Une première dans
l’histoire de la Côte d’Ivoire. Une femme a tenté de s’immoler par le feu hier
dans un endroit hautement symbolique.
Une jeune dame du nom de Mandjara
Ouattara s’est immolée par le feu hier aux environs de 13 heures à la Place de
la République à moins de cent mètres de la présidence de la République.
« Mandjara Ouattara, née le 23 juillet
1981 à Bouaflé, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, a déversé de
l’essence sur son corps avant d’allumer le briquet qu’elle avait en sa
possession », rapporte la
dépêche. Celle-ci, citant un témoin oculaire, précise que la jeune dame venait
de déposer une lettre à la grande poste d’Abidjan qui se trouve juste à côté.
« Aide-soignante de son état, selon le
passeport biométrique découvert dans son sac à main gris, Mandjara Ouattara,
habillée d’un haut rouge et d’un bas noir (collant) (sic !), allongée dans
le brancard devant le poste de contrôle de la Garde républicaine à l’entrée du
palais présidentiel, présentait des traces de brûlures sur le corps », poursuit la dépêche de l’APA. Qui
ajoute que Mandjara Ouattara a été évacuée au service des grands brûlés du
centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville par une ONG de secours
assistée des sapeurs-pompiers militaires.
Un policier interrogé par APA a indiqué
qu’il n’était pas en mesure de savoir le degré de brûlure assurant que c’est au
CHU que le diagnostic devait être fait.
« C’est au CHU qu’on saura si ses jours
sont en danger ou pas »,
a précisé le policier à l’APA. Sur les motivations de son acte, une source
interrogée par l’APA pense que « cette tentative est certainement liée au désespoir ».
Justement, des sources contactées par nos
soins semblaient fortement accréditer la thèse du désespoir.
En effet, celles-ci soutiennent qu’en
réalité, la jeune dame fait ses propres affaires. Elle serait membre du
syndicat national des fournisseurs de l’Etat dont le président est Faustin Gré.
Selon les informations recueillies, elle
aurait plutôt déposé un courrier au poste de police à l’entrée sud de la
présidence de la république tenu par la garde républicaine. « Un courrier sans destinataire », précise notre source.
Les militaires en poste auraient effectivement
remarqué qu’elle portait une bouteille plastique contenant un liquide. Par ces temps
de chaleur insupportable, ils ont dû se dire qu’il s’agissait d’une bouteille
d’eau pour se désaltérer. C’est juste quand elle s’est éloignée de quelques
mètres qu’elle se serait aspergée du contenu de la bouteille pour ensuite se
mettre le feu avec un briquet qu’elle tenait également.
Cela a tout l’air d’un acte de désespoir
savamment prémédité dont les motivations pourraient se trouver dans le courrier
qu’elle venait de déposer.
S’agit-il d’un de ces fournisseurs à qui
l’Etat doit et qui ne supporterait plus de faire des va-et-vient sans résultat
? Nul ne le sait encore avec certitude. Ce qui est sûr par contre, c’est que
l’acte de Mandjara Ouattara a suscité une vive émotion notamment sur les
réseaux sociaux à certains qui n’ont pas hésité à le comparer à l’immolation par
le feu du jeune Tunisien Mohamed ou Tarek Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre
2010 et mort le 4 janvier 2011 à ben Arous. Sa mort qui avait conduit aux
émeutes ayant abouti au renversement du régime ben Ali, avait marqué le début
de ce qu’on appelle le Printemps arabe.
Et même si comparaison n’est pas raison,
il est à noter que cet acte, le tout premier dans l’histoire de la côte
d’ivoire, intervient à un moment où le pouvoir Ouattara se montre de plus en plus
sourd aux souffrances des populations et aux interpellations venant de partout
y compris de son propre camp. Les exemples les plus frappants étant la prise de
mesures impopulaires comme la fixation unilatérale des tarifs exorbitants du péage
sur l’autoroute du nord et le vote d’une loi boiteuse sur la nouvelle
commission électorale par un parlement qui est plus que jamais une chambre
d’enregistrement.
Le tout dans une ambiance d’autocélébration
où les quelques projets d’infrastructures initiés par les précédents régimes et
dont les financements étaient bien souvent bouclés depuis longtemps sont présentés
comme les œuvres du seul Ouattara devenu par la magie d’une propagande
outrancière comme le messie que toute la côte d’ivoire attendait depuis son
indépendance.
Dans ces conditions, il est à peu près
sûr que le régime Ouattara ne verra aucun signe dans
ce qui vient de se passer.
D’ailleurs, selon le site internet coaci.com,
au moment où Mandjara Ouattara s’immolait par le feu, Alassane Ouattara était
en train de fêter les trois ans de sa deuxième investiture au cours d’un
conseil des ministres.
M. Ouattara en compagnie du "commandant" Issiaka Ouattara, dit Wattao |
LES DESSOUS DE LA
TENTATIVE D’IMMOLATION
Hier,
les réseaux sociaux bruissaient d’informations parfois contradictoires sur Mandjara Ouattara. Un ciberactiviste qui [dit] avoir enquêté, révèle que cette jeune
dame est en fait une militante du RDR, parti qu’elle défendrait d’ailleurs
activement sur Facebook. Elle serait même très proche du chef de guerre Issiaka
Ouattara dit Wattao. Selon lui, Mandjara aurait loué quinze véhicules de type
4X4 à l’équipe de campagne d’Alassane Ouattara dans le cadre de l’élection
présidentielle de 2010 à raison de 80.000f par véhicule. Et depuis, elle
n’aurait pas été payée quatre ans après. Ce serait en désespoir de cause
qu’elle aurait tenté de s’immoler par le feu à l’entrée de la présidence.
Augustin Kouyo
Titre original :
« A l’entrée du palais présidentiel, hier, une jeune femme tente de s’immoler par le feu ».
EN
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nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en
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que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne
».
Source :
Notre Voie 22 mai 2014
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