samedi 9 mai 2015

LES RELATIONS EUROPE/AFRIQUE DU XVIe AU XXIe SIECLE

Un demi-siècle après leur accession à la souveraineté, les pays africains n’arrivent toujours pas à trouver le chemin du développement. L’Afrique est connue comme le contient en retard dans tous les domaines. C’est le continent de la malnutrition, de l’analphabétisme, des maladies endémiques et des guerres. C’est aussi le continent que fuient massivement ses jeunes, risquant leurs vies,  à la recherche du travail et du mieux-être.
La situation du continent est la conséquence des relations entre l’Europe et l’Afrique cinq siècles durant.
De l’Antiquité jusqu’au Moyen-Age, l’Afrique a connu un développement normal et a même eu ses périodes de gloire. L’une des plus brillantes civilisations de l’Antiquité a vu le jour en l’Egypte, du troisième au premier millénaire avant Jésus-Christ. L’Egypte était même en avance, en témoignent les trésors architecturaux et artistiques encore visibles aujourd’hui. L’élite grecque avait une grande admiration pour la civilisation égyptienne. Hérodote, un historien grec du Vème siècle avant Jésus-Christ, nous apprend que les Egyptiens avaient une civilisation de haut niveau. La bible témoigne aussi de la puissance et de la richesse de l’Egypte pharaonique.
La ville de Carthage, en Afrique du Nord, fut une grande puissance maritime et commerciale qui a régné sur la Méditerranée pendant plusieurs siècles. Elle fut la grande rivale de Rome et c’est après plusieurs siècles de guerres, dites « puniques », que Rome a fini par détruire Carthage en 149 avant Jésus-Christ.  
Au Moyen-Age, de puissants empires se sont constitués en Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Ghana, du Mali et du Songhaï. Les souverains de ces empires étaient connus par les arabo-berbères de l’Afrique du Nord pour leur richesse en or[1]. Le commerce de l’or et de l’ivoire se faisait entre l’Europe et l’Afrique Noire par l’intermédiaire des Arabes et des Berbères qui contrôlaient les routes du Sahara.
Les grandioses ruines du Monomotapa témoignent de la puissance de ce royaume de l’Afrique de l’Est. Ces empires n’avaient rien à envier à la France ou à l’Espagne de l’époque.
A partir du XVIe siècle, l’exploitation des grandes inventions, telles que le gouvernail et la boussole permet la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, en 1492. Le développement des colonies du nouveau monde exige le développement du commerce des esclaves. Le développement industriel de l’Europe a pour conséquence la naissance des impérialismes dont l’Afrique a dû faire les frais.
 
 
DU XVIe AU MILIEU DU XXe SIECLE
C’est au début du XVIe siècle que le capitalisme marchand se transforme en capitalisme négociant, dominé par les marchands-fabricants, les négociants-banquiers et les armateurs. Grâce aux grandes découvertes des XIVe et XVe siècles, les Européens vont aller à la conquête du monde. Les ambitions des puissances européennes auront pour conséquences la traite négrière et l’édification de grands empires coloniaux.
LA TRAITE NEGRIERE
La traite négrière est le commerce des Noirs d’Afrique pratiqué, du début du XVIe à la fin du XIXe siècle, par les Espagnols, les Portugais, les Anglais, les Français, les Hollandais et les Américains.
Ce commerce a marqué de façon particulière l’histoire de l’Europe, de l’Amérique et de l’Afrique.
Au XVIe siècle, les Européens avaient découvert l’Amérique et y trouvèrent d’immenses richesses qu’il fallait exploiter. Les grands pays européens envoyèrent ainsi sur les nouvelles terres des colons constitués d’aventuriers, de bagnards et d’excommuniés de la religion chrétienne. Les colons n’étaient pas assez nombreux pour l’exploitation des terres et des mines. Les populations autochtones amérindiennes, trouvées sur place, n’avaient pas résisté au travail forcé, à l’alcool et aux maladies importées par les Européens. En effet, les Amérindiens furent décimés par l’alcool et les maladies ; ils furent surtout massacrés par les colons européens. La convoitise des terres leur appartenant donna lieu à des massacres proches d’un génocide. On estime à plus de 50 millions les amérindiens disparus au cours des guerres menées de 1622 à 1890. Il s’agit là certainement du plus grand génocide de l’histoire.
Pour remplacer les Amérindiens, il fallait trouver des travailleurs robustes et peu couteux. Les Européens se tournèrent vers l’Afrique Noire où la traite des Noirs était déjà pratiquée par les Arabes à travers le Sahara et l’Océan Indien. En quoi consiste la traite négrière, dite commerce triangulaire ?
Des ports d’Europe partaient des bateaux négriers, chargés de marchandises de peu de valeur. Il s’agissait principalement de quincaillerie, d’eau de vie, de tissus, de poudre à canon et d’armes à feu, destinés à l’achat des esclaves.
