L’audience
pour extradition ou non de Justin Koné Katinan a débuté avant-hier devant les
juges ghanéens. Au premier jour de ce procès, quelques faits marquants ont été
notés. Le ministre Koné Katinan intervenait pour la première fois à cette
tribune de la Osu Court à Accra, interrogé par son avocat Me Patrick Sobgejor
dans la phase de contre-attaque réservée à la défense, après les longues
séances ennuyeuses dans lesquelles le collège d'avocat de Dramane Ouattara
avait plongé la cour au nom de la partie adverse, c'est-à-dire l'accusation.
J.K. Koné, ici avec l'ancien président du Ghana, J.J. Rawlings |
Après avoir
décliné son identité à la cour, le ministre a rappelé les conditions de son
arrivée en terre ghanéenne. A la stupeur des avocats de Ouattara qui
l’accusaient d’avoir transporté quelques 300 milliards de FCFA extraits de la
BCEAO pendant sa fuite pour l’exil Koné Katinan a révélé que c’est par une
pirogue qu’il a franchi les frontières et non par voie normale, aérienne ou
terrestre. Impossible donc pour lui de transporter des sacs de milliards de
FCFA dans une pirogue comme la rumeur officialisée par le régime Ouattara le
prétendrait.
De même, le
ministre Koné Katinan a souligné qu’il n'a été ni initiateur ni décideur
personnel encore moins physiquement présent lors de la réouverture des banques
françaises qui avaient décidé de fermer pour appauvrir et pousser le peuple de Côte
d'Ivoire à la révolte contre le Président Gbagbo. « Cela a été une décision gouvernementale ayant conduit à un décret
pour parer à l'urgence et éviter la catastrophe sociale qui prenait forme après
la brutalité de la décision des argentiers français. L’exécution de ce décret du
gouvernement légal de Côte d'Ivoire a été du ressort du Procureur de la
République et des services de police et non du ministre du budget que j’étais »,
a clarifié l’ancien ministre du gouvernement Aké N’Gbo.
Pour finir,
le ministre a répondu par l'affirmative à la question de son avocat, à savoir
si oui ou non l’acharnement du régime Ouattara contre sa personne avait des
motivations purement politiques. Dans son explication de cette thèse, le
ministre a signifié à la cour le caractère légal et officiel de ses sorties
hors du territoire ghanéen, dans le cadre de ses activités de Porte-parole du
président Laurent Gbagbo. C’est donc en plein exercice de cette mission à lui
confiée par le plus célèbre des prisonniers de Haye qu'il a été interpellé au
Kotoka International Airport d’Accra, revenant justement d'un voyage effectué à
l'invitation des autorités sud-africaines, en l'occurrence l'ancien président Thabo
Mbecki.
Depuis le
renversement du Président Gbagbo par la France (11 avril 2011), le ministre
Koné Katinan est réfugié au Ghana. Il a été interpellé par la police ghanéenne
sur instigation du régime Ouattara qui, après l’avoir accusé de meurtre, a fini
par se contenter de le soupçonner de crime économique portant sur 300 milliards
FCFA extraits par lui pendant sa fuite au Ghana. Accusation farfelue de chefs
dozos qui ne savent pas qu’il faut plusieurs véhicules de 5 à 10 tonnes pour
transporter une telle somme, ce qu’un individu, fut-il ministre du Budget de la
Côte d’Ivoire, ne peut faire par pirogue.
Koukougnon
Zabril (Notre Voie)
Source : civox.net
14/06/2013
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