Mes chers compatriotes,
Vous avez
suivi les développements tragiques que les mouvements armés ont tenu à donner à
la visite du Premier ministre à Kidal, samedi 17 mai 2014.
Cette visite
avait pour but d'apporter aux populations éprouvées de nos régions
septentrionales, un message fort de paix, d'espoir et de solidarité.
Avec une
importante délégation, le Premier ministre et une dizaine de ministres ont été
chaleureusement accueillis à Tombouctou et Gao.
Il n'en ira
hélas pas de même à Kidal, où ils furent reçus sous des balles et des tirs à
l'arme lourde de groupes armés.
Nous
qualifions cela d'acte crapuleux et de lâche trahison de tous les engagements
antérieurs, notamment ceux contenus dans les Accords de Ouagadougou.
Et ce n'est
là, ni plus ni moins, qu'une déclaration objective de guerre à l'Etat du Mali,
au moment où tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant
conduire à une paix définitive au Nord, à travers un dialogue inclusif.
Bien qu'en
nombre nettement insuffisant, conséquence de l'application de l'Accord
préliminaire du 18 juin 2013, les soldats de l'armée régulière se sont
vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses
institutions, face à des groupes armés qui, eux, ont mis à profit ledit accord
pour reconstituer leurs forces, dans une insolente et incompréhensible liberté
de mouvement et de manœuvre.
Sous les
balles de snipers qui n'hésitent pas, à leur manière lâche, à se servir de
femmes et d'enfants comme chair à canon, comme bouclier humain placé entre deux
feux, des soldats de l'armée malienne ainsi que de paisibles citoyens, sont
tombés.
Ils sont
tombés dans la ville malienne de Kidal, malienne à tous égards.
Et même dans
l'esprit comme dans la lettre de l'accord préliminaire de Ouagadougou, il ne
peut subsister aucun doute sur l'appartenance de Kidal à la République du Mali
dans ses frontières internationalement reconnues.
Y compris par
les mouvements armés signataires de cet accord, devenus les sinistres
signataires du bain de sang du 17 mai dernier dont le Mali n'a que faire.
Comble de
l'abjection, l'armée malienne s'étant trouvée en situation d'assurer, seule, la
sécurité des déplacements terrestres de la délégation du Premier ministre, les
groupes armés ont investi le gouvernorat dès lors dégarni, ont pris en otage le
personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs.
Je vous fais
le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis.
Devant nos
soldats et agents de l'Etat morts sur le champ de l'honneur, en hommes
d'honneur, nous nous inclinons.
La République
et la nation s'inclinent.
Ils sont
morts en mission, dignes fils du Mali qui ne saurait jamais les oublier !
En mon nom,
au nom de la nation malienne, au nom de la République du Mali, je formule mes
condoléances les plus sincères aux familles de tous ceux qui sont tombés lors
de ce tragique événement. Aux blessés, je dis que le gouvernement entreprend
tout ce qu'il est possible pour qu'ils recouvrent la santé au plus vite.
A nos
courageux soldats, policiers, gendarmes et agents de l'Etat se trouvant à
Kidal, que la folie des ennemis de la paix cherche à transformer en champ de
bataille, je dis : le Mali est avec vous, la vérité est de votre côté, et tous
ceux qui aiment la vérité sont avec vous.
Mes chers
compatriotes,
Le Premier
ministre, dont je salue le courage, le sang-froid, l'esprit patriotique et le
sens élevé de l'Etat, ne posait aucun acte de provocation à travers cette
visite à Kidal.
Au contraire,
suivant en cela mes instructions, et dans l'exercice de ses prérogatives, il
s'y rendait pour écouter notre peuple, en prélude aux pourparlers dont les
animateurs et les détails se mettent en place autour de l'ancien Premier
ministre Modibo Kéita, aîné de valeur et de mérite.
On ne peut
comprendre, ni justifier, l'attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou
adhéré à l'unité et l'intégrité territoriale du Mali, s'opposent à l'arrivée du
Chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national.
On ne peut
comprendre, a fortiori accepter, qu'ils s'opposent par la violence, au point
d'attenter à leur sécurité et à leur vie, à une mission de hauts responsables
de l'Etat ayant pour objet la mobilisation de l'administration locale pour la
paix.
On ne peut
comprendre, encore moins tolérer que, dans l'environnement socio-politique qui
est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des
différends, et marqué par l'existence d'accords auxquels les uns et les autres
ont adhéré, l'on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur
un accord de paix définitif et global.
On ne peut
comprendre que, précisément au moment où j'ai mis en place un dispositif devant
concrétiser cette volonté de paix que j'ai fortement exprimée, et que partage
l'immense majorité du peuple malien, des acteurs du processus de paix
choisissent la violence comme mode d'expression et décident d'éventrer l'espoir
de paix que les Maliens appellent de leurs vœux, avec l'accompagnement des
organisations régionales et de la communauté internationale.
Pour ce qui
nous concerne, nous ne faisons pas d'amalgame ; nous ne nous trompons pas
d'analyse.
Nous savons que, malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble et de guerre, la Région de Kidal compte majoritairement des Maliens qui n'aspirent qu'à la paix, au bien-être et à la considération dont notre politique-phare, la décentralisation poussée jusqu'à la régionalisation, est porteuse.
Nous savons que, malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble et de guerre, la Région de Kidal compte majoritairement des Maliens qui n'aspirent qu'à la paix, au bien-être et à la considération dont notre politique-phare, la décentralisation poussée jusqu'à la régionalisation, est porteuse.
A ces braves
et honnêtes citoyens dont je mesure les difficiles conditions de vie, je
réitère mon profond respect.
Je leur dis
que les tragiques événements de Kidal qui nous endeuillent ne nous feront pas
dévier du chemin que nous nous sommes tracés : le développement, le
développement rapide et visible dans tout le Mali, sur l'ensemble du territoire
malien. D'où les agences de développement régional qui seront mises en place et
seront opérationnelles dans un délai de six mois, instruction ferme que j'ai
donnée au gouvernement dès sa mise en place.
Oui, le
développement harmonieux, intégré et intégral du pays !
De Diboli à
Labezzanga, de Zegoua à Tinzawaten.
Partout, le
Mali utile ! Nulle part, un Mali moins utile ! Et jamais, un citoyen malien
privilégié par rapport à un autre !
Tous les
citoyens sur le même pied d'égalité, toutes les régions logées à la même
enseigne !
Mais personne
ne prendra le Mali en otage. Personne !
Elu pour
réunifier le pays, recoudre le tissu national fortement éprouvé, consolider la
sortie de crise, car notre pays sort à peine de la crise la plus insidieuse de
son histoire, je n'ai pas d'autre honneur que de remettre à mon successeur,
demain, un Mali debout, uni et un.
Ce Mali
debout, uni et un ; ce Mali qui arrive à nourrir, soigner et scolariser ses
enfants ; ce Mali qui crée de l'emploi et prend en charge sa jeunesse, je m'y
suis engagé et je ne faiblirai pas sur cette voie.
Plus jamais,
une délégation de l'Etat ne sera prise à partie à Kidal.
Je ne
laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d'autres
désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à
nouveau, comme ils le furent lorsqu'ils perpétraient, ensemble, l'horreur
d'Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne
les laisserai pas, disais-je, continuer à faire la loi, ni à Kidal, ni dans une
autre partie de notre territoire.
D'autant
qu'il n'est plus permis de douter de la collusion entre les mouvements armés
sévissant dans le Septentrion malien et le terrorisme international : samedi
dernier, les fanions d'AQMI et d'Ansardine flottaient en effet sur les
véhicules des agresseurs, à côté de ceux du MNLA ; Qui plus est, la prise
d'otages ainsi que leur exécution sommaire, constituent les meilleures
illustrations, quoique macabres, de cette collusion.
Le Président
que je suis, investi de la confiance des Maliens et tenu par la Constitution du
Mali, assumera ses charges, toutes ses charges.
Le
gouvernement du Mali jouera pleinement son rôle. En particulier, les auteurs de
ces prises d'otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les
juridictions nationales et internationales.
La
souveraineté du Mali sur toute l'étendue de son territoire n'étant pas
négociable, nos Forces de Défense et de Sécurité en reconstruction assumeront,
totalement, les missions que la constitution malienne leur assigne et que les
Maliens attendent d'elles.
Ceci dit,
chers compatriotes, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs
cardinales, à savoir le respect de ses engagements.
Nous allons
donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement
par là. Le salut si, bien entendu, toutes les parties – le gouvernement du
Mali, la communauté internationale, les mouvements armés – s'acquittent de
leurs engagements, chacune à son niveau de responsabilité.
