La première palme
revient à Anne Ouloto, leur « ministre de la solidarité,
de la famille, de la femme et de l’enfant », pour ces fortes paroles adressées aux femmes de Gagnoa, le 8 mai :
A. Ouloto (1er plan à Dte) et son féticheur |
« …
faites-vous recenser et faites recenser votre entourage. Je reviendrai ici
l’année prochaine pour vous distribuer 70 millions FCfa. Quand je venais ici,
j’ai appelé à partir de Yamoussoukro une femme de Gagnoa pour lui demander ce
qui se passait au niveau du recensement. Elle m’a clairement dit que cela
n’intéresse personne. Pire, les femmes refusent de se faire recenser. Le
recensement n’est pas politique, c’est une opération pour prévoir le
développement. Et le développement n’a pas de couleur politique. Il y a un
temps pour tout. Aujourd’hui, c’est le temps du développement. Il y aura un
temps pour la politique et chacun soutiendra son candidat. Moi, j’aime Alassane
Ouattara. Vous, vous aimez Laurent Gbagbo. C’est normal. Je ne peux pas vous
empêcher d’aimer un leader politique. Mais mettons-nous ensemble pour que vous
gagniez de l’argent. Parce que quand une femme a l’argent, c’est pour toute la
famille. Ce qui n’est pas toujours le cas pour l’homme. Ne vous mêlez pas des
palabres d’éléphants. Je suis venue vous parler de développement et non de la politique.
Pour vous octroyer ces prêts, on n’a pas tenu compte de vos appartenances politiques.
Allez donc vous faire recenser pour que le président Alassane Ouattara sache
combien vous êtes afin de prévoir un développement conséquent dans la région du
Gôh. Même si je suis RDR, Gbagbo est mon frère parce que je suis fille de
Gagnoa. Ma maman est de Barouhio, vous le savez. Je suis votre fille et vous voulez
mettre la honte sur moi. Quel visage je vais prendre pour aller plaider la cause
des femmes de Gagnoa devant Alassane Ouattara si vous ne vous faites pas
recenser ? C’est vous, les femmes, qui devez vous mobiliser pour le recensement.
Quand une femme a l’argent dans la maison, le foyer marche. Je vous demande pardon,
faites-vous recenser. C’est le recensement qui va vous sauver. Aidez-moi à vous
aider. Aidez le gouvernement à vous aider. Je vais faire venir la première dame
ici dans le cadre du projet FAFCI. Enlevez vos cœurs dans la politique et
pensons au développement. Ayez un comportement citoyen. Chaque chose en son temps.
Il y a un temps pour le développement, un temps pour la politique.
Actuellement, c’est le développement. Si nous voulons être un pays émergent à
l’horizon 2020, soyons des femmes émergentes. Cultivons l’unité, l’amour,
l’espoir et le développement. »
Commentaire d’une citoyenne patriote qui assistait au
spectacle
« Journaliste, il faut lui demander où est Gbagbo ? Ce qu’elle raconte-là
ne nous intéresse pas. Elle peut garder son argent parce que ce recensement-là
ne nous intéresse pas. Les gens à recenser ne sont pas ici ».
D’après Marius Dangan KPAN
- Notre Voie 10 & 11
mai 2014
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La deuxième
palme est attribuée à son collègue Gnamien Konan, leur très improbable « ministre
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche », pour le discours en
charabia qu’il a tenu aux enseignants et aux étudiants de l’Université Jean
Lorougnon Guédé de Daloa :
"La réconciliation est gratuite..." |
« Je suis venu pour échanger avec vous
tous et vous encourager à doubler d’effort pour ce que vous faites pour cette
jeune université. Surtout aux étudiants à qui je demande de militer pour la
paix au sein de leur établissement. La réconciliation est gratuite, il n’y a
pas un financement pour cela. C’est plutôt pour le développement qu’il faut des
moyens. Ayons la culture de respect mutuel des autorités. Celui qui refuse la
paix et sème la violence aura sur sa route des autorités judiciaires. Les
gestionnaires font leur travail de gestion, les étudiants, eux, doivent
étudier. Ainsi, la structure est en marche. » […] « J’autorise le président de
l’université à sortir de sa structure les apprentis politiciens. En ces lieux,
c’est la quête à la formation et non la violence. La Côte-d’Ivoire doit
s’occuper de sa jeunesse pour que le pays émerge en 2020. C’est pourquoi, vous
devez savoir que les moyens qu’on vous donne constituent 40% de votre réussite.
Les 60% restants dépendent de vous-mêmes. Soyez donc les partisans de la paix
et mettez-vous sérieusement au travail pour prendre la relève de demain et
gérer votre pays. (…) Mais dites aux étudiants que le temps du syndicalisme
dans les universités est terminé. Car on ne peut pas construire une nation dans
la violence. Si je vois une autorité de l’université entretenir des syndicats,
c’est que c’est lui-même qui a créé ce syndicat. Vous, éducateurs, formateurs
et gestionnaires, avez la charge de changer la mentalité des étudiants pour que
le pays change ». (Le Nouveau
Réveil 12 mai 2014).
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La troisième palme est attribuée à Guillaume Soro – dit
le PAoN pour ses fans et,
désormais, « De Gaulle le petit » pour le grand public – pour cet étalage
déhonté d’une inculture historique fièrement revendiquée :
De Gaulle-le-Petit au milieu de ses compagnons |
« Le mot rebelle, je l’assume pleinement. Je ne suis
pas de ceux qui se renient. […]. Quand Hitler et son armée nazie est rentrée en
France à l’époque, le maréchal Pétain a accepté la collaboration. Le seul rebelle
qu’il y avait en face s’appelait le général De Gaulle. Le rebelle De Gaulle s’est
exilé en Grande Bretagne et le 18 juin, il a dit à la terre entière pourquoi il
est devenu rebelle… »
(D’après
Edouard Amichia, in Le Nouveau Courrier 12 Mai 2014).
Commentaire d’Edouard
Amichia
« Une
comparaison dénuée de tout sens vu que les faits diffèrent diamétralement.
L’histoire en est un témoignage. Contrairement à ce qu’il tente de faire
croire, le général de Gaulle n’a pas pris les armes contre ses concitoyens
encore moins en vue de partitionner la France. La rébellion du général de
Gaulle n’était pas orientée contre ses concitoyens mais plutôt contre une armée
étrangère dirigée par Hitler. Or « le héros » Guillaume Soro, « le
rebelle » dont il dit être fier n’a pas hésité à ôter la vie à ceux pour qui il
disait lutter. Visiblement, il feint d’oublier toutes ces morts occasionnées
par la rébellion qu’il a dirigée, l’instabilité à laquelle il a ouvert la voie
et qui a
conduit à la situation chaotique de 2010. Il est vrai qu’en son temps
le président Laurent Gbagbo lui a accordé l’amnistie, mais pour la mémoire des
nombreuses victimes, le président de l’assemblée nationale devrait faire profil
bas plutôt que de se présenter comme un héros ».
Le général de Gaulle descendant les Champs Elysées le 26 juillet 1944 |
Notre commentaire
Hééé ! Citoyen Amichia, toi aussi !
Crois-tu vraiment qu’il fallait rappeler à cet histrion infatué que la
rébellion du général de Gaulle n’était pas orientée contre ses compatriotes,
mais contre une armée étrangère… d’invasion ? Car il se peut fort bien
qu’il l’ignore vraiment, ou que quelqu’un de ceux qui l’ont dressé – comme on
dresse les chevaux et les chiens, mais sans doute un peu hâtivement dans son cas – l’a
persuadé que lui, l’homme du 18 septembre 2002, le petit chef par défaut et par
procuration d’une bande d’assassins au service d’intérêts étrangers, faux
rebelle et surtout faux type, était aussi grand au jugement de l’Histoire que
l’homme du 18 juin 1940 ! Alors, laissons-le se ridiculiser devant les
foules qu’on ameute pour faire croire qu’il est populaire. A force, les gens finiront
par comprendre que ce n’est qu’une outre pleine de vent que les Français
préparent en vue d’en faire leur prochain fantoche quand l’actuel sera hors
service…
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La quatrième palme revient à Alain
Lobognon, leur « ministre des Sports », pour le fanatisme doublé de
mauvaise foi dont il est capable quand il s’agit de prendre la défense de Sabri
Lamouchi, le soi-disant
« sélectionneur national »… Avec la collaboration (presqu’involontaire !) de Pierre
Kouamé, le malicieux correspondant d’Afrik-Foot à
Abidjan.
Le 13 mai à venir, Sabri Lamouchi dévoilera une
liste de 30 joueurs en prévision de la Coupe du monde 2014. A quelques jours de
la publication de cette liste élargie, le ministre ivoirien des Sports, Alain
Lobognon, met en garde quiconque voudra interférer dans les choix du
sélectionneur national.
« Si on nous dit qu’avant le 13 mai, il y a
déjà une liste qui circule, je serai le premier à dire aux Ivoiriens qu’on va
au Mondial pour échouer parce qu’ils ont déjà choisi ceux qui vont aller », a prévenu Alain Lobognon.
"Lamouchi ...est le seul coach qu’il faut à la Côte d’Ivoire" |
Le fait de donner
carte blanche au technicien français, le ministre de la Promotion de la
jeunesse, des Sports et Loisirs a estimé que cela à l’avantage de créer un
environnement concurrentiel au sein de la Séléphanto. « Avant le départ à la CAN en Afrique du
Sud, j’ai dit à la FIF de créer la saine concurrence au sein de l’équipe
nationale. S’il n’y a pas de concurrence au sein de l’équipe nationale, on
n’ira pas loin. Et Lamouchi, lui-même, est l’exemple type de la concurrence au
sein d’une équipe nationale », a-t-il indiqué.
S. Lamouchi, un coach imposé par la "Communauté internationale" ? |
Ce faisant, le
ministre des Sports a exhorté le sélectionneur national et ses joueurs à faire
preuve de patriotisme au Mondial brésilien. « Mais pour Lamouchi, avec les joueurs qu’il
a, et qui sont des professionnels dans l’âme, nous leur disons, messieurs les
joueurs, regardez le drapeau orange, blanc, vert. Avant de jouer, ne vous dites
pas que vous jouez pour vos clubs, vous allez au Mondial pour jouer pour la
Côte d’Ivoire », a-t-il conseillé. (Afrik-Foot 11 mai 2014).
Notre commentaire
En
somme, à la manière dont « son ministre » parle de lui, ce Lamouchi
serait sur le terrain du football ce que le chéri de Dominique Nouvian est sur
celui de la politique – d’ailleurs, n’est-il pas à la fois musulman comme lui
et (on ne peut plus) du Nord ? – ; et ce serait donc pour cela qu’au
lendemain du 11 avril 2011, il fut, lui aussi, imposé à notre FIF nationale –
par la Communauté internationale ? – en lieu et place d’un
authentique coach d’extraction indigène. A ce propos, l’humour du
« ministre » Logbognon est vraiment irrésistible quand il
avoue : « Ce n’est pas moi qui
ai désigné Sabri Lamouchi. Si j’étais ministre à cette période, j’aurais opté
pour un entraîneur local. Je préfère un entraîneur local pour la Côte d’Ivoire »… Comme si un Ivoirien,
même « ministre », et même vendu corps et âme à la Françafrique comme
ils le sont tous dans ce « gouvernement », avait jamais eu son mot à
dire dans cette sorte d’affaire…
La Rédaction
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