu’ils sont confis chez eux, il ne faudrait pas que le pouvoir pense que cest par peur. Mais, les Ivoiriens réfléchissent, méditent et s’interrogent : que devient notre pays ?
Cette élite qui a pris le  pouvoir,  travaille pour le bien-être de qui ? Sinon, ce n’est pas peur des kalaches, dans lesquelles nous vivons depuis plus de dix ans. Les Ivoiriens ont souffert et continuent de souffrir.
Il y a deux ou trois mois, on nous parlait de 650 mille apatrides qui devraient néficier de la nationalité ivoirienne, en complicité avec le Haut-commissariat des réfugiés (HCR). Mais les réfugiés, il y en a partout. Il y a des milliers d’Ivoiriens refugiés dans la sous-région qui souffrent. Qu’est-ce qu’ils ont fait pour ces réfugiés ivoiriens ? Pourquoi donc les Ivoiriens doivent souffrir en exil. Nous prenons le nord de la te d’Ivoire à témoin pour tout ce qui est en train de se passer. Demain, l’Histoire  les accusera davoir été complices de cette forfaiture. Parce que c’est de là-bas que sont venus ceux qui ont rangé la te d’Ivoire. La rébellion vient du nord, la question de la nationalité est venue du nord. Cest encore dans le nord que des cadres du pays, de grands serviteurs de l’Etat sont emprisonnés. Le nord est devenu aujourd’hui le Camp Boiro et le Guantanamo de la te d’Ivoire. Le nord répondra un jour devant l’Histoire. Cest pourquoi, j’interpelle les cadres et populations du nord sur ce qui se passe en te d’Ivoire. LHistoire les regarde. Le mot apatridie me laisse donc perplexe. Il n’y a pas à mon sens des gens qui sont des apatrides, parce qu’ils sont forment venus de quelque part. À moins qu’ils ne veuillent volontairement changer de Patrie, donc de nationalité.

Il se trouve que ces personnes concernées par lapatridie, dans le cas despèce en Côte dIvoire, sont pour la plupart des descendants de personnes venues dailleurs mais qui navaient plus de liens avec leurs pays dorigines et aucun papier pour les identifier comme étant des ressortissants de tel ou tel autre pays.

Cest faux ! Je dis que c’est inadmissible et inacceptable. Il n’y a pas  un individu qui puisse se retrouver du jour au lendemain sans patrie, sans origines à la limite. Lors du Forum de réconciliation en 2001, M. Ouattara a brandi devant le monde entier le passeport flambant neuf de son grand re. Si en 1900 son grand-re avait jà un passeport moderne, ça veut dire qu’on était dans la modernité (rires) et que les gens devraient avoir leurs papiers. Donc comprenez qu’on veut changer la mographie de la te d’Ivoire, et au-delà se tir un électorat sur mesure. Nous interpelons les Ivoiriens afin qu’ils évitent dêtre complices de la politique de repeuplement, du changement de la mographie de la te d’Ivoire.

Il y a aussi la question du foncier rural qui est source de tension aussi bien à louest quau nord, au centre  et à lest du pays. Quel est votre sentiment sur cette question, étant donné que les deux questions nationalité et foncier sont liées ?

En effet, qui dit nationalité parle également de la question du foncier. Ces deux questions importantes là sont liées, cest pourquoi nous nous posons toutes ces questions. Si on nous fait un tel programme de déposséder les Ivoiriens, car en fait cest une dépossession, en le repeuplant et en donnant les terres à ces peuples quon fait venir par camions, cars…, que deviennent les Ivoiriens ? Que deviennent surtout les futures générations ? Et cest pourquoi ces questions sont existentielles. Ce nest pas normal ce qui se passe dans notre pays. Cest du jamais vu, quun pouvoir prenne fait et cause pour ceux qui viennent dailleurs, pour des étrangers au triment des nationaux.
Mais en réalité, le problème des Ivoiriens ce nest pas qui veut être Ivoirien, puisque pour l’être il y a une procédure de naturalisation à suivre pour les étrangers. Comme je le disais le problème des Ivoiriens aujourdhui, cest qu’ils ont faim, ils souffrent, ils sont malheureux dans leur propre pays. Tout est cher. Et je crois que cest à cette situation là que le gouvernement doit faire face ; cest ça qui est l’urgence pour le peuple de te dIvoire. Cest donc sur ces questions-là que les Ivoiriens attendent Ouattara et son gouvernement.

Avec les réserves quémet le Pdci sur les questions du foncier et de la nationalité, lesquelles réserves ont également été émises par votre parti, avez-vous limpression que le Pdci est en train de vous rejoindre sur certains points ?

Est-ce que je dois dire que le Pdci est en train Le Pdci devrait être de notre côté sur ces questions essentielles. Cest une question qui engage l’ensemble des Ivoiriens. Si jamais le Pdci se fait complice de la dépossession des terres aux Ivoiriens, l’Histoire lui demandera des comptes. Le Pdci doit savoir de quel côté il se trouve. Cest le Pdci qui est le parti historique en te d’Ivoire, c’est encore le Pdci qui a implanté le développement en te d’Ivoire. Le Pdci doit pouvoir fendre ce que Houphouët-Boigny a laissé comme héritage. Le Pdci ne peut assister à la destruction de l’ritage dHouphouët. Et l’ritage dHouphouët c’est la nationalité, c’est la question du foncier rural. Les Ivoiriens regardent les députés Pdci qui sont au Parlement. Ils se doivent de fendre la Nation ivoirienne.

84 prisonniers politiques seront jugés par une Cour dAssises, selon la décision de la justice. Alors que le régime continue de parler de réconciliation.

Est-ce que ceux qui veulent juger ces 84 prisonniers politiques ont une vision ? Là-dessus, je continue de m’interroger. Parce que c’est à la suite des élections que ces personnalités ont été arrêtées. On ne les a pas pris dans la rue. Donc, la question est politique, elle est même très politique. Ces prisonniers politiques ne peuvent pas se retrouver du jour au lendemain devant une cour dAssises. Cest pourquoi je me demande si ceux qui nous dirigent ont une vision de la justice. Ou veulent-ils simplement continuer de servir aux Ivoiriens une justice des vainqueurs ? Comment des gens qu’on a pris à la suite d’une élection, d’une crise postélectorale, laquelle élection est éminemment politique, et qu’on a accusé datteinte à la sûreté de l’Etat, on peut les accuser de crimes de sang, et se retrouver du jour au lendemain devant une cour dassises. Parce qu’il faut bien que le pouvoir protège les siens. Le pouvoir actuel veut protéger ses chefs de guerre. Cest pourquoi, on accuse sans fondement Affi Nguessan, Simone Gbagbo,  Abdoudramane Sangaré et les autres. Et pourtant tout le monde entier sait ceux qui ont fait la guerre, ceux qui ont tué, ceux qui ont nos biens. Il est temps qu’Alassane Ouattara regarde dans son camp s’il veut bien gouverner.
En principe pour aller à une réconciliation nationale, et je crois que dans la finition de la Cdvr, il ny a pas une partie justice dedans, les choses doivent être faite selon les règles de l’art. Mais, je crois qu’ils ont plutôt trompé les Ivoiriens, à travers cette Commission dialogue, rité et réconciliation (Cdvr). A travers cette commission, ils font des règlements de compte, ils font en sorte que les autres ne reviennent plus dans le jeu politique. Et cest cela l’agenda caché des dirigeants que denrayer toutes ces personnalités de la scène politique. Mais ce nest pas possible et ça ne sera jamais possible. On connait ceux qui ont tué et aussi ceux qui exploitent illicitement les richesses de la te d’Ivoire, avec les armes. Il est donc temps que Ouattara regarde dans son camp. Des gens qui ont été de grands serviteurs de l’Etat, des ministres, gouverneur, premiers ministres, des directeurs généraux, des officiers supérieurs cest eux qui sont de grands bandits et les grands bandits se promènent, ils sont nommés à des hauts postes de responsabilités dans la hiérarchie militaire. On veut abrutir l’administration ivoirienne. Ils sont venus pour abrutir l’administration ivoirienne et nous ne saurions cautionner cela. Nous voulons demander au président Ouattara de lirer les prisonniers politiques. Il ny a aucune preuve.

Justement, les avocats ont dénoncé le fait quil n’y avait rien dans les dossiers de ces prisonniers politiques

Il n’y a effectivement rien dans les dossiers. Alors pour quelles raisons on devrait les juger aux assises. Alors que le président Ouattara collabore avec des chefs de guerre, qui ont les mains souillées de sang d’innocentes victimes. Pourquoi des cadres de l’Etat devraient être des bandits, pendant que les bandits de grand chemin se promènent et sont à la tête de nos institutions. On ne gouverne pas comme cela un pays. Et je l’ai toujours dit que quand on n’aime pas un pays on ne cherche pas à le payer. J’interpelle encore les populations et les cadres du nord de la te d’Ivoire. Il est temps qu’ils donnent de la voix pour rétablir la te d’Ivoire dans ses droits et son intégrité. Parce que l’Histoire les interrogera un jour.

La semaine dernière, la procureure de la Cpi a séjourné à Abidjan, dans le cadre de ses enquêtes. Quelle analyse faites-vous de sa récente visite ?

