Justin Koua |
Le vendredi 7
juin 2013 à 17h30, le camarade KOUA Justin, Secrétaire National par intérim de
la JFPI, a été enlevé, alors qu’il se trouvait au siège de son Parti sis à
Cocody-Attoban, par le CCDO, qui l’a détenu 48h durant dans un lieu secret,
avant de le présenter à un juge qui l’a inculpé « d’atteinte à la sureté de
l’Etat, offense au chef de l’Etat, trouble à l’ordre public et participation à
bande armée » et l’a placé sous mandat de dépôt à la Maison d’Arrêt et de
Correction d’Abidjan (MACA), le mardi 10 juin 2013.
Les
circonstances de cet enlèvement crapuleux rappellent la brutalité et
l’illégalité des procédures ayant jusqu’ici accompagné le kidnapping de
centaines de partisans du président Laurent Gbagbo dont les plus courantes sont
:
- La violation
de domicile,
- L’absence de
mandat judiciaire,
- Les exactions
contre des innocents et l’extorsion de biens personnels… et, en l’occurrence,
le vol des clés du Cabinet du président MIAKA Ouretto, confirmant ainsi la
barbarie et l’intolérance idéologique du régime en place.
La Direction du
FPI, outrée et scandalisée par cette énième injure faite à la loi et à ses
militants, considère que l’enlèvement de KOUA Justin et, avant lui,
l’arrestation arbitraire du SG Laurent AKOUN et du SGA Alphonse DOUATI
s’inscrivent dans le vaste projet de patrimonialisation de l’Etat ivoirien,
processus qui passe par l’exclusion de fait de l’opposition significative ainsi
que par la mise en place d’un contexte de terreur et d’impunité, avec pour
conséquence non seulement l’annihilation de l’Etat de droit et de la démocratie
mais aussi et surtout le retour de la pensée unique.
La Direction du
FPI note qu’alors que, sous Laurent GBAGBO, la sécurité rapprochée des
responsables de l’Opposition était assurée par l’Onuci, l’inverse n’est plus
possible sous Alassane OUATTARA, ce dernier s’y étant opposé avec la complicité
à peine voilée de l’Onuci ; de sorte que le rythme des arrestations et la
facilité avec laquelle l’Etat-Rdr kidnappe les cadres du FPI, procèdent de la responsabilité
et de la vigilance sélectives de l’Onuci.
De fait, dans
son contenu actuel, le secteur de la sécurité n’a plus rien à voir avec la
gouvernance démocratique, pour autant que les tenants actuels du pouvoir d’Etat
sont eux-mêmes les premiers à violer allègrement la Constitution, par
l’utilisation de milliers de chasseurs traditionnels dozos comme supplétifs de
l’armée régulière, faisant ainsi reculer la Côte d’Ivoire de plusieurs siècles
en arrière et instaurant une justice à double vitesse au profit des «
vainqueurs ». Pour preuve, selon les résultats de la Commission Nationale
d’Enquête mise en place par Monsieur Ouattara lui-même sur les violations des
droits de l’homme survenues entre le 31 octobre 2010 et le 15 mai 2011, les
Frci ont causé la mort de 727 personnes dont 545 exécutions, en toute impunité
car, à ce jour, aucun élément des Frci n’a fait l’objet de procédure
judiciaire.
La Direction
du FPI relève que c’est sur cette base de déséquilibre profond et d’injustice
notoire que fonctionne désormais un système économique qui peine, à satisfaire
les besoins élémentaires du peuple de Côte d’Ivoire.
Faisant fond
sur ce qui précède, le Front Populaire Ivoirien, conscient de ses
responsabilités historiques :
- condamne
avec force l’enlèvement de KOUA Justin par l’Etat-Rdr ;
- s’insurge
avec la dernière énergie contre la violation de son siège légal par une
escouade de militaires sans le moindre mandat judiciaire ;
- exige la
libération immédiate non seulement de KOUA Justin, mais aussi de tous les
otages d’un régime qui a suffisamment fait la démonstration de son incapacité à
gouverner démocratiquement ;
- exhorte
les Patriotes d’ici et d’ailleurs à redoubler d’effort et de vigilance face au
regain de frilosité qui s’empare du camp Ouattara, à Abidjan comme à La Haye.
La perspective d’une relaxe pure et simple de Laurent Gbagbo ne relevant plus
de l’utopie, le Rdr se fait plus menaçant avec des propos du genre « libérer
Gbagbo, c’est brûler la Côte d’Ivoire » ;
- interpelle
la communauté nationale afin que les Ivoiriens, toutes obédiences politiques
confondues, sauvent leur pays du péril Ouattara ; un péril monté de toutes
pièces par des raccourcis liés à la violence.
- interpelle
à nouveau la communauté internationale qui semble avoir accordé une sorte de
blanc-seing au régime Ouattara ; n’étant pas susceptibles d’être inquiétées
d’une manière ou d’une autre, parce qu’elles sont assurées de toute impunité,
les nouvelles autorités se comportent comme des enfants gâtés, conduisant
allègrement leur désastreuse politique de rattrapage ethnique en ce début de
XXIème siècle ;
- insiste
d’autant plus sur la coresponsabilité de la communauté internationale dans la
tragédie ivoirienne que l’Occident, produit du Siècle des Lumières, se tait
curieusement et reste inactif alors que le contexte sécuritaire qui a conduit
au renversement de Laurent Gbagbo en mars-avril 2011, s’est davantage dégradé
sous Ouattara au détriment des mêmes populations civiles ;
- remercie,
en revanche, les Intellectuels d’Afrique et d’Occident qui viennent de mettre
sur pied un Comité International pour la Libération de Laurent Gbagbo (CILIG),
donc de tous les partisans de Laurent Gbagbo injustement incarcérés.
En faisant
le choix du dialogue après le 11 avril 2011, la Direction du FPI est demeurée
conforme à « la transition pacifique à la démocratie », son slogan de toujours.
Cette disposition fondamentale du Front Populaire Ivoirien ne doit pas être
confondue avec de la faiblesse. Loin s’en faut.
Fait à
Abidjan, le 14 juin 2013
Le Secrétaire
Général par intérim & Porte-parole, Dr KODJO Richard
en maraude
dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des
documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à
l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec
l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que
par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension
des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : Connectionivoirienne.net 14 juin 2013
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