« Il y a plusieurs sortes de diplomatie.
Prenons le cas de la Syrie, la diplomatie classique a atteint ses limites. De
fait qu’il y ait eu à un moment donné un dialogue de sourd ou un dialogue
d’incompréhension ou encore un dialogue d’intérêt entre les super puissances.
Urbain Amoa (à gauche) |
Là
par exemple, la diplomatie classique dans son état actuel, ne peut qu’échouer.
Quand la diplomatie classique a échoué, on fait appel à la diplomatie
militaire. L’ultime diplomatie. Or la diplomatie militaire n’est valable que de
façon ponctuelle. Il faut donc aller vers l’approche de la recherche d’un
consensus. Qui se définit à l’intérieur de la diplomatie coutumière. Autrement
dit, s’il est vrai que la vérité n’appartient à personne, mais à tout le monde
à la fois, au plus fort de la crise ivoirienne, nous avons énoncé les quatre
vérités qui fondent justement les quêtes sur la diplomatie coutumière. La
première vérité, c’est la vérité intérieure. J’ai raison, je pense que
j’ai raison. Cette vérité, n’est pas une vérité d’ensemble. La deuxième vérité,
c’est la vérité scientifique. La Syrie a-t-elle utilisé les armes chimiques ?
Donc, cette vérité, c’est la vérité mathématique. Scientifiquement avec les
films à l’appui avec des images, on peut démontrer que cela a été fait. Je ne
le dis pas mais je rends compte. Mais, la troisième vérité, c’est si Dieu
physiquement avait été là, quel serait sa vérité ? Lorsqu’on parvient à ce plus
haut niveau de l’appréciation de la vérité, alors on arrive à l’idée qu’il y a
une vérité consensuelle. La quête du consensus, c’est fondamentalement
l’idéologie qui sous-tend la diplomatie coutumière. Qui postule que nous sommes
tenus de vivres dans un seul et même endroit : le village planétaire qui est la
terre aujourd’hui. En conséquence, quels que soient les incompréhensions et les
conflits, nous devrons faire en sorte qu’il y ait consensus, de façon à ce que
notre génération et les générations à venir puissent vivre de manière
harmonieuse et durablement. Conclusion, nous arrivons à la diplomatie
coutumière que nous formulons comme l’ensemble des mécanismes et des stratégies
susceptibles de conduire au maintien de la paix ou à la prévention des
conflits.
La
diplomatie coutumière est énoncée en treize (13) points. À partir de ces treize
points, pour ceux qui sortent de prison, il y a la façon de les accueillir.
Ensuite, lorsqu’on est sorti de prison il y a un temps d’observation, le temps
en quelque sorte de liberté provisoire. Lorsqu’il y a un temps de
rapprochement, on se parle dans la case, on se pardonne. Il faut pardonner mais
il faut savoir pardonner. Il faut savoir accorder le pardon. La diplomatie
coutumière dans son application va prendre en compte l’accueil : Quand je vais
résoudre un conflit, comment je salue. »
Propos
recueillis par Raymond Dibi & coll. (extrait)
20/09/2013
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Mais, de quoi donc l’université du professeur Urbain
Amoa est-elle privée ?
Marcel Amondji
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