Interview d’Anne Morelli*
Anne
Morelli. Ce n’est pas
d’une intervention mais d’une guerre qu’il s’agit. Ce qui se trame constitue un
très bel exemple d’application de mes dix « principes de propagande de
guerre ».
Lesquels ?
Anne
Morelli. Les six
premiers, déjà : « Nous ne voulons pas la
guerre, mais il n’y a pas d’alternative » ; « Le camp adverse est le seul responsable » ; « Leur chef est un monstre ». Ensuite : « Nos ennemis font des atrocités » ; « Nos alliés des bavures involontaires » ; « Nos ennemis utilisent des armes non
autorisées ». On nous l’a déjà servi pour Saddam Hussein. Le septième : « Nous n’avons pas de pertes », viendra
après.
Et les trois derniers ?
Anne
Morelli. « Les intellectuels sont avec nous, car nous
sommes la civilisation contre la barbarie » ; « Cette guerre
a un caractère sacré : la défense de
la liberté et de la démocratie » et enfin : « Ceux
qui mettent en doute sa nécessité sont des traîtres ».
L’argument des armes chimiques ne
vous paraît pas suffisant ?
Anne
Morelli. On a dit
tout de suite qu’elles ne pouvaient être le fait que de Assad, comme si les
djihadistes en face étaient des enfants de chœur ! Même si l’ONU concluait à la
responsabilité d’Assad, des frappes aériennes ne sont pas la solution. Elles
toucheront des civils. Dans des quartiers ravagés par la guerre civile, comment
distinguer les bons des mauvais ?
Entretien
réalisé par Françoise Germain-Robin
(*) - Professeur
à l’université libre
de Bruxelles, Anne Morelli a publié « Principes de propagande de guerre
utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède », éditions Aden.
en maraude
dans le web
Sous cette rubrique, nous vous
proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en
rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et
aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise
ivoirienne ».
Source : L’Humanite.fr 2
Septembre 2013
Commentaire de Compère
Asawa :
« Nous, les Ivoiriens, nous en savons quelque chose ! »
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