Dans sa communication du 31 Octobre 2013, le ministre
de l’Agriculture du gouvernement Ouattara a traité de « chaudron bouillant »,
le Code Foncier Rural, voté le 23 Décembre 1998 et que son application s’avère
difficile sur le terrain.
C. Dua Kobenan |
La loi portant Code Foncier Rural de la Côte d’ Ivoire, a été
votée après une large consultation du peuple ivoirien, qui a donné son accord
pour la reconnaissance des droits coutumiers, dans le traitement du foncier
rural, pour l’accès à la propriété foncière.
D’où vient-il que cette loi est un chaudron bouillant, quand elle apporte des avantages considérables à savoir :
D’où vient-il que cette loi est un chaudron bouillant, quand elle apporte des avantages considérables à savoir :
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Le renforcement de la démocratie, par son approche
participative, en associant le peuple ivoirien à la prise de décision,
concernant les fondements même de son existence. La terre est la chose la mieux
partagée entre les fils d’une nation.
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L’atténuation considérable des conflits intercommunautaires, qui
très souvent, entrainent la désolation, la mort, le déplacement forcé des
populations autochtones, qui fuient pour échapper aux tueries. Il faut noter
que 90% des conflits en côte d’ivoire sont liés à la terre.
Cette loi est un véritable levier pour le développement rural,
car la reconnaissance des droits d’usage du sol, dits droits coutumiers, permet
la transformation de ces droits, en droit de propriété, donnant ainsi une
valeur marchande aux terres du monde rural. L’application de cette loi, aidera
les populations rurales à avoir accès aux institutions financières, pour
réaliser des projets d’envergures, telles que des exploitations agricoles
modernes, à la clé une agriculture mécanisée ou les tracteurs, les
moissonneuses batteuses, qui relevaient de l’utopie, viendraient remplacer la
daba.
On verra une amélioration considérable à l’accès à l’éducation
de base, à l’accès aux soins de santé, à l’accès à l’eau potable, au
développement des infrastructures de base telles que les routes, l’électricité
rurale, le téléphone, l’habitat, etc..
Cette loi transformerait si elle est appliquée, les populations
rurales en de véritables agents de développement, comptables de leur propre
devenir et non récipiendaires d’une somme de techniques, élaborée loin d’elles.
Le ministre de l’agriculture, gagnerait à faire une lecture
approfondie du Code Foncier Rural en prenant toutes les dispositions utiles
pour son application et non le traiter de chaudron bouillant. Les lois dans un
Etat sont votées pour satisfaire les aspirations du peuple, la recherche
permanente du mieux-être et non pour verser du chaudron bouillant sur ce
peuple.
Trois décrets d’application de ce Code Foncier Rural dorment
dans les tiroirs de ce ministre du gouvernement Ouattara. Pour rappel il s’agit
du :
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Décret N° 99-593 du 13 octobre 1999 portant organisation et
attributions des Comités de Gestion Foncière Rural (CGFR).
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Décret N° 99-594 du 13 Octobre 1999 fixant les modalités
d’application du Domaine Foncier Rural Coutumier de la loi N° 98-750 du 23
Décembre 1998.
ü
Décret N°99-595 du 13 Octobre 1999, fixant la procédure de
consolidation des droits des concessionnaires provisoires de terres du Domaine
Foncier Rural.
Aujourd’hui les investissements du gouvernement Ouattara pour
assurer le développement rural sont quasi nuls. Plus de 70% de la population
ivoirienne vit de le monde rural et plus de de 60% vit en dessous du seuil de
pauvreté et n’a pas accès à l’éducation de base, aux soins de santé primaire, à
l’eau potable, à l’électricité. Le gouvernement Ouattara auquel appartient le
ministre, élabore des stratégies inefficaces dans son Plan Nation de
Développement. Le développement rural est en panne sous ce gouvernement.
Le ministre évoque le coût élevé pour l’obtention du certificat
foncier et de l’immatriculation au registre foncier et se pose la question de
savoir qui doit payer.
Cela donne des frayeurs pour un ministre de l’agriculture qui a sous sa tutelle ce dossier. On se demande bien si cette autorité de l’Etat de côte d’ivoire connait la loi sur le foncier rural. La réponse se trouve dans la loi et les décrets d’application. C’est le demandeur qui paie les frais.
Cela donne des frayeurs pour un ministre de l’agriculture qui a sous sa tutelle ce dossier. On se demande bien si cette autorité de l’Etat de côte d’ivoire connait la loi sur le foncier rural. La réponse se trouve dans la loi et les décrets d’application. C’est le demandeur qui paie les frais.
Nous demandons au ministre de s’approprier la loi sur le foncier
rural, afin de mieux communiquer avec ses concitoyens.
Le décret du gouvernement Ouattara de 2013, portant report du
délai de dix ans pour l’acquisition du certificat foncier, est un non évènement
et un non-sens puisque le Président Gbagbo l’avait déjà fait en 2009.
S’agissant du foncier rural dans la région Ouest de la Côte d’Ivoire,
le ministre informe qu’une mission parlementaire se rendra bientôt dans cette
zone, pour procéder à un état des lieux. Mais diantre avec qui les envoyés du
ministre, qui n’ont aucune crédibilité au point de vue de la représentativité
de tout le peuple ivoirien, vont-ils faire cet état des lieux ? Avec des gens
venus d’ailleurs qui occupent de façon illégale les terres de populations
autochtones, après les avoir tué, pillé et chassé au vu et au su du
gouvernement Ouattara ?
Une seule action aujourd’hui mérite impérativement d’être menée,
celle de contraindre ces envahisseurs à libérer les parcelles des propriétaires
terriens, afin que ceux-ci reviennent pour faire valoir leurs droits coutumiers
pour les transformer en droit de propriété, par l’acquisition du certificat
foncier et de l’immatriculation au registre foncier. Toute autre démarche n’est
que diversion.
La Côte d’Ivoire trente-huit ans (38 ans) après son
indépendance, s’est dotée d’un code foncier rural. Les ivoiriens ne vont pas
attendre encore trente-huit autres années pour son application.
Seul le bonheur du peuple ivoirien doit nous guider dans nos
actions et non des calculs électoralistes.
Camille Dua Kobenan , Secrétaire national du FPI chargé de la Réforme
foncière et du Développement rural.
Titre original :
« Affaire le
code foncier rural est un « chaudron bouillant » / Le FPI répond au ministre de
l’agriculture : « Le code foncier rural est un levier pour le développement ».
en maraude dans le web
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proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en
rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et
aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise
ivoirienne ».
Source : Notre Voie 12 décembre 2013
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