Face à face tendu entre manifestants et
policiers à Niamey (Niger)
après l'enlèvement hier
de deux Français
(actualites.fr 02/09/2013) |
Deux Français
sont retenus depuis dimanche après-midi par des habitants de Niamey, excédés
par les dispositifs de sécurité mis en place aux alentours de plusieurs
ambassades étrangères après les attentats terroristes de fin mai dans le nord
du pays, a-t-on appris de source officielle.
« Cet après-midi, des manifestants ont
enlevé un couple de Français et ont incendié leur moto », a déclaré le
gouverneur de Niamey, Hamidou Garba. « C'est
une manifestation anarchique qui a conduit à l'enlèvement des deux Français »,
a-t-il estimé.
Une télévision
privée a montré les images d'un des Français retenu dans un lieu gardé secret,
qui assure être « bien portant ».
« Les deux Français sont toujours avec
nous et nous conditionnons leur libération à la libération de nos camarades
arrêtés par les forces de l'ordre », a déclaré à l'AFP un habitant du
quartier de Goudel.
Ce sont
essentiellement des jeunes de ce quartier, situé à l'ouest de Niamey et
riverain du fleuve Niger, qui ont violemment manifesté dimanche, les
affrontements avec les forces de l'ordre se soldant par 37 blessés, 26 agents
et 11 manifestants, selon le gouverneur.
Seize
manifestants ont été interpellés, a-t-il indiqué.
Des milliers de
personnes ont protesté contre les impressionnants dispositifs de sécurité mis
en place depuis mai aux alentours de plusieurs ambassades étrangères, dont
celle de France et des Etats-Unis.
Selon le
gouverneur de Niamey, les habitants avaient des armes blanches et des cocktails
molotov.
« Ils ont brûlé un poste de contrôle de
sécurité et ont jeté des pierres contre l'ambassade du Nigeria »,
a-t-il déploré.
Les forces de
l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes contre les manifestants qui
ripostaient par des jets de pierre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Depuis des mois,
des habitants de plusieurs quartiers à l'ouest de la capitale organisent des
manifestations pour protester contre les dispositifs de sécurité mis en place
après les attentats terroristes fin mai dans le nord du pays et contre la
prison de Niamey début juin.
« Nous sommes très en colère, ces barrières
nous empêchent de nous rendre au centre-ville par la voie naturelle. Nos
ambulances et corbillards sont obligés de faire de longs détours », a
expliqué un habitant à l'AFP.
Les
protestataires dénoncent les coûts des transports qui ont « doublé »
ainsi que les « tracasseries et contrôles sécuritaires humiliants ».
« Nous demandons aux autorités
d'alléger les barrières de sécurité afin que nous puissions circuler sans
beaucoup d'entraves », a déclaré un autre manifestant.
Le Niger a été
frappé le 23 mai par un double attentat terroriste contre un camp militaire à
Agadez, la grande ville du nord du pays, ainsi que contre un site de production
d'uranium d'Areva, faisant une vingtaine de morts, selon le ministère de la
Défense.
Source :
AFP 2 septembre 2013
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