dimanche 16 février 2020

« Ce que nous pensons du plan de paix proposé par Donald Trump »…

Entretien avec l’ambassadeur de Palestine

Son Excellence Abdal Karim Ewaida
© Abidjan.net par R. K.
Le plan de paix de Trump pour le Moyen-Orient baptisé le « Deal du siècle » n’est pas du goût des autorités palestiniennes. Dans une interview exclusive qu’il a accordée à Abidjan.net, l’ambassadeur de la Palestine en Côte d’Ivoire, Abdal Karim Ewaïda rejette plusieurs aspects de ce plan qui, selon lui, nie l’existence de l’Etat palestinien.

Abidjan.net: Le plan, présenté par le président américain Trump, soutient-il un État de Palestine indépendant et souverain, avec Jérusalem-Est pour capitale ?
Abdal Karim Ewaida : Le plan rejette outrageusement le droit de la Palestine d'exister en tant qu'État indépendant, souverain et contigu. En parrainant la légalisation des colonies illégales israéliennes et en dictant qu’aucune ne sera démantelée, le plan représente simplement l’annexion de territoires, rendant impossible une Palestine libre. Dans le cadre de ce plan, Israël conserverait son contrôle de sécurité suprême sur de vastes zones de la Palestine occupée, y compris sa capitale Jérusalem-Est et la vallée du Jourdain. Il suggère un État de Palestine fictif, par lequel il substitue la contiguïté territoriale à la « contiguïté des transports », ébranlant ainsi la viabilité même de l'État palestinien. Cet État fictif sera divisé en une série d'enclaves, éparpillées comme un archipel relié par des tunnels et des ponts, permettant à Israël de maintenir le contrôle de la sécurité sur les frontières terrestres et maritimes palestiniennes, l'espace aérien et les ressources naturelles. En tant que tel, le plan annule toutes les possibilités pour l'État de Palestine d'exercer une souveraineté significative et la sécurité même de l'État. D'un autre côté, le plan décrit le soutien total à un Grand Israël entre le Jourdain et la Méditerranée. Dans la mesure où il ne tient compte que des seuls intérêts de l'État d'Israël, le plan constitue une continuation de la Déclaration Balfour de 1917 et de la loi de l'État de la nation juive d'Israël de 2018. Il vise à officialiser le projet colonial du Grand Israël sur les terres de la Palestine historique, qui nie les droits nationaux du peuple palestinien et ne lui permet de vivre que dans « des bantoustans » autonomes avec à peine une poignée de droits civils et religieux. Elle soulage Israël du fardeau de payer le coût de son occupation et d'assumer ses responsabilités en tant que puissance occupante.

Le plan peut-il réellement apporter la paix dans cette partie du monde ?
En légalisant l'annexion du territoire palestinien occupé à l'État israélien et en limitant les Palestiniens à des enclaves disjointes sur leurs propres terres, le plan consolide un système déjà existant où deux lois s'appliquent dans le territoire palestinien occupé : une pour les colons israéliens et une autre pour le peuple palestinien occupé. Alors que la loi israélienne s'applique aux colons israéliens illégaux en Cisjordanie occupée, les Palestiniens sont soumis aux lois et tribunaux militaires israéliens. Non seulement le plan propose un État palestinien sans souveraineté, mais il énonce une réalité à un seul État avec deux systèmes, selon laquelle les Palestiniens continuent de se voir refuser les droits politiques, économiques, culturels et sociaux dont jouissent les juifs israéliens. En effet, avec le nombre de Palestiniens dans l'État de Palestine et les citoyens palestiniens d'Israël dépassant déjà le nombre de juifs israéliens dans le pays entre le Jourdain et la Méditerranée, Israël est à un pas de devenir un État d'apartheid à part entière. Dans l’ensemble, ce plan exige que les dirigeants et le peuple palestiniens se soumettent totalement à l’apartheid israélien.

Le plan est-il conforme à la solution à deux États à la frontière de 1967 ?
Au début de ce plan, ses auteurs présentent le conflit comme un conflit entre « l'État d'Israël et les Palestiniens », détruisant efficacement la solution à deux États et effaçant à tort la frontière de 1967, connue sous le nom de Ligne verte. Les frontières définies de l'État de Palestine internationalement reconnues par 139 nations dans le monde conformément à la résolution 67/19 de 2012 de l'ONU sont situées à l'intérieur des frontières de 1967, comprenant la Cisjordanie, y compris la capitale Jérusalem-Est, et la bande de Gaza. D'un autre côté, Israël n'a pas encore défini ses frontières. Non seulement la carte approuvée par le président Trump élimine la frontière de 1967, mais elle reconnaît également les faits illégaux d’Israël sur le terrain et de facto « un État avec deux systèmes ». Sans doute, le plan soutient la réalisation d'un Grand Israël qui érode le concept de la solution à deux États approuvée internationalement et le remplace par l'apartheid.

Respecte-t-il le droit international et les résolutions des Nations Unies ?
Ce plan viole effrontément le droit international, ainsi que toutes les résolutions des Nations Unies concernant la cause de la Palestine. Nous parlons des résolutions approuvant la solution à deux États, de celles qui considèrent les colonies de peuplement israéliennes comme illégales, des résolutions qui reconnaissent Jérusalem-Est comme la capitale de l'État palestinien et qui jugent nulle toute modification de Jérusalem par Israël, et des résolutions reconnaissant les droits des réfugiés palestiniens au retour et à l'indemnisation. Le plan normalise :
1 - la colonisation de la Palestine, en violation du droit international et des résolutions de l'ONU,
2 - l'annexion du territoire palestinien occupé, manifestement illégale au regard du droit international et considérée comme un crime d'agression par le Statut de Rome et
3 - l'apartheid, pourtant reconnu comme un crime contre l'humanité au regard du Statut de Rome.
Les États-Unis et Israël défient et menacent ainsi le droit et l'ordre internationaux pour les remplacer par un nouvel ordre mondial, autoritaire et exploiteur. Comme l'a déclaré Michael Lynk, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 : « Ce plan renverserait l'ordre international fondé sur des règles et implanterait durablement l'assujettissement tragique des Palestiniens existant déjà sur le terrain ». « L'abandon de ces principes juridiques menace de briser le consensus international de longue date sur le conflit, favorisant la realpolitik sur les droits, le pouvoir sur la justice et la gestion des conflits sur la résolution des conflits », ajouta-t-il.

Quelle partie rejette les références internationalement approuvées pour parvenir à la paix ?
Sur la base du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, l'Initiative de paix palestinienne de 1988 a marqué un accord historique et douloureux en acceptant le droit d'Israël à exister sur 78% des terres de la Palestine historique et l'État de Palestine sur les 22% restants, composé de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza. Contrairement à Israël, qui continue de créer des actes illégaux sur le terrain et de violer à la fois le droit international et les accords signés, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) continue d'honorer toutes ses obligations internationales, y compris en vertu des accords signés avec Israël, et de saisir toutes les occasions pour réaliser la paix et le droit du peuple de Palestine à l’autodétermination. Au cours des trente-deux dernières années, l'OLP s'est véritablement engagée dans le processus de paix qui a commencé avec la Conférence de paix de Madrid de 1991 et s'est conclu avec la dernière série de négociations dirigée par l'ancien secrétaire d'État américain John Kerry en 2014, qui a échoué parce qu’Israël continuait à utiliser les négociations en tant qu’écran de fumée pour violer les droits palestiniens et le droit international. D'un autre côté, depuis la signature de l'Accord intérimaire d'Oslo en 1993, Israël s'est fortement engagé dans un processus colonial de construction de colonies sur le territoire palestinien, tout en continuant à violer presque tous les droits des Palestiniens, au détriment du processus de paix. Les Israéliens a systématiquement détruit les fondements mêmes du processus de paix alors qu'ils continuent de s'approprier des terres palestiniennes et de transférer leur propre population civile dans le territoire palestinien occupé, en violation manifeste du droit international. Selon l'ONG israélienne Peace Now, jusqu'en 1994, plus de 280 000 colons juifs israéliens vivaient en Palestine occupée. En revanche, les statistiques actuellement disponibles montrent que ce nombre a presque triplé pour atteindre plus de 640 000 colons vivant dans plus de 200 colonies, dont 42 à Jérusalem occupée et aux alentours. Selon un rapport récemment publié par une organisation de colons israéliens, au cours de la dernière décennie seulement, le nombre de colons israéliens a augmenté de 48%. Rien qu'en 2019, il y a eu une augmentation de 3,4%, soit plus du double du taux de croissance démographique en Israël proprement dit qui a atteint 1,9% au début de 2020.

Comment le plan envisage-t-il les questions essentielles réservées aux négociations sur le statut permanent ?
À travers une série de décisions unilatérales et depuis sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël fin 2017, l'administration Trump a méthodiquement sapé les négociations sur le statut permanent concernant principalement les questions fondamentales: les frontières, Jérusalem et la question des réfugiés de Palestine. Une lecture attentive du plan Trump montre comment tous ses détails incarnent la vision raciste des colons israéliens les plus idéologiquement extrêmes, qui ont progressivement pris en main la responsabilité depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995 et ont dirigé l'État d'Israël depuis plus d'une décennie maintenant.
Dans l'ensemble, le plan nie le statut d'un État souverain pour les Palestiniens, reconnaît Jérusalem comme la capitale d'Israël, viole le statu quo historique de la mosquée Al-Aqsa, en imposant des divisions temporelles et géographiques à l'intérieur du complexe pour les différentes confessions, légalise l'annexion de toutes les colonies israéliennes et rejette catégoriquement les droits des réfugiés palestiniens. En permettant à Israël d'étendre et de perpétuer son entreprise de colonisation, le plan nie le droit palestinien à l'autodétermination et propose une alternative au mandat international pour les négociations entre la Palestine et Israël, le tout en violation du droit international, des résolutions de l'ONU, consensus international et accords précédemment signés. S'engager dans ce plan signifie une légitimation de l'acquisition par Israël d'un territoire par la force et une perpétuation de sa supériorité et de sa domination sur la terre et la vie du peuple palestinien. En d'autres termes, il légitime « la force prime le droit ».

