lundi 26 mai 2014

Le bêtisier ouattariste (suite)

Aujourd’hui, ce sera un vrai florilège : nous avons distingué une lauréate et plusieurs lauréats.  

La première palme revient à Anne Ouloto, leur « ministre de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant », pour ces fortes paroles adressées aux femmes de  Gagnoa, le 8 mai :  

A. Ouloto (1er plan à Dte) et son féticheur
« … faites-vous recenser et faites recenser votre entourage. Je reviendrai ici l’année prochaine pour vous distribuer 70 millions FCfa. Quand je venais ici, j’ai appelé à partir de Yamoussoukro une femme de Gagnoa pour lui demander ce qui se passait au niveau du recensement. Elle m’a clairement dit que cela n’intéresse personne. Pire, les femmes refusent de se faire recenser. Le recensement n’est pas politique, c’est une opération pour prévoir le développement. Et le développement n’a pas de couleur politique. Il y a un temps pour tout. Aujourd’hui, c’est le temps du développement. Il y aura un temps pour la politique et chacun soutiendra son candidat. Moi, j’aime Alassane Ouattara. Vous, vous aimez Laurent Gbagbo. C’est normal. Je ne peux pas vous empêcher d’aimer un leader politique. Mais mettons-nous ensemble pour que vous gagniez de l’argent. Parce que quand une femme a l’argent, c’est pour toute la famille. Ce qui n’est pas toujours le cas pour l’homme. Ne vous mêlez pas des palabres d’éléphants. Je suis venue vous parler de développement et non de la politique. Pour vous octroyer ces prêts, on n’a pas tenu compte de vos appartenances politiques. Allez donc vous faire recenser pour que le président Alassane Ouattara sache combien vous êtes afin de prévoir un développement conséquent dans la région du Gôh. Même si je suis RDR, Gbagbo est mon frère parce que je suis fille de Gagnoa. Ma maman est de Barouhio, vous le savez. Je suis votre fille et vous voulez mettre la honte sur moi. Quel visage je vais prendre pour aller plaider la cause des femmes de Gagnoa devant Alassane Ouattara si vous ne vous faites pas recenser ? C’est vous, les femmes, qui devez vous mobiliser pour le recensement. Quand une femme a l’argent dans la maison, le foyer marche. Je vous demande pardon, faites-vous recenser. C’est le recensement qui va vous sauver. Aidez-moi à vous aider. Aidez le gouvernement à vous aider. Je vais faire venir la première dame ici dans le cadre du projet FAFCI. Enlevez vos cœurs dans la politique et pensons au développement. Ayez un comportement citoyen. Chaque chose en son temps. Il y a un temps pour le développement, un temps pour la politique. Actuellement, c’est le développement. Si nous voulons être un pays émergent à l’horizon 2020, soyons des femmes émergentes. Cultivons l’unité, l’amour, l’espoir et le développement. » 

 
Commentaire d’une citoyenne patriote qui assistait au spectacle
« Journaliste, il faut lui demander où est Gbagbo ? Ce qu’elle raconte-là ne nous intéresse pas. Elle peut garder son argent parce que ce recensement-là ne nous intéresse pas. Les gens à recenser ne sont pas ici ».
 

D’après Marius Dangan KPAN - Notre Voie 10 & 11 mai 2014 

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La deuxième palme est attribuée à son collègue Gnamien Konan, leur très improbable « ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche », pour le discours en charabia qu’il a tenu aux enseignants et aux étudiants de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa :  
 
"La réconciliation est gratuite..."
« Je suis venu pour échanger avec vous tous et vous encourager à doubler d’effort pour ce que vous faites pour cette jeune université. Surtout aux étudiants à qui je demande de militer pour la paix au sein de leur établissement. La réconciliation est gratuite, il n’y a pas un financement pour cela. C’est plutôt pour le développement qu’il faut des moyens. Ayons la culture de respect mutuel des autorités. Celui qui refuse la paix et sème la violence aura sur sa route des autorités judiciaires. Les gestionnaires font leur travail de gestion, les étudiants, eux, doivent étudier. Ainsi, la structure est en marche. » […] « J’autorise le président de l’université à sortir de sa structure les apprentis politiciens. En ces lieux, c’est la quête à la formation et non la violence. La Côte-d’Ivoire doit s’occuper de sa jeunesse pour que le pays émerge en 2020. C’est pourquoi, vous devez savoir que les moyens qu’on vous donne constituent 40% de votre réussite. Les 60% restants dépendent de vous-mêmes. Soyez donc les partisans de la paix et mettez-vous sérieusement au travail pour prendre la relève de demain et gérer votre pays. (…) Mais dites aux étudiants que le temps du syndicalisme dans les universités est terminé. Car on ne peut pas construire une nation dans la violence. Si je vois une autorité de l’université entretenir des syndicats, c’est que c’est lui-même qui a créé ce syndicat. Vous, éducateurs, formateurs et gestionnaires, avez la charge de changer la mentalité des étudiants pour que le pays change ». (Le Nouveau Réveil 12 mai 2014). 

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La troisième palme est attribuée à Guillaume Soro – dit le PAoN pour ses fans et, désormais, « De Gaulle le petit » pour le grand public – pour cet étalage déhonté d’une inculture historique fièrement revendiquée :  
 
De Gaulle-le-Petit au milieu de ses compagnons
« Le mot rebelle, je l’assume pleinement. Je ne suis pas de ceux qui se renient. […]. Quand Hitler et son armée nazie est rentrée en France à l’époque, le maréchal Pétain a accepté la collaboration. Le seul rebelle qu’il y avait en face s’appelait le général De Gaulle. Le rebelle De Gaulle s’est exilé en Grande Bretagne et le 18 juin, il a dit à la terre entière pourquoi il est devenu rebelle… » (D’après Edouard Amichia, in Le Nouveau Courrier 12 Mai 2014). 

 
Commentaire d’Edouard Amichia
« Une comparaison dénuée de tout sens vu que les faits diffèrent diamétralement. L’histoire en est un témoignage. Contrairement à ce qu’il tente de faire croire, le général de Gaulle n’a pas pris les armes contre ses concitoyens encore moins en vue de partitionner la France. La rébellion du général de Gaulle n’était pas orientée contre ses concitoyens mais plutôt contre une armée étrangère dirigée par Hitler. Or « le héros » Guillaume Soro, « le rebelle » dont il dit être fier n’a pas hésité à ôter la vie à ceux pour qui il disait lutter. Visiblement, il feint d’oublier toutes ces morts occasionnées par la rébellion qu’il a dirigée, l’instabilité à laquelle il a ouvert la voie et qui a
Le général de Gaulle descendant les Champs Elysées
le 26 juillet 1944
conduit à la situation chaotique de 2010. Il est vrai qu’en son temps le président Laurent Gbagbo lui a accordé l’amnistie, mais pour la mémoire des nombreuses victimes, le président de l’assemblée nationale devrait faire profil bas plutôt que de se présenter comme un héros ».
 
Notre commentaire
Hééé ! Citoyen Amichia, toi aussi ! Crois-tu vraiment qu’il fallait rappeler à cet histrion infatué que la rébellion du général de Gaulle n’était pas orientée contre ses compatriotes, mais contre une armée étrangère… d’invasion ? Car il se peut fort bien qu’il l’ignore vraiment, ou que quelqu’un de ceux qui l’ont dressé – comme on dresse les chevaux et les chiens, mais sans doute un peu hâtivement dans son cas – l’a persuadé que lui, l’homme du 18 septembre 2002, le petit chef par défaut et par procuration d’une bande d’assassins au service d’intérêts étrangers, faux rebelle et surtout faux type, était aussi grand au jugement de l’Histoire que l’homme du 18 juin 1940 ! Alors, laissons-le se ridiculiser devant les foules qu’on ameute pour faire croire qu’il est populaire. A force, les gens finiront par comprendre que ce n’est qu’une outre pleine de vent que les Français préparent en vue d’en faire leur prochain fantoche quand l’actuel sera hors service…
 

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La quatrième palme revient à Alain Lobognon, leur « ministre des Sports », pour le fanatisme doublé de mauvaise foi dont il est capable quand il s’agit de prendre la défense de Sabri Lamouchi, le soi-disant « sélectionneur national »… Avec la collaboration (presqu’involontaire !) de Pierre Kouamé, le malicieux correspondant d’Afrik-Foot à Abidjan.  

Le 13 mai à venir, Sabri Lamouchi dévoilera une liste de 30 joueurs en prévision de la Coupe du monde 2014. A quelques jours de la publication de cette liste élargie, le ministre ivoirien des Sports, Alain Lobognon, met en garde quiconque voudra interférer dans les choix du sélectionneur national.
« Si on nous dit qu’avant le 13 mai, il y a déjà une liste qui circule, je serai le premier à dire aux Ivoiriens qu’on va au Mondial pour échouer parce qu’ils ont déjà choisi ceux qui vont aller », a prévenu Alain Lobognon.
 
"Lamouchi ...est le seul coach qu’il faut à la Côte d’Ivoire"
Présent à la Maison de la presse d’Abidjan, l’invité du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPLCI) qui a refusé de manier la langue de bois, a directement enjoint la Fédération ivoirienne de football (FIF) de laisser les coudées franches à Sabri Lamouchi dans la gestion de son groupe. « Le coach Lamouchi sait ce qu’il a à faire. Il est le seul coach qu’il faut à la Côte d’Ivoire et j’ai dit à la FIF de laisser l’entraîneur conduire son équipe. Je serai au Brésil, si j’ai la preuve qu’il y a eu interférence, je serai le premier encore à envoyer mon tweet aux Ivoiriens pour dire que ce n’est pas Lamouchi qui a fait le classement », a-t-il persisté.
Le fait de donner carte blanche au technicien français, le ministre de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs a estimé que cela à l’avantage de créer un environnement concurrentiel au sein de la Séléphanto. « Avant le départ à la CAN en Afrique du Sud, j’ai dit à la FIF de créer la saine concurrence au sein de l’équipe nationale. S’il n’y a pas de concurrence au sein de l’équipe nationale, on n’ira pas loin. Et Lamouchi, lui-même, est l’exemple type de la concurrence au sein d’une équipe nationale », a-t-il indiqué.
S. Lamouchi, un coach imposé par
la "Communauté internationale" ?
A ceux qui pourfendent le jeu des Eléphants et mettent en cause les compétences de Lamouchi, Alain Lobognon a fait savoir que le plus important est ailleurs. « Certains disent que la Côte d’Ivoire n’a pas de fond de jeu, mais on a eu des entraîneurs plus forts que Lamouchi qui se sont fait éliminer au premier tour. Ça aussi, il faut le reconnaître. Laissez notre coach national aller à la Coupe du monde avec ses joueurs », a-t-il tranché.
Ce faisant, le ministre des Sports a exhorté le sélectionneur national et ses joueurs à faire preuve de patriotisme au Mondial brésilien. « Mais pour Lamouchi, avec les joueurs qu’il a, et qui sont des professionnels dans l’âme, nous leur disons, messieurs les joueurs, regardez le drapeau orange, blanc, vert. Avant de jouer, ne vous dites pas que vous jouez pour vos clubs, vous allez au Mondial pour jouer pour la Côte d’Ivoire », a-t-il conseillé. (Afrik-Foot 11 mai 2014). 

 
Notre commentaire
 
En somme, à la manière dont « son ministre » parle de lui, ce Lamouchi serait sur le terrain du football ce que le chéri de Dominique Nouvian est sur celui de la politique – d’ailleurs, n’est-il pas à la fois musulman comme lui et (on ne peut plus) du Nord ? – ; et ce serait donc pour cela qu’au lendemain du 11 avril 2011, il fut, lui aussi, imposé à notre FIF nationale – par la Communauté internationale ? – en lieu et place d’un authentique coach d’extraction indigène. A ce propos, l’humour du « ministre » Logbognon est vraiment irrésistible quand il avoue : « Ce n’est pas moi qui ai désigné Sabri Lamouchi. Si j’étais ministre à cette période, j’aurais opté pour un entraîneur local. Je préfère un entraîneur local pour la Côte d’Ivoire »… Comme si un Ivoirien, même « ministre », et même vendu corps et âme à la Françafrique comme ils le sont tous dans ce « gouvernement », avait jamais eu son mot à dire dans cette sorte d’affaire…
 

La Rédaction

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