dimanche 1 juin 2014

BURKINA FASO : CARTON ROUGE POUR LES TRICHEURS !

Hier 31 mai, au stade du 4-Août de Ouagadougou, l’opposition a lancé sa campagne de dissuasion contre le projet de référendum sur l’article 37 de la Constitution limitant le mandat présidentiel que compte organiser les partisans du parti au pouvoir.
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Le meeting proprement dit a été marqué par les interventions des responsables des partis entrecoupées de prestations d’artistes-musiciens comme Dick Marcus, Humanist ou
Stade du 4-Aout à Ouagadougou
le 31 mai 2014
encore Bam Raady. Dans une brève intervention en langue nationale mooré, Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition politique bousculant le protocole, a remercié tous ceux qui ont fait le déplacement dans le plus grand stade du Burkina pour écouter les messages de l’opposition qui est vent debout contre le référendum sur l’article 37 de la Constitution, la mise en place du Sénat et le pouvoir à vie. Il a aussi demandé une minute de silence à la mémoire du juge Salifou Nébié, sauvagement assassiné le week-end dernier, et du professeur Ali Lankoandé, décédé dans la nuit du 27 mai dernier.
A sa suite, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, qui présidait le comité d’organisation de l’événement, s’est lui aussi réjoui de la mobilisation et il a annoncé qu’après Ouagadougou, il y aura un autre rassemblement à Bobo le 14 juin prochain au stade Sangoulé Lamizana, le plus grand de cette ville.
Arba Diallo brandissant un carton rouge...
Après lui, Arba Diallo, le président du parti des bâtisseurs (PDP/PS), Me Bénéwendé Sankara, le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) et Roch Marc Christian Kaboré, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), se sont succédé à la tribune dressée sur la pelouse du stade du 4-Août avant que Zéphirin Diabré ne revienne boucler la boucle.
Les interventions des présidents de parti ont toutes un dénominateur commun qui est le rejet du référendum sur l’article 37 de la Constitution. Arba Diallo s’est même particularisé en brandissant un carton rouge comme un arbitre de football au chef de l’Etat Blaise Compaoré pour son projet de tripatouillage de la loi fondamentale.
Dans son discours marqué par une interruption momentanée pour cause de coupure de courant, le chef de file de l’opposition politique a dit "prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur le climat de terreur qui se prépare au Burkina et sur les menaces qui pèsent sur la sécurité des opposants". Malgré tout, il a réaffirmé le rejet du référendum sur l’article 37 par l’opposition au motif qu’il est inutile, dangereux et facteur de division des Burkinabè. Zéphirin Diabré a profité de l’occasion pour répondre à ceux qui soutiennent que la Constitution n’interdit pas la révision de l’article 37 en disant que la même Constitution n’oblige pas à réviser l’article en question. Il a aussi répondu à ceux qui disent que la dernière décision revient au peuple en rétorquant que le peuple avait déjà tranché la question en 1991 au moment du référendum sur la Constitution de la 4e République. Sur le débat juridique qui a cours concernant la révision de l’article 37, le chef de file de l’opposition dira qu’il s’agit plutôt d’un débat d’opportunité, de morale politique, de bienséance politiques et de respect de la parole donnée. Du référendum dont il est tant question, M. Diabré estime qu’il faut d’abord un consensus sur l’idée même de cette consultation, qu’il faut que la question à poser concerne le maximum de Burkinabè mais pas une seule personne comme c’est le cas de l’article 37. Il a même fait des propositions de sujets d’intérêt majeur au chef de l’Etat comme la gratuité des soins dans les hôpitaux, dans les écoles, la fixation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à 50 000 F CFA, etc. Le projet de référendum auquel tiennent le chef de l’Etat et ses partisans ne concernant pas un sujet qui fait consensus, l’opposition le rejette et le rassemblement populaire du 31 mai marque le lancement d’une campagne de dissuasion, a fait savoir Zéphirin Diabré. Si jamais les partisans du référendum ne renoncent pas, le chef de l’opposition prévient que lui et les siens passeront à une autre phase de la lutte et "utiliserons tous les moyens que nous offre la loi pour les faire échouer".
D’ores et déjà, et dans le cadre de la campagne de dissuasion, le mot d’ordre de mise en place de comités contre le référendum (CCR) à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina est lancé pour être le fer de lance du combat démocratique de l’opposition. Après avoir assuré les partenaires du Burkina qu’un changement démocratique n’entraînera pas de chaos, Zéphirin Diabré a donné rendez-vous aux militants de l’opposition, à tous ceux qui sont contre le projet de référendum au stade Sangoulé Lamizana de Bobo-Dioulasso le 14 juin prochain. Son intervention a mis fin au rassemblement vers 12h.

Séni DABO
Titre original : « Rejet du projet de référendum : l’opposition lance sa campagne de dissuasion ». 

Source : aOuaga.com 31 mai 2014

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