La partie économique du plan peut-elle remplacer une paix globale, juste et durable ?
L'État de Palestine a le droit d'exercer sa souveraineté avec des plans financiers et monétaires indépendants, le contrôle de ses politiques d'importation et d'exportation, ainsi que l'accès à ses frontières et aux ressources naturelles, y compris l'eau, les minéraux, le gaz naturel et les ressources pétrolières. Ce n’est que par une paix juste et durable que la Palestine pourra garantir l’indépendance, la prospérité et la durabilité de son économie, à commencer par la fin de l’occupation d’Israël et la réalisation de l’État palestinien et des droits inaliénables. Selon diverses études économiques, la Palestine possède un grand potentiel économique et le principal obstacle à la réalisation de ce potentiel est l'occupation israélienne. Par exemple, en 2013, un rapport de la Banque mondiale estimait que si les restrictions israéliennes sur la zone C de Cisjordanie étaient levées, cela « pourrait entraîner une expansion significative de nombreux secteurs de l'économie palestinienne », qui pourrait générer 2,2 milliards de dollars par an en termes de valeur ajoutée. Selon le rapport : « La majeure partie de cela proviendrait de l'agriculture et de l'exploitation des minéraux de la mer Morte ». La mer Morte, une zone stratégique pour la Palestine, est promise à Israël dans le plan Trump. Dans l’ensemble, la partie économique du plan est une tentative ratée de couvrir la prolongation de l’occupation belligérante d’Israël et le vol de terres et de ressources palestiniennes.

Quelle est la position de l'État de Palestine ?
L'État de Palestine considère le plan d'apartheid américain comme une agression flagrante contre les droits inaliénables du peuple de Palestine, qui ont été approuvés par les Nations Unies pour permettre à notre nation d'exercer son droit à l'autodétermination, l'indépendance et la souveraineté nationales, et le droit de nos réfugiés à retourner. Ce plan sape le droit international et le rôle des Nations Unies et constitue donc une menace directe pour le peuple de Palestine et sa juste cause, et pour l'ensemble du système international fondé sur des règles tel que nous le connaissons. Il considère toutes les colonies israéliennes comme légales, y compris celles de Jérusalem-Est, la capitale de la Palestine internationalement reconnue, qui comprend la vieille ville et ses environs de 6 km2L'État de Palestine a approuvé toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies et le droit international comme base de toute solution vers l'instauration de la paix. Il considère l'Initiative de paix arabe (API) comme la formule de base qui peut réaliser l'intégration diplomatique et économique d'Israël dans la région en échange de mettre fin à son occupation de tous les territoires arabes, y compris les fermes libanaises de Shebaa, le Golan syrien arabe et l'État occupé de Palestine, ainsi que la recherche d'une solution juste et convenue à la question des réfugiés de Palestine.

Quelles sont les positions de la communauté internationale et du monde arabe ?
Alors qu'un certain nombre de pays ont «salué» l'annonce américaine, aucun n'a approuvé le plan. Mais la majorité des réponses ont été positives insistant sur l'importance de la solution à deux États, du droit international et des résolutions pertinentes de l'ONU comme voie à suivre pour parvenir à la paix. Cela comprend l'Union européenne, à travers une déclaration publiée par le haut représentant/vice-président Josep Borrell, qui a affirmé la position de l'UE qui « ne reconnaît pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés depuis 1967 », et a estimé que « les étapes vers l'annexion, si elles étaient mises en œuvre, ne pourraient pas passer sans contestation ». La Ligue arabe a également décidé « de rejeter le "Deal du siècle" américano-israélien, qui ne répond pas au minimum des aspirations et droits du peuple palestinien, et viole toutes les références du processus de paix fondé sur le droit international et les résolutions internationales pertinentes ». De plus, l'Organisation de coopération islamique (OCI) a réaffirmé « son rejet de tout plan, accord ou initiative, soumis par une partie quelle qu'elle soit, qui est incompatible avec les droits inaliénables du peuple palestinien consacrés par des résolutions convenues sur la légitimité internationale, ou non conformes aux mandat internationalement reconnu du processus de paix au Moyen-Orient, dont le plus important est le droit international, les résolutions de l'ONU et l'Initiative de paix arabe ».

Selon vous, quelle est la voie à suivre pour parvenir à la paix ?
Notre vision de la paix est fondamentalement fondée sur la fin de l’occupation coloniale de la Palestine par Israël. Un État de Palestine indépendant et viable ne peut se fonder que sur une souveraineté totale sur notre territoire et nos ressources; le contrôle de nos frontières, de notre espace aérien et de nos frontières maritimes; et, plus important encore, l'autodétermination: la capacité de déterminer librement la forme de notre vie politique, civile, économique, culturelle et sociale. Désormais, la voie à suivre devrait être conforme au droit international et au système de justice que l'ordre juridique international est censé préserver. Tout plan qui affront le droit international et les résolutions des Nations Unies et légitime le vol illégal de terres et l'annexion n'est pas du tout un plan de paix. C'est pourquoi, la récente Initiative de paix palestinienne de 2018, telle que proposée par le président Mahmoud Abbas au Conseil de sécurité des Nations Unies, peut atteindre un tel objectif.
L'Initiative de paix palestinienne appelle à la mise en œuvre du principe de la solution à deux États aux frontières de 1967. Tout en proposant la convocation d'une conférence de paix internationale fermement fondée sur le droit international. Le plan précise qu'aucune action unilatérale susceptible de compromettre les négociations sur le statut final ne doit être prise. La vision globale de ce plan est claire : il est basé sur le respect de la légitimité internationale et des résolutions pertinentes de l'ONU, y compris l’aboutissement d'une solution juste et convenue pour les réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l'ONU qui stipule leur droit au retour à leurs maisons et à une juste compensation. Le plan prévoit « Jérusalem-Est en tant que capitale de l'État de Palestine et une ville ouverte pour les fidèles des trois religions monothéistes ». Il exige également d'assurer la sécurité de la Palestine et d'Israël « sans compromettre l'indépendance et la souveraineté de l'un ou de l'autre ». En fin, notre vision de la paix requiert la justice et la capacité d’exercer nos droits librement dans notre patrie. Nous restons convaincus qu'avec le soutien de pays épris de paix qui cherchent à préserver l'ordre international menacé, nous réussirons dans notre quête de cette paix juste et durable.

