mardi 25 octobre 2016

Le Capitaine, la Constitution et le Titanic

Mais comment, Fanta Gbê n’aime donc pas le blanc ? En tout cas
c’est la seule qui ne le porte pas sur cette photo où il semble pourtant
représenter un symbole fort. Elle, qui est tellement « Ivoirienne nouvelle »,
elle ne se sent pas concernée par cette affaire de constitution ou quoi ?
Pour rappel. Nouvel an 2013 : un drame, celui de la bousculade. Des familles étaient venues en masse assister au feu d’artifice donné à l’occasion du Nouvel an. Plus de 60 morts, plus de cent blessés. Le drame s’est produit près de la police du 1er arrondissement du Plateau, à côté d’un chantier clôturé avec des feuilles de tôle. Beaucoup de personnes se sont adossées à la clôture du chantier qui a finalement cédé sous le poids, elles sont tombées dans un ravin à l’intérieur du chantier, occasionnant leur mort. Cela se passait en face du stade Félix Houphouët Boigny. Les familles regagnaient leur domicile après avoir admiré les feux d’artifice, dans le cadre du projet « Abidjan, perle des lumières ». A l’origine, cette initiative devait faire oublier les séquelles de ce qu’on a appelé la crise postélectorale !
22 octobre 2016. En cette fin de journée, face à des photos nous présentant un stade presque vide, on nous explique que le stade FHB qui recevait les amis et promoteurs de la nouvelle Constitution ne pouvait être rempli, les zones A et B, à cause de travaux préliminaires aux futurs jeux de la Francophonie, ne pouvant recevoir de spectateurs. Et pourtant, les nombreux clichés ne révèlent aucun engin de chantier, aucune palissade. Mais si cette information se révélait exacte, elle démontrerait que ce gouvernement n’a tiré aucune leçon du drame de fin d’année 2012, et que ce rassemblement, aujourd’hui au Félicia, relève d’une totale inconscience de la part des organisateurs qui deviennent des organisa-tueurs !
Les journaux proches du gouvernement, en première page nous annonçaient via Adama Bigtogo un évènement qui déplacerait 50 mille spectateurs… dans un stade en travaux, qui en temps ordinaire ne peut en accueillir plus de 30 mille ! Que dire de la com de cet apprenti sorcier ? A lui-seul, il concentre ce que les ivoiriens disent tout bas : quelle honte, cette clique de politiciens, tous des incapables !
Et dire que dans quelques semaines, la première dame nous offrira une fois de plus le cinéma Abidjan « Perle de Lumière », sur fond de misère, de pauvreté, d’analphabétisme, de chômage, de santé précaire sans prise en charge, de prisonniers en attente de jugement, d’une justice aux ordres, avec des témoins menteurs.
La « détention mobile », qui a caractérisé la nouvelle manière de mettre les adversaires politiques hors circuit, a suivi les « hôpitaux mobiles », cette nouvelle arnaque, inaugurée, elle aussi par la grande dame blonde, Pour pallier à l’absence d’hôpitaux, voici des fourgons-dispensaires, 9 en tout pour soigner… toute la Côte d’Ivoire !
Mais revenons au 22 octobre. Place aux cars qui ont convoyé les Ivoiriens et pseudo-Ivoiriens au stade, moyennant une petite aide financière et un panier garni. Amadou Gon Coulibaly, qui a beaucoup à recevoir de cette nouvelle Constitution, a fait du zèle : sur les réseaux sociaux, il se vante d’avoir rempli 30 cars de plus de 70 personnes, au départ de Korogho !
Mais au lieu de déplacer des Ivoiriens et Sahéliens depuis Korogho et Bouaké pour remplir le stade, il aurait été judicieux de promener notre brillantissime rédacteur de la Nouvelle Constitution Ivoirienne en Ado-mobile pour lui faire toucher du doigt la réalité de cette Côte d’Ivoire étranglée, ensanglantée, non réconciliée. Cette république émergente, à l’image du Titanic, va à nouveau en cette fin d’année scintiller de mille feux, de mille perles de lumières, et tous feux allumés, sous les projecteurs de la communauté internationale qui, parait-il, applaudit ce texte, le bateau ivoire et son équipage s’enfonceront doucement dans la lagune…
« Cette constitution de la 3e République est celle du retour aux fondamentaux qui nous ont permis d’avoir la Paix » nous assène l’économiste diplômé, dont les actes n’ont pas été à la hauteur du diplôme, celui qui n’a créé ni nouvelles universités, ni nouveaux hôpitaux, ni nouveaux emplois, ni apporté la paix des cœurs et des consciences.
Bien sûr le recours aux faux en écriture sera au rendez-vous. Certaines voix autorisées évoquent déjà le chiffre de plus de 3 millions de nouveaux Ivoiriens originaires des pays de la sous-région, invités à se prononcer favorablement sur le changement de la constitution, sans compter les bus affrétés à l’étranger pour permettre à de parfaits inconnus de se prononcer eux aussi sur le bien-fondé d’une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire.
Souriez, braves Ivoiriens, vous êtes les citoyens d’un pays convoité, envié, adulé, à la croissance exponentielle, aux institutions et à la justice au top, aux écoles favorisant l’émergence d’une élite.
Oui, vous êtes bénis des dieux …du profit que servent sans relâche vos bienfaiteurs, ceux-là même qui veulent, ─ grâce à la Nouvelle Constitution ─ s’éterniser à vous faire du bien. Et avec la sortie de terre d’un luxueux Sénat qui vous concoctera des lois et leurs contraires, vous aurez vraiment toutes les apparences d’un pays riche, à la démocratie vivante, un pays où coule le lait et le miel, où les prisons auront disparu, car la Réconciliation aura visité et pénétré le moindre recoin.
En attendant ce jour, il reste encore une semaine pour envoyer au capitaine du vaisseau Tivoirnic des signaux de détresse. Fuira-t-il le bateau, sautera-t-il dans un canot de sauvetage à la place des femmes et des enfants qu’on a l’habitude de secourir d’abord ? Ou, dignement, attendra-t-il de sombrer, lui et son équipage RDR et PDCI, en invoquant sainte-Constitution ?
Ce geste tant attendu, permettrait aux chaloupes des survivants de regagner le bord, sains et saufs, d’ouvrir les prisons, de prendre des dispositions pour un retour sécurisé des exilés, et enfin de s’atteler à reconstruire cette Eburnie fraternelle et hospitalière que nous avons saluée de loin, avant un certain 11 avril 2011…

Shlomit Abel


EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».



