Certains nous avaient prévenus à son sujet
: « cet homme a la frime facile ».
D’autres n’ont pas voulu y croire. Mais le temps, qui a cette fâcheuse tendance
à mettre à nu ce que nous sommes réellement, a fait son œuvre.
Tout est dans l'apparence |
Les premiers qui, après avoir bravé leur
peur dans un climat de terreur ambiant, entretenu par le régime en place, et à
avoir mis sur la place publique cette nouvelle forme de supercherie érigée en
programme de gouvernement, furent nos jeunes frères les étudiants. L’université
baptisée « Félix Houphouët-Boigny », censée avoir été rénovée à coups de
plusieurs centaines de milliards de nos francs, n’était en fait qu’un canular
maquillé par plusieurs mètres cube de peinture.
L’épopée du maître-mystificateur ne
s’arrête pas là. L’une de ses plus grandes mystifications aura été de promettre
aux Ivoiriens « une pluie de milliards ». Et depuis, les Ivoiriens scrutent
avec anxiété le ciel, dans l’espoir d’en voir tomber les milliards promis.
Malheureusement, en lieu et place, les voilà plongé au cœur d’une des plus
sombres et des plus tristes périodes de leur histoire par la faute d’un homme –
décrit par ceux qui le connaissent mieux comme : « plus friand du superflu, du cérémonial, du beau décor, du côté
martial du pouvoir… que du travail lui-même ».
Après deux ans de règne, Alassane Ouattara
ne s’est pas départi de sa fameuse propension à faire des promesses rien que
pour émerveiller son auditoire et s’attirer ainsi une sympathie imméritée.
Le voilà donc cette fois dans le district
des savanes, manifestement, plus en tournée de campagne présidentielle, qu’en
visite d’Etat. Voici l’homme, Alassane Ouattara dans cette région du pays, à
promettre monts et merveilles aux populations obnubilées par tout le tapage
protocolaire et théâtral. Le voilà à profiter de la simplicité, voire de la
naïveté de certains pour s’adonner à ce qu’il sait faire le mieux : la
mystification.
Extrait de ses propos : « Je voudrais faire comprendre que les choses
ont changé. Et que bientôt, la Côte d’Ivoire sera un pays moderne, un pays
émergent. (…) ». A l’en croire, les choses ont donc changé en Côte
d’Ivoire. Sous-entendons, depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir.
A moins que cela ne soit le fait de l’émotion
dû à la présence d’une foule surchauffée à blanc pour l’occasion ou à
l’euphorie d’un moment, qui veut-il tromper avec ces paroles ? « Les choses »
ont changé ? Quelles choses ? Pourrait-on bien se demander ?
A part les circonstances de son accession à
la tête de ce pays, symbolisant le triomphe de la loi du plus brutal au mépris
de tout principe démocratique ; une prise du pouvoir qui consacre la culture de
la violence et de la terreur ; qui renie les libertés collectives et
individuelles à tous ceux qui ne chantent pas la même mélodie que lui ; qui
fait la part belle aux seuls membres de son clan, aux nordistes et à ceux qui «
mangent » avec lui… Par ailleurs, soulignons que l’ivresse et l’enthousiasme
nées de la prise du pouvoir qui ont, au début, données l’impression que les
choses étaient en train de bouger, ont fini par laisser apparaître qu’il ne
s’agissait en fait que d’un effet d’illusion.
A part cela, qu’est ce qui a bien pu
changer de façon significative dans ce pays ? Qu’est ce qui peut bien pousser
monsieur Ouattara à faire croire à l’opinion publique, notamment aux Ivoiriens,
que quelque chose a changé dans leur quotidien, eux qui vivent au jour le jour,
les dures réalités de leur pays ?
La Côte d’Ivoire version Ouattara – bien au
contraire – est devenue plus que jamais méconnaissable. Et ce ne sont pas les Ivoiriens
qui diront le contraire, pas plus que les observateurs de la vie
socio-politique ivoirienne, qui ne cessent d’interpeller Ouattara et alerter
l’opinion publique à travers des rapports plus accablants qu’élogieux à l’égard
du régime en place, sur les conséquences de la corruption et du racket qui ont
atteint des proportions inquiétantes ; sur les pertes systématiques d’emploi et
le taux de chômage grossissant ; sur l’impunité, l’insécurité galopante et les
attaques devenues monnaie courantes ; sur les violations massives des droits de
l’Homme…
Peut-être, est-ce à tout cela que monsieur
Ouattara fait allusion en parlant de choses qui ont changé et de « pays
émergent »? Sinon, comment interpréter autrement sa phrase ?
Rappelons que, ceux qui nous avaient prévenus à son sujet, n’avaient pas aussi manqué de dire : « Non, Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelque temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité ».
Rappelons que, ceux qui nous avaient prévenus à son sujet, n’avaient pas aussi manqué de dire : « Non, Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelque temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité ».
Marc Micael
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faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source :
Connectionivoirienne.net 7 juillet 2013
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