Propos recueillis par Robert KRA

Source : Abidjan.net 15 février 2020

lundi 10 février 2020

Célébration du premier anniversaire de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine (APPR).

Discours du président Faustin-Archange Touadéra.


La grave et douloureuse crise militaro-politique que traverse notre pays depuis quelques années a causé la mort de milliers de nos concitoyens, des personnels des Nations Unies et des travailleurs humanitaires. Par respect pour la mémoire des victimes innocentes, je vous invite à observer avec moi une minute de silence.
Je vous remercie.

Mes chers compatriotes ;
Chers partenaires,
Au lendemain de mon accession à la magistrature suprême de l’Etat, j’ai fait une place de premier choix au retour de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale comme pilier fondamental de notre nouvel Etat démocratique, qui doit demeurer Un et Indivisible.
Mon engagement politique en faveur d’un processus de paix durable est toujours resté prioritaire et permanent depuis ma profession de foi jusqu’à ce jour.
J’ai dit que la longue période de crise caractérisée par de multiples conflits armés doit être désormais révolue, car ces conflits armés n’ont jamais apporté de résultat positif dans le développement de notre nation en devenir.
En revanche, ils n’ont apporté que le deuil et le désarroi dans nos foyers, ébranlé les fondements de la Nation, déshumanisé l’homme centrafricain, détruit l’économie du pays et bradé l’intégrité du territoire.
Nous avons nous-mêmes plongé notre pays dans le fond du gouffre, en voulant utiliser des voies non démocratiques pour satisfaire nos ambitions égoïstes et diaboliques ; le pouvoir pour le pouvoir, rien que le pouvoir.
Face à cette tragédie, j’ai estimé que l’unique voie dans notre nouveau contexte démocratique, et je ne le répèterai jamais assez, reste la voie de la paix et de la réconciliation nationale, et il n’y a pas d’autre alternative possible.
Aussi, dès ma prise de fonction, j’ai appelé toutes les forces vives de la Nation, les leaders politiques et les organisations de la société civile, les femmes et les hommes de bonne volonté, à une « union sacrée » pour relever cet immense défi qui est le retour à la paix définitive pour un développement harmonieux de notre pays.
Aujourd’hui encore, je ne cesse de rencontrer à tout instant tous mes compatriotes et être à leur écoute pour qu’ensemble, la main dans la main, nous puissions trouver les voies et moyens de sortir de ce mauvais pas.
De même, ceux qui persistaient sur le chemin de la violence et de la division, je les ai toujours considérés comme des compatriotes égarés avec lesquels un dialogue franc doit être engagé afin de leur faire prendre conscience qu’ils sont dans l’erreur et de tout faire pour les ramener dans la République, afin qu’eux aussi contribuent de manière efficace et positive à la reconstruction de notre pays et à la préservation de son unité.
Ma conviction profonde est que rien de durable et de positif ne peut se faire sans un consensus national, sans un nouveau pacte social autour des valeurs cardinales contenues dans la trilogie de notre devise nationale : l’Unité dans la Dignité du centrafricain pour un Travail déterminant.
C’est ainsi que la nécessité d’organiser un dialogue direct et franc entre le gouvernement et les groupes armés est devenue une réalité.
Sous l’observation des forces vives de la nation centrafricaine et des facilitateurs internationaux, des négociations de haut niveau ont abouti au paraphe, à Khartoum le 5 février 2019, d’un projet d’accord contenant principalement des réponses aux revendications des groupes armés tout en veillant à ce que les principes de justice et le refus de l’impunité soient observés.