Source : connectionivoirienne.net 23 octobre 2016

vendredi 21 octobre 2016

LES BLANCS DERRIÈRE OUATTARA & CONSORT D’après le regretté Mamadou Ben Soumahoro

M. Ben Soumahoro


A l’heure où la « classe politique » autoproclamée, toutes tendances confondues, est en train de blaguer les Ivoiriens avec cette histoire de constitution dans laquelle les uns voient le salut de la Côte d’Ivoire, les autres sa damnation définitive, il est bon de rappeler quelques vérités que tous font semblant d’oublier afin de mieux les cacher à la masse des Ivoiriens. Aujourd’hui, symboliquement, nous donnons la parole à l’ancien député Mamadou Ben Soumahoro, grande conscience et grande voix, qui malheureusement s’est récemment tu à Accra où il s’était exilé après la catastrophe du 11-avril. Et que voulait-il nous dire quand il nous montrait ces agents français, vrais maîtres de nos destinées, qu’il appelait « les blancs de Ouattara » ? C’est que Ouattara n’est qu’une marionnette, comme l’était Houphouët, et que la Côte d’Ivoire continue d’être gouvernée comme si elle était toujours une dépendance de la France. Et c’est la stricte vérité. Dès lors on peut se demander à quoi riment ces agitations autour d’une prétendue « constitution » que « Monsieur le préfet » va soumettre à référendum. Car aucun texte et peu importe qui l’a rédigé et comment ne mérite ce nom s’il ne vise pas d’abord et avant tout à constituer la Côte d’Ivoire en un Etat réellement indépendant et souverain ; un Etat où il n’y aurait aucun agent de l’ancienne puissance colonisatrice, civil ou militaire, dans les instances dirigeantes. Or, de ce point de vue, depuis sa soi-disant décolonisation en 1960 jusqu’à ce jour, la Côte d’Ivoire n’a jamais eu de constitution. Pas plus qu’elle n’a eu une vraie armée, un vrai parlement ou un vrai gouvernement. Pas plus qu’elle n’a une vraie monnaie. Qu’on se rappelle la confidence d’un ancien chargé de mission au cabinet d’Houphouët à Didier Dépry sous le sceau de l’anonymat :
« Le véritable Président de la Côte d’Ivoire, de 1960 jusqu’à la mort d’Houphouët, se nommait Jacques Foccart. Houphouët n’était qu’un vice-président. C’est Foccart qui décidait de tout, en réalité, dans notre pays. Il pouvait dénommer un ministre ou refuser qu’un cadre ivoirien x ou y soit nommé ministre. C’était lui, le manitou en Côte d’Ivoire. Ses visites étaient régulières à Abidjan et bien souvent Georges Ouégnin lui cédait son bureau pour recevoir les personnalités dont il voulait tirer les oreilles »[i].
 Comme chantent les « Magic System » : « Cessa kié la vérité ! ».
La Rédaction 
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La très entreprenante D. Nouvian et son masque africain
En l’an de grâce 1990, Alassane Dramane Ouattara déclare au cours d’une conférence de presse dans les locaux de la BCEAO à Abidjan-Plateau, que s’il avait un parti unique en Côte d’Ivoire, il ferait des miracles. Le multipartisme venait d’être réintroduit dans le système de gouvernement de la République (Avril 1990), après des revendications et des manifestations consécutives aux décisions d’application des mesures économiques et sociales impopulaires imposées par les institutions financières internationales au gouvernement de Félix Houphouët-Boigny et après « l’échec » des plans successifs de Moïse Koumoué Koffi et Arsène Assouan Usher.
Alassane Dramane Ouattara réclamait le retour au parti unique, quelques mois à peine après son historique abrogation par Félix Houphouët-Boigny lui-même et par le PDCI-RDA. Alassane Dramane Ouattara qui n’était pas encore Premier ministre mais seulement président d’un obscur organisme inventé par lui-même pour soi-disant redresser l’économie nationale malade, a tourné en ridicule les plans de Moïse Koumoué Koffi et Arsène Assouan Usher pour mieux atteindre son objectif : celui de devenir chef du gouvernement de la République. Malgré le puissant appui occulte dont il bénéficiait auprès de Félix Houphouët-Boigny, Alassane Dramane Ouattara a tenu à garder son poste de gouverneur de la BCEAO à Dakar, parce qu’il n’était pas totalement assuré du succès de son entreprise. Il faut simplement retenir que l’homme voulait un parti unique pour la simple et bonne raison que l’opposition qui avait réussi à déstabiliser le grand Félix Houphouët-Boigny, lui faisait déjà peur.
Tout son comportement et sa méthode de gouvernement ont démontré par la suite qu’Alassane Dramane Ouattara n’était pas et n’avait aucune chance de devenir un démocrate : arrestation de Laurent Gbagbo en 1992, introduction de la carte de séjour pour les étrangers, imposition du certificat de nationalité pour l’obtention de la carte nationale d’identité, collecte des taxes et impôts par des agents encadrés par les forces de l’ordre, pressions extraordinaires sur les opérateurs économiques libanais pour des paiements d’impôts anticipés, menaces permanentes sur les enseignants dont les salaires avaient été réduits de moitié, dissolution de la Fesci sous Soro Guillaume, mise sous le boisseau des partis d’opposition par une loi anticasseurs, confiscation et musèlement de la presse et de l’audiovisuel par une loi liberticide, arrestations extrajudiciaires courantes, délits d’initiés, vol et détournement du budget à grande échelle, etc… Tout cela se passait entre 1989 et 1993. Déjà !
En ce qui concerne la gouvernance actuelle de Alassane Dramane Ouattara, il est temps de mettre les barres aux « t » et les points sur les « i » devant l’inflation galopante des fautes, crimes et mensonges d’un homme qui a introduit la violence, la fraude électorale, la haine de l’autre, le vol institutionnel, le mépris de la vie humaine, une croyance narcissique hypertrophique en sa seule et unique personne, qui le rend dangereux. Si vous ne connaissez pas Ouattara, lisez la petite histoire qui va suivre et vous aurez tout compris : « Un homme se mire dans une glace. Mon Dieu ! S’écrit-il. S’il existe un homme plus beau que moi, je voudrais qu’on me le présente ». Pour Ouattara, tous les Ivoiriens sans exception sont nuls. A partir de quoi, il s’est octroyé le droit de nommer n’importe qui n’importe où pour faire n’importe quoi. Tout cela n’a aucune importance pour lui puisque tout le monde est nul. Et il croît tout seul pourvoir faire au vice l’hommage de la vertu.
Imaginez une salle de classe où le professeur pose à ses élèves une question piège : « Savez-vous la différence entre Dieu et Alassane Ouattara ? ». Réponse, non. Solution : « Dieu lui, ne se prend pas pour Alassane Dramane Ouattara ». Laissons là ces aspects du caractère de ce personnage singulier, pour la simple et bonne raison que les médecins conseillent de ne pas interpréter une posture qui entre dans la pathologie psychiatrique. Cet homme-là a introduit aussi dans notre pays une pratique qui elle, fera durablement beaucoup de mal à notre démocratie naissante et à la paix. « Si je perds les élections c’est qu’on aura organisé des fraudes massives. » Cela s’appelle une prédiction créatrice. Aujourd’hui, Alassane Dramane Ouattara a profité du fait avéré que l’opposition tout entière ressemble désormais à un théâtre d’ombres pour asséner ses vérités et tirer à son seul profit les bénéfices de ses théories fumeuses et dangereuses. Il ne faut pas s’y tromper.
Pour moi le PDCI-RDA fait aussi partie de l’opposition. Mais il semble être le seul à ne pas le savoir. Tous les observateurs sérieux ont fini par se rendre compte qu’Alassane Dramane Ouattara n’avait aucun plan pour gouverner la Côte d’Ivoire. Quand il arrive dans ce pays en 1989, il trouve en place un Félix Houphouët-Boigny déjà diminué, un gouvernement affaibli par la crise systémique mondiale mais il s’aperçoit aussi que pour ne pas être débordé, le Président Félix Houphouët-Boigny a institué une organisation du gouvernement qui avait donné tous les pouvoirs à quatre personnalités dont les activités tournaient autour de la DCGTX.
Antoine Césaréo régnait alors en Grand Maître de l’Ordre de ce « gouvernement de l’ombre » auquel Félix Houphouët-Boigny avait donné tous les pouvoirs d’une primature véritable. Il ne manquait plus qu’un décret pour donner une réalité politique à cet organe technique informel. Pour sauver les apparences du régime Présidentialiste, le Président Félix Houphouët-Boigny n’a jamais signé ce décret. Cette « équipe de surdoués » comptait donc : Antoine Césaréo DCGTX, Alain Belkiri Secrétaire Général du gouvernement, Guy Nairay Directeur du cabinet du Président de la République et Norbert Kouakou DG de la CAISTAB. Un point, un trait. Le vrai gouvernement de la République réduit à la portion congrue, ressemblait à un ectoplasme et aucun ministre n’osait porter la contradiction à Antoine Césaréo, qui avait fini par devenir le vrai patron du pays. Il était trop exemplaire et trop puissant pour durer. Son règne prendra fin très vite, dès que Dominique Nouvian-Folloroux aura pris pieds au palais Présidentiel auprès de Félix Houphouët-Boigny. Mais ceci est une autre histoire… Quand Alassane Dramane usurpe le pouvoir en avril 2011 dans les conditions qui n’ont échappé à personne, il n’a en tête qu’une seule formule de gouvernement : le modèle Antoine Césaréo. 
Alassane Dramane Ouattara ne nourrit alors qu’un seul projet ; faire revenir Antoine Césaréo pour reproduire le même schéma houphouëtien de l’époque glorieuse. Mais il y a un os. Dominique Folloroux qui voyait en Césaréo un obstacle à ses projets politiques, était à la base de la rupture du contrat personnel non écrit qui liait Félix Houphouët-Boigny à l’ingénieur-général Français. Cet homme exceptionnel qui avait fini par aimer profondément Félix Houphouët-Boigny, quitte la Côte d’Ivoire les larmes aux yeux mais il avait au moins compris d’où venait le coup de boutoir de son « expulsion ». Comme Alassane Dramane Ouattara n’avait aucun autre plan pour exercer le pouvoir dans un pays qu’il ne connait pas, la réhabilitation d’Antoine Césaréo est devenue incontournable à ses yeux. Et il a dû l’imposer à son entourage et même à son épouse. A moins que ce ne soit l’inverse. Mais c’est bonnet blanc – blanc bonnet. Ou alors Amadou Gon Coulibaly et Serrey-Eiffel anciens adjoints de Césaréo à la DCGTX ont pu être les fers de lance du retour de leur ancien Mentor. Toujours est-il que l’équipe se reconstitue. Pas forcément avec les mêmes. Alain Belkiri n’a pas accepté l’offre, Guy Nairay et Norbert Kouakou sont morts mais Nicolas Sarkozy de Nagy Bosca qui a installé de force Alassane Dramane Ouattara au pouvoir, trouve des solutions rapides : ainsi le « Shadow Cabinet » de Ouattara se compose comme suit :

