samedi 31 août 2013

Martial Ahipeaud recadre le PAoN

IVOIRICIDES & IVOIRITAIRES… 

Camarade Bogota, la globalisation n’est pas la colonisation, ni la politique ivoiricide, le

Paon bleu faisant la roue
contraire de l’Ivoirité !
La presse a souvent le malin plaisir de donner des titres ronflants à des articles pour justifier l’attrait. C’est de bonne guerre puisqu’il faut qu’elle vende. Mais avec l’article publié relatant tout le plaisir du Camarade Soro Guillaume d’avoir contribué au vote des lois sur le foncier rural et sur la naturalisation, parler « d’allumer les ivoiritaires », me parait quelque peu grossier, sinon complètement faux.
D’abord parce que le débat sur le foncier rural et la naturalisation n’est pas le fait des « ivoiritaires », c’est-à-dire, ceux qu’on décrie comme ayant pris fait et cause pour l’Ivoirité. Le débat actuel est simplement lié au caractère faux des justificatifs du gouvernement pour ce qui est de sa politique de naturalisation et sur le foncier rural. Par exemple, le Camarade panafricaniste Soro Guillaume considère que ces lois remettent la Côte d’Ivoire en pole position car « La Côte d’Ivoire ne pouvait pas se dérober à sa vocation de leader sur ces questions qui ont, hélas, miné notre nation et ébranlé la sous-région ouest-africaine. » d’autant plus que « Le micro-nationalisme étriqué ne peut plus prospérer dans un monde qui se globalise. » Effectivement, la Côte d’Ivoire ne s’est jamais dérobée de sa position de leader en matière d’intégration des populations étrangères. La preuve est que, selon le recensement de 1998, sa population est composée de 27% d’étrangers dont 47,3% nés sur la terre ivoirienne, soit 1890117 contre 2109930 de nés hors notre pays. Les ayants-droit sont donc au nombre d’au moins 3 000 000, chiffre que le RDR a toujours considéré comme le nombre de personnes devant être identifié comme ivoiriennes et n’ayant pas été comme telles lors des élections passées. Voilà qui fonde la suspicion, sinon le caractère scélérat de ces lois. Et de Un.
Selon RFI, « jusqu’ici, les touristes pouvaient entrer au Sénégal à l’aide d’un simple passeport. Mais par souci de réciprocité avec les pays de l’espace Schengen, Dakar a décidé de rééquilibrer la donne. » C’est le principe de la réciprocité qui justifie l’instauration du visa pour les ressortissants de l’espace Schengen. Pour les pays membres de la Cedeao, le principe de la libre circulation des biens et des personnes prévaut. Alors pourquoi la Côte d’Ivoire, dans un espace de libre circulation des personnes et des biens, donnerait la nationalité à des ressortissants de la Cedeao quand, premièrement ils n’en ont pas besoin et deuxièmement, le principe de la réciprocité n’est pas la règle qui prévaut dans notre sous-région dont tous les pays ont le droit de sang comme principe d’octroi de la nationalité ? Qui plus est, la loi qui ne saurait être rétroactive ne devrait en aucun cas concerner des personnes forcloses. La globalisation ne veut pas dire le vagabondage mais impose des règles d’uniformisation que tout le monde est censé respecter. Mais en plus, il importe de débattre avant de prendre des décisions dont les conséquences ne vous concernent pas directement, surtout, en ce qui concerne le foncier rural. Et de deux.
Et pour cause : Selon le recensement de 1998, voici le pourcentage de ressortissants étrangers dans les différentes régions du pays : Nord (Denguélé 6.2%, Bafing 10%, Zanzan 10.8%, Savanes 13%, Worodougou 13.2%) ; Ouest (Bas Sassandra 43%, Haut Sassandra 36%, Sud Bandama 36.4%,Moyen Cavally 36%,, Fromager 29.6%, Marahoué 22.4% et Montagnes 11.5%) Centre (Vallée du Bandama 14%, Lacs 15.2%, Nzi Comoé 15.4%,) Sud et Est (Moyen Comoé 43%, Sud Comoé 45%, Lagunes 36%, Agneby 24.4%). Ainsi, comme on le constate, l’installation des populations étrangères suit l’évolution des frontières d’intensification de la production de Cacao et Café qui commence dans le Centre, avant de partir vers les régions de la Comoé pour finir aujourd’hui dans l’Ouest. La présence des populations de la sous-région y est donc massive, un peu plus de 80% d’entre elles se trouvent justement dans le sud, et souvent, sur le domaine du foncier rural. Comment alors, concrètement, ces lois règlent-elles les questions qui « auraient animées le débat politique ces dernières décennies » ? On attend la réponse. Mais pour moi, la seule option reste la dépossession des terres des populations locales du Sud pour le bénéfice de celles venues produire le cacao et le café depuis longtemps sur des bases légales inexistantes, mais fondamentalement coutumières et d’hospitalité traditionnelle.
La conclusion reste simple : La globalisation n’est pas la colonisation par la violence ou la force et la politique qui viendrait mettre fin à la crise n’est certainement pas celle qui se veut contraire à l’Ivoirité, mais se révèle entièrement « ivoiricide », dans le sens d’une volonté claire d’effacer aujourd’hui la mémoire historique, et certainement demain, de changer la carte démographique, de notre pays. Par conséquent, vos lois viennent, en fin de compte, d’entrouvrir, grandement, les portes d’une crise qui va embraser la Côte d’Ivoire. Et cela, ni nos frères de la sous-région qui ont vécu dans la paix avant l’instauration de la carte de séjour par le Premier ministre Alassane Ouattara, au nom des programmes d’ajustement structurels, encore moins leurs pays d’origine qui ont énormément besoin de la stabilité de la Côte d’Ivoire, n’y gagnent quoi que ce soit. Sauf, bien entendu, « le père de la dignité des peuples du Nord ». Chez les fescistes, cela s’appelle simplement « la malonie ». Je demande à Karel Arnaut de m’excuser s’il n’a pas encore expliqué cette expression mais elle signifie simplement être roublard et futé, par l’utilisation de la malhonnêteté et de la mauvaise foi, à des fins purement politiques, sinon politiciennes. Rien d’autres Please Sir !!! 