C'est à ce
prix que sera capitalisé le formidable élan de solidarité internationale dont
notre pays a bénéficié et pour laquelle je renouvelle la gratitude de toute la
Nation. C'est à ce prix que peut prospérer le fragile processus de pacification
et de réconciliation de notre pays.
Source : Le
Démocrate 21 mai 2014
Titre
original : Après l’attaque de
Kidal, IBK brandit l’arme et la carotte
@@@
Oumar Mariko : « Serval et Minusma complices du MNLA… »
Bamako 19 mai 2014 : Manifestation
devant l'ambassade de France contre
la présence des troupes françaises au Mali.
Crédits photo : HABIBOU KOUYATE/AFP
|
Le
candidat à l’élection présidentielle de 2013 au Mali a déclaré à la BBC que les
affrontements entre les groupes armés du Nord et les forces armées maliennes
Samedi dernier se sont déroulés « sous l’œil complice de l’opération
Serval et de la mission des Nations Unies au Mali. »
Saluant
au passage la bravoure des forces tchadiennes, le Docteur Mariko s’est dit
convaincu qu’il ne s’agissait que d’une « agression du MNLA, le mouvement
national de libération de l’Azawad, rassurée certainement, dit-il, par ses
arrières » et qu’il n’y avait pas d’autres groupes terroristes dans
l’affrontement de Samedi dernier.
Bamako avait également soutenu que les militaires ont affronté des hommes de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad alliés à des jihadistes.
Une accusation réfutée par le MNLA, qui a soutenu avoir réagi à une attaque de ses positions par l’armée, faisant « une dizaine de soldats maliens morts ».
La Mission de l’ONU au Mali annoncé la libération lundi de 32 personnes au total, des fonctionnaires qui étaient retenus depuis samedi.
Le MNLA, l’un des trois groupes rebelles actifs dans le Nord du Mali, a confirmé dans un communiqué avoir remis les otages à des travailleurs humanitaires et à la MINUSMA.
Le gouvernement malien a annoncé que 36 personnes dont huit militaires ont été tuées lors des combats, survenus alors que les soldats maliens sécurisaient la délégation officielle.
Bamako avait également soutenu que les militaires ont affronté des hommes de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad alliés à des jihadistes.
Une accusation réfutée par le MNLA, qui a soutenu avoir réagi à une attaque de ses positions par l’armée, faisant « une dizaine de soldats maliens morts ».
La Mission de l’ONU au Mali annoncé la libération lundi de 32 personnes au total, des fonctionnaires qui étaient retenus depuis samedi.
Le MNLA, l’un des trois groupes rebelles actifs dans le Nord du Mali, a confirmé dans un communiqué avoir remis les otages à des travailleurs humanitaires et à la MINUSMA.
Le gouvernement malien a annoncé que 36 personnes dont huit militaires ont été tuées lors des combats, survenus alors que les soldats maliens sécurisaient la délégation officielle.
A
Kidal, le Premier ministre Moussa Mara était venu relancer les négociations de
paix entre le gouvernement et les rebelles.
Le
leader de l’opposition Omar Mariko remet en cause l’opportunité de la visite du
Premier ministre malien dans le nord du pays car, dit-il, Moussa Mara avait
annoncé dans sa déclaration de politique générale que « la résolution de
la crise dans le Nord prendrait un peu de temps, ce qui supposait prendre le
temps de renforcer les équipements de l’armée malienne, de la mettre en
condition et d’ouvrir le dialogue avec les parties disposées à le faire dans le
respect de l’intégrité et de l’unité nationale ».
Par ailleurs, les violences de ce week-end ont suscité des réactions d’hostilité envers la force Serval et la Minusma, accusées de passivité face aux rebelles touareg : « Libérez Kidal ! », « Minusma, à bas ! La France, à bas ! », a-t-on entendu lors des manifestations organisées à Bamako et Gao. ( BBC
Afrique)
Par ailleurs, les violences de ce week-end ont suscité des réactions d’hostilité envers la force Serval et la Minusma, accusées de passivité face aux rebelles touareg : « Libérez Kidal ! », « Minusma, à bas ! La France, à bas ! », a-t-on entendu lors des manifestations organisées à Bamako et Gao.
Source :
Connectionivoirienne.net 20 mai 2014
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