Nous l’avions dit pendant la transition, nous l’avons
à plusieurs reprises dit depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir et nous le disons
encore aujourd’hui. La France n’est pas venue au Mali pour y combattre le MNLA.
Bien au contraire, elle est venue en urgence au Mali pour y sauver le MNLA
"La France entend faire d’IBK quelqu’un qui va finir
par se soumettre à la volonté du MNLA."
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qui
avait perdu le terrain face aux Djihadistes. Nous avons été clairs en donnant
cette information selon laquelle, Nicolas Sarkozy avait dit à ATT qu’il n’y
aurait pas de solution militaire au problème du nord Mali. Telle est la
position de l’Etat français.
Si au moment où nous le disions, cela paraissait
banal, aujourd’hui, le temps vient de nous donner Raison. L’arrivée d’une
délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies au Mali, est une preuve
tangible que le MNLA est soutenu par la France et ses alliés. D’ailleurs, cette
délégation a eu le courage de faire le choix du lieu de la rencontre comme si
le Mali ne s’était pas encore choisi démocratiquement un Président. La France
et ses alliés entendent faire d’IBK quelqu’un qui va finir par se soumettre à
la volonté du MNLA. La preuve, la délégation demande une feuille de route au
pouvoir central de Bamako qui sera soumise à l’appréciation du MNLA. C’est dire
que le MNLA est en droit de refuser certains points du contenu de la feuille de
route ou de les accepter. Autre point d’inquiétude, la question du désarment
qui est la vraie revendication du Président malien, a été rejetée par la France
et ses alliés. C’est désormais le cantonnement et non le désarment. Mais que
cache toute cette démarche qui n’obéit en aucune manière à la volonté populaire
du Peuple Malien ?
Tous les maliens ne pouvaient pas imaginer qu’après la
lutte contre les Djihadistes et surtout l’élection d’IBK au pouvoir, la ville
de Kidal ne serait pas libérée. Et oui, triste réalité !
Alors que nous avions dénoncé que l’accord
d’Ouagadougou cachait un danger, puisqu’il mentionnait le fait que 60 jours
après l’élection du nouveau président, le sort du Mali devrait être connu. Et
ce qui dérange, c’est le fait que toutes les Nations qui souhaitaient et
voulaient le retour à une vie constitutionnelle normale, elles sont en train de
tourner dos au Président élu du Mali : IBK. Les Nations Unies ne voulaient pas
des militaires maliens et ces derniers ont été étouffés. Quant au pouvoir
transitoire dirigé par Dioncounda Traoré, il n’était pas mieux indiqué pour
engager l’Etat malien pour faute de légitimité. La France et ses alliés
voulaient au Mali un président démocratiquement élu. Et c’est ce que le Peuple
du Mali a pu satisfaire en sortant massivement pour voter son président. Ce
dernier s’appelle Ibrahim Boubacar Kéita.
En principe, c’est donc lui qui devrait être le seul
et unique interlocuteur des Nations Unies lorsqu’il s’agit de la question
Malienne. C’est à lui de décider du sort de son pays, si nous nous référons à
la définition d’un président démocratiquement élu. IBK devrait aussi avoir
toute sa Nation entière en main afin d’y exercer librement son pouvoir.
Malheureusement nous assistons à un jeu des Nations Unies qui s’apparente à un
Etat sans président.
Une allégorie de la présence française au Mali ? |
Pourquoi est-ce que la France et alliés refusent-ils
d’écouter celui que le Peuple du Mali a choisi comme étant son Président ? IBK
n’est-il pas encore ce président démocratiquement élu en république du Mali ?
Alors pourquoi vouloir forcément le mettre sur le même pied d’égalité que le
MNLA ? Pourquoi la France a-t-elle ressuscité le MNLA, qui n’avait plus de
force, ni audience, ni adhésion, ni place au Mali ?
Nous y reviendrons. Mais en
attendant, nous prenons encore notre courage pour informer le peuple du Mali
que la France et ses alliés ne veulent pas laisser IBK les mains libres. En
refusant de désarmer le MNLA, la France et ses alliés donnent ainsi une force
au mouvement rebelle qui a vendu le Mali aux criminels de tout genre.
Monoko N. Toaly (pour Africa Leaders)
en maraude
dans le web
Sous cette rubrique, nous vous
proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas
nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en
rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et
aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la
compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise
ivoirienne ».
Source :
La Dépêche d'Abidjan 17 Février 2014
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