C’était chaud dans la « case » du Rassemblement des républicains (RDR), le samedi 14 septembre
2013. Suite à l'invitation des secrétaires nationaux et départementaux par le
secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro, des militants se sont
déportés au siège du RDR à la rue Lepic, à Cocody, pour protester contre leurs
responsables politiques locaux. Ils étaient des centaines, munis de mégaphone et
autres pancartes, venus protester contre ce qu'ils qualifient « de gestion calamiteuse du RDR » depuis l'accession d’Alassane Ouattara au
pouvoir. Depuis 8h, ces militants se sont massés devant le siège du « parti
présidentiel », empêchant des responsables politiques qu'ils considèrent comme
des « vendus » et « des traîtres », d'y accéder. L'oncle du président de la République, Camara
lanciné, candidat malheureux aux dernières élections municipales à Anyama face
à Amidou Sylla, a été empêché d'accéder au siège du RDR. C'est que les
partisans de M Sylla, candidat élu du RDR à Anyama, le considèrent comme un traître,
c'est-à-dire celui qui a refusé de s'aligner sur la décision du parti. Même
s'il a pu accéder, près d'une heure plus tard à la salle de réunion, ce ne fut
pas sans bruit. Ses partisans qui étaient également sur les lieux, ont dû
forcer un passage pour lui. Pendant le charivari, il s'est frayé un chemin sous
les quolibets de ses détracteurs, pour accéder au siège. Le secrétaire départemental
du RDR de Treichville n'a pas eu la même chance. Arrivé sur les lieux, il s'est
vu refuser l'accès du siège par des militants visiblement chauffés à blanc. Il
a été obligé de rebrousser chemin, tout comme de nombreux secrétaires nationaux
et départementaux. Le secrétaire général par intérim du RDR, Amadou Soumahoro lui-même,
a été escorté par un dispositif sécuritaire conséquent pour accéder au siège.
Face à la montée de la tension, un détachement de la police, de la gendarmerie et
des éléments de la Garde républicaine s'est déployé sur les lieux pour calmer
les esprits. Le président des jeunes du RDR, Karamoko Yayoro, qui jouait au
médiateur, tente également de calmer les manifestants. Il est aidé par son
vice-président, Ouattara Aboubakar. Mais les militants, très mécontents, n'en
avaient cure. Ils continuaient de dénoncer « la mainmise de la direction du RDR sur le parti et leur
méchanceté vis-à-vis des militants ». « Nous ne sommes pas d'accord avec
la caporalisation du RDR. Nous avons tous souffert pour qu'aujourd'hui, un groupe
en profite », scandait un militant. « Le RDR nous appartient tous. Nous ne voulons plus
d'irresponsable politique. Il faut réformer le parti», lâche Ngom Moustapha, secrétaire de section du RDR au quartier Yoman
Kakou de Treichville. «Notre secrétaire départemental
n’accédera jamais au siège du RDR ; nous ne voulons plus de lui. C'est un
traître, un vendu. Que le parti prenne ses responsabilités », martèle-t-il, un mégaphone en main. Jusqu'à ce que la réunion
finisse, les militants continuaient de pester. Amadou Soumahoro les a même
reçus, par délégation de trois personnes après sa réunion, en vue de les
calmer. Selon une source d'information proche de la délégation de Treichville,
le secrétaire général par intérim épouse leur combat. «Il a dit que si ça ne tenait qu'à lui, le secrétaire départemental
du RDR de Treichville serait suspendu à cause de son attitude. Mais il nous a
dit qu'il s'en remet au président de la République, qui est toujours président
du RDR. Il nous a rassurés qu'il lui fera un compte rendu détaillé de nos
préoccupations », indique notre source d'information. Calmés
par les assurances du secrétaire général par intérim du RDR, les militants
frustrés ont quitté le siège de leur parti, non sans promettre de remettre le couvert,
si d'aventure leurs revendications n'étaient pas satisfaites.
Y. Doumbia
en maraude
dans le web
Sous cette rubrique, nous vous
proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en
rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et
aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise
ivoirienne ».
Source : L’Inter 16
septembre 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire