mercredi 4 septembre 2013

« La propagande de guerre est en marche »

Interview d’Anne Morelli*
 
Comment réagissez-vous aux menaces d’intervention militaire en Syrie ?

Anne Morelli. Ce n’est pas d’une intervention mais d’une guerre qu’il s’agit. Ce qui se trame constitue un très bel exemple d’application de mes dix « principes de propagande de guerre ». 

Lesquels ?

Anne Morelli. Les six premiers, déjà : « Nous ne voulons pas la guerre, mais il n’y a pas d’alternative » ; « Le camp adverse est le seul responsable » ; « Leur chef est un monstre ». Ensuite : « Nos ennemis font des atrocités » ; « Nos alliés des bavures involontaires » ; « Nos ennemis utilisent des armes non autorisées ». On nous l’a déjà servi pour Saddam Hussein. Le septième : « Nous n’avons pas de pertes », viendra après. 

Et les trois derniers ?

Anne Morelli. « Les intellectuels sont avec nous, car nous sommes la civilisation contre la barbarie » ; « Cette guerre a un caractère sacré : la défense de la liberté et de la démocratie » et enfin : « Ceux qui mettent en doute sa nécessité sont des traîtres » 

L’argument des armes chimiques ne vous paraît pas suffisant ?

Anne Morelli. On a dit tout de suite qu’elles ne pouvaient être le fait que de Assad, comme si les djihadistes en face étaient des enfants de chœur ! Même si l’ONU concluait à la responsabilité d’Assad, des frappes aériennes ne sont pas la solution. Elles toucheront des civils. Dans des quartiers ravagés par la guerre civile, comment distinguer les bons des mauvais ?  

Entretien réalisé par Françoise Germain-Robin
(*) -  Professeur à l’université librede Bruxelles, Anne Morelli a publié « Principes de propagande de guerre utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède », éditions Aden.
 


en maraude dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
 

 
Source : L’Humanite.fr 2 Septembre 2013
 

 
Commentaire de Compère Asawa :
« Nous, les Ivoiriens, nous en savons quelque chose ! »
 

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