Le ministre d'Etat Mabri Toikeusse, qui affirmait :
« Le succès de l’opération ne souffre d’aucun obstacle majeur »,
se rendra-t-il à l’évidence ?
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«Les populations ne s’occupent
même pas de nous. Elles nous méprisent à la limite. Dès qu’on entre dans les
domiciles, les gens nous disent qu’ils ne sont pas concernés par le
recensement. Elles sortent ensuite et referment leur porte. On se contente donc
d’écrire sur la porte dans le cadre du recensement de l’habitat. Seulement les
populations ne nous agressent pas. Elles nous éconduisent poliment sans la
moindre brutalité».
S. O. est un agent recenseur affecté dans un village de Sikensi que
nous avons approché. Il va même plus loin pour rapporter les échanges qu’il a
eus avec un vieux de Gomon : «Le vieux
qui croyait qu’il s’agit d’un recensement en vue des élections m’a demandé où
est Gbagbo, si on doit voter. Et, quand je lui ai expliqué qu’il ne s’agissait
pas d’un recensement électoral, mais qu’il s’agissait plutôt de savoir combien ils
sont d’habitants dans le village, il m’a aussitôt répondu : "Vous avez tué et comme on n’est pas finis,
vous voulez savoir combien nous sommes pour tous nous tuer maintenant" ».
Comme à Sikensi, les agents recenseurs sont confrontés à
l’indifférence des populations dans la quasi-totalité des régions du pays. Dans
le pays Akyé, notre correspondant indique que les populations disent qu’elles
ne se feront recenser que quand le président Gbagbo et tous les exilés auront
été recensés. Même son de cloche du côté de Gagnoa, Guibéroua, Oumé, Ouragahio et
Bayota. A en croire notre source, les populations attendent que soient recensés
le président Gbagbo, Charles Blé Goudé, Simone Ehivet et tous leurs fils
exilés, avant de se faire recenser.
La situation n’est pas meilleure à Abengourou et Aboisso où les
populations ferment carrément leur porte dès qu’elles aperçoivent les agents
recenseurs, affirment nos correspondants. Comme on le voit, le recensement général
de la population et de l’habitat court vers un échec cuisant à la suite du mot
d’ordre de boycott pacifique lancé par le Fpi. Cet échec qui s’annonce à l’horizon
panique le pouvoir. C’est pourquoi la presse qui lui est proche accuse
faussement de violence les populations contre les agents recenseurs.
Boga sivori
Titre original : « Recensement général de la population et de
l’habitat : Echec sur toute la ligne ! »
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette rubrique,
nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en
rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, et
que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne
».
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