Afrique du Sud : L'ex-président De Klerk accuse l'ANC de discrimination (AFP)
L'Afrique du Sud a notamment
instauré depuis des années une discrimination positive favorable aux noirs sur
le marché de l'emploi, dans la création et la gestion d'entreprise, et l'ANC
évoque régulièrement des projets de redistribution des terres, toujours
majoritairement aux mains des grands fermiers blancs.
F. De Klerk regretterait-il ça ? |
Frederik de Klerk, le dernier
président sud-africain de l'époque de l'apartheid, a accusé l'ANC au pouvoir
depuis 1994 d'instaurer une discrimination raciale dans le pays, dans un
discours à l'occasion du 20e anniversaire des premières élections
démocratiques.
"Ces politiques, dans ce
que l'ANC appelle la seconde phase de transition, sont ouvertement dirigées
contre des citoyens sud-africains sur la base de leur race", a lancé M. De
Klerk lors d'une allocution au Cap, "c'est anticonstitutionnel et c'est
l'antithèse de l'objectif de réconciliation nationale".
L'Afrique du Sud a notamment
instauré depuis des années une discrimination positive favorable aux noirs sur
le marché de l'emploi, dans la création et la gestion d'entreprise, et l'ANC
évoque régulièrement des projets de redistributions des terres, toujours
majoritairement aux mains des grands fermiers blancs.
Le temps est venu, a dit M. De
Klerk, d'un "dialogue sérieux (entre le gouvernement) et tous ceux qui
sont visés par sa conception de la transformation", a poursuivi l'homme
qui avait légalisé l'ANC et fait libérer Nelson Mandela en 1990, pour négocier
avec lui la fin du régime de ségrégation raciale.
L'Afrique du Sud célèbre cette
année les 20 ans de sa démocratie et des premières élections libres du 27 avril
1994, qui ont permis l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela.
Dans un bilan des deux
décennies de gestion de l'ANC, l'ex-président a noté les succès en matière de
construction de logement, de distribution d'eau et d'électricité ou encore
d'allocations sociales aux plus pauvres.
Mais il a vivement dénoncé ce
qu'il considère comme les plus graves échecs des successeurs de Mandela:
l'emploi, l'éducation, et l'aggravation des inégalités.
"Clairement, la politique
gouvernementale pour promouvoir l'égalité a été un échec. Les principaux
bénéficiaires de la discrimination positive et du programme d'émancipation
économique des Noirs ont été la classe moyenne émergente et l'élite, mais non
la vaste majorité de Sud-Africains réellement désavantagés".
Selon un classement
international, l'Afrique du Sud fait partie des pays les plus inégalitaires du
monde. Et le système éducatif, premier outil pour combattre les inégalités,
n'est pas au niveau attendu.
"Nous n'avons réussi à
donner une éducation décente qu'à un petit pourcentage de nos enfants", a
dénoncé M. De Klerk.
Sous l'apartheid, les systèmes
éducatifs pour noirs et pour blancs étaient totalement séparés, et les noirs
n'avaient droit qu'à des formations de base les empêchant d'accéder aux emplois
qualifiés. Vingt ans plus tard, l'école publique est notoirement de mauvaise
qualité, et les familles qui en ont les moyens confient leurs enfants aux
écoles privées.
Source :
Fraternité Matin 01 février 2014
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