jeudi 24 décembre 2020

L’HEURE EST VENUE DE NOUS DÉLIVRER DE LA FRANCE


Une libre opinion de Siméon Kouadio Konan

« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts… apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment et pourtant une guerre à mort ». Ces lignes que vous venez de lire sont de François Mitterrand, lignes confiées, en guise de testament politique, au journaliste…, alors qu’il s’apprêtait à tirer sa révérence, après près de 6 décennies de vie politique dont 14 ans à la tête de la république française.

Ce terrible aveu de l’homme d’Etat français reconnu comme étant avec le général De Gaulle un des acteurs majeurs de la Ve république et dont la longévité à la présidence n’a de comparable qu’à celle de Henri IV, de Louis-Philippe et de… Napoléon 1er, en dit long sur la nature prédatrice des relations entre les nations. Dans cette jungle où l’instinct de survie reste l’inamovible directeur de conscience et où les seuls maitres-mots sont domination et hégémonie, les plus forts mangent les plus faibles. Ainsi, comme le lièvre qui se fait manger par le loup après avoir lui-même mangé l’herbe, le monde ressemble à une vaste chaine alimentaire où les pays non développés, les pays africains en général, demeurent les premiers maillons, mangés par les puissances coloniales comme la France, le Royaume Uni… entant que consommateurs primaires, et elles-mêmes, mangées par les super puissances comme les Etats unis, la Chine…entant que consommateurs secondaires. Cette vérité implacable que le Président français a tenu à laisser savoir à ses compatriotes avant de prendre congé de ce monde impitoyable de prédation, n’est que plus vraie pour nos pays, et en particulier pour la Côte d’Ivoire qui subit en ce moment même, nous le proclamons avec foi, les derniers coups de canines de la France, une puissance en déclin qui tente vaille que vaille de résister en s’accrochant, telle une sangsue, à notre pays.

Nul doute que si le temps le lui avait permis, le Président Houphouët-Boigny, cet autre, baobab de la scène politique mondiale et grand sachant de la politique française pour avoir participé à 6 gouvernements successifs sous la IV e et V e république, lui qui ne croyait certainement pas si vrai dire quand il déclarait déjà en 1932, « on nous a trop volés », aurait certainement laissé aux Ivoiriens, à l’instar de son homologue français, ces lignes : « La Côte d’ivoire ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec la France. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique. Oui, ils sont très durs, les Français, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur notre pays. C’est une guerre inconnue, une guerre totale et permanente, une guerre à mort ».

Oui chers compatriotes, nous sommes en guerre ; du moins, la France nous fait la guerre. Non contente de faire main basse sur notre économie, la France, depuis une décennie, a décidé de passer le cap et le masque de la subtilité pour s’arroger désormais, ouvertement et de façon outrancière, le droit de nous denier le droit inaliénable qu’à tout peuple de disposer de lui-même et notamment, de choisir, conformément à la Constitution que le peuple s’est souverainement donnée, ses dirigeants. En 2010, alors que conformément à la Constitution, le Conseil Constitutionnel dont le verdict est sans recours avait proclamé un candidat vainqueur, la France s’est crue en droit et en responsabilité de conduire une campagne militaire aérienne pour conclure le coup d’Etat mué en rébellion qui perdurait avec sa bénédiction et son soutien depuis 8 ans, en pilonnant des semaines durant, la résidence du chef d’Etat ivoirien et les installations stratégiques de l’Etat, pour la seule finalité d’installer au pouvoir son choix. Le coût humain de cette folle opération n’a jamais été évoqué. Je vous laisse l’imaginer.

Aujourd’hui encore, elle est là pour soutenir à nouveau, la violation flagrante et le coup de force contre notre Constitution en poussant le mépris, et cela de la bouche même du Président français, jusqu’à y trouver des notions qui lui sont inconnues – une candidature par devoir – oserait-on en France insinuer pareille hérésie vis-à-vis de la constitution de la république française ? Tout de même ! même quand les retombés se chiffrent en des milliers de milliards comme ce marché scandaleux du train urbain d’Abidjan qui passe mystérieusement de 100 milliards de nos francs à 1044 milliards en l’espace de quelques années, pour ne citer que ce cas, on y va avec courtoisie et élégance.

