Lors
de sa conférence de presse conjointe avec son compère Ouattara, comme on lui demandait :
« Des manifestations contre la mise en place du Sénat se sont déroulées
dans votre pays récemment. L’opposition et la société civile sont contre ce
projet, l’Eglise catholique s’est prononcée et vous a recommandé de surseoir à
cette initiative. Quel commentaire, monsieur le Président ? », le "président du Faso" répondit, très sûr lui :
« Pour revenir à la question du Sénat, ce
qu’il faut retenir, c’est que nous vivons dans un monde nouveau. C'est-à-dire,
un monde de liberté et de choix. Et toutes nos sociétés, ne l’oubliez pas, sont
le plus souvent encadrés par des Constitutions. Et en tant que Chef d’Etat, nous
avons le devoir de veiller au respect de la Constitution du Burkina Faso, en ce
qui nous concerne. Quand on parle du Senat, il ne s’agit pas d’une créature que
moi Compaoré, un matin, je me suis levé pour dire que je vais le créer au
Burkina. Il s’agit d’une démarche qui est partie d’une annonce faite par moi,
de la prise en compte de la création de ce Senat dans mon programme politique
du quinquennat de 2010 à 2015. C’est à la suite d’un forum que j’ai organisé en
2011, avec toutes les forces politiques, avec la société civile, les
communautés religieuses, coutumières qui ont donc participé à ce forum sur les
reformes de notre Constitution. Et j’avais annoncé par la suite que ce qui ne
serait pas consensuel lors de ce forum, ne serait pas pris en compte. Il s’est
trouvé que la création du Senat a reçu le consensus du forum. L’Assemblée en
juin 2012, a adopté l’inscription du Senat dans la Constitution du Burkina.
Donc, je suis là pour appliquer la Constitution du Burkina. Donc, le Senat va
être mis en place. Et c’est tout ce que je peux vous dire. Qu’il y ait des
manifestations, qu’il y ait des avis contraires, ce n’est pas seulement au
Burkina qu’on voit ça, par rapport aux dispositions légales et fonctionnelles. Jamais à Paris ou en Amérique
une marche n’a changé une loi, n’a changé la Constitution. Ça n’existe pas.
Il ne s’agit donc pas de créer une institution de plus. Mais notre pays a
besoin de participation, de contribution, d’ouvrir les possibilités d’idées
pour faire la loi, parce que la loi s’impose à tous. Et quand vous regardez une
Chambre unique comme notre Assemblée nationale, d’abord c’est vrai que ce sont
les représentants du peuple, mais on ne sélectionne pas les députés dans les
forces politiques, donc pour représenter le peuple, il faut être politicien,
alors que si par exemple on veut parler de l’économie de notre pays et faire
des lois dans le domaine ou sur des questions culturelles ou sociales, ce n’est
pas seulement aux politiciens qu’on doit s’adresser. Si après, il s’agit de
dispositions qui s’imposent à toute la nation, il y a des forces sociales qui
sont essentielles et qui peuvent contribuer à mieux éclairer sur les finances,
sur l’économie… Ce que nous voulons faire, c’est que cette Chambre n’est pas la
Chambre qui vote les lois, mais celle qui apprécie en deuxième lecture le
projet de loi pour l’améliorer. Il y aura trois (3) Sénateurs par région, donc
trente et neuf (39), et cela va donner une communauté d’énergie positive pour
assurer la construction d’une société beaucoup plus sûre. »
Jamais ? Vraiment ?
Ça n’existe pas ? Il n’est
jamais arrivé de voir un président quitter son palais sous les huées de son
peuple ? Même pas à un certain Maurice Yaméogo, dans ce qui était encore
la Haute Volta ?
Il est vrai qu’à l’instar de
votre « frère » Thomas Sankara, Maurice Yaméogo non plus n’avait pas
des protecteurs aussi puissants que les vôtres… Mais qui sait de quoi demain
sera fait ?
La Rédaction
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