Une apologie de la trahison par le
porte-parole du parti des Ouattara
Dans une contribution parue dans le
quotidien ouattariste Nord-Sud du 24 juillet, Joël N’Guessan, le porte-parole principal du Rassemblement des républicains (RDR), prétend
justifier l’invasion progressive de la Côte d’Ivoire par les hordes de sahéliens
en quête d’espace vital… Ci-après, l’intégralité de cette véritable apologie de
la trahison dans la plus pure tradition houphouétiste.
Depuis
quelques semaines, une controverse surgit, à nouveau, sur des questions d’enjeu
national et d’intérêt sans doute international ; il s’agit des sempiternelles
questions portant sur le foncier rural et la nationalité. J’ai lu sans
comprendre les différentes interventions suscitées par ces questions, et j’avoue
ne pas saisir les motivations qui sous-tendent les points de vue ou
allégations, parfois, provoquées. Sans doute, mes connaissances très limitées
en matière de droit constitutionnel et, surtout, de droit foncier, ne m’aident
pas à lire les aspérités liées à ces questions et donc à saisir le substrat ou
la trame du débat.
Au
risque de passer aux yeux de tous pour un oiseau de mauvais augure, l’on
peut y déceler un schéma bien échafaudé, avec un timing adapté, de réveiller
les vieux démons de la division, de la marginalisation, l’exclusion ou la
stratification, à tout crin, ce que les anglo-saxons appellent le « drop out »
entre les ivoiriens et ceux qui ont pris l’option définitive de vivre sur la
belle terre de Côte d’Ivoire Pays « TERRE D’ESPERANCE – PAYS DE
L’HOSPITALITE ».
De la question du
foncier rural
Suffisamment
instruit par les effets de nos contradictions, je m’étonne qu’il existe encore
des individus ou groupuscules politiques dont la passion du moment est
d’attiser les tensions sociales sur le problème du foncier rural.
Sur la question
foncière, je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée que des individus ou des
groupes de personnes se donnent des droits ancestraux illimités dans le temps
sur la terre que seul le bon Dieu a eu à créer. Ceux qui croient ou lisent aux
saintes écritures peuvent l’attester. C’est Dieu qui a créé la Terre et
non nos ancêtres. Ceci étant dit, il est vrai qu’à un moment donné de
l’évolution de l’espèce humaine, des groupes de personnes se sont établis, pour
des besoins de subsistance sur des terres qu’ils considèrent comme leurs
propriétés. Les différentes conquêtes à travers l’histoire en sont des
témoignages. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de faire des conquêtes pour
s’approprier des terres ; il s’agit plutôt d’en faire autre chose par la mise
en valeur de ce patrimoine, ce capital.
Récemment,
séjournant à Kouto, dans le nord du pays, à la faveur de la visite que le Chef
de l’Etat a effectué dans le district des Savanes, nous avons fait le constat
agréable que les broussailles et autres bosquets qui obstruaient la voie, sur
les axes d’Abidjan-Kouto, tout au long de la route, ont disparu. De petites
parcelles mises en plantation donnaient l’impression que, dans ce pays dont
l’économie repose sur l’agriculture, tout reste à faire pour mettre en valeur
nos terres pourtant fertiles.
Il
en est de même si l’on prend l’axe Abidjan-Odienné, en passant par
Yamoussoukro, Daloa, Man, et Touba. Tout n’est que brousse. Ce même spectacle
est général sur l’ensemble du territoire. Même les périmètres agricoles
aménagés à coup de dizaines de milliards de francs CFA par l’Etat ivoirien, au
temps du Président Félix Houphouët-Boigny sont abandonnés. Malgré l’abandon de
nos terres, malgré le fait que ce ne sont que moins de 5% des terres ivoiriennes
qui sont mises en valeur, il se trouve des personnes pour parler de problème de
foncier en Côte d’Ivoire. Mais, enfin, de quel problème foncier y a-t-il ?
Peut-on s’imaginer
qu’une terre mise en valeur, donc procurant à son propriétaire des revenus
substantiels soit cédée pour devenir par la suite sujet ou objet de conflit ?
Je ne le crois pas. Pour ceux qui ont la chance de faire un tour en Europe et
aux USA, ils constateront qu’il n’existe aucun lopin de terre qui ne soit mis
en valeur. Tous les espaces sont utilisés, soit pour l’agriculture et
l’élevage, soit pour la sylviculture… La question qui se pose (et cela est du
domaine du bons sens), c’est notre incapacité à mettre en valeur chaque hectare
de notre territoire qui constitue le véritable problème et la source de tous
les conflits auxquels nous assistons.
Quand
des cadres d’une région sont dans l’incapacité de mettre au travail leurs
parents et leurs jeunes frères restés au village, à travers une bonne
occupation des terres dont ils disent être des propriétaires ancestraux, il ne
faut pas s’étonner que les problèmes surviennent, surtout lorsque d’autres
communautés plus industrieuses, à la recherche de terres cultivables, prennent
les initiatives pour s’en approprier, toute proportion considérée.
Au
total, sans se laisser aller, il est bienséant de souligner que l’on
relativiserait sur les malentendus ou quiproquo ayant engendré hélas des
conflits fonciers que lorsque nous affirmerons notre détermination à
rentabiliser efficacement notre patrimoine, par une mise en valeur rationnelle
et intelligente. Car, il n’y a que par cela que nous tuerons en nous ce goût
prononcé pour le lucre et qui nous fait brader, à peu de frais, ce qui
constitue le bien commun, la richesse nationale. Tel doit être perçu l’un des
angles du débat. Arrêtons de vendre nos terres, servons-nous de nos terres pour
créer de la richesse et de l’emploi.
De la question de
la nationalité
Là
encore, le débat emprunte au langage fourchu, au discours double avec, parfois,
des accents populistes et démagogiques à couper le souffle. Il est une
inconséquence flagrante de la part d’une intelligentsia petite bourgeoise qui,
une fois installée pour un moment donné sur les bords de la Seine, en France,
prétend aspirer à la nationalité Française, dans les meilleurs délais, et que
concernant le cas ivoirien, elle déclare s’opposer à ce que ceux qui vivent en
Côte d’Ivoire, depuis leur naissance, parce que issus d’ascendants étrangers,
puissent bénéficier de la nationalité Ivoirienne.
Comment
comprendre qu’un Sidibé, Diallo, Camara, etc., dont les parents ont immigré en
Côte d’Ivoire avant l’indépendance, nés sur le sol ivoirien, ne puissent pas
jouir de facto de la nationalité ivoirienne ? Nous tirons tous fierté de
l’avènement Barack Hussein Obama Jr, dont le géniteur est d’origine
Kényane, à la tête de l’Exécutif Américain du plus puissant pays du monde, les
USA. Il a pu l’être parce que la loi de son pays fait de lui un citoyen
américain, car né sur le sol américain.
Au
Ghana, plus près de nous, la savante combinaison entre droit de sol et droit de
sang a permis d’éviter les problèmes d’apatridie que nous connaissons chez
nous. C’est vrai que la classe politique est souvent encline à gloser sur le
concept pour se mettre en évidence au niveau de la psychologie électorale, mais
il est fort à parier que le jour où la compétition électorale, en Côte
d’Ivoire, se fera essentiellement sur la base des programmes et projet de
société, et non sur des origines supposées, le déclic ou tocsin du développement
sonnera… Le pays a tant à y gagner !
Comme
pour paraphraser le politologue et chroniqueur Amin Maalouf, « les identités et
les nationalismes étriqués sont parfois source de déflagrations sociales,
meurtrières, et non de progrès social, de tolérance et de compréhension des
enjeux de développement de demain.
Joël
N’GUESSAN, Porte-parole Principal du RDR - Nord-Sud 24 juillet 2013
en maraude
dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou
l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu
informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire