jeudi 5 décembre 2013

Derrière le « projet immobilier », une opération pour effacer les traces du massacre de Nahibly.

Une Contribution de Martine KEI VAO, présidente de L’Ardef-e (Association des ressortissants de Duékoué en France et en Europe) 

Sur le site du camp de Nahibly où le 20 juillet 2012
des dizaines de réfugiés wè furent massacrés
par les spadassins ouattaristes.
« Pouah ! Comme ils sont mauvais, méchants ! » « Comment peuvent-ils être cyniques à ce point ! ? » Les Ivoiriens notamment les Wè qui ont eu vent ou découvert ce que Ouattara et ses suiveurs sont en train de faire sur le site où ses cerbères Dozos, Frci et autres mercenaires ont massacré d’innocentes victimes, n’en reviennent pas encore. A l’instar du compatriote Ernest Doh Tchimpohi qui, se rendant à Taï (Ouest de la Côte d’Ivoire) est tombé sur l’impensable : « Quand le car franchissait le corridor de Duékoué (axe Duékoué Guiglo) en route pour Guiglo, j'ai été frappé par la cruauté du pouvoir à la vue de ce qu’est devenu l’ex site des réfugiés de Nahibly : Il a été nettoyé pour faire place à une opération immobilière » : L’écriteau qui fièrement se dresse sur les lieux est très explicite.
Simple rappel : C’est quoi les événements de Nahibly ?
Les milices pro-Ouattara ont incendié le camp des déplacés de Guerre de Nahibly, tuant 211 déplacés de Guerre le 20 juillet 2012, près de Duékoué. Des centaines d’individus parmi lesquels des dozos et des FRCI ont ainsi attaqué et détruit le camp de déplacés du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), près de Duékoué. En toute impunité. Des sources humanitaires parlent de 137 cadavres retrouvés dans les jours qui ont suivi; des dozos ont également cherché à faire disparaître de nombreux corps. Plusieurs indices laissent penser que cette attaque avait été planifiée de longue date. Sous couvert d’anonymat, un spécialiste de la région nous confie : « le camp était gênant car les témoins du massacre de mars 2011 s’y trouvaient. Aujourd’hui, ils sont morts ou disparus. C’est ce que voulaient ceux qui ont organisé l’opération ».
Très cher frère Evariste MEAMBLY, suite à ton élection à la tête de notre Région, tu nous as adressé ce message suivant :
« Après une semaine de la tenue des élections régionales dans notre pays et particulièrement dans notre region "le Guémon", je tiens à remercier tous ceux qui ont apporté de près ou de loin leur soutien à la liste "reconciliation-paix et développement du Guémon" (RPD), dont je suis tête de liste. Nous avons été élus avec 36,10%, et la démocratie a triomphé. Nos parents et les électeurs de toutes tendances politiques nous ont confiance. Nous ferons tout ce qui est humainement possible pour être à la hauteur de la tâche, avec de Dieu. Mais nous ne pouvons le faire sans l'apport appréciable de tous les filles et fils de Guémon : Nous comptons sur vous car la tâche est immense, compte tenu de l'état de notre région. Soyons unis pour relever le défi du développement. » 
