OUAGADOUGOU -
Le gouvernement malien et les rebelles du Mouvement national de libération de
l'Azawad (MNLA) ont signé mardi un accord censé permettre à l'armée de
reprendre position à Kidal, bastion des insurgés touaregs dans le nord-est du
pays, avant l'élection présidentielle du 28 juillet.
Cet accord est
le fruit de près de deux semaines de négociations sous l'égide du Burkina Faso
et de plusieurs pays de la région ainsi que des Nations unies et de l'Union
européenne.
Moussa S. Coulibaly & Bilal Ag Achérif (malijet.com) |
« La signature de cet accord
représente une étape importante du processus de stabilisation du Mali », s'est félicité Bert Koenders,
représentant spécial de l'Onu, lors de la cérémonie organisée au palais
présidentiel de Ouagadougou.
Laurent Fabius,
chef de la diplomatie française, a lui aussi salué une « avancée majeure dans la sortie de crise au Mali ».
En vue de
l'élection présidentielle, le 28 juillet prochain, (l'accord) concilie le
respect de l'intégrité territoriale du Mali et la reconnaissance d'une approche
spécifique concernant les problèmes du Nord du pays.
« Désormais, la sécurité est assurée
pour l'essentiel, les financements du développement économique sont mobilisés
et la démocratie va s'exprimer lors des élections », ajoute-t-il dans un communiqué. Le Mali
a obtenu le mois dernier 3,25 milliards d'euros d'aide étrangère.
Catherine
Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne, a quant à elle parlé d'un
accord « historique ».
DÉTAILS
PRATIQUES
Il y a une
semaine, des médiateurs avaient déjà fait état d'un accord de principe, mais le
président malien par intérim, Dioncounda Traoré, avait finalement reculé au
dernier moment en raison des conditions fixées pour le retour de l'armée à
Kidal.
Bamako souhaite
que l'autorité de l'administration civile et de l'armée maliennes soit rétablie
à Kidal d'ici au scrutin du 28 juillet, qui est censé parachever le retour à
l'ordre constitutionnel après le coup d'Etat militaire de mars 2012.
L'armée avait
menacé de s'emparer de la ville en l'absence d'accord. Les médiateurs ont
travaillé d'arrache-pied pour l'obtenir.
Le MNLA a
participé à l'invasion et à l'occupation du nord du Mali avant d'être supplanté
par des groupes djihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Depuis
l'offensive militaire française de janvier qui a chassé les extrémistes, les
insurgés touaregs se sont repliés dans leur fief traditionnel de Kidal, aux
confins de l'Algérie et du Niger.
L'accord de Ouagadougou
a été signé par le ministre malien de l'Administration territoriale, le colonel
Moussa Sinko Coulibaly, et par les représentants de deux mouvements touaregs.
Tiébilé Dramé,
chef de la délégation malienne chargée des négociations, avait auparavant
déclaré à la radio que cet accord allait permettre le retour rapide des forces
gouvernementales à Kidal.
« Maintenant, il reste à s'entendre
sur les détails pratiques du déploiement. Tout le monde a également accepté
d'appliquer l'autre point clé du consensus, à savoir que les groupes armés du
Nord-Mali déposent les armes »,
a-t-il ajouté.
Matthieu Bonkoungou ; Jean-Loup Fiévet,
Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français.
Source : Reuter 18 juin 2013
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