dimanche 25 mai 2014

Victoire posthume de deux Mères Courage !

Enfin Rosalie Nanti-lou et Irié Madeleine Zamblé-lou, les pionnières du « Marché gouro », peuvent vraiment reposer en paix.*
 

Le Tribunal de commerce d’Abidjan vient enfin de rendre son verdict dans l’affaire qui opposait depuis plusieurs années les commerçantes du « Marché gouro » d’Adjamé-Roxy au Libanais Ismaël Hassan, « opérateur immobilier », patron de l’entreprise SCI Fallah. Le juge Komoin François a tranché jeudi dernier, 22 mai, en faveur des femmes du vivrier, jugeant les arguments de ces dernières plus convaincants, après avoir entendu les deux parties. Une nouvelle qui est venue comme un véritable ouf de soulagement pour ces femmes qui ont aussitôt éclaté de joie. Plusieurs heures durant, elles ont chanté et dansé, abandonnant leurs activités pour savourer cette victoire. « Je suis heureuse que nous ayons gagné ce procès. C’est clair, la rupture du contrat avec Hamed Ismaël est effective. Nous saluons notre avocat qui a abattu un travail remarquable », s’est réjouie la présidente de la Comagoa, Mme Irié Lou Irié Léafla. Quant au directeur général de la coopérative dénommée Comagoa, Youan Bi Alexis, il a félicité le Tribunal de commerce pour avoir dit le droit.
C’est depuis 2009 que ce litige entre les occupants du Marché Gouro et l’immigré libanais était pendant devant la Justice. A cette date, la coopérative a conclu un contrat de construction d’un marché moderne sur le site. Un marché de gros qui, en principe, devait comporter une clinique, une école primaire, une maternité, un parking, etc.… Or, contre toute attente, en lieu et place du marché moderne promis, c’est plutôt des magasins que l’« opérateur immobilier » va livrer aux membres de la coopérative. Ce qui ne manque pas de soulever l’ire des adhérentes de la coopérative qui vont à juste titre réclamer la résiliation du contrat, chose qu’elles ont donc obtenu jeudi dernier. Dans sa décision, le juge a fait remarquer que le promoteur a commencé à construire un bâtiment sans permis de construire, qu’il a refusé de présenter le devis estimatif de la construction et de produire un plan de l’ouvrage.
Créé en 1972 par feue Nanti Lou Irié Rosalie, le Marché gouro d’Adjamé est spécialisé dans la commercialisation du vivrier. Il est réputé pour être la mère nourricière de la Côte d’Ivoire et surtout des populations abidjanaises. Le site de 7653m2 accueille plus de 7000 commerçants, dont 20% d’hommes. 
  • Lire aussi dans ce blog : "Un symbole national disparaît", posté le 13 décembre 2011.

(*) - Titre original : « Vivrier/Conflit Comagoa-SCI Fallah : Victoire pour les femmes du marché gouro d’Adjamé ». 

 
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Source : Révélation 24 & 25 mai 2014

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