Arrivés en Afrique, les négriers parcouraient les côtes pour acheter des esclaves aux rois et aux chefs de guerre. Quelquefois, ils organisaient eux-mêmes des razzias à l’intérieur du continent pour remplir d’esclaves leurs bateaux aménagés en conséquence.
Après trois ou quatre mois de séjour en Afrique, les bateaux négriers rejoignaient les côtes américaines avec leurs marchandises humaines. La traversée de l’Atlantique était une épreuve terrible pour les esclaves enchainés et entassés dans les cales des bateaux. Beaucoup mouraient de mauvais traitements et d’épuisement. Ceux qui se révoltaient étaient fusillés. Certains, désespérés, se suicidaient.
Sur les côtes américaines et dans les îles, les esclaves étaient vendus à de riches colons. Avec les gains obtenus, les négriers s’approvisionnaient en or, argent, coton, sucre, café, cacao, tabac, indigo et autres produits tropicaux qu’ils revendaient, très cher, en Europe.
Les royaumes très chrétiens d’Espagne, du Portugal, d’Angleterre, de France, de Hollande inventèrent des raisons scientifiques et morales pour justifier ce commerce odieux. Les noirs africains seraient, d’après eux, des êtres inférieurs naturellement. Certains théoriciens se sont même appuyés sur la Bible pour se donner bonne conscience. Ils prétendaient que les Noirs étaient les descendants de Caïn, maudit par Dieu. Ils avançaient aussi que la déportation des Noirs les arrachait aux ténèbres pour découvrir le vrai Dieu. Souvent, avant de monter dans les bateaux négriers, les captifs étaient baptisés par des prêtres. Ainsi, ce crime contre l’Humanité que constituait la traite négrière était converti en une action humanitaire de haute portée. A croire que les peuples noirs d’Afrique étaient les seuls de la planète à n’être pas évangélisés au XVIe siècle. Il s’agissait en réalité d’un gros mensonge. Les véritables motivations de ce scandaleux commerce sont à chercher ailleurs.
La première raison est que le continent africain était le plus proche de l’Amérique. Les voyages Europe/Afrique/Amérique/Europe revenaient moins chers par rapport aux gros bénéfices qu’ils rapportaient. La deuxième raison réside dans le fait que les Noirs étaient plus résistants que les Amérindiens au travail forcé.
Les véritables mobiles de la traite négrière, n’étaient pas d’ordre religieux ou humanitaire. Ce commerce n’avait qu’un objectif, le profit. Les Européens ont découvert des matières premières en Amérique dont l’exploitation exigeait une main d’œuvre nombreuse et gratuite afin d’obtenir de gros profits. C’est ce qui explique le choix de l’Afrique.
La traite négrière a eu des conséquences d’une très grande portée pour l’Europe, l’Amérique et l’Afrique.
Cette activité a permis l’édification des grandes fortunes qui ont fait de l’Europe et des Etats-Unis, les grandes puissances économiques qu’elles sont encore aujourd’hui. Les profits dans ce commerce étaient de l’ordre de 300 % à 800%. Notamment, les esclaves étaient achetés à vil prix, et leur vente permettait aux négociants de s’approvisionner en matières premières nécessaires aux industries naissantes de l’Europe. De plus, les esclaves constituaient une main d’œuvre gratuite dans les plantations.
Ainsi, le commerce des esclaves africains et le travail de ces esclaves ont été bénéfiques pour l’Europe et l’Amérique du Nord. Qu’en est-il pour l’Afrique ?
La traite négrière a été une véritable catastrophe pour le continent noir sur plusieurs plans.
Au plan démographique, on estime à plus ou moins 30 millions le nombre des esclaves qui sont arrivés en Amérique, au cours des quatre siècles de traite négrière. A ce nombre, il faut ajouter au moins 10 à 15 millions de pertes dues aux guerres, aux razzias et aux mauvais traitements au cours du transport de l’intérieur de l’Afrique vers les côtes et pendant la traversée de l’Atlantique. Il faut aussi mentionner que le départ d’hommes et de femmes en âge de procréer dépossédaient l’Afrique d’une partie de ses futures générations. La traite négrière est, par conséquent, la principale cause du dépeuplement de l’Afrique.
Au plan économique, la traite a privé le continent noir de bras valides pour la production ainsi que de consommateurs. Pendant que l’Europe et l’Amérique tiraient de ce commerce de grands profits, l’économie africaine déclinait. En effet, le dépeuplement et l’insécurité ne favorisaient ni l’agriculture, ni l’artisanat ni les échanges ordinaires. Alors que les voyageurs arabes et berbères du Moyen-Age avaient vanté le niveau de développement des grands empires de l’Ouest Africain, à la fin du XIXe siècle l’Afrique n’est plus qu’un continent économiquement en déclin. Cela parce que les roitelets africains, les bandes de guerriers et les aventuriers européens privilégiaient le commerce des êtres humains à toute activité économique.
Au plan politique, la traite négrière a favorisé la dislocation des grands états bien structurés du Moyen-Age. Au cours des quatre siècles de ce trafic, les Africains ont fui les villes et les zones densément peuplées pour se réfugier dans les forêts et les régions montagneuses, à la recherche de la sécurité. C’est ainsi que, guidés par l’instinct de survie, les populations se sont divisées en petits groupes d’où un retour à la vie clanique et tribale.
Au milieu du XIXe siècle, l’esclavage est devenu moins rentable pour les puissances occidentales. Au même moment, des esprits éclairés commençaient à critiquer la pratique de l’esclavage. En outre, les révoltes des esclaves devenaient fréquentes et certains captifs réussissaient à s’émanciper. (Haïti prend son indépendance en 1804). Les Européens vont donc se résigner à l’abolition de l’esclavage et se tourner vers d’autres méthodes d’exploitation en créant des empires coloniaux.
LES EMPIRES COLONIAUX
L’Europe et les Etats-Unis, en abandonnant l’esclavage des Noirs, n’ont pas renoncé, pour autant, à l’exploitation des peuples des autres continents. Un nouveau système d’exploitation va être mis en place, il s’agit du colonialisme.
En 1880, à peine 1/10e du continent africain était sous contrôle européen, 30 ans plus tard, c'est-à-dire en 1912, seuls l’Ethiopie et le Libéria échappaient à ce contrôle. Entre temps, la Conférence de Berlin s’était tenue.
En effet, c’est à cette Conférence, qui s’est tenue du 15 novembre 1884 au 26 février 1885, que le coup d’envoi de la colonisation a été donné par l’organisation de la division et du partage de l’Afrique entre les puissances européennes. Ont participé à cette conférence  l’Allemagne, la France, la Grande Bretagne, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, les Pays Bas, l’Autriche-Hongrie, la Suède-Norvège, le Danemark, la Russie, l’Empire Ottoman et les Etats-Unis.
A cette époque, la forte industrialisation de l’Europe et de l’Amérique avait accru leurs besoins en matières premières et en sources d’énergie. D’autre part, les produits sortis de leurs usines nécessitaient des débouchés de plus en plus importants en termes de marchés. La compétition menaçait d’être rude entre les différentes puissances. De surcroît, la découverte de richesses minières en Afrique allait exciter l’appétit des uns et des autres. C’est pour prévenir ou atténuer les conflits entre les puissances industrielles européennes que fut organisée la Conférence de Berlin.
C’est ainsi que fut arrêtée la règlementation fixant les modalités de prises de possession de territoires en Afrique. Par la suite, le dépècement de l’Afrique s’est achevé par des négociations bilatérales entre les puissances européennes, sans que, à aucun moment, l’avis des Africains ne soit requis.
L’Afrique, affaiblie démographiquement et économiquement par la traite négrière, a été une proie facile pour les pays européens puissamment armés.
Pour donner une face humaine à la conquête, à l’exploitation et à l’oppression des peuples africains, les Européens se sont abrités, encore une fois, derrière un mobile humanitaire.
Arthur de Gobineau (1816-1882) avait développé, au XIXe siècle, la théorie de la supériorité de la race blanche sur toutes les autres races. C’est donc la conscience tranquille que les colons blancs prétendirent apporter la civilisation et le vrai Dieu aux peuples dits « primitifs ». L’Angleterre, la France, l’Espagne, le Portugal, la Belgique et l’Allemagne se taillèrent alors d’immenses empires en Afrique. Le XXe siècle sera celui des impérialismes et des rivalités entre les différentes puissances européennes. Ces rivalités sont en grande partie responsables des deux guerres mondiales du XXe siècle.
L’impérialisme est une méthode de domination d’un pays sur d’autres pays. C’est la politique d’un pays qui conquiert d’autres pays et les garde sous sa domination pour accroître sa puissance politique, économique, militaire et culturelle. Voici ce que déclarait Jules Ferry, homme d’Etat français du XIXe :
« La politique coloniale est fille de la politique industrielle. Pour les Etats riches où les capitaux abondent et s’accumulent rapidement (…) l’exportation est un facteur essentiel de prospérité publique car la consommation européenne est saturée : il faut faire surgir des autres parties du globe de nouvelles couches de consommateurs sous peine de mettre la société moderne en faillite. C’est pour empêcher le génie britannique d’accaparer à son profit exclusif les débouchés nouveaux qui s’ouvrent pour les produits de l’Occident que l’Allemagne s’oppose à l’Angleterre. »[2]
A la fin de la première guerre mondiale, l’Allemagne vaincue fut dépouillée de ses colonies que se partagèrent la France, la Grande Bretagne, la Belgique et l’Afrique du sud.
Les véritables raisons qui ont occasionné l’impérialisme européen sont bien la recherche des matières premières bon marché pour les industries européennes et la quête de débouchés pour leurs produits manufacturés.
La très grande majorité des Européens ont accepté le colonialisme comme une bonne chose et pour leurs pays et pour leurs colonies, jusqu’à la deuxième guerre mondiale. C’est ce conflit qui va provoquer des transformations dans la conjoncture internationale et dans les mentalités.
En effet, c’est en s’appuyant sur la théorie de l’inégalité des races qu’Adolph Hitler a provoqué et conduit la seconde guerre mondiale. Les Français et les Anglais furent alors victimes de cette théorie qu’ils pratiquaient eux-mêmes dans leurs colonies.
Après la défaite de l’Allemagne, la doctrine de l’inégalité des races est battue en brèche. C’est pourquoi, certains intellectuels français et anglais vont désormais refuser de s’en prévaloir, même dans les colonies. D’autre part, la charte de l’Organisation des Nations Unies a adopté le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est ainsi qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale, sous la pression des luttes anticoloniales avec le soutien des Etats-Unis et de l’Union Soviétique, s’ouvre la période des indépendances.
En réalité, le colonialisme ne disparait pas, comme le dit si bien Frantz Fanon en 1961 dans « Les damnés de la terre » :
« Le colonialisme et l’impérialisme ne sont pas quitte avec nous quand ils ont retiré de nos territoires leurs drapeaux et leurs forces de police. Pendant des siècles, les capitalistes se sont comportés dans le monde sous-développé comme de véritables criminels de guerre. Les déportations, les massacres, le travail forcé, l’esclavagisme ont été les principaux moyens utilisés par le capitalisme pour augmenter ses réserves d’or et de diamants, ses richesses et pour établir sa puissance. »
Le colonialisme va prendre une nouvelle forme, connue sous le nom de néocolonialisme.
LES RELATIONS EUROPE/AFRIQUE
APRES LES INDEPENDANCES
Le néocolonialisme désigne le maintien de la domination des anciennes puissances coloniales sur leurs anciennes colonies, devenues juridiquement indépendantes. Le néocolonialisme est construit sur des politiques militaires, économiques et culturelles qui permettent de continuer à dominer les pays nouvellement indépendants.
Les anciennes puissances coloniales, en se retirant de leurs colonies, ont mis en place des mécanismes de domination. L’exemple de la France est le plus caractéristique.
Avant d’accorder l’indépendance à ses colonies d’Afrique Noire, la France a pris le soin de disloquer les fédérations de l’Afrique Occidentale Française (AOF) créée en 1895 et de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) créée en 1910. La France a pu ainsi imposer, à chacune de ses anciennes colonies des accords de coopération et de défense qui lui accordent des droits exorbitants.
Moins d’un an après la proclamation de leur indépendance (août 1960), le 24 avril 1961, la Côte-d’Ivoire, le Dahomey (actuel Bénin) et le Niger signent avec la France des accords de coopération et de défense.
A l’article 4 de ces accords, on peut lire :
« La République de Côte-d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger reconnaissent à la République française la libre disposition des installations militaires nécessaires aux besoins de la défense.
Les facilités visées à l’article 3 ci-dessus concernent :
La circulation sur les territoires, dans les espaces aériens et dans les eaux territoriales ;
L’utilisation des infrastructures portuaires, maritimes et fluviales, routières, ferroviaires, aériennes et les réseaux postaux et de télécommunications ;
L’établissement et l’utilisation sur les territoires et dans les eaux territoriales des balisages aériens et maritimes et des moyens de transmission nécessaires à la sécurité et à l’accomplissement des missions des forces armées ».
Ces accords empiètent aussi sur le domaine économique. La France met la main sur les matières premières de ses anciennes colonies, elle contrôle aussi leur monnaie.
En effet, dans l’annexe II, il est écrit :
Article 1er

« Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :
Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;
Deuxième catégorie : l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés ;
Cette liste pourra être modifiée d’un commun accord, compte tenu des circonstances ».

Article 4

« La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger facilitent, au profit des forces armées françaises, le stockage des matières premières et produits stratégiques. Lorsque les intérêts de la défense l’exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d’autres pays ».

Article 5

« La République française est tenue informée par la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu’elles sont appelées à suivre ».

Ainsi l’exportation des matières premières et des produits stratégiques doit être réservée par priorité à la République française, exactement comme au temps colonial.
Pour ce qui est de la monnaie, la France en garde le contrôle. C’est en 1945 que la France crée le franc des Colonies Françaises d’Afrique, (CFA). En 1958, quand le général De Gaulle a mis sur pied la communauté française, cette monnaie devint le franc de la Communauté Financière d’Afrique (CFA). Après les indépendances, elle prend le nom de franc de la Communauté Financière d’Afrique (CFA) pour l’Afrique de l’Ouest, de la Coopération Financière d’Afrique (CFA) pour l’Afrique Centrale.
La France prétend avoir le devoir de veiller sur la sécurité, le développement et le bon fonctionnement de ses anciennes possessions. Elle leur propose, en quelque sorte, son parrainage. En échange, ces pays mettent une partie de leur souveraineté entre les mains de la puissance tutrice.
Le contenu des accords montre qu’il ne s’agit pas d’une convention entre des pays souverains mais d’un pacte qu’un pays dominant impose à des pays vassaux. En effet, quels avantages obtiennent les pays africains signataires de ces accords en échange de leurs matières premières, de l’utilisation de leurs territoires et de toutes leurs infrastructures ? La France leur permet de faire appel aux forces armées françaises pour leur défense intérieure et extérieure.
Les conditions des accords indiquent que les objectifs de la France d’aujourd’hui sont les mêmes que ceux dont parlait Jules Ferry au XIXe siècle; il s’agit de s’approprier des matières premières pour son industrie, d’acquérir des débouchés pour ses produits manufacturés et enfin d’entretenir son prestige au plan international.
Les pays sous-développés en général et l’Afrique en particulier continuent d’être exploités par l’occident grâce à un mécanisme de domination dont les principaux organes sont la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Ces organismes ont imposé une mondialisation qui consacre l’inégalité entre les pays développés et les pays sous-développés. Cette inégalité étant évidemment en faveur des pays développés.
Le colonialisme et le néocolonialisme ont consacré la pérennisation de tous les systèmes et mécanismes devant favoriser l’exploitation et de l’oppression de l’Afrique Noire. Le maintien de la balkanisation (c’est-à-dire le découpage de l’Afrique en une multitude de petits territoires inopérants) empêchera la formation de grands ensembles cohérents, capables de défendre leur souveraineté et de soutenir leur développement. Aussi, l’Afrique continuera-t-elle à être fournisseuse de matières premières et consommatrice de produits manufacturés occidentaux. Elle sera soumise aussi à la consommation de la culture occidentale par la domination des grandes chaines de communication telles que : BBC, pour la Grande Bretagne, CNN et VOA, pour les USA, RFI pour la France etc. Ces médias imposent dans leurs programmes, les visions unilatérales de leurs mandants à travers l’Afrique.
Au vue de ce qui précède, on pourrait croire que l’Europe est l’unique auteur du retard chronique de l’Afrique. Les Africains n’auraient-ils pas une part de responsabilité dans le déclin de leur continent ? Les Africains ont joué un rôle dans le déclin de leur continent.
Du XVIe au XIXe siècle, les rois africains ont organisé des guerres intra-ethniques et inter-ethniques pour se procurer des captifs à vendre aux négriers. Ceux qui vendaient leurs compatriotes n’ignoraient pas le sort qui leur était réservé, au vue des mauvais traitements qu’ils subissaient déjà sur la terre africaine.
A la fin du XIXe siècle, après que les Européens aient décidé de se partager l’Afrique, à la conférence de Berlin, ce sont des Africains qui vont constituer le gros des troupes de conquête. Quelques dizaines d’officiers et de sous-officiers européens ont encadré des milliers de supplétifs qui ont conquis le continent en une vingtaine d’années. Des chefs traditionnels se sont alliés aux conquérants pour réduire les peuples, les uns après les autres.
Enfin, au milieu du XXe siècle, après les indépendances, les Européens ont encore profité de la complicité de la majorité des chefs d’état africains pour continuer à exercer leur domination sur le continent noir. Ces chefs d’Etat tiraient des avantages de l’appui qu’ils apportaient aux anciens colonisateurs. Sous la protection militaire des Européens, ces chefs fantoches pouvaient opprimer leurs peuples, s’enrichir illicitement et s’éterniser au pouvoir. Depuis 1960, on dénombre plus de 50 interventions de la France dans ses anciennes colonies d’Afrique. Elle est intervenue, soit pour maintenir au pouvoir des dictateurs « amis », soit pour déstabiliser des nationalistes « rebelles ». C’est ce qui explique les chutes précipitées des uns (Sylvanus Olympio au Togo, Amani Diori au Niger, Modibo Kéita au Mali, Thomas Sankara au Burkina-Faso, Laurent Gbagbo en Côte-d’Ivoire) et les longs règnes des autres (Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire, Gnassingbé Eyadema au Togo, Mobutu Séssé-Séko au Zaïre, Blaise Compaoré au Burkina Faso et Omar Bongo au Gabon).
Toutefois, la collaboration avec les anciens maîtres ne fut pas toujours bénéfique pour longtemps. En effet, où sont, aujourd’hui, les fortunes accumulées par les Félix Houphouët-Boigny, Jean-Bédel Bokassa, et autres Mobutu Séssé-Séko ? A leur chute ou à leur mort, leurs fortunes ont été confisquées par les banques et les Etats européens ou par les Etats-Unis.
La culpabilité des Africains apparait donc clairement à toutes les étapes des relations entre l’Europe et l’Afrique. Cela n’est pas sans conséquences sur le comportement, non seulement des Noirs d’Afrique, mais aussi sur celui de toute la diaspora noire.
Cinq siècles d’oppression et de domination ont créé un certain nombre de conduites chez la majorité des Noirs.
Le fait d’avoir été l’objet du commerce odieux qu’est la traite négrière est une honte pour toute la race noire. Ce sentiment de honte est d’autant plus redoutable qu’il s’est enfoui dans le subconscient et s’est transformé en complexe d’infériorité. Les esclavagistes ont consolidé ce sentiment par l’éducation qu’ils donnaient aux esclaves et par les traitements qu’ils leur infligeaient. La privation d’identité à tous et les châtiments cruels et infamants imposés à ceux qui ne se soumettaient pas, les assassinats et les massacres ont ôté la dignité et le respect de soi aux esclaves. Les traitements avilissants infligés aux colonisés, l’histoire écrite et enseignée dans les colonies africaines, ensuite dans les Etats culturellement dominés par l’Occident, n’ont fait que renforcer le complexe d’infériorité chez les Africains.
C’est pourquoi, beaucoup d’Africains ont renoncé à la lutte pour se libérer et regagner leur dignité.
Face à ces nombreux handicaps, les Africains peuvent-ils encore prendre leur destin en main ?
Le sombre constat que nous venons de faire inviterait au découragement, au renoncement et à la soumission. Cependant, le combat mené par les générations passées et les victoires remportées encouragent à persévérer.
En effet, depuis l’intervention des Européens en Afrique, des générations d’Africains se sont battues pour une Afrique digne, indépendante et prospère.
Après les indépendances et l’installation du néocolonialisme, des Africains ont continué à résister. Citons quelques héros de cette résistance : Sékou Touré en Guinée, Kwamé Nkrumah au Ghana, Patrice Lumumba au Congo Kinshasa, Sylvanus Olympio au Togo, Robert Mugabe au Zimbabwé, Julius Nyerere en Tanzanie et Kenneth Kaunda en Zambie.
Les nouvelles générations ont le devoir de continuer le combat en vue de la libération complète du continent.
VERS DE NOUVEAUX RAPPORTS EUROPE/AFRIQUE
L’histoire nous apprend que des changements positifs ont pu être réalisés grâce au combat des peuples contre les inégalités et l’oppression. C’est ainsi que beaucoup de forteresses, dites imprenables, se sont écroulées comme des châteaux de cartes. Le tout puissant Empire Romain, les empires coloniaux, la ségrégation raciale aux États-Unis, le régime d'Apartheid en Afrique du sud se sont effondrés.
Qui aurait cru, il y a 50 ans, qu'une fête nationale célébrerait Martin Luther King aux Etats-Unis et qu’un noir accèderait à présidence de ce pays ?
Qui aurait cru, il y a seulement 30 ans que Nelson Mandela sortirait de prison pour diriger l'Afrique du sud, patrie de l’apartheid ?
Il est donc possible aux Africains de reconquérir leur souveraineté en se débarrassant du joug des anciennes puissances coloniales. Mais à quelles conditions ?
La première condition est le retour à l’idéal d’indépendance et d’union qui avait animé les fondateurs du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) en 1946, à Bamako et qui fut repris en 1963, à la Conférence d’Addis-Abeba, où fut créée l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
Les Etats africains sont tous indépendants aujourd’hui, mais il s’agit d’une indépendance juridique qui ne leur permet pas de conduire eux-mêmes leur politique économique afin d’utiliser leurs ressources naturelles et humaines au service de leurs peuples. En outre, cette indépendance ne permet pas à ces pays d’assurer eux-mêmes leur sécurité. Or un pays incapable d’assurer sa sécurité ne peut échapper à la recolonisation.
C’était pour éviter la recolonisation de l’Afrique que Kwame Nkrumah avait fait, à la conférence d’Addis-Abeba, en 1963, cette déclaration solennelle :
« Independence is only the prelude to a new and more involved struggle for the right to conduct our own economic and social affairs, to construct our society according to our aspirations, unhampered by crushing and humiliating neo-colonialist controls and interference. »
(« L’indépendance n’est que le prélude à une nouvelle lutte pour le droit de gérer nos propres affaires économiques et sociales pour construire notre société selon nos aspirations, sans être gênés par la domination et les humiliants contrôles et ingérences néocoloniales.»)
A cette même conférence d’Addis-Abeba, Kwame Nkrumah avait indiqué la voie pour parvenir à la véritable indépendance. Pour ce grand Africain, il était temps qu’émergent des Etats Africains libres de déterminer leurs régimes politiques sans influence extérieure. Il était temps que les Etats africains s’approprient leurs ressources naturelles et les exploitent aux bénéfices de leurs populations. Car c’est la souveraineté économique qui conduit à la véritable souveraineté politique.
La deuxième condition, selon nous, est la maitrise de leur histoire par les Africains et la diaspora africaine. Un adage dit que celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut pas savoir où il va. C’est pourquoi la connaissance de l’histoire est indispensable aux Africains. Il ne s’agit pas seulement de l’histoire de la traite négrière et du colonialisme, mais de toute l’histoire de l’Afrique et surtout de celle de ses périodes glorieuses. Il est aussi indispensable que cette histoire ne soit pas écrite et enseignée à travers le prisme des anciens colonisateurs, mais à travers celui des Africains qui veulent prendre en main leur destin.
L’étude de l’histoire nous confirme que c’est l’intervention de l’Europe en Afrique qui est la principale cause du retard de ce continent ; c’est aussi ce qui explique l’existence d’une grande diaspora noire à travers le monde. L’histoire commune des noirs doit les unir, qu’ils vivent en Afrique ou sur d’autres continents et créer entre eux une solidarité comparable à celle qui existe entre les Juifs du monde. Le désir de solidarité donnera naissance au besoin d’unité. La création de grands ensembles permettra à l’Afrique de rejeter la domination de l’occident  Car un petit pays qui n’est indépendant que juridiquement est incapable d’assurer seul sa sécurité et son développement. Ainsi, dans ce monde de concurrence effrénée dans la recherche des matières premières et énergétiques, un tel pays retombera toujours aux mains d’un autre impérialisme. C’est pourquoi, l’unité est une nécessité pour les pays africains. Ils doivent rejeter la balkanisation issue de la conférence de Berlin. Kwame Nkrumah avait donc raison quand il affirmait, à la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) :
“We must unite now or perish.”
(« Nous devons nous unir maintenant ou périr. »)
Parce qu’elle n’a pas compris cette nécessité, l’Afrique est en train d’être recolonisée. Pour continuer à dominer l’Afrique, l’Occident n’a pas intérêt à ce que les anciennes colonies se regroupent en grands ensembles. C’est pourquoi, les puissances occidentales s’acharnent à maintenir la balkanisation du continent. Si, aujourd’hui, les Africains désirent recouvrer leur souveraineté, au bénéfice de leurs peuples, il leur appartient de trouver, eux-mêmes, les moyens de leur libération et de leur développement.
Il est illusoire de compter sur des forces extérieures, d’où l’impératif pour les leaders politiques africains, d’évaluer les richesses naturelles et humaines du continent afin de les mettre en valeur.
Les noirs d’Afrique doivent aussi se réconcilier avec les noirs américains, descendants des esclaves. Au nom de leurs ancêtres, qui portent en partie la responsabilité de la déportation des esclaves, les Africains doivent demander pardon aux noirs d’Amérique afin que disparaisse en eux le sentiment de culpabilité. Les noirs américains pourront, alors, se défaire du ressentiment à l’égard de l’Afrique. Ainsi, l’ensemble de la diaspora africaine pourra être sollicitée pour mettre au service du continent ses revenus et son expertise.
Enfin, une des clés de réussite de l’Afrique se trouve dans l’identification de ses faiblesses et tout particulièrement dans la reconnaissance du complexe d’infériorité qui s’est enraciné dans le subconscient de ses populations, depuis la traite négrière jusqu’au néocolonialisme, en passant par la colonisation, soit depuis plus de cinq siècles. 
L’on sait que plus l’état de minorité a duré, plus le complexe d’infériorité est résistant. Le cas des femmes est le plus probant. Comme les femmes, les Africains ayant été maintenus dans l’ignorance de l’histoire du monde et de leur propre histoire, n’ont retenu que ce que leurs oppresseurs voulaient qu’ils retiennent. C’est pourquoi, certains Africains ont fini par croire que leur situation actuelle s’explique par leur infériorité naturelle. Cette croyance est à l’origine du manque de confiance des Africains en eux et du défaitisme de beaucoup d’entre eux. Les exemples sont nombreux, de l’attribution des marchés publics par les chefs d’Etat aux étrangers aux choix des coaches de nos équipes sportives nationales.
Beaucoup de leaders africains sont convaincus que leurs pays ne peuvent survivre que grâce à l’aide du FMI et de la Banque Mondiale. Pour certains, c’est le devoir des occidentaux de les aider parce qu’ils les ont exploités et continuent de les exploiter, oubliant leur propre responsabilité. D’ailleurs, sans l’adhésion des Africains, le continent n’aurait pas été soumis à la domination étrangère, sur une si longue période. Il ne suffit pas d’invoquer l’avance technique de l’Europe et le rapport de force pour expliquer la soumission des populations africaines. Le Vietnam a pu, à la fois vaincre la France (1954) et les Etats Unis (1975). Les Algériens ont réussi à bouter la France de l’Algérie (1962).
