Mgr Dacoury |
Mgr Dacoury a recommandé, hier, au
deuxième jour du colloque sur les causes de la crise ivoirienne, à la Cdvr de
passer maintenant à l'action concrète de sa mission en demandant courageusement
la libération des prisonniers politiques. « La Cdvr a été créée par la haute autorité de ce pays pour réconcilier les
Ivoiriens. Et, pour mieux mener son action, elle a fait diverses actions dont
des enquêtes sur le terrain en interrogeant les Ivoiriens qui sont des sachants
ou des victimes. Elle dispose donc maintenant de suffisamment d'éléments qui
font d'elle la conscience du peuple ivoirien. Je pense que le moment est
maintenant arrivé pour que la Cdvr passe à l'action de réconciliation des
Ivoiriens. Elle doit, de ce fait, demander courageusement la libération des
prisonniers politiques. Car ils doivent prendre leur place dans le processus de
réconciliation. Or c'est en étant en liberté qu'ils peuvent dire leur part de
vérité. On ne peut pas interroger quelqu'un qui est attaché. Il faut également
demander courageusement le retour de tous les Ivoiriens qui sont hors du pays
pour que ceux-ci participent aussi à la réconciliation en étant libres dans
leur pays », a-t-il indiqué.
Ce plaidoyer de Mgr Dacoury a
apparemment trouvé auprès du Premier ministre Banny, président de la Cdvr, une
oreille attentive. « Je voudrais dire à Monseigneur que telle est notre mission : faire
en sorte que tous les Ivoiriens prennent leur place dans le processus de
réconciliation. Et faites-nous confiance, nous n’y faillirons pas. Nous le dirons
à qui de droit, comme vous le dites. Et, croyez-moi, je respecte tout le monde,
mais je n'ai peur de personne. Seulement je tiens à préciser que la Cdvr n'a
pas pouvoir de décision. Elle est comme une conseillère des tenants du pouvoir.
D'où le terme recommandations. Nous ferons donc les recommandations qui
s'imposent à qui de droit et il lui appartiendra de décider », a
fait savoir Konan Banny.
Dans sa communication en rapport avec
la question du genre dans laquelle il fallait montrer comment la femme a
contribué à l'avènement de la crise, Me Kaudjiss Offoumou a cru devoir accuser
publiquement l'ex-Première Dame de Côte d'Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, d'avoir
entretenu des escadrons de la mort. Elle a également accusé celles qu'elle a
qualifiées de certaines femmes d'avoir marché pour demander le départ de
l'Onuci. Pour elle, ces actions ont contribué soit à l'avènement de la crise ou
l’ont exacerbée.
En réaction, un participant
a demandé à Me Offoumou d'apporter les preuves de ses affirmations et de les
mettre à la disposition du colloque, car, jusqu'à ce jour, a-t-il souligné,
personne ne sait qui entretenait les escadrons de la mort. A l’en
croire, ceci est d'autant plus important que Simone Gbagbo se trouve aux mains
des tenants du pouvoir dans des conditions inhumaines. Il est donc
irresponsable de l'accuser de façon légère.
Une autre participante a, pour sa part,
dénoncé le caractère partisan de la communication de Me Offoumou qui, selon
elle, n'ignore pas que d'autres femmes ont marché à Abobo avec des armes pour
demander le départ du président Laurent Gbagbo et pourtant elle n'en a pas
parlé.
Vigilant sur tous les bords, le
président Banny est intervenu aussitôt pour demander que les
propos de Me Offoumou soient retirés parce que ne reposant sur rien. Or,
a-t-il fait remarquer, le colloque doit reposer sur la vérité des faits. C'est
alors que Mgr Dacoury a fait une motion d'ordre et suggéré plutôt que la
question des escadrons de la mort exposée par Me Offoumou ne soit pas retirée,
mais mise au débat. Le président Banny a repris la parole et demandé pardon à
l'homme de Dieu afin que celui-ci accède à sa demande de retirer cette
question. «Nous n'avons aucun
élément pour soutenir les propos de Me Offoumou. Je me mets donc à genoux
devant vous pour que vous acceptiez qu'on retire ces propos qui, une fois de
plus, ne reposent sur rien», a-t-il estimé.
Ainsi s'est refermée la honteuse
parenthèse ouverte de façon irresponsable par Me Offoumou Yapo.
Boga Sivori, envoyé spécial à Yamoussoukro
Titre original : 2ème jour du colloque sur les causes de la crise/
Mgr Dacoury : « La CDVR doit demander la libération des prisonniers »
(*) – Evêque de Bassam.
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Source :
Notre Voie 12 juillet 201
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