jeudi 11 avril 2013

ROGER YOUAN : « TELLE EST MA MANIÈRE, A MOI, D’AIMER MON PAYS ».

Mes chers amis, je ne comprends plus rien. J’ai l’impression que rien n’a encore changé en Côte d’Ivoire. Moi j’ai fait campagne pour le candidat Alassane Ouattara. Je l’ai fait en toute conscience et confiance car l’homme a présenté un programme plus clair, réaliste et plus proche des réalités de mes

Roger Youan
concitoyens que les autres en lice.
Un programme bien chiffré donc il sera aisé pour chacun de nous de l’évaluer en fonction. Mais voilà que chaque fois que tu veux faire des critiques ou des propositions, il se trouve des personnes très « alassanistes » qui le refusent et prêts à te tenir des propos pas très humains. Ils vont même plus loin dans leur logique. On me rappelle que j’ai été un jeune patriote, un pro-Gbagbo même si je me suis battu pour Alassane Ouattara, qui est aujourd’hui président de la République.
Ne vous torturez pas les frères. Oui ! Ne vous auto-flageller pas. Je ne renie pas mon passé comme d’autres. Je suis un homme de l’Ouest et c’est comme ça chez nous. Un homme responsable et mature, chez les wê surtout, reste toujours digne de ce qu’il a été, de ce qu’il est et de ce qu’il sera. Je suis donc digne et fier de mon passé. Que sera ton présent et ton avenir sans ce passé ? Moi je suis Wobé de père et Guéré de mère. Vous comprenez donc que je suis un Wê. Oui ! J’ai soutenu Gbagbo au plus fort de la crise militaro-politique que notre pays a connu.
J’ai été Président des patriotes victimes lors des événements des 6, 7, 8 et 9 Novembre 2004. Oui je l’ai été. Je reste toujours fier et soulager de l’avoir fait parce que je suis contre toute idée de coup d’état. Qui pourra lever le petit doigt en Côte d’Ivoire et dire qu’il aime les coups d’état ? Personne bien sûr.
Je l’ai fait et je le referais si la même situation arrivait à se produire encore aujourd’hui. On ne le fait pas pour un homme mais pour les institutions démocratiques qui existent dans le pays. Pourquoi les uns et les autres condamnent aujourd’hui les tentatives de déstabilisations çà et là ? Dites-moi pourquoi ? Pourtant ce n’est plus Gbagbo qui est au pouvoir. Ce n’est pas bon, les coups d’état. Tant qu’on ne mettra pas un terme définitif à la folie des coups de force dans nos états africains, je pense qu’il faudra un tant soit peu oublier de penser développement et pays émergent.
Comprenons cela et comprenez une fois pour de bon que c’est parce que les institutions étaient restées debout malgré tout qu’on a pu organiser des élections en Côte d’Ivoire. On ne parle pas d’élections dans un pays où il n’existe pas d’institutions. Il faut les remettre d’abord en place et sachez que cela prend du temps. Le cas Centrafricain est bien là pour l’attester.
Quel que soit le problème, il ne faut pas renverser nos institutions
J’ai fait campagne pour Alassane Ouattara pour mettre fin à un système dont les pratiques étaient malsaines : le clientélisme, le népotisme, le favoritisme, l’enrichissement illicite, le détournement des deniers publics, la course insolente à l’argent, la bourgeoisie impolie, la corruption, la division, l’injustice sur toutes ses formes, le régionalisme très insolent, le m’as-tu-vu insolent, les abus de pouvoir, etc. C’est contre tout ça que Roger Youan a fait campagne. C’est pour aller jusqu’au bout de mon action que je me suis retrouvé dans le blocus au Golf Hôtel dans le but de toujours apporter mon soutien au Président démocratiquement élu, Alassane Ouattara.
C’est bien pour aller au bout de mon action qu’au moment où certains refusaient de passer sur les plateaux de TCI pendant les heures très chaudes de la crise postélectorale prétextant que leurs familles n’étaient pas en sécurité, nous on y prenait la parole pour rétablir la vérité là où le mensonge avait commencé à passer.
Je ne suis pas un opposant au régime du Président Ouattara. Mais je m’oppose aux mêmes causes qui produisent les mêmes effets.
Je m’oppose à tout ce qui nous a conduit à la guerre qui a fait des millions de victimes et dont on ne parle pas très souvent mais qui continuent de souffrir en silence.
Si nous constatons que les mêmes pratiques continuent sous l’administration Ouattara, nous allons les dénoncer. On ne va pas se taire et se cacher sous nos lits, observer et applaudir comme le font certains. Peu importe ce que cela nous coûtera.
Si vous ne voulez pas qu’on dénonce, si vous refusez qu’on critique, alors montrez-moi le changement pour lequel on a élu Alassane Ouattara, le changement pour lequel il y a eu 3 000 morts en Côte d’Ivoire.
C’est bien le refus de critique et d’acceptation de certaines vérités importantes qui ont fait couler le régime Gbagbo. Moi je refuse que le régime pour lequel des ivoiriens sont morts connaisse le même sort. Il faut que les uns et les autres acceptent qu’on porte des critiques à l’action du régime. Cela va l’aider à emprunter le bon chemin. C’est bien cela la démocratie et la bonne gouvernance.
Le changement est un long processus ; la critique et la contradiction en sont l’essence.
Je refuse la posture des trois singes qui consiste à ne rien voir, rien entendre et rien dire. Je crois véritablement aider le Président Alassane Ouattara à réussir sa mission le faisant, pas le contraire.
Alors si tel est le cas, j’arrive a la conclusion que tous les systèmes politiques se ressemblent. Mais, de grâce, permettez-nous de limiter les dégâts pour l’avenir.
Telle est ma manière, a moi, d’aimer mon pays. 

Roger Youan, un homme libre, un pro-Côte d’Ivoire.
Titre original : « Je vais toujours critiquer malgré tout… »  

en maraude dans le web
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Source : Connectionivoirienne.net 10 avril 2013

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