Mes chers compatriotes ;
Le 6 février 2019 à Bangui, dans cette même salle, nous tous, parties prenantes, c’est-à-dire le gouvernement représenté par moi-même, les 14 groupes armés et les garants et facilitateurs, avons procédé à la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.
Cet accord, porteur d’espoir pour nos populations meurtries par des violences aveugles, avait été salué par la nation toute entière ainsi que par nos partenaires de la communauté internationale parce qu’il a ouvert une perspective inédite pour la résolution de la crise centrafricaine et constitué un réel espoir pour la sortie de crise, la réconciliation nationale et la reconstruction de notre pays.
Il faut admettre, pour le déplorer, que certaines voix discordantes, au patriotisme fluctuant, mues par une vision négationniste et des intérêts égoïstes à l’encontre de cette patiente marche vers la paix qui allait mettre un terme au chaos organisé depuis longtemps par ceux-là mêmes qui freinent l’élan et le génie du peuple centrafricain, n’ont cessé de considérer cet accord comme une compromission, voire une haute trahison.
D’autres esprits malintentionnés ont cru pouvoir déceler dans les termes de cet accord l’ombre d’une sinistre conspiration avec les groupes armés pour me permettre de me maintenir au pouvoir en organisant ma propre victoire aux prochaines élections.
Mes chers compatriotes, il n’en est rien de tout cela.
Mais il faut savoir que dans tout accord de paix, il existe des défis à relever dans sa mise en œuvre.
C’est une négociation et une remise à l’ordre permanentes.
A l’issue de la première année de signature de l’APPR-RCA, un regard rétrospectif pourra nous permettre de mesurer les avancées réalisées, d’apprécier les méthodes et les pratiques des acteurs et parties prenantes, mais aussi de comptabiliser les manquements en vue de réajustements conséquents ou de nouvelles orientations.
Un tel travail ne pourra se réaliser sans référence au chronogramme établi.
Il est venu le moment de récapituler les résultats atteints et ceux non-atteints en vue de se projeter en toute objectivité dans le second cycle correspondant à l’année en cours qui, nous le savons, aboutira à la consultation du peuple souverain.
Sur le plan institutionnel et politique, il n’est pas vain de rappeler que le gouvernement, pour sa part, a procédé à l’exécution des engagements au nombre de 21 contenus dans l’article 4 et les annexes 1 et 2 de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.
Après avoir créé et rendu opérationnel le mécanisme de mise en œuvre de l’APPR-RCA, un gouvernement inclusif a été mis en place et les représentants des groupes armés nommés aux postes de haute responsabilité dans les cabinets de la Primature et de la Présidence de la République.
En partenariat avec la MINUSCA et avec la participation active de tous les garants et facilitateurs, de la société civile et de certaines Institutions de la République, nous avons adopté et mis en route une stratégie de sensibilisation et de vulgarisation de l’APPR-RCA.
Le processus de mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation est déjà achevé.
Les lois réclamées par l’accord, notamment celles sur la décentralisation, le statut des anciens chefs d’Etat, celle régissant les partis et groupements politiques sont au niveau de l’Assemblée nationale et attendent d’être programmées pour la prochaine session.
Certes, des efforts ont été accomplis en matière de DDRR à l’Ouest, de restauration progressive de l’autorité de l’Etat, du lancement des Unités spéciales mixtes de sécurité.
Ces premières unités ont vu le jour à Bouar, grâce à l’appui de nos partenaires de l’Union Européenne, que je tiens particulièrement à saluer ici.
C’est une expérience qui est en bonne voie et crée une cohésion et une fraternité entre les éléments des forces dirigés par l’état-major général de l’Armée centrafricaine.
La mise en œuvre de l’accord a commencé à produire des résultats probants sur le terrain des faits, tels que l’accalmie observée dans certaines régions, le retour volontaire et massif des déplacés et réfugiés dans leurs localités et le changement d’attitude de certains anciens groupes armés que je voudrais ici rappeler au passage.
Sur le plan macroéconomique, une certaine embellie des résultats est déjà observée.

Mes chers compatriotes,
Notre pays revient de loin. En effet, après la crise de 2013, la situation était plus qu’alarmante : les infrastructures économiques et sociales étaient détruites, les rapports sociaux déstructurés, le fiel amer de la méchanceté et de la haine a inondé les cœurs. Nous étions dans une situation d’Etat failli.
Pour y faire face, j’ai engagé le gouvernement dans un processus de relèvement en élaborant et en mettant en œuvre le Plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA).
La mise en œuvre de ce plan depuis 2017 a permis d’amorcer un démarrage progressif des activités socioéconomiques et d’apaisement du climat politique et social, propice au développement.
C’est dans cet élan que l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019 est intervenu.
L’APPR-RCA a donc permis de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre des actions convenues dans le RCPCA avec une adéquation entre les engagements du gouvernement pris non seulement sur les aspects politiques que sont la sécurité et la justice, mais aussi bien sur les aspects socioéconomiques, la livraison des biens et services dans une dynamique participative et inclusive.
L’impact positif de la mise en œuvre de l’APPR commence à se faire sentir dans les actions en cours. Il a facilité l’obtention et la consolidation des résultats de ces interventions qui représentent les dividendes de la paix auxquels aspire toute la population centrafricaine.
Les dividendes de la paix sont observables à travers les actions en cours liées au relèvement en tant que moteur pour garantir le retour à la paix, la protection civile, l’élargissement de la zone de stabilité, la présence de l’autorité de l’Etat, l’accès aux services sociaux de base (école, santé, eau et assainissement) ou la création des activités économiques.
L’APPR a permis aussi et surtout de faire un recadrage et un recentrage en mettant un accent particulier sur les actions prioritaires et concrètes en exécution ou identifiées actuellement dans le cadre de la prolongation du RCPCA, c’est-à-dire ceux qui concourent directement et le plus, à la réalisation des interventions à impact rapide sur la population en termes de « dividende de la paix ».
Grâce à cet Accord, nous avons réactivé les grandes commissions mixtes bilatérales entre notre pays et le Cameroun, la République du Congo et le Tchad, et cela se poursuivra avec les autres pays voisins et de la sous-région, tous déterminés à nous aider à sortir de la crise.
Malheureusement, je dois relever pour le regretter, qu’un an après la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique, les mauvaises habitudes, qui ont la peau dure, persistent encore : violences contre les civils et les ONG, taxations illégales, restrictions de mouvements par les barrières non démantelées et occupation des bâtiments administratifs et sites miniers, continuent.
Ces violations graves des droits de l’homme, continuent à être enregistrées, accentuant les souffrances des populations locales et mettant en mal les actions de la communauté internationale pour le retour à la paix.
A tout ce sombre tableau se sont ajoutés de nouveaux affrontements meurtriers endeuillant davantage nos populations à Birao, Alindao, Bria, ainsi que l’occupation de la ville de Bambouti par certains groupes armés.
Il est grand temps que tous les groupes armés signataires assument également leur responsabilité en sensibilisant leurs hommes dans les différentes préfectures sur le contenu de l’APPR-RCA et surtout la nécessité de son strict respect pour le retour à la paix véritable.
Je sais qu’un accord de paix reste un long processus qui requiert patience et ténacité, car le chemin est sinueux et jalonné d’embuches.
Mais il faut aller vite et plus loin dans la réponse aux multiples attentes de la population qui continue à faire face à d’importants problèmes d’existence en termes d’accès aux services sociaux essentiels et surtout à la sécurité.
Les résultats actuels sont réels et effectifs, mais ils doivent être renforcés et développés.
C’est pourquoi, j’en appelle aussi aux garants et facilitateurs.
En effet, un an après la signature de l’accord, force est de constater que la période d’observation est dépassée et qu’il est venu le moment d’emprunter la voie de la fermeté pour que l’accord soit véritablement respecté.
Il est venu le moment de clarifier, non seulement le contenu de l’article 35 de l’APPR-RCA, mais encore d’appliquer le régime de sanctions applicables retenu à titre de mesures préventives ou coercitives pour sécuriser nos campagnes et nos villes et permettre au processus électoral de se mettre progressivement en place.
En termes clairs, je veux que les signataires de l’accord qui continueraient de commettre des actes de violences contre les populations civiles, les personnels des Nations Unies et les travailleurs humanitaires, soient tenus pour responsables et répondent de leurs actes devant la justice.
Je dois rappeler que l’accord de paix n’a pas garanti une certaine impunité aux auteurs des crimes ni éludé les droits des victimes.
L’heure n’est plus aux simples condamnations de principe des violations délibérées et flagrantes de l’accord.
Ces condamnations, ainsi que les appels à la cessation des violences, vous le savez, sont compris par certains groupes armés réfractaires comme une compréhension ou une tolérance de leurs crimes et, par les populations victimes, comme une indifférence du gouvernement et de la communauté internationale vis-à-vis de leurs souffrances.
C’est pourquoi je salue l’engagement des garants et facilitateurs à s’opposer à toute atteinte au processus de paix et à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, réaffirmé à la veille de ce premier anniversaire.

Mes chers compatriotes,
Chers partenaires,
Le peuple qui m’a déjà fait confiance, attend de se prononcer librement et de manière souveraine sur celui à qui confier sa destinée pour les prochaines années à venir, à travers des élections non seulement libres et transparentes, mais surtout apaisées et sans contestations, sources de nouvelles tensions.
C’est dans cette optique que j’ai reçu les anciens chefs d’Etat ainsi que les anciens présidents de l’Assemblée nationale et les anciens Premiers ministres pour les impliquer davantage dans la recherche de la paix et de la réconciliation nationale.
Aussi, je me tourne une fois de plus vers nos amis et partenaires, qui nous accompagnent dans ce long cheminement vers la paix, pour demander leur appui pour la levée totale de l’embargo qui pénalise nos Forces de défense et de sécurité dans leur mission de sécurisation du territoire national.
Il est important que nos FACA déjà formées par l’EUTM et entraînées par les experts militaires russes, puissent appuyer les forces onusiennes dans cette voie.
Je ne saurais terminer mon propos en ce jour anniversaire de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine sans remercier l’ensemble des partenaires qui appuient le processus de paix dans notre pays.
Je lance à nouveau un appel à l’unité nationale, à la réconciliation et au vivre ensemble, car la paix dans nos foyers reste le point de départ pour la conquête de notre souveraineté et du développement de notre cher et beau pays, la République Centrafricaine.
Vive la paix et la réconciliation en République Centrafricaine !
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son peuple !
Je vous remercie.
Bangui, le 6 février 2020

Source : Présidence RCA

dimanche 9 février 2020

À l’initiative des populations locales, une statue géante de Samory se dressera bientôt à Guélémou.


