Affi N’Guessan, président du FPI : « Restez mobilisés ! »

Les personnalités pro-Gbagbo qui étaient détenues sans jugement depuis 2 ans, et qui bénéficient de la liberté provisoire depuis le 6 août, ont été reçues hier au siège du Front populaire ivoirien (FPI), à Abidjan. A cette occasion, Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI, l’un de ces anciens prisonniers politiques, a prononcé un important discours dont nous vous offrons, ci-dessous, de larges extraits.  

P. Affi N'Guessan : "Restez mobilisés !"

« …Il n’y a pas trois explications. Il n’y a qu’une seule explication. C’est votre mobilisation, c’est votre détermination, c’est votre résistance, c’est votre refus de la situation injuste vécue par la Côte d’Ivoire qui expliquent que nous sommes devant vous ; qui ont fait qu’hier Aké Ngbo et les autres camarades ont été libérés. C’est cette mobilisation qui fera demain la stabilisation de la Côte d’Ivoire. C’est cette détermination qui permettra la libération de tous nos camarades qui sont encore détenus, le retour d’exil de tous nos camarades qui ont été obligés de fuir leur propre pays et le retour parmi nous du président Laurent Gbagbo. Je voudrais remercier très sincèrement du plus profond de mon cœur le camarade Miaka Ouretto, président par intérim du Front populaire ivoirien et avec lui remercier tous ceux qui composent la direction intérimaire du Front populaire ivoirien actuelle. Je voudrais remercier la camarade Marie Odette Lorougnon. Je voudrais remercier le camarade Koua Justin. Parce que je ne sais pas si la rencontre d’aujourd’hui est un tournant dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Je ne suis pas prophète pour le dire mais ce qui est sûr, cette date-là sera une date historique. Parce que le projet initial, ce n’est pas que nous nous retrouvions ici. Le projet originel, ce n’est pas le FPI existe en tant que parti politique. L’ambition nourrit par ceux qui sont arrivés au pouvoir dans les conditions que nous connaissons, ce n’est pas d’instaurer la démocratie, ce n’est pas de laisser exister un parti aussi puissant que le FPI. Chers camarades, vous avez déjoué tous les pronostics, vous avez prouvé que le bastion du FPI était imprenable. Vous avez démontré que le Front populaire ivoirien était un esprit et que le peuple de Côte d’Ivoire n’a pas envie de faire marche arrière et que ce parcours est… vers la liberté et la démocratie. C’est parce que nos adversaires se sont rendus compte de cette réalité. Parce que nous avons imposé cette réalité. Aujourd’hui est un jour de résistance, je dirai pour immortaliser cette étape… C’est pourquoi il serait hasardeux d’aller plus loin. Sachez que nous n’avons pas trois programmes. Nous n’avons qu’un seul programme et ce programme peut résoudre tous les problèmes qui peuvent faire en sorte que notre pays ne soit pas un pays moderne. Voilà notre programme. Nous sommes-là donc pour redresser, comme le dit l’Ivoirien, le vieux Ménékré : "politique tordu nous on met en place". Qu’il s’agisse de la politique, de l’économie, des droits de l’homme et de liberté. La politique ivoirienne est tordue. C’est pourquoi notre mission est si importante. Restez donc mobilisés. Ce programme de redressement national, nous ne l’engageons pas contre un politicien, une ethnie, une religion. Nous l’engageons au profit du peuple de Côte d’Ivoire dans sa diversité. Ce programme, nous l’engageons non dans la violence, mais dans la paix, la démocratie et la politique. C’est pourquoi nous invitons ceux qui sont à la tête de ce pays à l’heure actuelle de savoir que le Front populaire ivoirien est présent et entend prendre sa part dans la restauration de la Côte d’Ivoire. Nous ne voulons pas de palabres à qui que ce soit. Nous ne sommes pas des revanchards. Les souffrances que nous endurons, nous les endurons au nom de la Côte d’Ivoire. Nous les portons fièrement comme des décorations. (…) Nous voulons construire notre pays parce que ce ne sont pas les étrangers qui vont construire la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi nous sommes engagés dans la lutte. Nous sommes prêts à prendre tous les risques pour que la Côte d’Ivoire avance. Chers camarades, lorsque le président par intérim nous aura invités à un forum politique plus élargi, nous aurons à discuter largement et nous entendre sur les dossiers…»

Retranscrit par Patrick Krou  

 

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 Source : Africatime 07 août 2013