Le 14 Septembre dernier, tu conduisais un groupe d’opérateurs économiques étrangers dans la région pour y investir. Tout en rendant au passage un hommage mérité aux victimes post-électorales de Duékoué-Carrefour, geste très appréciable, mais sache aussi que ce qui est valable pour les victimes de Carrefour, l’est également pour celles de Nahibly.
Aujourd’hui, à la surprise générale, nous découvrons :
« Site du programme présidentiel de construction des logements sociaux et économiques. Promoteur immobilier agréé : Promogim. Villa basses : deux pièces, trois pièces, quatre pièces. Villa duplex : Trois pièces, quatre  pièces. www.promogim.ci.com ».
Certes, le politique c’est celui qui fait la politique afin de parvenir à des intérêts personnels, mais il n’y a-t-il pas autre endroit ailleurs que NAHIBLY à Duékoué dans cette région du Guémon ?, A combien s’élèverait ta commission pour cet acte ignoble ?
Une opération de Ouattara menée semble-t-il avec la complicité des cadres, fils de la région dont ton nom, en ta qualité de président du Conseil Général du Guémon, Evariste Méambly  circule sur des lèvres bavardes. Hier encore c’était à l’occasion du 12è Congrès du PDCI, où tu as fait un don de 8.000.000 Frs CFA, « TON ARGENT » au nom des Wê à Konan Bédier, complice du génocide de notre peuple.
Ah Brutus ! Toi mon frère ? Pour dire que l’argent n’a pas d’odeur ? Quand on devient homme politique avec pour souci le bien-être des siens, est-ce concevable de manger à la table du Diable ? Est-ce normal de participer avec l’ennemi à l’œuvre de destruction, d’anéantissement, de spoliation de la mémoire des siens ? Ne se fait-on pas ainsi complice du calvaire que vivent les siens sous un régime outrancièrement et foncièrement barbare, sanguinaire ? C’est vrai que ceux qui dès Septembre 2002 ont pris les armes et revendiqué la rébellion qui a défiguré la mère patrie, ont participé à la déplanification de l’Etat. Ils sont devenus immensément riches à l’image de Wattao, Bogota, Moussa D, l’argentier de la rébellion, etc. En se constituant de façon illégale des trésors de guerre. Enrichissement illicite. Argent sale, etc. Pour sûr : En zone Cno (Centre, Nord, Ouest), les chefs de guerre des Forces nouvelles (rebelles) pratiquaient (pratiquent) l’exploitation illégale et la contrebande du cacao, du coton, du bois, de l’or, de la canne à sucre, du café et des diamants. De plus, ils ont pendant longtemps bénéficié du concours du Burkina Faso, qui est devenu « producteur de Café et Cacao » et qui leur servait de base arrière, ainsi que des gouvernements des États-Unis et de la France.
Les partenaires économiques et ou politiques de Ouattara sur le projet immobilier de Nahibly font-ils mieux que ces com-zones qui ont pillé et pillent le pays pendant plus d’une décennie de guerre ? Tuer au nom de l’argent. Tuer pour que des mouvements ou politiques dont ils partagent les ambitions et philosophie, prennent ou conservent le pouvoir. De manière violente. Donc par les armes. Participer à une telle folie, se paie cash ! Aujourd’hui. Sinon, demain. En tout cas, toujours, alors ressaisis-toi pendant qu’il est encore temps pour ne pas de tes Honneurs du moment, tes Regrets de demain.  

Pourquoi Ouattara engage-t-il un projet immobilier sur le site du Massacre des déplacés de guerre de Nahibly ?  

Les évènements du camp de réfugiés de Nahibly (Duékoué) ayant choqué la conscience collective et surtout celle de la communauté internationale de sorte que partout où Ouattara passe lors de ses nombreux voyages à l’étranger, les dirigeants de ces pays exigent des sanctions exemplaires contre les auteurs. Les Ong internationales de défense des droits de l’homme sont aux aguets et attendent que l’Etat prenne des mesures disciplinaires à l’endroit de ses soldats.
A défaut de sanctionner les hauts gradés de son armée, le coupable idéal a été facilement trouvé : Amade Ouérémi, le « milicien » du mont Péko. En effet, les tentatives de faire passer Amadé Ouérémi l’étranger et analphabète pour le principal exécuteur ou pour le commanditaire des différents massacres à l’Ouest qui occupe illégalement le Mont Péko ne doivent abuser personne. Amadé Ouérémi qu’une certaine presse tente de faire passer pour un milicien, n’en est pas un car il répond aux critères pour être un Frci digne de ce nom, « il est analphabète, étranger et n’a aucune compétence requise pour le métier des armes ». Il répond logiquement aux ordres de son supérieur hiérarchique qui est le commandant Fofana Losseni.
Ce dernier est donc le premier responsable de tous les massacres commis sous la férule d’Ouérémi et des autres chefs de guerre burkinabè qui infectent l’ouest ivoirien. La responsabilité est donc celle du commandant Losseni Fofana et de l’autorité qui l’a nommé, en l’occurrence le chef de l’état Alassane Dramane Ouattara qui au passage signalons-le est lui-même Ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire, de Paul Koffi Koffi, son Ministre délégué à la Défense, du chef d’Etat-Major des armées, Soumaïla Bakayoko et sans oublier bien sur le tristement célèbre chef rebelle, Guillaume Soro Kigbafori qui a installé ses troupes un peu partout sur le territoire national.
Malgré les promesses de justice de M. Ouattara sur ces nombreux crimes, les coupables jubilent et narguent toujours leurs victimes. La soi-disant enquête ouverte sur les événements de Nahibly est toujours sans suite. Les corps des victimes retrouvés dans des puits à Duékoué sont toujours dans les morgues pour autopsie. Ouattara voudrait-il effacer d’un coup de baguette magique les traces de son crime ? Si « oui », alors, son projet immobilier est un cache-sexe troué.
D’autant que certains politiciens qui se sont imposés au peuple par la voie de la force, cultive à souhait l’indécence. L’immoralité. Le vice comme vertu politique. Que lui coûte donc une opération Immobilière dans une région où les besoins sociaux font apparaître l’acte présidentiel comme une goutte d’eau dans l’océan de misère créé par ses bras séculiers sur le terrain ?
La seule dividende que recherche ce politicien plein de malice est ailleurs : Faire oublier, cacher la tragédie des Wè aux yeux du monde. Que lui a fait ce peuple hospitalier que ses sbires déciment, jettent sur les chemins tortueux de l’exile intérieur et extérieur, exproprient, afin que son vaste plan d’annexion et d’occupation des terres riches prospère ? Voici l’objectif poursuivi par le régime d’Abidjan qui a du mal à vivre avec l’« affaire massacre de Nahibly », devenue une tâche disgracieuse, indélébile, visible au fronton du « Dozoland » ; cette « république bananière » moulée dans le  « Rattrapage Politique ».
Si un homme ne vaut que par sa parole donnée, Ouattara qui depuis plus de deux ans, promet en vain une enquête sur les événements de Nahibly pour lesquels la communauté internationale n’est pas tendre avec lui, dilapide actuellement le peu de crédit que lui accordaient jusque-là ses alliés occidentaux. Puisqu’il fait fi du respect des droits de l’homme, de la vie humaine, de l’équité et de la justice, que réclament les victimes Wè.
A l'épilogue de la guerre en 2011, Ouattara est président avec son  allié Bédié, père de l'Ivoirité, Gbagbo est en prison, Guei a été assassiné dès 2002 et Il n'y a plus que 2 camps dont l'un, celui de Gbagbo est dans la semi-clandestinité, tandis que l'autre exerce le pouvoir avec le soutien de milliers de soldats de l'ONU. Les milices mono-ethniques et les mercenaires maliens ou burkinabè de Ouattara multiplient cependant les exactions à caractère ethnique en toute impunité, obligeant des centaines de milliers d'ivoiriens à s'exiler où à se placer sous la protection des casques bleus.
Pour conclure, nous diront avec le ministre Don Mello que  la stratégie d’  effacement de l’histoire des massacres des Wè à Nahibly n’est que la partie visible de l’iceberg :  « L’expropriation de l’armée régulière au profit de ‘’tirailleurs françafricains’’ par la France et l’ONUCI, la destruction des archives de l’État et de l’Université pour faire oublier les années d’indépendance et réécrire une autre histoire et éditer d’autres documents, le mépris des prescriptions constitutionnelles, ont pour objectif la restauration de la Françafrique et la fin de cette souveraineté. »
Il ne reste au peuple d’Eburnie que la vie, la parole et la terre comme moyens de résistance face à la barbarie des « Démocrates et Républicains » de l’âge de la pierre taillée qui dialoguent avec des amulettes, des gourdins et des armes pour faire taire les journaux et les libertés publiques, ôter la vie et exproprier des terres.
 
Les Wè qui demeurent debout crieront toujours, partout car «Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit» (art. 1 de la déclaration universelle des droits de l’homme). »  

Martine KEI VAO
Titre original : « Opération d'effacement des traces du massacre des Wè sur le site du camp des réfugiés de Nahibly: l'ARDEF-E dénonce la complicité d'Evariste Méambly, président du Conseil Régional du Guémon. »
 

 
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Source : CIVOX. NET 4 Décembre 2013

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