samedi 13 juillet 2013

Mgr Paul Dacoury-Tabley* : « La CDVR doit demander la libération des prisonniers »

Mgr Dacoury
Mgr Dacoury a recommandé, hier, au deuxième jour du colloque sur les causes de la crise ivoirienne, à la Cdvr de passer maintenant à l'action concrète de sa mission en demandant courageusement la libération des prisonniers politiques. « La Cdvr a été créée par la haute autorité de ce pays pour réconcilier les Ivoiriens. Et, pour mieux mener son action, elle a fait diverses actions dont des enquêtes sur le terrain en interrogeant les Ivoiriens qui sont des sachants ou des victimes. Elle dispose donc maintenant de suffisamment d'éléments qui font d'elle la conscience du peuple ivoirien. Je pense que le moment est maintenant arrivé pour que la Cdvr passe à l'action de réconciliation des Ivoiriens. Elle doit, de ce fait, demander courageusement la libération des prisonniers politiques. Car ils doivent prendre leur place dans le processus de réconciliation. Or c'est en étant en liberté qu'ils peuvent dire leur part de vérité. On ne peut pas interroger quelqu'un qui est attaché. Il faut également demander courageusement le retour de tous les Ivoiriens qui sont hors du pays pour que ceux-ci participent aussi à la réconciliation en étant libres dans leur pays », a-t-il indiqué.
Ce plaidoyer de Mgr Dacoury a apparemment trouvé auprès du Premier ministre Banny, président de la Cdvr, une oreille attentive. « Je voudrais dire à Monseigneur que telle est notre mission : faire en sorte que tous les Ivoiriens prennent leur place dans le processus de réconciliation. Et faites-nous confiance, nous n’y faillirons pas. Nous le dirons à qui de droit, comme vous le dites. Et, croyez-moi, je respecte tout le monde, mais je n'ai peur de personne. Seulement je tiens à préciser que la Cdvr n'a pas pouvoir de décision. Elle est comme une conseillère des tenants du pouvoir. D'où le terme recommandations. Nous ferons donc les recommandations qui s'imposent à qui de droit et il lui appartiendra de décider », a fait savoir Konan Banny.
Dans sa communication en rapport avec la question du genre dans laquelle il fallait montrer comment la femme a contribué à l'avènement de la crise, Me Kaudjiss Offoumou a cru devoir accuser publiquement l'ex-Première Dame de Côte d'Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, d'avoir entretenu des escadrons de la mort. Elle a également accusé celles qu'elle a qualifiées de certaines femmes d'avoir marché pour demander le départ de l'Onuci. Pour elle, ces actions ont contribué soit à l'avènement de la crise ou l’ont exacerbée.
En réaction, un participant a demandé à Me Offoumou d'apporter les preuves de ses affirmations et de les mettre à la disposition du colloque, car, jusqu'à ce jour, a-t-il souligné, personne ne sait qui entretenait les escadrons de la mort. A l’en croire, ceci est d'autant plus important que Simone Gbagbo se trouve aux mains des tenants du pouvoir dans des conditions inhumaines. Il est donc irresponsable de l'accuser de façon légère.
Une autre participante a, pour sa part, dénoncé le caractère partisan de la communication de Me Offoumou qui, selon elle, n'ignore pas que d'autres femmes ont marché à Abobo avec des armes pour demander le départ du président Laurent Gbagbo et pourtant elle n'en a pas parlé.
Vigilant sur tous les bords, le président Banny est intervenu aussitôt pour demander que les propos de Me Offoumou soient retirés parce que ne reposant sur rien. Or, a-t-il fait remarquer, le colloque doit reposer sur la vérité des faits. C'est alors que Mgr Dacoury a fait une motion d'ordre et suggéré plutôt que la question des escadrons de la mort exposée par Me Offoumou ne soit pas retirée, mais mise au débat. Le président Banny a repris la parole et demandé pardon à l'homme de Dieu afin que celui-ci accède à sa demande de retirer cette question. «Nous n'avons aucun élément pour soutenir les propos de Me Offoumou. Je me mets donc à genoux devant vous pour que vous acceptiez qu'on retire ces propos qui, une fois de plus, ne reposent sur rien», a-t-il estimé.
Ainsi s'est refermée la honteuse parenthèse ouverte de façon irresponsable par Me Offoumou Yapo.

Boga Sivori, envoyé spécial à Yamoussoukro
Titre original : 2ème jour du colloque sur les causes de la crise/ Mgr Dacoury : « La CDVR doit demander la libération des prisonniers » 
(*) – Evêque de Bassam. 

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Source : Notre Voie 12 juillet 201

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