Le Mouvement africain de l’intégration en Côte
d’Ivoire (Maici) dirigé par Sawadogo Boukary a animé une conférence de presse
le dimanche 9 juin 2013 à Koumassi pour donner sa position sur la question de
la nationalité.
Dans
sa déclaration liminaire, M. Sawadogo a indiqué les objectifs poursuivis par
son mouvement. Objectifs qui se résument en la suppression des barrières
frontalières "pour permettre à chaque africain de se sentir chez soi là où
il se trouve”. Sur la question de la nationalité proprement dite, Sawadogo
Boukary dira : “La Côte d’Ivoire est signataire de la charte universelle des
droits de l’homme qui préconise les droits de sol. Le Maici plaide donc pour
l’application de la charte universelle des droits de l’homme. Tout le monde
sait que la nationalité est un terme juridique qui lie un individu à un Etat.
La nationalité n’est pas liée au patronyme. Alors pourquoi on oppose la loi à
la politique ?”. Commentant ce passage, il a félicité le chef de l’Etat qui, de
son avis, corrige ainsi une injustice par la récente mesure arrêtée en conseil
des ministres, à savoir l’acquisition de la “nationalité par simple declaration”.
“Dieu merci, le président de la République a la volonté politique de corriger
une injustice. Donc le Maici l’encourage”, s’est réjoui Sawadogo Boukary. Qui,
s’adressant à certains Ivoiriens, qui s’étonnent de ce que des Kaboré ou
Ouédraogo soient des Ivoiriens, a fait cette mise au point : “Il faut que les gens
en Côte d’Ivoire s’habituent à ce qu’un Kaboré ou un Ouédraogo soit Ivoirien.
La nationalité est liée à l’appartenance à un pays et non au nom. Il faut
abandonner les considérations politiques”. C’est Adama Sankara, le président
des Ivoiriens d’origine burkinabé de Côte d’Ivoire et co-animateur de la conference,
qui s’est longuement expliqué là-dessus. “Le problème de la Côte d’Ivoire,
c’est le mensonge et c’est ce mensonge qui nous a envoyés à la guerre. La
nationalité, il faut l’expliquer. Le peuplement de la Côte d’Ivoire s’est fait
avec des peuples venus du Ghana, du Mali, du Burkina Faso, du Libéria… On ne
peut pas construire la Côte d’Ivoire si on ne se réfère pas à l’histoire. (…)
Avant l’indépendance, nous étions tous nés Français. Au nom de quel droit un
Tapé est directement Ivoirien et un Sankara doit être d’abord naturalisé avant
d’être Ivoirien ? C’est une violation de la constitution ivoirienne”. Le
disant, M. Sankara s’est référé à la loi 61-415 du 14 décembre 1961 dont un
article stipule : “Tous ceux qui sont nés avant 1961 et tous les mineurs nés
avant 1972 sont Ivoiriens par simple déclaration”. Une façon de dire que la
décision du gouvernement n’est qu’un simple retour à ce qui a existé par le
passé, juste après l’indépendance. Pour cela, les conférenciers se disent
reconnaissants au Chef de l’Etat et invitent à un giga meeting le samedi 29
juin 2013 à la place Inch’allah de Koumassi, tous les ayants-droits à la
nationalité ivoirienne pour demander l’application effective de la loi et rendre
hommage à son initiateur, le président Alassane Ouattara.
S.D. - L’Intelligent d’Abidjan
14/06/2013
Titre original : « Nationalité
ivoirienne / Un mouvement d’intégration donne sa position : "Il faut que les gens s’habituent à ce qu’un Kaboré
soit ivoirien". »
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Source :
actualités.ivorian.net
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