Le monument en projet
Les populations locales autochtones Yacouba ont décidé d'immortaliser Samory Touré. A l'entrée du village de Guélémou, à  l'endroit où Samory Touré  a été capturé en 1898, une statue de lui, haute de 6,60 mètres  et 1,60 mètre de largeur est en construction. Juste à  côté, une belle petite case coiffée de chaume vient d'être bâtie. Celle-ci symbolise sa demeure. Le tout, pour formellement marquer et rappeler aux différents visiteurs un pan  de l'histoire du passage de Samory Touré à Guélémou. Les travaux de construction de cette statue géante ont débuté en septembre 2018 et se poursuivent. A l'origine, une initiative du patriarche Dely Gué Albert, chef du village. « Si, nos grands-parents n'ont pu conserver la plupart des objets ramassés sur le site où Samory Touré a été capturé, s'ils n'ont pu également garder des photographies des installations, des personnages clés qui entouraient Samory Touré, et enfin, si nos parents n'ont pu sauver la photographie de notre arrière-grand-mère, la vieille Goh-Pouhouleh, il incombe à nous les enfants, la lourde responsabilité de rappeler aux visiteurs de demain, le passage de Samory Touré à Guélémou. C'est ce que j'ai décidé de faire », confie-t-il avec ferme conviction.
 En fait, il convient de rappeler que c'est à Guélémou que Samory Touré, figure emblématique de la résistance africaine à la colonisation française,  a été arrêté par une colonne de l'armée du pays du même nom  en s'introduisant par effraction dans son camp, le 28 septembre 1898, au petit matin. Samory Touré sera ensuite déporté à N'djole, au Gabon où, il décède emprisonné en 1900. Septembre 1898-septembre 2019, cela fait donc plus d'un siècle que Samory a disparu. Que  reste-t-il encore de lui à Guélémou ? Une localité dont  on  ne parle presque plus. Même pas dans les ouvrages scolaires. Et pourtant! Dans cette localité, s'est écrite une page importante de l'histoire de la colonisation en Afrique occidentale française à la fin du 19e siècle.  Des vestiges ? Presque plus rien ne reste à Guélémou. La  case d'habitation de Samory Touré en ruine a été détruite. L'énorme arbre (iroko) sous lequel il aimait se  prélasser dans un hamac après ses randonnées a été abattu. La souche a  été emportée par un marabout sénégalais en 1973. Avec la promesse de revenir construire en lieu et place une belle et modeste mosquée. La vieille Goh-Pouhouleh qui a vécu dans le cercle familial restreint Du grand guerrier et recueillie par le village après la capture de celui-ci, a tiré sa révérence le 22juillet 1975. Elle aura vécu plus de 100 ans, adulée par la population, les enfants et les touristes pour la sagesse, la morale et la beauté de ses contes et histoires sur Samory et la période coloniale. Aujourd'hui, seules la stèle et les bâtiments de l'école primaire publique du village bâtis à l'endroit où Samory Touré  a été pris, rappellent encore vaguement cette période. Un peu plus loin, dans la plus vieille case sacrée du village, est  caché l'un des sabres de l'illustre conquérant. L'on y trouve aussi le patriarche Dely Gué Albert, le  chef du village de Guélémou, arrière-petit-fils de la vieille Goh-Pouhouleh.  Un chef considéré comme la dernière mémoire vivante de Guélémou.

Guélémou ou Gueoule, pour désigner la même localité

« GUEOULE » pour dire en langue locale Yacouba « sous l'iroko » ou  « Guélémou » en malinké pour désigner la même localité. Guélémou est un pittoresque village Yacouba, situé dans le canton Gouetasse, dans le département de Biankouma. Région du Tonkpi, dans l'ouest montagneux de la Cote d'ivoire. Une localité rurale qui se tient à 65km de son chef-lieu de département qui est Biankouma.  Guélémou est aussi géographiquement  situé dans une cuvette entourée de toutes parts d'une chaine de montagnes. D'énormes masses de rochers granitiques, considérés comme des remparts naturels. C'est cette situation géographique qui a impressionné Samory Touré et ses lieutenants et motivé son occupation par le redoutable  guerrier
En 1898, Guélémou n'était qu'un bourg où vivaient quelques centaines d'âmes. Tous des Yacouba. Aujourd'hui, février 2020, Guélémou est une  agglomération peuplée de plus de 4000 habitants. Essentiellement composés d'autochtones Yacouba. Auxquels s'ajoutent désormais des paysans Baoulé, Lobi, Burkinabé, Maliens et Guinéens. Guélémou est également  l'une des principales zones de production de cacao dans le département de Biankouma. Malheureusement, faute d'électricité, les populations  s’éclairent encore à la lueur des lampes et torches à la tombée de la nuit. Ne disposant pas de pompes hydrauliques elles s'abreuvent dans des puits et marigots.  Pendant la saison sèche de chaque année, trouver de l'eau est une réelle gageure à Guélémou.

Honoré Droh, correspondant régional


COMMENTAIRES DES INTERNAUTES

Rédigé par: Fognon.   le: Vendredi 7 Février 2020
@ Xi. Pardon ! Faut pas aller là-bas souiller le coin. Tu peux Rester loin, très loin. Des gens de bonne probité et de bonne volonté y feront un pèlerinage. A+.

Rédigé par: BI MICHEL   le: Jeudi 6 Février 2020
Foufou j'ai sûrement exagéré mais c'est pour dire qu’Hitler est un héros pour beaucoup d'Allemands malgré ce qu'il a fait. Quand on dit en RCI que, avant, à la mort d'un chef Akan on l'enterre avec des esclaves vivants c'est faux donc selon vous ? Quant aux Dahoméens posez-leur la question eux-mêmes. Renier ses crimes soi-même vous avance à quoi ? Arrêtez vos émotions demandez à mes parents du nord de la côte d'ivoire qui ont plus de 75 ans et vous pourrez revenir ici glorifier un sanguinaire. Je le savais bien avant de mettre pied dans une école.

Rédigé par: Foufou   le: Mercredi 5 Février 2020
En attendant la déportation
C'est vraiment un sacrilège de comparer Samory Touré à Adolphe Hitler... c'est vraiment honteux ! Pendant ce temps, les Français qui avaient pris le contrôle du fleuve Niger, coupaient les routes commerciales vers le Sénégal et le Sahel pour asphyxier l'empire. Samory fut contraint de lever le siège et de se précipiter vers le fleuve pour attaquer les garnisons françaises. Pour éviter des pertes humaines importantes dans ses troupes, le commandement français décida une nouvelle fois d'entamer des négociations avec l'Almamy. Celui-ci affaibli, par le siège de Sikasso, accepta le compromis et signa le 21 février 1889 le traité de Niako. Mais cette fois ce sont les Français qui violeront l'accord. Le 10 mars 1891, une expédition militaire part de Nyamina sur le fleuve Niger, en amont de Bamako, dans le but d'en finir avec ce souverain récalcitrant. Malgré la supériorité de l'armement français, une fois de plus la tactique de guérilla et la connaissance du terrain des sofas usent le moral des assaillants et l'offensive échoue. Cette défaite irrite les autorités françaises qui aimeraient débuter leur politique de mise en valeur du territoire. A Paris des crédits supplémentaires sont votés par le parlement afin de grossir les troupes. En décembre 1891, à grands renforts de canons, le lieutenant-colonel Humbert se lance à l'attaque de Bissandougou, la capitale de l'empire et de Sanakoro, la ville natale de Samory. Hommage à l'almamy Samory Touré

Rédigé par: Remi Paris   le: Mercredi 5 Février 2020
Bi Michel, Les colons européens étaient plus sanguinaires que Samory Touré. Il ne faut pas réécrire l'histoire. Si ce n'était pas à cause des moustiques qui donnent le palu et la fièvre jaune, ils nous auraient exterminés comme les Indiens d'Amérique ou les Aborigènes d'Australie ou les Maoris de Nouvelle-Zélande.

Rédigé par: L'Americain   le: Mardi 4 Février 2020
BI Michel, la négritude quand tu nous tiens !!! Tu appelles L'Almamy Samory Touré, sanguinaire ? Parce que tes maitres blancs l'ont traité ainsi ? Ils devraient t'apprendre aussi que, plus sanguinaire que leur rois et présidents, tu meurs ! Samory Touré n'a jamais été un sanguinaire. Au contraire, il s'est battu pour la dignité et la liberté de l'homme noir que tu es. Je comprends qu'on t’a lavé le cerveau dans les collèges et Lycées en t'enseignant que nos héros : Samory Touré, Béhanzin, Shaka Zoulou, etc., étaient des rois sanguinaires et que leur Louis XIV était un bon roi. Tu fais partie de ces noirs qui pensent que leurs grands-parents étaient des Gaulois. J'ai pitié de toi. Il est temps de plier tes bagages et rejoindre la France car Samory Touré sera honoré partout en Afrique. Il appartient à toute l'Afrique de L'Ouest et fait la fierté de tout un continent.

Rédigé par: Loethiers Mackan   le: Mardi 4 Février 2020
@Forestier rendre hommage à Samory n'est point du tout incompatible avec l'électrification rurale. L’article parle du chef du village donc d'un privé qui ne peut pas se substituer à l'État. En Afrique, connaît-on les devoirs de l'État si ce n'est dans une optique électoraliste ?

Rédigé par: BI MICHEL   le: Mardi 4 Février 2020
Quand des sanguinaires parce que combattus par les colons deviennent des héros pour les nègres ! Sûrement comme Adolphe pour les Allemands

Rédigé par: Foufou   le: Mardi 4 Février 2020
Très belle initiative, merci au patriarche Dely Gué Albert, chef du village de Guélémou. Nous devons nous remémorer et nous réapproprier notre histoire.

Rédigé par: Loethiers Mackan   le: Mardi 4 Février 2020
Faut-il préciser que Samory fut capturé par le capitaine Gouraud.

Rédigé par: Xi   le: Mardi 4 Février 2020
S'il n'y a pas de bonnes routes sûres (sans coupeurs de routes) pour aller dans ce village près de Biankouma, qui n'a ni eau courante potable (pas de pompes hydrauliques) ni électricité (pas de panneaux solaires), alors pourquoi y installer cette gigantesque statue de Samory Touré (que personne n'ira voir) ? Avoir cette statue de Samory Touré qui est un illustre personnage de la lutte anticoloniale, c'est bien. Mais il faut aussi les infrastructures d'accueil et d'hébergement des touristes (restaurants, hôtels, électricité, eau potable) pour rendre ce village encore plus attractif. Avis donc à nos autorités de Côte d'Ivoire-Tourisme et du ministère du Tourisme, du ministère de l'Artisanat et du ministère des PME. Avis aux entrepreneurs de la région également !

Rédigé par: L'Amérique   le: Mardi 4 Février 2020
Bravo aux populations locales autochtones Yacouba pour cette belle initiative qui honore nos héros. Samory Toure fut le plus grand résistant d'Afrique combattu par les Français. Il a défendu la dignité et la liberté de l'homme noir. Les Français l'ont présenté comme un roi sanguinaire comme ils ont toujours su le faire quand on refuse de se soumettre à eux. Guélémou est un village historique en Afrique. Mais les Africains n'ont jamais su exploiter leur héritage culturel. Donc cette initiative est à saluer et à encourager, car la meilleure façon de faire connaitre notre histoire, c'est de l'écrire nous-mêmes ; parce que c'est notre histoire à nous. J'espère que d'autres localités emboiteront le pas à nos frères Yacouba.

Rédigé par: Forestier de Lahou   le: Mardi 4 Février 2020
Est-ce bien raisonnable ? N'est-ce pas plutôt dans des vrais éléments de développement humain qu'il faudrait investir, quand on lit que « Malheureusement, faute d'électricité, la population s'éclaire (sic) encore à la lueur des lampes et torches à la tombée de la nuit. Ne disposant pas de pompes hydrauliques elle s'abreuve dans des puits et marigots. Pendant la saison sèche de chaque année, trouver de l'eau est une réelle gageure à Guélémou ? »…

Rédigé par: Joe Kla   le: Mardi 4 Février 2020
C'est un premier pas pour faire de cet endroit un lieu de tourisme mémoriel.


Source : lebanco.net 04 février 2020