mardi 4 juin 2013

Alors qu’elle le tient prisonnier depuis plus de 2 ans, la CPI découvre aujourd’hui qu’elle n’a pas de vrais griefs contre Gbagbo…


Laurent Gbagbo
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont besoin d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires de la part du procureur avant de décider de mener un éventuel procès contre l’ancien
Les juges ont ajourné la décision de confirmer ou non les charges de crimes contre l’humanité qui pèsent sur M. Gbagbo et « demandent au procureur d’envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires », a indiqué la CPI dans un communiqué.
« La chambre a estimé que l’ensemble des preuves du procureur, bien qu’apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante » et ne peut donc pas directement décider d’abandonner les poursuites, a précisé la même source.
Un nouveau calendrier a donc été établi par les juges, a souligné la CPI, ajoutant que le procureur devra remettre un document de charges complété avant le 15 novembre 2013.
La défense aura, elle, jusqu’au 16 décembre 2013 pour réagir et présenter, si elle le souhaite, des éléments de preuve à décharge supplémentaires.

D’après l’AFP 03 juin 2013
président ivoirien Laurent Gbagbo, a indiqué la Cour lundi.


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TEL EST L'ENJEU DE CE COMBAT...

S’acheminerait-on vers un procès en dénonciation calomnieuse contre ceux qui, après l’avoir renversé à coups de bombes le 11 avril 2011, ont tant fait pour traîner Laurent Gbagbo devant cette improbable juridiction prétendument supranationale ? En cherchant bien, ces juges hésitants finiront bien un de ces jours par subodorer le pot-aux-roses, et ils découvriront alors qu’ils ont été floués par des gens qui ont intérêt à ce que la Côte d’Ivoire reste leur chasse gardée… En attendant ce jour, et pourquoi pas pour l’avancer, inchâ Allah !, rappelons ce que Jean-Marc Simon, alors l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, disait le 17 juin 2011, lors d’une cérémonie organisée à la mairie de Port-Bouët « pour célébrer la coopération ivoiro-française et aussi saluer le rôle joué par la force Licorne dans le dénouement de la crise postélectorale » :
« Après dix années de souffrance, voici que la France et la Côte d'Ivoire que certains, poursuivant des buts inavoués, ont voulu séparer d'une manière totalement artificielle, se retrouvent enfin dans la joie et dans l'espérance. (...). Nous avions su inventer vous et nous, sous l'impulsion du président Félix Houphouët-Boigny et du Général de Gaulle, cet art de vivre ensemble qui étonnait le monde et qui faisait l'envie de toute l'Afrique. » (Le Nouveau Réveil 18 juin 2011). 
Autrement dit, « si nous avons "dégagé" Gbagbo, et si nous l’avons remplacé par Ouattara et consort, c’est pour que la France colonialiste continue de régner sur la Côte d’Ivoire comme au temps béni d’Houphouët et de Foccart ».
Dans la bouche de cet étrange ambassadeur, c'était en effet, comme qui dirait, la réponse du berger à la bergère. Car ces propos sonnent comme une réplique à ceux que Laurent Gbagbo avait tenus un jour de 2006 :
« La Côte d'Ivoire est le pays que le Seigneur nous a donné. C'est la portion de terre que nous avons en partage. Cette portion de terre est notre pays. Nous devons veiller sur elle parce que nous dépendons d'elle, et elle dépend de nous. C'est pourquoi on parle de territoire, on parle de pays, on parle de nation. Or l'enjeu du combat en Côte d'Ivoire aujourd'hui, c'est le sort de cette portion de terre. Est-ce que cette portion de terre est à nous pour nous donner tout ce qu'il nous faut pour vivre ou bien est-elle à d'autres qui la gèrent et qui ne nous donnent que quelques petits fruits ? Sommes-nous maîtres sur ce territoire ou pas ? Je suis résolument inscrit avec ceux qui disent que c'est notre terre, la terre que le Seigneur nous a donnée. Nous devons veiller sur elle pour qu'elle nous nourrisse. On voulait écrire un texte pour remplacer notre propre constitution, à New York. En un lieu où nous n'étions pas. D'autres se sont levés, tels des anges, pour dire que cela ne sera pas. » (Notre Voie 7 novembre 2006).
Dans sa décision finale, si elle arrive à la prendre un jour, la CPI devra aussi dire s'il est licite selon le droit international, qu'un pays intervienne dans un autre pour y faire prévaloir ses intérêts sur ceux des naturels, parce qu'il en a les moyens.
Allons, mesdames et messieurs de la CPI, encore un effort !

Marcel Amondji

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