Heureusement pour l’Afrique, contrairement à l’opinion largement répandue, l’Afrique avance. Les nouvelles générations d’Africains sont en train de se débarrasser du complexe d’infériorité et du défaitisme. De plus en plus et partout en Afrique, les jeunes se dressent contre les manipulations électorales, les successions dynastiques et les coups d’Etat. Ils se battent pour prendre leur destin en main. Connectés au reste du monde par les chaines satellitaires et les nouvelles technologiques de l’information et de la communication, les jeunes font bouger l’Afrique.
Bien sûr, ils sont encore nombreux les chefs d’Etat africains, au service des intérêts occidentaux, qui livrent l’Afrique aux multinationales telles que Total, Shell, Areva, Nestlé, etc., mais nous assistons, tous les jours, à la contestation de ces traitres à l’Afrique, ce qui était incroyable avant les années 90. Sur les 45 ans de règne d’Houphouët-Boigny, il n’a connu la contestation que pendant les 3 dernières années de sa vie. Omar Bongo a gouverné sans problème. Ce ne sera pas le cas de son fils Ali. Wade a dû céder son fauteuil tandis que Blaise Compaoré a été chassé par le peuple burkinabé en colère. N’est-ce pas là une avancée notable ?
D’aucuns diront que les Africains migrants, que la mer Méditerranée engloutit depuis quelques années, fuient un continent en détresse. Nous compatissons aux souffrances de ces migrants et aux douleurs de leurs parents et amis. Mais connaissant les occidentaux, nous sommes convaincus que la médiatisation donnée à ces évènements a pour objectif de culpabiliser les Africains. En effet, ils se permettent de « dénoncer » la mauvaise gestion des dirigeants ainsi que la paresse et le manque d’imagination de ceux qui fuient.
En réalité, ce qui arrive est la conséquence de la politique des impérialistes en Afrique. Toujours guidés par le profit, ils ont déversé des milliers de tonnes d’armes sur le sol africain, tout particulièrement en Libye. La convoitise du pétrole libyen a conduit l’Union Européenne et les USA à déstabiliser la Libye, en assassinant son président. Or la Libye était l’un des rares pays africains à offrir du travail aux jeunes. Après le chaos, qui a été créé dans ce pays par l’OTAN, les jeunes en sont chassés. Ce sont eux qui alimentent aujourd’hui les guerres sahéliennes et la migration vers l’Europe.
Le départ des migrants, ne doit pas être interprété uniquement comme un acte de désespoir. Ils sont courageux ces jeunes qui n’ignorent pas les obstacles qu’ils auront à affronter. C’est dans l’espoir de faire vivre leurs familles qu’ils affrontent la mort.
Ainsi, par leurs actes désespérés, les migrants sont aussi en train de démasquer l’Europe qui, au nom de la liberté d’aller et venir a investi le monde entier mais verrouille ses frontières quand il s’agit des Africains. Les Américains et les Européens peuvent sillonner, sans visa, plus de 150 pays alors que les Africains ne peuvent visiter qu’une soixantaine, en moyenne, dont la plupart sont des pays africains[3]. Souvent c’est rudoyés, menottés et humiliés que les Africains sont renvoyés dans leur pays d’origine.
Bien avant les migrants d’aujourd’hui, le poète Léopold Sédar Senghor avait dévoilé l’hypocrisie de l’Europe et de la France dans son poème intitulé « Prière de Paix » en ces termes :
« Seigneur, pardonne à l’Europe blanche…..
Oui Seigneur, pardonne à la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques
Qui m’invite à sa table et dit d’apporter mon pain
Qui me donne de la droite et de la main gauche enlève la moitié
Oui Seigneur, pardonne à la France qui hait l’occupation et qui m’impose l’occupation si gravement »
Enfin, il est vrai que l’occident continue à exploiter le continent noir par le commerce inégal. Bien que l’occident prône la libre circulation des marchandises, les USA et l’Union Européenne ferment leurs frontières aux produits manufacturés africains, maintenant l’Afrique dans son rôle de fournisseur de matières premières et de consommateur de produits industriels européens et américains. L’élimination de l’élite néocolonialiste au pouvoir depuis les années 60 mettra de mettre en place des équipes capables de défendre l’intérêt des peuples africains.
Le XXIe doit connaitre un changement dans les relations Europe/Afrique. Cela suppose la démocratisation de la formation et de l’information, capable de vaincre la peur et le complexe d’infériorité. C’est la conscientisation des masses par la formation et l’information qui donnera, à l’Afrique les moyens d’entamer la bataille pour sa véritable libération. Car, un peuple ignorant et mal informé est manipulable, tandis qu’un peuple instruit et bien informé devient une force invincible.

YOUKELI    (05/05/2015)


[1] - Ibn Battuta, écrivain arabe qui a voyagé en Afrique subsaharienne au milieu du XIVe siècle.
[2] - Jules Ferry, « Le Tonkin et la mère patrie », 1890.
[3] - Passport index Passport power rank.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire