samedi 27 avril 2013

L’ONU met à nu les réseaux criminels des anciens chefs rebelles dans l’armée

ABIDJAN (Reuters) – D’anciens chefs rebelles ivoiriens intégrés dans l’armée nationale après l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara profitent aujourd’hui de leurs fonctions pour contrôler des trafics illicites en tout genre portant sur des millions de dollars, affirment des experts des Nations unies.
A. Ouattara au milieu de ses estafiers
Dans un rapport que Reuters a pu consulter vendredi, ces experts mettent en cause certains chefs
militaires, issus de l’ex-mouvement rebelle des Forces nouvelles et qui ont rejoint l’armée après la victoire d’Alassane Ouattara sur son rival Laurent Gbagbo en avril 2011, à l’issue d’une courte guerre civile.
Ces hommes occupent aujourd’hui des postes-clés au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), l’armée nationale.
« L’administration ivoirienne a progressivement intégré d’anciens commandants rebelles dans les forces armées nationales sans que ceux-ci aient abandonné leurs activités économiques et leurs méthodes de prédateurs et de chefs de guerre », disent les experts de l’Onu.
Ils ont étendu leur « réseau militaro-économique » sur tout le pays pour se livrer à de fructueux trafics, ajoute le rapport qui cite les noms d’Ouattara Issiaka, alias « Wattao », Hervé Touré, alias « Vetcho », Koné Zakaria, Chérif Ousmane et Martin Kouakou Fofié.
Kouakou Fofié fait l’objet de sanctions de l’Onu depuis 2006 (gel des avoirs à l’étranger et interdiction de voyager).
Aucun responsable ivoirien n’a pu être joint vendredi pour commenter ce rapport.
Le document affirme que les anciens combattants rebelles maintiennent leur contrôle sur les mines de diamants et l’industrie artisanale de l’or. D’ex-membres des Forces nouvelles travaillent dans des exploitations forestières illégales dans la région de Bouaké, leur ancien bastion, et font la contrebande du précieux bois de teck.
Des camions de l’armée ont été utilisés pour exporter clandestinement vers les pays voisins, surtout le Ghana, du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur au monde.
« Les autorités ivoiriennes estiment que pour la saison 2011-2012, la contrebande de cacao a atteint 152.000 tonnes, ce qui représente pour les finances du pays une perte de 76 millions de dollars », précise le rapport.
Dans la vie quotidienne, les civils sont parfois contraints de payer pour franchir les postes de contrôle de l’armée ou de la police, et peuvent même être soumis à un système d’impôt forcé, ajoutent les experts. 

Joe Bavier, Guy Kerivel pour le service français 

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Source : Connectionivoirienne.net 27 avril 2013

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