Oui nous sommes en guerre, une guerre permanente et pernicieuse, mais une guerre dont les armes, pour l’essentiel, ne sont pas les missiles et les canons. Les armes de cette guerre, les français les tirent de leur propre histoire, l’histoire de leurs ancêtres les gaulois. Les Gaulois étaient un peuple divisé en tribus. Ils parlaient à peu près la même langue, ou du moins, ils arrivaient à se comprendre. Ils avaient des institutions assez avancées : les tribus élisaient leurs magistrats, disposaient pour la plupart de gouvernements populaires, se réunissaient en Conseils Généraux…

C’est tout cet agencement politique somme toute harmonieux et serein que va chercher à démolir un étranger venu de la péninsule italienne, le proconsul romain Jules César. Il se lance donc à la conquête de la paisible Gaule (l’ancêtre de la France) à travers une guerre qui va durer 7 ans. Mais cette guerre, Jules César va la mener d’une façon bien particulière. Ça sera par la corruption des élites Gauloises. L’historien du 19e siècle, Amédée Thiery, raconte l’ignoble stratagème de Jules César pour arriver à ces fins.

« Depuis le commencement de la guerre, César s’était fait livrer tous les jeunes gaulois distingués par la richesse, la naissance ou le rang de leur famille et il les gardait près de lui, moins comme des auxiliaires que comme des otages. Étudiant à loisir leurs caractères et leurs penchants, il s’appliquait à les corrompre par l’ambition, à les éblouir par la gloire, à étouffer en eux tout sentiment patriotique. De cette pépinière de petits tyrans, sortaient ses instruments les plus dévoués et les traîtres les plus redoutables à la Gaule. Le proconsul les jetait ensuite sur le point où il voulait exciter des orages. Il leur prodiguait l’argent, il leur prêtait au besoin ses soldats, ils préparaient par leurs intrigues chez ses alliés les plus fidèles, une conquête plus facile et en apparence moins odieuse que la conquête à force ouverte. Chaque nation, chaque ville avait son parti romain et son parti national qui s’observaient l’un et l’autre et en venaient souvent aux prises surtout quand il s’agissait de l’élection des principaux magistrats ».

L’homme fort en Côte d’ivoire, c’est la France

Voilà, chers compatriotes Africains, l’arme de la guerre contre nos pays ; l’arme pour l’asservissement de nos peuples. De nos jours cet infâme stratagème s’est renforcé de variantes spirituelles avec les nombreuses loges mystiques d’où nos élites, corrompues jusqu’à la moelle épinière, sortent dénaturées, aliénées, naturalisées à leur nouvelle patrie, la patrie de leurs frères lumières, pour servir et garantir, conformément au serment suprême prêté, en tout temps et en toute circonstance, la cause et les intérêts des maîtres. Vous comprenez maintenant pourquoi au plus fort de la lutte, certaines incompréhensibles et curieuses attitudes peuvent venir sonner le glas de la victoire bien souvent à portée de main. Il se pourrait bien, en effet, qu’au cœur de certaine lutte de libération, soient tapis au nombre des combattants les plus zélés, des combattants qui luttent en réalité pour les intérêts du maître et non pour la cause du peuple. Toutefois, Vous l’aurez aussi compris, du moins, je l’espère, le problème de nos pays n’est pas les petits tyrans corrompus. Le problème, le vrai, c’est le système par lequel nous tient l’homme fort. L’homme fort en Côte d’ivoire, c’est la France, pas la France des peuples que nous aimons bien et qui n’a rien à avoir avec nos malheurs, mais la France de l’oligarchie politique, la France des multinationales et des prédateurs sans foi ni loi.

Oui chers compatriotes, le problème de notre pays comme de tous les pays africains, ce n’est ni les français, ni les tyrans corrompus, il existera toujours des tyrans corrompus aussi longtemps qu’existera le système qui les produit. Le problème, c’est cet odieux système de la Françafrique qui, faisant sienne et usant outrancièrement de l’infâme stratagème de Jules César, nous impose depuis des décennies, la guerre la plus subtile mais la plus destructrice de notre histoire, la guerre contre l’âme de nos peuples, pour assouvir leur honteux dessein : piller et voler nos richesses.

Heureusement, la vie a ceci de merveilleux que quelle que soit sa charge négative, toute situation comporte toujours un aspect positif. Ici, la même source qui nous a servi le venin en a prodigué l’antidote. Ainsi, la même histoire nous enseigne qu’en 52 avant Jésus Christ, un jeune chef Averne parvient à rassembler les petites gens, des gens sans grades mais ayant encore en eux l’amour de la patrie et leur affirme que l’heure est arrivée de se délivrer des Romains. Toutes les cités gauloises répondent à son appel et lui remettent le commandement de la guerre. Et même s’il se fera prendre plus tard. Le désormais Vercingétorix, entendez le chef suprême des sans « tête », réussit à réunir les tribus gauloises, à battre les romains et à redonner sa fierté et sa liberté au peuple gaulois.

Voilà les armes défensives, voilà les armes de la victoire pour la délivrance de nos peuples. Elles sont spirituelles car, ne l’oubliez pas, c’est une guerre contre l’âme qui nous est faite. C’est pourquoi, c’est spirituellement que nous ripostons. Nos armes ont pour noms la crainte de Dieu, la foi agissante, la ferme résolution, l’amour de la patrie, la vertu, l’incorruptibilité, l’intégrité, l’union et la détermination.

La question, y a-t-il en Côte-d’Ivoire et dans chaque pays africain un Vercingétorix ? Y a-t-il encore en Côte-d’Ivoire et dans nos pays africains des hommes et des femmes vertueux, ayant encore l’amour de la patrie, craignant Dieu, des hommes intègres et ennemis de la cupidité ?

Chers compatriotes, l’heure est venue de couper le cordon ombilical et de rompre avec ce perfide système dans lequel le peuple n’a de pouvoir que de donner le pouvoir et par lequel le colon continue de nous gouverner à travers ses « tyrans corrompus » imposés au peuple. L’heure est venue de nous approprier tous les leviers de notre souveraineté en retournant à la vraie démocratie, celle conforme à nos valeurs culturelles et dans laquelle le gouvernement du peuple est assuré par le peuple et pour le peuple. L’heure est venue de mettre un terme définitif à la Françafrique.

L’HEURE EST VENUE DE NOUS DELIVRER DE LA FRANCE.

Vive l’Afrique, libre, unie et rayonnante dans le monde.

Vive la Côte d’Ivoire, libre, souveraine et prospère sous la puissante main de l’Éternel.

Dieu est AMOUR.

Abidjan, le 21 Décembre 2020

Siméon Kouadio Konan dit KKS

EN MARAUDE DANS LE WEB

Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».

Source : https://www.connectionivoirienne.net 21 décembre 2020

mardi 22 décembre 2020

L'OPPOSITION IVOIRIENNE À CANOSSA ?, un billet d'humeur de F.M. Bally

Le Pr G.-A. Ouégnin, président de la plate-forme EDS et porte-parole de l'opposition,
à l'issue de la première séance d'un drôle de dialogue

L’Opposition ivoirienne a rendu les armes. Elle accepte, après cinq mois de bras de fer ponctué de désobéissance civile et boycott, de rentrer dans les rangs.

Si « le dialogue est l’arme des forts », accepter d’aller à des discussions en position de faiblesse, sans avoir rien obtenu de ses principales revendications, dont la libération de ses leaders, s’appelle une reddition.

Les négociations qui se sont ouvertes le lundi 21 décembre 2020 entre une Opposition essoufflée et un Pouvoir maître du jeu signifient deux choses. D’une, la légitimité d’Alassane Ouattara, un moment contestée, est, sans crier gare, reconnue. De deux, sauf cataclysme, le dialogue national, réclamé pour notamment une nouvelle Constitution, est sur les traces du Conseil national de transition (CNT) : mort-né.

Au finish, Alassane Ouattara, sans coup férir, est le grand vainqueur : son élection, qualifiée d'« illégitime » et d’« illégale », est validée par une opposition pressée de participer aux législatives afin de ne pas laisser le RHDP en roue libre. Exactement comme Henri Konan Bédié en 1995 après le boycott actif du Front républicain de Laurent Gbagbo et Djény Kobinan Kouamé.

F. M. Bally

Titre original : « Reddition en Côte-d’Ivoire l’opposition capitule et rend les armes »

En maraude dans le Web

Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».

Source : http://www.connectionivoirienne.net 22 décembre 2020