Mahan
Gahé au congrès de la
CGT
Une « standing ovation » de plus d’une minute.
L’allocution de Mahan Gahé, secrétaire générale de la Confédération ivoirienne
des syndicats libres-Dignité, lors du congrès de la Confédération générale du travail
(CGT) française, avant-hier à Toulouse, a arraché des larmes à bon nombre de
participants. Dans une intervention pleine d’émotion, il a remercié ses pairs
africains et français pour leur solidarité sans faille lors de son embastillement
injuste et injustifié par le régime Ouattara. « Je viens de passer 22 mois en prison sans être jugé. Je bénéficie aujourd’hui
d’une mise en liberté provisoire. (…) Il y a seulement cinq jours, j’ai encore
subi une violente tentative d’enlèvement à Abidjan. C’est ce même jour que des
inconnus ont assassiné sept personnes dans mon village et incendié le restant
des cases (…) Tout le monde savait que j’étais invité par la CGT pour participer
à votre cinquantième congrès. Tout le monde savait que grâce à la CGT, je
partais la semaine prochaine en Tunisie pour participer au Forum social
mondial. Mais je suis là et bien là, grâce à vous », a dit Mahan Gahé à l’estrade.
« Il est clair, camarades, que si j’ai été
libéré, au-delà de mon innocence, je le dois à votre solidarité. Je le dois à
la solidarité internationale de mes frères Africains (…) et à la CGT française »,
a reconnu Mahan Gahé, en forme de remerciements.
Mahan Gahé a fait quelques révélations au sujet de
l’implication de Bernard Thibault, secrétaire général sortant de la CGT.
Thibault est intervenu directement auprès de Laurent Fabius, ministre français
des Affaires étrangères, et de François Hollande, président de la République
française. « Oui, mon cher Bernard, grâce
à toi, le président de la République François Hollande a parlé de mon cas à M.
Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire. Et cela a pesé lourd
dans ma libération », a dit Mahan Gahé. Mahan Gahé a aussi remercié
Jean-Jacques Guigon, conseiller confédéral « Afrique » de la CGT. Pour ses
coups de téléphone réguliers, et les efforts qu’il a déployés avec la CSI pour venir
lui rendre visite à Boundiali, à 800 kilomètres d’Abidjan. « La CSI et toi avez bataillé et réussi à obtenir de l’ONU la mise à
disposition d’un hélicoptère pour que vous puissiez faire les 750 premiers
kilomètres jusqu’à Korhogo, et vous avez effectué 105 kilomètres en voiture
sans protection des Casques bleus. Tous ces risques, tous ces gros risques,
vous les avez pris pour venir me voir, pour me dire au fin fond de ma prison,
"Basile, tiens bon, résiste, la CGT
est à tes côtés" », a témoigné Mahan Gahé, s’adressant à Jean-Jacques Guigon.
Source : Le Nouveau Courrier 21 mars 2013
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