Marie-Christine Saragosse Pdg de France Media Monde à Abidjan le 6 mai 2014 |
Après la tentative d’immolation de dame Mandjara
Ouattara, mercredi dernier, à quelques mètres des grilles du palais
présidentiel d’Abidjan, l’on était curieux de savoir quel traitement nos
confrères de Radio France Internationale (RFI), ces « grands professionnels »
du milieu, feraient de cet évènement inédit en Côte d’Ivoire. Auraient-ils le
courage d’en parler avec objectivité ou botteront-ils plutôt en touche, vu que
le sujet brouille l’image d’Alassane Ouattara, un des gros clients de la «
Radio mondiale » ? Après profonde réflexion sur la question, nos confrères
parisiens ont donc choisi de couper la poire en deux : donner l’information
tout en prenant soin de ne pas accabler le régime Ouattara. A ce jeu,
l’exercice devient facile puisque le bouc-émissaire idéal, en la matière, n’est
autre que le président Laurent Gbagbo, prédécesseur au trône, de l’actuel chef
de l’Etat.
Et cela n’a pas raté puisque, hier matin, sur ses
ondes abidjanaises, RFI indiquait que l’infortunée Mandjara Ouattara en était
arrivée à ce geste de désespoir pour protester contre le non-paiement d’une
dette contractée par la présidence de la République sous le règne du président
Laurent Gbagbo.
Gbagbo vient chercher quoi dans votre affaire ?
Pourquoi vouloir coûte que coûte mêler le nom de
Gbagbo à cette affaire, si l’objectif n’est pas de dédouaner Ouattara, présenté
par la même occasion comme le malheureux héritier d’une situation à laquelle il
serait complètement étranger ? Pour parler comme les « titis » d’Abidjan,
Gbagbo vient chercher quoi dans votre
affaire ? A supposer même que la dette de dame Mandjara date effectivement
de l’ère Gbagbo, pourquoi, depuis trois ans que Gbagbo a laissé la place à « Ado-Solutions
», l’infortunée créancière n’arrive toujours pas à se faire payer par son «
frère » Ouattara ? Au surplus que font les dirigeants actuels de la continuité
de l’Etat ? Alassane étant venu réparer tous les torts causés par son
prédécesseur aux Ivoiriens, comme le soutient la propagande du régime, pourquoi
le cas Mandjara n’a-t-il pas encore trouvé grâce aux yeux du prince d’Abidjan ;
surtout que l’intéressée a, en plus, l’avantage d’avoir le patronyme idéal ?
Ces interrogations, on pourrait les multiplier à souhait pour montrer la
manipulation honteuse dont RFI vient de se rendre coupable sur ce coup-là.
Nos confrères auraient-ils voulu être plus
professionnels qu’ils auraient saisi l’occasion pour dénoncer
Gbagbo vient chercher quoi dans votre affaire ?
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la mauvaise
gouvernance sous Ouattara, qui se décline en clientélisme, népotisme,
corruption et autres rattrapages ethniques. Autant de maux qui, en désespoir de
cause, ont finalement poussé dame Mandjara Ouattara à tenter de s’immoler par
le feu. Si sous Gbagbo, malgré les difficultés qu’elle aurait eues à entrer en
possession de ses sous, elle n’a pas jugé bon de tenter l’épreuve de la mort,
c’est que soit elle gardait l’espoir d’être payée un jour, soit elle avait de
quoi vivre en attendant le « jour de son jour », selon la belle expression de
la rue abidjanaise. Selon toute vraisemblance, c’est cette espérance qui a
aujourd’hui fui tous les Ivoiriens depuis que Ouattara est aux affaires. C’est
pourquoi, Mandjara Ouattara, qui selon des témoignages concordants serait une
militante active du RDR proche d’un certain Issiaka Ouattara dit Wattao, a
voulu se donner la mort, profondément déçue d’un régime dans lequel elle avait
fondé tant d’espoirs.
C’est cela la vérité. Tout le reste n’est que
raccourci honteux et propagande mensongère. In Aujourd’hui
Titre original: "Affaire Une dame tente de s'immoler devant la Présidence" : l'énergie du désespoir de RFI pour dédouaner Ouattara."
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qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et
des Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : La
Dépêche d'Abidjan 26 Mai 2014
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