Nous autres, nous sommes profanes dans les questions de justice. Mais on a comme l’impression que Fatou Bensouda a ci, dans son for intérieur, tout simplement de condamner Gbagbo. Il lui faut donc par tous les moyens condamner Gbagbo. Je ne sais pas ce qu’on lui a promis pour qu’elle se débatte maladroitement de la sorte. Elle représente aujourdhui une honte pour l’élite féminine africaine. Sinon quand il n’y a pas de preuves, celui qu’on tient a le néfice du doute et est relaxé. Cest ce qui se passe dans les plus petits commissariats et brigades de gendarmerie. Les dossiers de Laurent Gbagbo et des prisonniers politiques détenus ici sont vides, alors qu’ils  aient  le  courage  de  les  lirer. Si Bensouda veut vraiment rendre justice aux victimes, quelle vienne prendre Soro, Ouattara et leurs différents chefs de guerre. Parce que Gbagbo ne sest pas battu seul. On a imposé une guerre à Gbagbo et il na fait que fendre la Nation et les institutions républicaines. Gbagbo nest pas allé au nord pour faire une guerre. Bien au contraire les gens sont venus du nord pour faire la guerre à la te dIvoire, au nom de la nationalité ont-ils dit. Bensouda sait-elle que des ministres, officiers supérieurs, des cadres de l’administration ont été ts impunément. Alors, pourquoi cherche-t-elle à tout prix à condamner la victime. Parce que Laurent Gbagbo est bien la victime des bourreaux quelle protège aujourdhui et avec lesquels elle travaille aujourdhui. Laurent Gbagbo est la victime de la guerre imposée à la te dIvoire, Bensouda doit le savoir. Il faut quelle sache quen tant qu’intellectuelle africaine, elle devrait faire la fierté des femmes africaines et non senrôler dans une affaire honteuse de condamnation dun leader parce qu’il gêne un système, alors il  faut le maintenir  loin en tention. Pour que Ouattara puisse bien gouverner. Les femmes de te dIvoire interpellent Fatou Bensouda.

Laurent Akoun avait été arrêté puis jugé, Alphonse Douati est à la Maca, Koua Justin également, la liste est longue. On a limpression que le Fpi ne se contente que de produire des déclarations de dénonciation ou de protestation et cest tout. Pourquoi nenvisage-t-il pas dautres moyens pour vous faire entendre ?

Oui vous avez peut-être raison. Mais ce n’est pas vrai non plus. Le Fpi a été sorganisé par la guerre qu’on a imposée à la te d’Ivoire. Mais le Fpi s’est relevé de ces cendres-là,  quand  bien  même  les  autres sont en prison. Ceux qui ont été épargnés momentanément, je  dis  bien  momentanément parce que chacun des responsables du parti a son nom sur une liste noire du régime, ont pu relever le Fpi. Nous avons programmé des meetings à Port-Bouët, Koumassi,  Bonoua, Yopougon. Vous avez été témoins lors du giga meeting du 21 janvier 2012 à Yopougon, de la réponse brutale et violente du pouvoir, alors que ce dernier avait donné son accord pour la tenue de ce meeting. Vous savez, quand tu viens par la force, tu as peur de tout. Quand on est venu par la brutalité, la violence, on pense que ceux qui sont en face sont aussi comme ça. Or le Fpi n’est pas comme ça. Je souhaite que le pouvoir n’ait pas peur et qu’il ouvre l’espace politique pour que vous  puissiez voir le Fpi. Nous voulons un Etat de droit, le droit à la manifestation, le droit à la vie. Parce qu’il y a eu mort d’hommes et de nombreux dégâts au meeting du 21 janvier 2012. Cest pourquoi, l’on dirait que le Fpi ne connait pas les manifestations. Mais c’est bien ce parti qui a envoyé la contestation mocratique en te d’Ivoire. Cest Laurent Gbagbo qui est à l’origine du retour au multipartisme dans ce pays. Cest pourquoi ceux qui pensent que Laurent Gbagbo est brutal ou a tué quelqu’un savent que ce n’est pas vrai. Il y en a même parmi eux qui montaient dans sa chambre, pendant que nous les militants, cadres du parti, on attend dans le salon. Si Gbagbo devrait les tuer, il l’aurait fait depuis longtemps. Gbagbo a ouvert l’espace politique et ils sont où ils sont aujourdhui. Nous demandons donc qu’ils ouvrent l’espace politique, et ils verront bien la capacité de mobilisation du Fpi. Et c’est de cela qu’ils ont peur. Mais dites-vous que cette capacité de mobilisation et de redressement du FPI est intacte. 

Propos recueillis par Frank Toti – Le Nouveau Courrier 27-28 juillet 2013.
(*) – Secrétaire générale adjointe du FPI, secrétaire nationale de l’organisation des femmes du FPI (OFFPI). 

en maraude dans le web
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