jeudi 7 mars 2013

42e Sommet des chefs d’Etat de la cédé-chaos…


Nous ne nous attarderons pas sur le sens d’un État, d’un pays. Mais nous attirerons votre attention sur la subtilité de la langue de Molière qui précise ceci : Faire un éclat, c’est faire scandale. Nous ne nous appesantirons pas ici, faute de temps, sur tous les éclats de verres éparpillés par la CEDEAO dans certains pays membres de ladite organisation. Mais, nous soulignerons le cas du Mali qui se trouve enfoncé dans des problèmes organisationnels aggravés par des dirigeants de la CEDEAO. Cette organisation sous régionale que nous avions qualifiée de Cédé-chaos a malheureusement favorisé les fractures sociales au Mali par l’imposition des dirigeants de la transition sans jamais daigner demander l’avis des Maliens. Après avoir décuplé le trouble sociopolitique au Mali, des chefs d’État ou chefs d’Éclat de la CEDEAO n’ont posé aucun acte salutaire de sortie de crise à travers leur médiation confuse entre le Mali et ses assaillants. Par contre, cette inédite crise malienne sert de fonds de commerce à des dirigeants qui se disent soucieux du bien-être du Mali en organisant une mendicité internationale au nom des Maliens.

Assis autour de la table à manger du Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO s’empressent à faire leur conjugaison préférée : « Je mange, tu manges et nous mangeons ensemble » pour se taire ensemble, se disent-ils, au chevet du Mali malade qui ne mangera que le reste. Des présidents qui ont été très prompts à recourir à l’embargo total pour affamer les Maliens. Pourtant, ils ont été très lents pour secourir ce « peuple ami et frère» qui subissait des coups meurtriers des envahisseurs. N’eut été la rapide intervention des Français, le Mali succomberait de ces graves blessures sous les regards insouciants et impuissants des dirigeants de la CEDEAO. Ces chefs d’États joliment habillés, correctement cravatés sont hautement qualifiés dans la pratique de la mendicité éhontée auprès des dirigeants occidentaux.

Au sein de cette CEDEAO, la plus part des décideurs et médiateurs impliqués dans la résolution de la crise malienne sont venus au pouvoir ou s’y maintiennent par la force des armes ou de l’argent avec la complicité des pays occidentaux qui ne soutiennent que des dirigeants leur permettant d’exploiter incessamment et abusivement les ressources naturelles d’Afrique. Ces dirigeants africains de la CEDEAO ont un rôle bien précis à jouer : Favoriser le désordre, les aggraver en chaos pour faire semblant d’apaiser la tension par l’imposition aux populations d’autres dirigeants véreux. Ainsi ces dirigeants plus bruyants et plus truands habitués au tripatouillage de la constitution et des élections élargiront leur cercle vicieux de dirigeants qualifiés de démocrates par leurs commanditaires. Aujourd’hui, jetez un regard furtif dans la grande cour de la politique mondiale, vous verrez que l’Afrique de l’ouest est parmi les lieux les plus brulants de conflits destructeurs. Ces foyers de tensions sociopolitiques sont enflammés par-ci et par-là par des dirigeants qui sèment et entretiennent des désordres dans leurs seuls intérêts personnels.

Les différentes interventions diplomatiques et militaires de la CEDEAO lors des guerres civiles au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée-Bissau, ont laissé des blessures sociales encore douloureuses aux flancs de ces populations concernées : Des filles et des femmes violées, de nombreux enfants dont les pères restent inconnus, des gens dépourvus violemment de leurs biens qui ne peuvent se plaindre.

Pendant plus d’un mois que des braves soldats de la France et du Tchad (qui n’est pas membre de la CEDEAO) se battent aux côtés de ceux du Mali au front, les dirigeants de cette CEDEAO sont encore à leur interminable phase de préparation pour combattre les agresseurs en débandade. Ces chefs d’Éclat ou plutôt d’État veulent profiter du mal malien pour donner à manger et à boire à leurs nombreux « militaires » actuellement désœuvrés en attente de récompenses pour services rendus aux chefs. Auprès de la Communauté internationale, ces dirigeants oust-africains avaient mendié près de 450 millions pour mobiliser 3300 hommes susceptibles de donner des soins à un Mali jadis gravement blessé. En cette période de guérison certaine et rapide du Mali grâce à un traitement de choc efficace, ces dirigeants de la CEDEAO font la surenchère en multipliant, le lundi dernier, par deux (950 millions de dollars) leurs aumônes demandées. Une telle demande d’aide exagérément gonflées pour quel « travail » pendant combien de mois et pour quel résultat ? Surtout que les élections sont annoncées au Mali pour le 31 juillet 2013 au plus tard, donc pratiquement dans 5 mois. Que les élections aient lieu ou pas à cette date prévue, il serait utile d’investir cette cagnotte dans les forces armées et de sécurité du Mali qui, ainsi équipées et requinquées, pourront parachever la libération et la sécurisation du territoire national.

Si la CEDEAO pouvait avoir une quelconque utilité dans la gestion efficace et efficiente de cette crise malienne sans précédent, la France n’aurait eu ni le temps ni la place pour intervenir militairement. C’est pour faire face à son devoir d’assistance à un pays en danger de mort que la France a tiré le Mali des griffes meurtrières des sadiques bandits armés.

À la lumière d’une telle réalité, il est normal que le « Président normal», François Hollande, continue ses efforts de normalisation du Mali entamés il y a un peu plus d’un mois. 

Lacine Diawara

Titre original : Des chefs d’État ou Chefs d’Éclats de la CEDEAO ? 


en maraude dans le web
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