![]() |
Le président Hugo Chavez à Porto Alegre |
Hugo Rafael Chavez Frías, né le 28
juillet 1954, est mort après 14 ans de règne à la tête de la République
bolivarienne du Venezuela. « El Comandante », c’est ainsi que
l’appelaient certains de ses compatriotes, n’a pas pu hélas gagner la bataille
qu’il avait engagée depuis 2011 contre le cancer. Interrompant ainsi son autre
combat contre la pauvreté qu’il avait lancé depuis sa première élection à la
tête du Venezuela en 1998. En effet, tous les idéologues de la gauche
s’accordent à dire que, grâce au président Hugo Chavez, le socialisme compris
comme un système de lutte contre l’injustice a retrouvé des couleurs dans ce
pays de l’Amérique latine dont l’un des plus grands leaders, Simon Bolivar (c’est
lui qui a mené la guerre avec d’autres pour l’indépendance de l’Amérique latine
sous le joug du colon espagnol au 19e siècle), est d’ailleurs
l’inspirateur d’Hugo Chavez.
Selon les spécialistes du Venezuela,
dès son plus jeune âge, Hugo Chavez s'intéresse à la vie, à l'idéologie, ainsi
qu'aux écrits de Simon Bolívar. Toujours selon ces mêmes spécialistes, la
famille Chavez est d’origine principalement indienne-indigène, espagnole et
afro-vénézuélienne. Il est donc issu d’une famille modeste. L’histoire raconte,
comme pour expliquer l’esprit de conquérant d’Hugo Chavez, qu’il est
l'arrière-petit-fils du rebelle Pedro Perez Delgado, plus connu sous le nom de
« Maisanta ». Maisanta fut un leader rebelle toute sa vie. Il soutint
une insurrection qui, avant sa capture en 1922, mena à la mort à la fois un
ex-président vénézuélien et un gouverneur d’État.
Son combat contre la pauvreté
Fort de son ascendance et suivant les
traces de son inspirateur pour son combat politique, Hugo Chavez opte pour ce
qu’il a appelé la « Révolution bolivarienne », en référence au combat
de Simon Bolivar. Il veut un Venezuela et une Amérique latine libres et
indépendants des Etats-Unis d’Amérique. L’application concrète de cette
politique appelée aussi « Socialisme du 21e siècle » va se
traduire par d’importantes réformes dans son pays. Les points les plus
importants de ces réformes sont : des investissements sociaux massifs dans les
secteurs de la santé, de l'éducation, de l'alimentaire, la nationalisation (qui
va avec l'expropriation des groupes privés) des secteurs pétroliers, les
télécommunications, l’électricité, le commerce de détail (chaînes de
supermarchés), les politiques fortes de logement social et de quatre réformes
constitutionnelles en faveur de la démocratie participative.
Mais, ce qui a permis au président
Chavez d’asseoir sa politique de redistribution des richesses à son peuple,
c’est le contrôle des ressources de la manne financière issue de la vente du
pétrole. Le Venezuela est, en effet, selon un rapport annuel de l'Organisation
mondiale du pétrole (Opep), produit en 2011, la première réserve mondiale
de pétrole exploitable avec 296,50 milliards de barils d'or noir pouvant être
exploités contre 211,2 milliards un an plus tôt. Il surpasse ainsi le royaume saoudien
dont les réserves prouvées sont restées stables à 264,5 milliards. Alors, avec
l’argent du pétrole qu’il a nationalisé au détriment de sociétés américaines,
Hugo Chavez va consacrer 43% de son budget à la lutte contre la pauvreté. Il a
installé partout des «missions» d'éducation ou de santé dans
les quartiers miséreux du Venezuela. Le nombre des professeurs a été
multiplié par cinq sous sa présidence. Des milliers de médecins cubains
soignent gratuitement dans les quartiers les plus déshérités. Les prix des
produits de première nécessité ont été totalement encadrés. Le secteur public a
offert massivement des emplois. Conséquence, le Venezuela affiche, selon
les spécialistes, des indicateurs sociaux brillants. Il est le pays le moins
inégalitaire d'Amérique latine. Le taux de pauvreté (moins de 2,5 dollars, soit
1,9 euro, par jour de revenu) est tombé de 49 % en 1998 à 27 % aujourd'hui. La
mortalité infantile y a été divisée par deux. Il a augmenté successivement de
25% le salaire minimum en 2011, de 15% en mai 2012 et de 17,25% avant les
dernières élections qu’il a remportées. Ce qui fait du Venezuela, affirment
encore les spécialistes, le pays d’Amérique latine possédant le salaire minimum
le plus élevé : 2047 bolivars, soit l'équivalent de 476 dollars américains,
salaire complété par les bons alimentaires d'état, permettant, en réalité, à 4
millions de Vénézuéliens touchant le salaire minimum de bénéficier
mensuellement de 3000 bolivars (soit 698 dollars américains).
L’Occident séduit
L’Occident séduit
Les actions de la révolution
bolivarienne en faveur de la réduction des inégalités sont bien résumées
et ont séduit même l’Occident malgré les critiques dénonçant une dérive
autoritaire d’Hugo Chavez. Le site de la diplomatie française fait le constat
de la réussite de la politique sociale du président vénézuélien.
« S’appuyant sur d’importantes réserves pétrolières (les premières de la
planète), le régime a mis en place une importante politique de redistribution
en vue de lutter contre la pauvreté et les inégalités au travers des Misiones.
Ces vastes programmes
sociaux (on en dénombre aujourd’hui une vingtaine) visent à améliorer
l’accès des plus démunis à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, voire à
l’emploi grâce aux multiples recrutements dans la fonction et les entreprises
publiques, ainsi que dans de nombreuses institutions parapubliques, des
coopératives ou des "entreprises de production socialistes". Ils sont
mis en œuvre avec l’aide de 40000 coopérants cubains environ, dont une majorité
concerne les professions de santé. Près de la moitié des dépenses totales de
ces programmes (45,7% du budget 2010) est destinée à réduire la pauvreté qui,
selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc),
a reculé de 54% à 23,8% de 2003 à 2009, avec un chômage qui a chuté sous la
barre des 10% et un pouvoir d’achat qui s’est accru.
Source : Notre Voie 08/3/2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire