samedi 15 juin 2013

Question à ces messieurs du Maici : Y aurait-il des Burkinabés d’origine, mais pas d’Ivoiriens d’origine ?

Le Mouvement africain de l’intégration en Côte d’Ivoire (Maici) dirigé par Sawadogo Boukary a animé une conférence de presse le dimanche 9 juin 2013 à Koumassi pour donner sa position sur la question de la nationalité.
Dans sa déclaration liminaire, M. Sawadogo a indiqué les objectifs poursuivis par son mouvement. Objectifs qui se résument en la suppression des barrières frontalières "pour permettre à chaque africain de se sentir chez soi là où il se trouve”. Sur la question de la nationalité proprement dite, Sawadogo Boukary dira : “La Côte d’Ivoire est signataire de la charte universelle des droits de l’homme qui préconise les droits de sol. Le Maici plaide donc pour l’application de la charte universelle des droits de l’homme. Tout le monde sait que la nationalité est un terme juridique qui lie un individu à un Etat. La nationalité n’est pas liée au patronyme. Alors pourquoi on oppose la loi à la politique ?”. Commentant ce passage, il a félicité le chef de l’Etat qui, de son avis, corrige ainsi une injustice par la récente mesure arrêtée en conseil des ministres, à savoir l’acquisition de la “nationalité par simple declaration”. “Dieu merci, le président de la République a la volonté politique de corriger une injustice. Donc le Maici l’encourage”, s’est réjoui Sawadogo Boukary. Qui, s’adressant à certains Ivoiriens, qui s’étonnent de ce que des Kaboré ou Ouédraogo soient des Ivoiriens, a fait cette mise au point : “Il faut que les gens en Côte d’Ivoire s’habituent à ce qu’un Kaboré ou un Ouédraogo soit Ivoirien. La nationalité est liée à l’appartenance à un pays et non au nom. Il faut abandonner les considérations politiques”. C’est Adama Sankara, le président des Ivoiriens d’origine burkinabé de Côte d’Ivoire et co-animateur de la conference, qui s’est longuement expliqué là-dessus. “Le problème de la Côte d’Ivoire, c’est le mensonge et c’est ce mensonge qui nous a envoyés à la guerre. La nationalité, il faut l’expliquer. Le peuplement de la Côte d’Ivoire s’est fait avec des peuples venus du Ghana, du Mali, du Burkina Faso, du Libéria… On ne peut pas construire la Côte d’Ivoire si on ne se réfère pas à l’histoire. (…) Avant l’indépendance, nous étions tous nés Français. Au nom de quel droit un Tapé est directement Ivoirien et un Sankara doit être d’abord naturalisé avant d’être Ivoirien ? C’est une violation de la constitution ivoirienne”. Le disant, M. Sankara s’est référé à la loi 61-415 du 14 décembre 1961 dont un article stipule : “Tous ceux qui sont nés avant 1961 et tous les mineurs nés avant 1972 sont Ivoiriens par simple déclaration”. Une façon de dire que la décision du gouvernement n’est qu’un simple retour à ce qui a existé par le passé, juste après l’indépendance. Pour cela, les conférenciers se disent reconnaissants au Chef de l’Etat et invitent à un giga meeting le samedi 29 juin 2013 à la place Inch’allah de Koumassi, tous les ayants-droits à la nationalité ivoirienne pour demander l’application effective de la loi et rendre hommage à son initiateur, le président Alassane Ouattara.

S.D. - L’Intelligent d’Abidjan 14/06/2013
Titre original : « Nationalité ivoirienne / Un mouvement d’intégration donne sa position : "Il faut que les gens s’habituent à ce qu’un Kaboré soit ivoirien". » 

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Source : actualités.ivorian.net

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