A. Césaréo
–      Antoine Césaréo : ministre des Travaux Publics, ministre des affaires étrangères et du commerce international de la Côte d’Ivoire.
–      Phillipe Serey-Eiffel : ministre des finances de la Côte d’Ivoire.
–      Général Claude Réglat : ministre de la défense de la Côte d’Ivoire.
–      Général Marc Paitier : ministre de l’intérieur de la Côte d’Ivoire.
P. Serrey-Eiffel
–      Christian Delmotte : ministre de la santé de la Côte d’Ivoire.
–      Anne Meaux : ministre de la communication de la Côte d’Ivoire.
–      Cédric Lombardo : ministre de l’environnement de la Côte d’Ivoire que Dominique Folloroux a ramassé au palais pour récompenser sa mère Liliana Lombard d’avoir trahi Simone Gbagbo son amie inséparable.
Gl. C. Réglat
–      Jean Louis Blanc : ministre chargé du parc automobile du palais présidentiel.
–      Fréderic Bedin : ministre chargé des grands événements de la Côte d’Ivoire.
–      Olivier Payet : ministre des cuisines du palais présidentiel, ancien chef cuisinier de l’hôtel Tiama et beau-cousin de Dominique Folloroux.
–      Dominique Nouvian-Folloroux-Ouattara : Super-ministre et chef autoproclamé du gouvernement de l’ombre.
Anne Meaux
Après quoi vous aurez compris pourquoi Alassane Dramane Ouattara se fout totalement d’avoir un gouvernement compétent, efficace et national. Quelques « bougnoules » lui suffisent pour faire illusion sur le plan international alors que le vrai pouvoir est ailleurs. Une Mercedes Benz, une 4X4, une Résidence de fonction, une secrétaire parfois très particulière, quelques maitresses, des conférences à l’étranger sans compte-rendu, les gros plans de la RTI pour frimer au quartier, quelques costumes de chez Francesco Smalto suffisent au bonheur de ces nègres fascinés par les apparences. La Côte d’Ivoire ? On s’en fout ! Les raisons profondes des choix qui peuvent surprendre et même choquer viennent de ces dispositions que l’on vous cache. J’ai décidé de vous faire découvrir quelque uns de ces ministres-tocards, en essayant de ne pas trop blesser leur vanité. Evidemment la liste n’est pas exhaustive et le choix a été tiré à la courte paille.

Mamadou Ben Soumahoro


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[i] - Notre Voie 10 septembre 2011.

mardi 18 octobre 2016

LA LEÇON DE VIE DE MARTIN GRAY (1922-2016), par J.C. Djéréké

Jean-Claude Djéréké
Il est des auteurs dont les ouvrages font du bien à notre âme, guérissent nos blessures intérieures, nous aident à retrouver confiance en nous-mêmes, nous redonnent le goût et la force de nous battre à nouveau dans la vie dont nous savons tous qu’elle n’est point « un long fleuve tranquille ». Ces auteurs, il est difficile de les oublier. On pourrait les qualifier de compagnons d’humanité comme le Christ le fut naguère pour les disciples qui se rendaient, déçus et abattus, à Emmaüs (lc 24, 13-33), même si nous ne les avons jamais vus en chair et en os. Leurs mots nous accompagnent partout comme le bréviaire accompagnait les anciens prêtres. Pourquoi sommes-nous attachés à eux à ce point ? Parce qu’ils ont semé l’espérance là où le désespoir risquait de l’emporter. C’est le cas de Martin Gray (Mietek Grajewski, de son vrai nom) qui nous a quittés le 25 avril 2016 à Cinev (Belgique) alors qu’il s’apprêtait à fêter ses 94 ans. Pourquoi ai-je choisi de parler de lui aujourd’hui après avoir rendu hommage à Mongo Beti, homme de qualité trop tôt disparu ? Quelles épreuves connut-il et comment les surmonta-t-il ? Quel sens donnait-il à l’écriture ? Je m’efforcerai de répondre à ces questions plus loin. Pour l’heure, je voudrais présenter brièvement l’homme.


Écrivain franco-américain d’origine juive, M. Gray est né le 27 avril 1922 à Varsovie (Pologne). Jusqu’à 16 ans, il mène avec sa famille une vie tranquille dans le ghetto de Varsovie. Le 1er septembre 1939, un événement vient chambouler cette vie calme et paisible : la Pologne est envahie par les Nazis d’Adolf Hitler. Sa mère et ses deux frères sont arrêtés, puis conduits à Treblinka. Ils y seront exterminés. Son père, lui, est abattu à Varsovie, sous ses yeux, quelques semaines plus tard. En 1947, quand il réussit à s’évader du camp d’extermination de Treblinka, c’est pour se rendre à New York où vit sa grand-mère maternelle. Il y fait rapidement fortune en vendant à des antiquaires américains des copies de porcelaines et des lustres qu’il fait fabriquer en Europe. En 1952, il acquiert la nationalité américaine et change de nom : il s’appelle désormais Martin Gray. En 1959, il épouse Dina Cult, une Américaine d’origine hollandaise. Mais la vie trépidante de New York ne plaît pas beaucoup à Martin Gray. Le couple décide alors de s’installer à Tanneron, dans le Sud-Est de la France. Martin Gray essaie d’y reconstruire sa vie en travaillant comme exploitant agricole. Dina lui donne quatre enfants qui, de son propre aveu, « baignaient dans l’amour, la musique, la joie ». Et Gray croyait venu, pour lui, le temps d’être enfin heureux. Il croyait en avoir fini avec les catastrophes comme la mort de ses parents et frères. Mais il s’était trompé car un second malheur ne tardera pas à s’abattre sur lui comme s’il était condamné à tremper continuellement ses lèvres dans le calice de la souffrance. Le 3 octobre 1970, en effet, un incendie s’était déclaré non loin de sa maison, dans un centre où logeaient des personnes âgées. Martin Gray crut bien faire en allant leur porter secours. Quand il revint chez lui, il trouva plusieurs personnes rassemblées devant sa maison complètement calcinée. À leur mine, il devina ce qui venait de lui arriver : en son absence, le feu avait consumé sa femme et ses quatre enfants. Martin Gray eut la tentation de se donner la mort car « c’était la deuxième fois que je perdais tous les miens. C’était une dévastation totale ». Il poursuit : « Durant un an, j’ai passé des nuits à regarder des photos, à frapper ma tête contre le mur, à hurler ma douleur, à serrer contre moi les jouets de mes enfants. La mort de ma famille était comme un cyclone qui m’aspirait vers la mort ». Mais, au lieu de mettre fin à ses jours, au lieu d’ingurgiter des tranquillisants, il choisit d’affronter « la souffrance de façon consciente » en faisant appel à son père qui lui avait dit un jour : « La vie est sacrée. Il faut que tu vives, que tu témoignes, que tu continues notre peuple. Tu dois aller jusqu’au bout ». Et Gray d’ajouter : « Ces mots venaient de très loin, comme s’ils venaient d’Abraham. J’avais tellement souvent échappé à la mort durant la guerre qu’il me semblait impossible de me l’arracher maintenant, même si cela aurait mis fin à ma souffrance. Durant plusieurs mois, je ne voulais plus vivre. Mais des millions de personnes ont été abattues, je devais vivre pour raconter leur histoire et les faire vivre à travers moi ». C’est ce double drame, la perte de ses parents et la mort de sa propre famille (sa femme et ses quatre enfants), qui est raconté dans « Au nom de tous les miens », le livre le plus connu. Publié en 1971, avec le concours de l’historien et romancier français Max Gallo, il sera traduit en 26 langues et édité à 30 millions d’exemplaires. En 1983, Robert Enrico en tirera un film qui portera le même titre. Loin de lui donner la grosse tête, ce succès phénoménal le rend plus humble. À ceux qui le considèrent déjà comme un grand écrivain, Martin Gray répond qu’il n’est qu’un témoin, qu’il n’écrit pas, mais qu’il crie. En 2004, il reviendra à la charge dans sa réponse à un journaliste qui voulait savoir ce qu’il pensait de sa célébrité mondiale : « Ce que je veux, c’est alerter, être ce que j’appelle un démineur. Je crois que ce qu’on attend de moi, c’est que je sois la voix d’un témoin qui doit crier ce qu’il a vu, vécu, ressenti. Comme si tous ceux qui m’ont aimé et qui ont disparu exigeaient de moi que je prenne la parole. Écrire, c’est une manière de les faire revivre. Mais je ne suis pas seulement un homme qui crie, ma vie est aussi faite d’espérance ».

L’espérance : voilà une autre valeur qui frappe dans la vie de Martin Gray. Malgré la tempête et les orages, Gray n’abandonna jamais. Pourquoi ? Parce qu’il a toujours espéré qu’on peut reconstruire, même sur les ruines. Il était comme Abraham qui, « espérant contre toute espérance, crut, en sorte qu’il devint père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit… et, sans faiblir dans la foi, ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu’il avait près de cent ans, et que Sara n’était plus en état d’avoir des enfants » (Rm 4, 18-19). C’est cette espérance qui le poussa à se remarier et à engendrer cinq enfants après l’incendie de Tanneron. Ceux qui ont lu « Au nom de tous les miens » reconnaissent unanimement avoir trouvé le courage de poursuivre grâce à cette « espérance contre toute espérance ».

Gray a écrit plusieurs autres livres, aussi touchants les uns que les autres. Je recommanderai de lire particulièrement « Le livre de la vie » (1973), « La vie renaîtra de la nuit » (1977) et « Vivre debout » (1993). De cette trilogie, se dégagent trois idées forces intimement liées : 1) Ne jamais jeter l’éponge malgré les coups durs de la vie ; 2) Nous devons apprendre de nos malheurs. 3) Vivre avec la volonté de se battre pour l’avènement d’un monde un peu plus juste, plus humain, plus fraternel.

Convoité et jalousé pour ses nombreuses richesses, notre pays a perdu sa stabilité et sa quiétude depuis 1999. Pire encore, il a été bombardé en avril 2011 par un pays qui se vante pourtant d’être attaché à la démocratie et aux droits de l’homme. De mémoire d’Ivoirien, jamais on n’avait vu un régime emprisonner et exiler ses opposants à la suite d’un contentieux électoral. À cela s’ajoute le fait que seuls les ressortissants du Nord sont promus et enrichis comme s’ils avaient le monopole de la compétence et de l’intelligence. Devant une telle situation, la tentation est grande et forte de penser que, le régime étant soutenu par la France, il nous sera impossible de récupérer notre pays et que la seule chose à faire, c’est de capituler et de travailler avec les imposteurs. Martin Gray conseille, non pas de céder au désespoir et à la résignation, mais de se battre car « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » (Victor Hugo). J’entends des gens dire que, si on avait des leaders déterminés et courageux comme ceux du Burkina Faso en octobre 2014, la Côte d’Ivoire serait déjà débarrassée de cette bande de pilleurs et de menteurs. L’argument n’est recevable qu’en partie car dans quel livre saint est-il écrit que seuls Aboudramane Sangaré, Boubacar Koné, Alphonse Douati et Laurent Akoun devraient être au-devant de la lutte pour la reconquête de notre souveraineté ? Pourquoi ceux qui aspirent au changement dans notre pays ne s’engagent-ils pas comme les jeunes du « Balai citoyen » (Burkina) ou de « Y en a marre » (Sénégal) ? Pourquoi d’autres se contentent-ils de gémir et de fulminer, attendant que Laurent Gbagbo, son épouse et Blé Goudé sortent de prison et prennent la rue pour les délivrer de cette dictature qui appauvrit et défigure notre pays de jour en jour ? Pourquoi d’autres Blé Goudé, Justin Koua, Dahi Nestor et Samba David ne se lèveraient-ils pas, dans nos villes et villages, pour empêcher le référendum bidon de Dramane Ouattara sur une Constitution taillée sur mesure et pour laquelle l’opposition n’a pas été consultée ? Comprenons bien qu’il s’agit de s’opposer à la tenue d’une parodie de référendum et non de vaquer tranquillement à ses occupations, le 30 octobre 2016. Martin Gray affirme à juste titre que « c’est en allant vers les autres qu’on trouve la force de continuer sa vie ». Dans quelques années, notre vie pourrait se transformer en cauchemar et nous risquerions de devenir complètement étrangers dans notre propre pays si chacun reste au chaud chez lui et laisse faire. Non, il est insensé et suicidaire aujourd’hui de se calfeutrer pour vilipender ceux qui essaient de faire quelque chose. Notre pays n’a pas besoin de révolutionnaires de salon. Ce dont il a urgemment besoin, c’est que chacun de nous brave sa peur et rejoigne la cohorte de tous ceux qui ont accepté de lutter pied à pied avec le régime installé par Sarkozy et compris que « qui ne risque rien, n’a rien » et que le salut du pays passe avant la défense de nos petits intérêts personnels.

Jean-Claude Djéréké

Titre original : « Il ne s’agit pas de dire « NON » à ce référendum « bidon » en Côte-d’Ivoire, mais de l’empêcher ».




Source : Connectionivoirienne.net 18 octobre 2016

mardi 11 octobre 2016

HOMMAGE À UN HOMME DE QUALITÉ TROP TÔT DISPARU

MONGO BETI
À l’occasion du 15e anniversaire de sa mort, le 8 octobre 2001, Jean-Claude Djereke se souvient de sa découverte de l’écrivain camerounais Mongo Beti
C’était un 8 octobre et c’était en 2001. Les portes du nouveau millénaire venaient juste de s’ouvrir.
Il y a donc 15 ans que tu fermais les yeux et que tu quittais ce monde (une mort bête, pourrait-on dire, car le groupe électrogène de l’hôpital de Yaoundé, où tu t’étais rendu pour une dialyse, tomba en panne et arriva ce qui devait arriver en pareille circonstance), un monde qui te semblait dur, injuste et cruel pour les pauvres et les petits comme Banda spolié de son cacao, fruit de plusieurs mois de labeur, par un contrôleur menteur et malhonnête. Il était venu à Tanga, ce Banda, dans l’espoir que l’argent de son cacao lui permettrait de payer la dot de sa fiancée. Deux quartiers cohabitaient dans cette ville sans se rencontrer, sans se parler : d’un côté, le Tanga Sud, quartier des colons, de l’administration et des centres commerciaux ; de l’autre, le Tanga Nord où les Noirs côtoyaient quotidiennement les immondices, la misère, la maladie et la faim. Mais Tanga, dont tu fis une saisissante description dans ton premier roman, n’était rien d’autre que Mbalmayo, le chef-lieu du village qui te vit naître le 30 juin 1932. Un jour de novembre 1982, alors que je passais par-là, quelqu’un me révéla que c’était le Tanga dont il était question dans Ville cruelle. J’étais à la fois heureux et ému de découvrir enfin ce fameux Tanga. Je repensai alors aux frustrations du jeune Banda, à la colère qui montait en lui quand il entendit la maudite phrase : « Mauvais cacao ! ». Je pensai surtout au courage dont il fit preuve par la suite en disant aux cinq femmes qui l’avaient accompagné que le contrôleur grec n’était pas un homme mais une bête. De ce roman, qu’Alexandre Biyidi écrivit à 22 ans, je retirai la leçon suivante : un homme digne de ce nom n’a pas le droit de se résigner à l’injustice ; il doit toujours rester debout face à l’oppresseur. Sitôt sortis de prison, certains des nôtres ont couru chez le Blanc qui avait bombardé leur pays pour lui faire allégeance avec, dans la bouche, le fallacieux argument qu’il est trop fort, qu’on ne peut rien contre lui, que c’est lui qui met les Nègres au pouvoir en Afrique et qu’on a donc intérêt à discuter avec lui ou avec ses valets. Toi, tu enseignes, dans Ville cruelle, qu’un homme ne doit jamais courber l’échine, quels que soient les revers et épreuves de la vie. Tu voulais que chacun de nous agisse comme Banda car, si le Blanc méprise royalement les béni-oui-oui, il respecte en revanche ceux qui lui tiennent tête. Mais combien d’entre nous ont retenu l’enseignement ? Combien sont persuadés aujourd’hui que « s’aplatir ou se soumettre, sous prétexte que la soumission peut adoucir les cœurs de ceux qui sont en face de nous, n’a jamais payé dans le monde » (Laurent Gbagbo en 2010) ? Parfois, certaines expériences de la vie nous font percevoir mieux la justesse de telle ou telle affirmation. De leur vivant, en effet, Senghor et Césaire étaient regardés et traités différemment par l’ancien colonisateur. L’un était adulé, l’autre ignoré, haï et voué aux gémonies, simplement pour avoir écrit que la colonisation n’était pas civilisation mais chosification du Noir et exploitation des richesses de son sous-sol (cf. Discours sur le colonialisme, Présence Africaine, 1956). Mais, que vit-on quand ces fondateurs de la Négritude décédèrent ? Ni Jacques Chirac ni Lionel Jospin ne firent le voyage de Dakar pour assister aux obsèques du Sénégalais qui avait pourtant tout donné pour le rayonnement de la France. Quant au Martiniquais, qui ne céda jamais à la tentation de caresser la France dans le sens du poil, plusieurs personnalités politiques françaises souhaitaient qu’il fût inhumé au Panthéon comme Voltaire, Zola ou Victor Hugo. La suite est connue : les Martiniquais, qui se souvenaient que Césaire avait toujours préféré « l’honneur aux honneurs et vanités de ce bas monde » (Pyepimanla), opposèrent un refus poli mais ferme à cette reconnaissance tardive et opportuniste.
Bref, Ville cruelle m’initia à la révolte et à la lutte contre l’injustice tout en me donnant l’envie de lire tes autres ouvrages : Mission terminée, Le roi miraculé, Perpétue et l’habitude du malheur, La France contre l’Afrique, Main basse sur le Cameroun. Autopsie d’une décolonisation (essai qui sera censuré en France sous la pression d’Ahidjo, l’homme que la France jugeait plus accommodant que les leaders nationalistes de l’Union des populations du Cameroun). Inutile de te dire que j’ai aimé ces chefs d’œuvre écrits dans un style mordant et percutant. Mais c’est Le Pauvre Christ de Bomba, publié quatre ans avant les indépendances nominales de 1960, qui me toucha et me captiva le plus. Pourquoi ? Parce que je trouve les questions soulevées dans ce roman étrangement d’actualité. Je les formulerai de la manière suivante :
1) Débarrassé de la faim et de l’ignorance, l’homme peut-il continuer à adorer Dieu ?
2) Pourquoi les Africains ont-ils embrassé le christianisme ?
Chacun de nous se rappelle la réponse de Jésus à la foule qui le cherchait après la multiplication des pains : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que je vous ai donné du pain à manger et que vous avez été rassasiés » (Jn 6, 26). Le Christ de Bomba, le RPS Drumont, mit du temps avant de réaliser pourquoi les Tala avaient demandé et reçu le baptême et d’autres sacrements. Il croyait que ces derniers avaient adhéré sincèrement et librement à sa religion mais, en visite dans leur pays deux ans après les avoir abandonnés, il se rendit compte que les Tala avaient tourné le dos à cette religion. Désabusé et abattu, le missionnaire voulait comprendre pourquoi les Tala avaient tourné casaque. C’est son cuisinier Zacharie qui lui ouvrira les yeux en lui faisant ce terrible aveu : « Les premiers d’entre nous qui sont accourus à votre religion, y sont venus comme à une révélation, c’est ça une révélation, une école où ils acquerraient la révélation de votre secret, le secret de votre force, la force de vos avions, de vos chemins de fer… le secret de votre mystère, quoi ! Au lieu de cela, vous vous êtes mis à leur parler de Dieu, de l’âme, de la vie éternelle, etc. Est-ce que vous vous imaginez qu’ils ne connaissaient pas déjà tout cela avant, bien avant votre arrivée ? Ma foi, ils ont eu l’impression que vous leur cachiez quelque chose. Plus tard, ils s’aperçurent que, avec de l’argent, ils pouvaient se procurer bien des choses et, par exemple, des phonographes, des automobiles et un jour peut-être des avions. Et voilà ! Ils abandonnent la religion, ils courent ailleurs, je veux dire vers l’argent. Voilà la vérité, Père. Le reste, ce n’est que des histoires ». Merci, à toi, Mongo Beti, d’avoir posé, dans les années 50 déjà, ces questions de fond : quand l’Afrique en aura fini avec les coups d’État, les rébellions soutenues par certains pays occidentaux, la mauvaise gouvernance, la dictature, le tribalisme et tutti quanti, les Africains continueront-ils à remplir les églises ? Combien pourront déclarer comme Pierre : « À qui irions-nous ? Toi seul as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68) ? Quand chaque Africain aura plus que le minimum vital, le christianisme ne sera-t-il pas en crise comme il l’est actuellement en Occident ?
J’ai regretté et je regrette encore de ne t’avoir jamais rencontré car, de mon point de vue, tu fais partie des plus grands écrivains africains. En exil pendant plus de 30 ans en France, tu n’as cessé de militer pour la libération des peuples noirs. Mais tu ne t’es pas borné à dénoncer les ingérences étrangères prédatrices en Afrique, l’emprise de Foccart sur certains dirigeants africains, la coopération franco-africaine, une vaste escroquerie, selon toi, parce que ne profitant qu’à la France, la francophonie que tu considérais comme une institution pernicieuse et destructrice, etc. Tu t’en pris également au règne despotique et sanguinaire d’Ahidjo. Pour toi, Paul Biya était une « créature de François Mitterrand », un « chef d’État fantôme » sous lequel la justice était devenue « une farce permanente et sinistre ». La corruption et le tribalisme des dirigeants africains ne trouvèrent jamais grâce à tes yeux. En te lisant, on peut soutenir avec André Djiffack qu’il y a chez toi « comme un mélange de Socrate par l’élévation de l’esprit, de Voltaire par l’effronterie à l’égard des pouvoirs institués, de Sartre par le militantisme impertinent et de Césaire par la lutte anticoloniale en vue de l’émancipation du monde noir » (cf. Mongo Beti, Le Rebelle, vol I, pp. 17-18). J’ajouterais, pour ma part, que tu étais comme obsédé par le « devoir d’être toujours aux côtés des humiliés qui luttent » (Che Guevara). C’est cette obsession qui te poussa à tancer le Guinéen Camara Laye à propos de son roman autobiographique L’Enfant noir : « Laye se complaît décidément dans l’anodin et surtout le pittoresque le plus facile […], érige le poncif en procédé d’art. […] C’est une image stéréotypée de l’Afrique et des Africains qu’il s’acharne à montrer : univers idyllique, optimisme de grands enfants, fêtes stupidement interminables » (cf. Le Rebelle, vol. I, p. 28). Le Congolais Boniface Mongo Mboussa, qui a préfacé les textes de Mongo Beti réunis et présentés par André Djiffack, te décrit comme « ce Prométhée camerounais qui nous lègue le feu ». Mais une chose est de recevoir le feu, une autre chose est de le garder allumé. Empêcherons-nous le tien de s’éteindre ? De l’endroit où tu te trouves maintenant, Mongo Beti, fais en sorte que les générations présentes et futures puissent poursuivre ton combat : le combat pour la justice et la liberté !
Jean-Claude Djereke
Source : connectionivoirienne.net 9 Oct 2016

samedi 8 octobre 2016

L’improbable fin d’un long et triste coup d’Etat constitutionnel

Raphaël Dago
Monsieur Ouattara Dramane Alassane qui intervenait Mercredi 05 octobre 2016 à l’assemblée nationale ivoirienne a cru devoir adosser l'opportunité de sa proposition de nouvelle constitution aux recommandations de la conférence de Linas-Marcoussis tenue en janvier 2003. Il s'agit encore là d'une preuve de plus qui délégitime définitivement cette « nouvelle constitution ».
En effet aussi respectables fussent-ils, ceux qui avaient été conviés à ce rendez-vous n'avaient eux-mêmes aucune légitimité au regard notamment des institutions qui présidaient aux destinées de la République à cet instant. Ces partis n'étaient en réalité que des associations partisanes auxquelles avaient été adjoints des groupuscules de rebelles en armes, eux-mêmes hors-la-loi notoires. Le Président de l'Assemblée nationale de cette époque qui aurait pu conférer à ce rendez-vous un semblant de légitimité l'avait très justement dénoncé en refusant de participer à "ce coup d'Etat institutionnel" de son propre aveu. Nous ne savons que trop la suite des événements, avec 15000 ivoiriens et étrangers froidement tués, des milliers de prisonniers politiques d’un seul camp, des réfugiés par centaines souvent dépossédés de leurs terres et autres biens...
Prendre appui en conscience sur cette réunion de la honte est une façon supplémentaire non seulement de vouloir parachever le coup d'Etat, mais en même temps de tenter de bâtir un château de sable dont l’écroulement programmé peut encore ensevelir d’innocentes victimes, reste une vraie faute d’Etat.
Ce qui est le plus dangereux dans cette initiative malheureuse et inopportune, c'est qu'elle en rajoute au puzzle de la cocote minute explosive à retardement que construit Monsieur Ouattara Dramane Alassane avec son idéologie revendiquée de rattrapage ethnique.
Rappelons simplement à Monsieur Ouattara que la succession du président de la république n'a posé aucun problème en Côte d'Ivoire par le passé. C'est bien lui qui a voulu, de façon illégitime, faire main basse sur le poste de président de la République au mépris des dispositions de la loi fondamentale du pays à la mort du Président Houphouët.
L'attente des Ivoiriens aujourd'hui n'est nullement dans l'établissement d'une nouvelle constitution. Dans la mesure où aucune œuvre humaine n'est parfaite, il est tout à fait possible, au terme d'un débat démocratique, d'apporter des corrections consensuelles à ce qui pose question dans le texte existant. Un référendum imposé en catimini et au forceps, avec une commission électorale discréditée à plus d'un titre, ne saura faire illusion. Les Ivoiriens attendent que soient corrigés les chiffres fantaisistes d'une croissance économique célébrée à cor et à cri mais qui ne produit aucune amélioration dans la vie quotidienne des Ivoiriens dans leur majorité.
Les Ivoiriens attendent qu'il soit mis fin à l’accaparement de pans entiers de leur économie par les parents et amis de Monsieur Ouattara Dramane Alassane et son épouse comme le décrit fort bien l'article du dossier « Cote d'Ivoire, Alassane Ouattara et les affaires de famille », Numéro 731 du 03/08/2016 du journal « La Lettre du Continent ». Les Ivoiriens attendent que les prisons soient vidées des personnalités politiques qui n'ont eu qu'un seul tort : penser différemment que Monsieur Ouattara Dramane Alassane. Ce que les Ivoiriens attendent, c'est qu'ils puissent s'exprimer librement sans qu'ils ne soient accusés d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Ce qu'attendent les Ivoiriens du Nord à l'Ouest, du Sud à l'Est, c'est de se réconcilier pour choisir ensemble leur destin par eux-mêmes. Le Président Obama disait que l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes. Les institutions fortes sont celles qui sont le résultat d'un minimum de consensus national résultant d'un débat libre et approfondi.
Comment Monsieur Ouattara Dramane Alassane peut-il espérer imposer aux Ivoiriens une constitution pérenne, gage de paix, alors même que son sport favori a toujours consisté à fouler au pied la constitution quand il n'y trouve pas son compte personnel. Mais nous savons que l’homme est insensible et surtout réfractaire à la confrontation des idées. C’est au Ivoiriens qu’il revient de choisir d’accepter ou non cette errance de trop en terrain miné. Me concernant, mon opinion est faite.
Raphaël Dagbo (président de l'Association des Amis de Laurent Gbagbo)


EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».


Source : Ivoirebusiness 7 octobre 2016

vendredi 7 octobre 2016

Des crânes de résistants algériens tués lors de la conquête française toujours conservés au Musée de l’Homme de Paris.

Crânes de résistants algériens morts
lors de la bataille de «Zaatcha» (1849).
Les médias français ont révélé l’existence de 18.000 crânes d’Algériens exécutés au Musée de l’Homme à Paris. Un fait que les autorités françaises s’étaient bien gardées de divulguer.
Selon une enquête réalisée par France 24, « plus de 150 ans après leur mort, les crânes de ces résistants font partie des collections anthropologiques du Musée de l’Homme à Paris ». La chaîne propose de savoir comment ils sont arrivés là et si un jour, ils seront rapatriés en Algérie ?
« En mai 2011, l’archéologue et historien algérien Ali Farid Belkadi lançait une pétition « pour le rapatriement des restes mortuaires algériens conservés dans les musées français », en particulier les crânes de résistants algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et 1850, qu’il venait de retrouver dans les réserves du Musée de l’Homme à Paris.
Alors que cet appel était lancé un an après le vote, par le Parlement français, d’une loi exigeant la « restitution [à la Nouvelle-Zélande] de toutes les têtes maories détenues en France », il n’a eu malheureusement que très peu d’écho. En mai dernier, l’universitaire et écrivain algérien Brahim Senouci a lancé un nouvel appel pour que soient restituées les « têtes des résistants algériens détenues par le Musée de l’Homme », afin que leur pays les honore, avec cette fois un écho nettement plus large », rapporte le quotidien français Le Monde.
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme estime à 10 millions le nombre d’Algériens tués durant la période de la colonisation de l’Algérie par la France.
Les autorités algériennes veulent que l’État français avoue ces crimes et paye des indemnités aux survivants de la tragédie. Mais la France croit que cette phase de l’Histoire doit être archivée et que les regards doivent converger vers l’avenir.
La conquête de l’Algérie par la France, accompagnée d’une colonisation de peuplement, a duré plusieurs décennies (1830-1871). Au terme d’une guerre de 8 ans contre la présence coloniale, l’Algérie devient indépendante en 1962.
La France a toujours échoué dans l’archivage de ses atrocités tout au long de cette période. Les organisations juridiques de l’Algérie n’ont jamais cessé d’être aux chausses de leur ancien colonisateur, accusé du massacre du peuple et des résistants algériens.

Sahar
Titre original : « Les crânes de résistants algériens à Paris, preuves d’une sauvagerie qui ne va pas sans rappeler celle de Daech ! »

Source : http://news.reponserapide.com 2 octobre 2016

jeudi 6 octobre 2016

La constitution de la discorde

5 octobre. Arrivée de Ouattara à l'Assemblée nationale
(au centre de l'image, de G à D : Duncan, Soro, A. et D. Ouattara)
Dans un pays, une constitution, c’est idéalement un texte rassembleur dans lequel se reconnaissent les différentes composantes de la Nation. Eh bien, celle ivoirienne qu’Alassane Ouattara tente de faire adopter et qu’il a présentée hier à l’Assemblée nationale, ne réunit pas encore ce critère d’unité. L’essentiel de ce que le pays compte d’opposition y est en effet farouchement opposé. Pourtant dans son esprit et sur le fond, l’élaboration d’une nouvelle charpente nationale parait à la fois nécessaire et opportune. Par contre, dans leur démarche plutôt cavalière, Alassane Ouattara et son entourage font valoir une arrogance qui peut légitimement choquer. 
  
Un esprit vertueux 
En d’autres circonstances, l’adoption en perspective d’une nouvelle constitution en Côte d’Ivoire ne devrait souffrir d’aucune contestation. En effet, pour qui se rappelle tout le mal que le concept d’ivoirité a fait à ce pays, on applaudirait presque ce nouveau contrat débarrassé de ce terme volontairement discriminatoire. Par ailleurs, on ne devrait pas blâmer le président ivoirien dont le seul tort est de vouloir honorer un engagement qu’il a pris lors de la dernière campagne électorale. C’est le contraire qui devrait provoquer le tollé auquel on assiste aujourd’hui. Parce qu’une certaine logique voudrait que le président ait été élu sur la base de toutes les promesses qu’il avait faites, dont bien sûr celle de faire adopter une nouvelle constitution. 
  
Une question d’approche 
Mais pour comprendre la raison de la colère de l’opposition, il ne faut pas voir les choses sous ce seul prisme. Car même s’ils évoquent des griefs en rapport avec le contenu même de la nouvelle constitution, les arguments les plus solides des opposants sont en rapport avec la forme. Certes, le fait que le chef de L’État s’octroie le droit discrétionnaire de se choisir un dauphin constitutionnel à travers la création d’un poste de vice-président, a quelque chose de discutable. De même, qu’Alassane Ouattara s’arroge le droit de nommer le tiers des membres du prochain Sénat n’est pas non plus un signe d’une grandeur démocratique. Mais si le pouvoir avait quelque peu écouté et accordé un peu de respect au camp adverse, ces quelques problèmes auraient pu trouver des solutions. 
  
Des soupçons crédibles 
Malheureusement, Alassane Ouattara, fort de l’hégémonie que lui et le RHDP imposent aux autres acteurs politiques ivoiriens, n’en a fait qu’à sa tête. Ainsi, en lieu et place d’une Assemblée constituante, il a négligemment confié le travail d’élaboration de ce document de 184 articles à de soi-disant experts. Par ailleurs, en dépit des protestations unanimes et répétées de l’opposition, le président n’a pas voulu modifier son chronogramme. Écrasant de son poids une opposition qui se cherche depuis qu’elle est lestée (sic) de Laurent Gbagbo, il progresse à une vitesse grand V dans son obsession de doter le pays d’une nouvelle constitution. Ainsi, après un passage de pure forme par l’Assemblée nationale, le texte est parti pour être adopté à la fin de ce mois. Une démarche qui laisse croire que la nouvelle loi fondamentale est sous-tendue par des intérêts et des enjeux plus immédiats et égoïstes que ses promoteurs ne veulent l’admettre. Des soupçons plutôt légitimes qui crédibilisent les critiques de l’opposition. 

Boubacar Sanso Barry (journaliste Guinéen)
Titre original : « Côte d'Ivoire : la constitution de la discorde ? »


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Source : CIVOX.NET 6 Octobre 2016

mardi 4 octobre 2016

I Won't Be Silent


Today I asked my 18 year old nephew (to be clear he's black) to drive me to my meetings so I can work on my phone #safteyfirst. In the distance I saw cop on the side of the road. I quickly checked to see if he was obliging by the speed limit. Than I remembered that horrible video of the woman in the car when a cop shot her boyfriend. All of this went through my mind in a matter of seconds. I even regretted not driving myself. I would never forgive myself if something happened to my nephew. He's so innocent. So were all "the others"
I am a total believer that not "everyone" is bad It is just the ones that are ignorant, afraid, uneducated, and insensitive that is affecting millions and millions of lives.
Why did I have to think about this in 2016 ? Have we not gone through enough, opened so many doors, impacted billions of lives ? But I realized we must stride on, for it's not how far we have come but how much further still we have to go.
I than wondered than have I spoken up ? I had to take a look at me. What about my nephews ? What if I have a son and what about my daughters ?
As Dr. Martin Luther King said "There comes a time when silence is betrayal".
I Won't Be Silent
Serena

TRADUCTION
Aujourd'hui, j'ai demandé à mon neveu de 18 ans (pour être clair, il est Black) de me conduire à mes rendez-vous, afin qu’en cours de route je puisse travailler en toute sécurité avec mon téléphone. A un moment, j'ai aperçu un agent de police sur le bord de la route. J'ai vite vérifié si mon neveu respectait bien la limitation de vitesse. Je me suis souvenu de cette horrible vidéo de la femme dans la voiture quand un flic a tiré sur son petit ami. Tout cela a traversé mon esprit en l'espace de quelques secondes. J'ai même regretté de ne pas conduire moi-même. Je ne me le serais jamais pardonné si quelque chose était arrivé à mon neveu. Il est si innocent. Comme l’étaient tous les autres.
Je suis intimement convaincue que tous les gens ne sont pas mauvais, que ce sont juste les ignorants, les couards, les incultes et les sans-cœur qui pourrissent la vie de millions et de millions d’autres êtres humains.
Pourquoi faut-il qu'en 2016, je m'inquiète encore de cela ? N'avons-nous pas suffisamment souffert, détruit tant de barrières, en impactant des milliards de vie ? Mais je me rends compte que nous devons continuer de nous battre, car ce n'est pas ce que nous avons déjà accompli dans le passe qui compte, mais tout le travail qui reste encore à faire dans le future.
Je me suis alors demandé, si ma position était connue ? J'avais besoin d'un moment de réflexion. Qu'adviendrait-il de mon neveux ? de mon fils, si j'en ai un, et de mes filles ?...
Comme a dit le Dr Martin Luther King : « il vient un temps où se taire, c’est trahir ».
Je ne me tairai plus.
Serena

Source : Serena Williams - Facebook Mentions 27 septembre 2016