mardi 27 mai 2014

RFI ment ! RFI est …ouattariste !

Marie-Christine Saragosse
Pdg de France Media Monde
à Abidjan le 6 mai 2014
Après la tentative d’immolation de dame Mandjara Ouattara, mercredi dernier, à quelques mètres des grilles du palais présidentiel d’Abidjan, l’on était curieux de savoir quel traitement nos confrères de Radio France Internationale (RFI), ces « grands professionnels » du milieu, feraient de cet évènement inédit en Côte d’Ivoire. Auraient-ils le courage d’en parler avec objectivité ou botteront-ils plutôt en touche, vu que le sujet brouille l’image d’Alassane Ouattara, un des gros clients de la « Radio mondiale » ? Après profonde réflexion sur la question, nos confrères parisiens ont donc choisi de couper la poire en deux : donner l’information tout en prenant soin de ne pas accabler le régime Ouattara. A ce jeu, l’exercice devient facile puisque le bouc-émissaire idéal, en la matière, n’est autre que le président Laurent Gbagbo, prédécesseur au trône, de l’actuel chef de l’Etat.
Et cela n’a pas raté puisque, hier matin, sur ses ondes abidjanaises, RFI indiquait que l’infortunée Mandjara Ouattara en était arrivée à ce geste de désespoir pour protester contre le non-paiement d’une dette contractée par la présidence de la République sous le règne du président Laurent Gbagbo.  

Gbagbo vient chercher quoi dans votre affaire ? 

Pourquoi vouloir coûte que coûte mêler le nom de Gbagbo à cette affaire, si l’objectif n’est pas de dédouaner Ouattara, présenté par la même occasion comme le malheureux héritier d’une situation à laquelle il serait complètement étranger ? Pour parler comme les « titis » d’Abidjan, Gbagbo vient chercher quoi dans votre affaire ? A supposer même que la dette de dame Mandjara date effectivement de l’ère Gbagbo, pourquoi, depuis trois ans que Gbagbo a laissé la place à « Ado-Solutions », l’infortunée créancière n’arrive toujours pas à se faire payer par son « frère » Ouattara ? Au surplus que font les dirigeants actuels de la continuité de l’Etat ? Alassane étant venu réparer tous les torts causés par son prédécesseur aux Ivoiriens, comme le soutient la propagande du régime, pourquoi le cas Mandjara n’a-t-il pas encore trouvé grâce aux yeux du prince d’Abidjan ; surtout que l’intéressée a, en plus, l’avantage d’avoir le patronyme idéal ? Ces interrogations, on pourrait les multiplier à souhait pour montrer la manipulation honteuse dont RFI vient de se rendre coupable sur ce coup-là.
Nos confrères auraient-ils voulu être plus professionnels qu’ils auraient saisi l’occasion pour dénoncer

Gbagbo vient chercher quoi dans votre affaire ?
la mauvaise gouvernance sous Ouattara, qui se décline en clientélisme, népotisme, corruption et autres rattrapages ethniques. Autant de maux qui, en désespoir de cause, ont finalement poussé dame Mandjara Ouattara à tenter de s’immoler par le feu. Si sous Gbagbo, malgré les difficultés qu’elle aurait eues à entrer en possession de ses sous, elle n’a pas jugé bon de tenter l’épreuve de la mort, c’est que soit elle gardait l’espoir d’être payée un jour, soit elle avait de quoi vivre en attendant le « jour de son jour », selon la belle expression de la rue abidjanaise. Selon toute vraisemblance, c’est cette espérance qui a aujourd’hui fui tous les Ivoiriens depuis que Ouattara est aux affaires. C’est pourquoi, Mandjara Ouattara, qui selon des témoignages concordants serait une militante active du RDR proche d’un certain Issiaka Ouattara dit Wattao, a voulu se donner la mort, profondément déçue d’un régime dans lequel elle avait fondé tant d’espoirs.
C’est cela la vérité. Tout le reste n’est que raccourci honteux et propagande mensongère.

In Aujourd’hui

Titre original: "Affaire Une dame tente de s'immoler devant la Présidence" : l'énergie du désespoir de RFI pour dédouaner Ouattara." 

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Source : La Dépêche d'Abidjan 26 Mai 2014
 
 

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