samedi 7 septembre 2013

Burkina : l’opposition rejette de nouvelles proposition sur le Sénat

OUAGADOUGOU (Région du Centre) - L’opposition du Burkina Faso a annoncé vendredi avoir rejeté de nouvelles propositions du président Blaise Compaoré sur la mise en place d’un Sénat, soupçonnant le dirigeant au pouvoir depuis 1987 de chercher ainsi à se succéder à lui-même malgré la Constitution.
 
A l’issue de plusieurs jours de concertations, le Comité de suivi et d’évaluation des réformes politiques qui regroupe des représentants de partis au pouvoir, de l’opposition modérée et la société civile a proposé de réduire le nombre de sénateurs de 89 à 71 et de ramener l’âge minimum requis de 45 à 35 ou 30 ans.
Ce comité institué par M. Compaoré suite au tollé général soulevé après l’adoption en mai de la loi sur la mise en place du Sénat a également proposé de réduire le quota des sénateurs nommés par le chef de l’Etat qui, dans la loi, est fixé à 29. Le Comité demande également au pouvoir de « prendre des mesures en vue de minimiser le coût de fonctionnement du Sénat ».
Réagissant à ces propositions, l’opposition a affirmé dans une déclaration représentant plusieurs partis à l’AFP qu’elle « ne se sent nullement concernée par des discussions sur la recomposition, la modification ou le réaménagement du Sénat ».
« Depuis le début, la position de l’opposition est connue : le Sénat est inutile, inopportun et budgétivore au regard des besoins actuels de notre pays », souligne le texte.
L’opposition et les syndicats ont plusieurs fois manifesté contre l’installation de ce Sénat. Ils accusent le pouvoir de vouloir réviser, par l’entremise de cette chambre haute, l’article 37 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels, pour permettre à M. Compaoré de briguer à nouveau sa succession en 2015.
Ce sénat dont la mise en place est normalement attendue en septembre doit être composé de 89 membres dont 29 nommés par le Chef de l’Etat, 39 élus par les collectivités territoriales, le reste provenant des religieux et chefs coutumiers, des syndicats, du patronat et de la diaspora.
Au pouvoir depuis un putsch en 1987, M. Compaoré dont le régime a failli être renversé en 2011 par une vague de mutineries, entretient le flou sur ses intentions pour 2015. 

Source : AFP 6 septembre 2013

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