Le 29 Août 2013
Martial Joseph Ahipeaud, PhD Université de Bouaké, président de l’UDL, membre fondateur et premier Secrétaire général effectif de la FESCI
 

ANNEXE 

Population étrangère en Côte d’Ivoire selon leur pays d’origine
Source: Recensement Général de la Population et de l’Habitat, 1998, INS
 
 
Pays d’Origine
 
Nés en CI
 
Nés hors CI
 
Population Totale
 
% Nés en CI
 
Benin
52819
54680
107499
49,1
Burkina Faso
1089308
1149240
2238548
48,7
Cap Vert
307
271
578
53,1
Gambie
638
751
1389
45,9
Ghana
35908
97313
133221
26,9
Guinée
112761
117626
230387
48,9
Guinée Bissau
310
340
650
47,7
Liberia
12659
65518
78177
16,2
Mali
405675
386583
792258
51,2
Mauritanie
4472
13680
18152
24,6
Niger
27960
74260
102220
27,3
Nigeria
37281
34074
71355
52,2
Sénégal
14063
29150
43213
32,5
Sierra Leone
436
870
1306
33,4
Togo
23336
49556
72892
32
Afrique de l’Est
1734
1999
3733
46,4
Afrique Centrale
1830
8940
10770
17
Afrique Australe
192
124
316
60,7
Afrique du Nord
655
1270
1925
34
Autre Afrique
394
350
744
52,9
Europe
7484
11244
16028
29,8
Autres Pays
7195
9476
16617
43,1
Non Déclarés
55400
2615
58015
95,5
Total
1890117
2109930
4000047
47,3
 

 
en maraude dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
 
 
Source : Connectionivoirienne.net 30 août 2013

vendredi 30 août 2013

Le Ghana ne livrera pas le porte-parole du président Gbagbo au régime fantoche

 
Au tout début de sa longue persécution,
l'ancien président Jerry J. Rawlings
avait rendu visite à J.K. Koné alors en prison.
ACCRA, 30 août 2013 (AFP) -
Un tribunal ghanéen a rejeté vendredi la demande d'extradition de la Côte d'Ivoire concernant Justin Katinan Koné, le porte-parole de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, considérant que les charges retenues contre lui étaient « politiques ». « Je vais procéder au rejet de la demande d'extradition  », a déclaré le juge Aboagye Tanor, mettant fin à une année de bataille juridique. Les charges retenues contre M. Katinan Koné « ne peuvent pas être dénuées de motivations politiques », a-t-il précisé. Arrêté au Ghana en août 2012, M. Katinan Koné est recherché par la Côte d'Ivoire pour crimes économiques durant la sanglante crise post-électorale, qui a fait environ 3.000 morts, déclenchée par le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. L'ancien ministre ivoirien du Budget, acteur-clé de l'ère Gbagbo est sous le coup de 20 chefs d'accusation de complot et de vol. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, le régime du président Ouattara a poursuivi des centaines de partisans de M. Gbagbo mais très peu de ses propres partisans pour les crimes commis pendant la crise post-électorale. M. Gbagbo, qui a été arrêté en avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye où il doit être jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
 

 Le Communiqué de Lazare Koffi Koffi 

La nouvelle est bonne. Poursuivi depuis un an par le gouvernement ivoirien devant les juridictions ghanéennes aux fins d’être extradé, Justin Katinan Koné est libre désormais de tout mouvement et peut vivre en toute quiétude dans le pays frère du Ghana. Le juge de Osu court, Aboagye Tandoh, en ce jour mémorable du 30 août 2013, a vidé son délibéré en disculpant souverainement et en toute liberté le porte-parole du président Laurent Gbagbo de tous les faits qui lui étaient imputés. Aussi a-t-il fait savoir que :
- Justin Katinan Koné n’a rien volé à l’Etat ivoirien. L’Etat de Côte d’Ivoire n’a apporté aucune preuve au soutien de ses allégations ;
- La Côte d’Ivoire n’a pas ratifié la convention de la Cedeao, celle-ci n’a été ratifiée que par cinq Etats ;
- C’est un procès à caractère politique ; le ministre Justin Katinan Koné est poursuivi parce que proche du président Laurent Gbagbo ;
- La constitution du Ghana n’autorise pas l’extradition pour des causes politiques.
Par conséquent le juge a décidé de ne pas extrader le porte-parole du président Laurent Gbagbo. Mieux, il l’a acquitté.
Nous sommes fiers et heureux de cette décision qui fait honneur à la justice et à toutes les institutions républicaines du Ghana, ce pays frère qui, la veille déjà, a montré la voie de la démocratie et de la souveraineté à toute l’Afrique. Ce verdict préfigure celui attendu du procès du président Laurent Gbagbo à La Haye.
C’est le lieu, ici, de remercier les autorités et le peuple frère du Ghana qui ont accueilli suivant la fraternité africaine tous leurs frères ivoiriens qui ont trouvé refuge sur leur territoire et leur ont garanti la sécurité.
Au nom du ministre Justin Katinan Koné et de tous les exilés, Nous saluons les Ivoiriens aussi bien au pays que de la diaspora, les Africains ainsi que tous les démocrates du monde entier pour leur formidable mobilisation pour le président Laurent Gbagbo et la cause ivoirienne.

Pour le Porte-parolat, Le Directeur de cabinet, Lazare Koffi Koffi

Source : Connectionivoirienne.net 30 août 2013