lundi 8 juillet 2013

LA FRIME…

Une libre opinion de Marc Micael  

Certains nous avaient prévenus à son sujet : « cet homme a la frime facile ». D’autres n’ont pas voulu y croire. Mais le temps, qui a cette fâcheuse tendance à mettre à nu ce que nous sommes réellement, a fait son œuvre.

Tout est dans l'apparence
Alassane Ouattara aura fini par « étonner » – comme lui-même le dit si bien – mais surtout par convaincre le monde entier et singulièrement les Ivoiriens encore lucides, sur sa capacité à créer une nouvelle méthode de gouvernement : « la frime boucantière ». Ou, disons-le tout simplement : la mystification.
Les premiers qui, après avoir bravé leur peur dans un climat de terreur ambiant, entretenu par le régime en place, et à avoir mis sur la place publique cette nouvelle forme de supercherie érigée en programme de gouvernement, furent nos jeunes frères les étudiants. L’université baptisée « Félix Houphouët-Boigny », censée avoir été rénovée à coups de plusieurs centaines de milliards de nos francs, n’était en fait qu’un canular maquillé par plusieurs mètres cube de peinture.
L’épopée du maître-mystificateur ne s’arrête pas là. L’une de ses plus grandes mystifications aura été de promettre aux Ivoiriens « une pluie de milliards ». Et depuis, les Ivoiriens scrutent avec anxiété le ciel, dans l’espoir d’en voir tomber les milliards promis. Malheureusement, en lieu et place, les voilà plongé au cœur d’une des plus sombres et des plus tristes périodes de leur histoire par la faute d’un homme – décrit par ceux qui le connaissent mieux comme : « plus friand du superflu, du cérémonial, du beau décor, du côté martial du pouvoir… que du travail lui-même ».
Après deux ans de règne, Alassane Ouattara ne s’est pas départi de sa fameuse propension à faire des promesses rien que pour émerveiller son auditoire et s’attirer ainsi une sympathie imméritée.
Le voilà donc cette fois dans le district des savanes, manifestement, plus en tournée de campagne présidentielle, qu’en visite d’Etat. Voici l’homme, Alassane Ouattara dans cette région du pays, à promettre monts et merveilles aux populations obnubilées par tout le tapage protocolaire et théâtral. Le voilà à profiter de la simplicité, voire de la naïveté de certains pour s’adonner à ce qu’il sait faire le mieux : la mystification.
Extrait de ses propos : « Je voudrais faire comprendre que les choses ont changé. Et que bientôt, la Côte d’Ivoire sera un pays moderne, un pays émergent. (…) ». A l’en croire, les choses ont donc changé en Côte d’Ivoire. Sous-entendons, depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir.
A moins que cela ne soit le fait de l’émotion dû à la présence d’une foule surchauffée à blanc pour l’occasion ou à l’euphorie d’un moment, qui veut-il tromper avec ces paroles ? « Les choses » ont changé ? Quelles choses ? Pourrait-on bien se demander ?
A part les circonstances de son accession à la tête de ce pays, symbolisant le triomphe de la loi du plus brutal au mépris de tout principe démocratique ; une prise du pouvoir qui consacre la culture de la violence et de la terreur ; qui renie les libertés collectives et individuelles à tous ceux qui ne chantent pas la même mélodie que lui ; qui fait la part belle aux seuls membres de son clan, aux nordistes et à ceux qui « mangent » avec lui… Par ailleurs, soulignons que l’ivresse et l’enthousiasme nées de la prise du pouvoir qui ont, au début, données l’impression que les choses étaient en train de bouger, ont fini par laisser apparaître qu’il ne s’agissait en fait que d’un effet d’illusion.
A part cela, qu’est ce qui a bien pu changer de façon significative dans ce pays ? Qu’est ce qui peut bien pousser monsieur Ouattara à faire croire à l’opinion publique, notamment aux Ivoiriens, que quelque chose a changé dans leur quotidien, eux qui vivent au jour le jour, les dures réalités de leur pays ?
La Côte d’Ivoire version Ouattara – bien au contraire – est devenue plus que jamais méconnaissable. Et ce ne sont pas les Ivoiriens qui diront le contraire, pas plus que les observateurs de la vie socio-politique ivoirienne, qui ne cessent d’interpeller Ouattara et alerter l’opinion publique à travers des rapports plus accablants qu’élogieux à l’égard du régime en place, sur les conséquences de la corruption et du racket qui ont atteint des proportions inquiétantes ; sur les pertes systématiques d’emploi et le taux de chômage grossissant ; sur l’impunité, l’insécurité galopante et les attaques devenues monnaie courantes ; sur les violations massives des droits de l’Homme…
Peut-être, est-ce à tout cela que monsieur Ouattara fait allusion en parlant de choses qui ont changé et de « pays émergent »? Sinon, comment interpréter autrement sa phrase ?
Rappelons que, ceux qui nous avaient prévenus à son sujet, n’avaient pas aussi manqué de dire : « Non, Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelque temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité ».
 

Marc Micael 

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Source : Connectionivoirienne.net 7 juillet 2013

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