jeudi 28 août 2014

FPI. Prévenir la propagation de l’ébolassane*

Jeunes patriotes prisonniers des ouattaristes
L’ébolassane se caractérise par le refus des textes, normes et autres balises démocratiques. Celui qui en est atteint fait toujours le choix des raccourcis qui généralement oblitèrent l’avis dissident. Cette maladie fait signe et nourrit l’autocratie dans ce qu’elle a d’abject.  Quel terreau au sein du FPI a fait le lit de ce mal ?
Examinons. Porté à bout de bras par des militants généralement peu portés sur la main tendue, le FPI était bien parti pour structurer ses objectifs autour d’une éthique politique consistante. Nous avons vu des frères et sœurs très engagés sur le front qui, avec régularité se dépouillaient de tout pour faire face aux exigences primaires du parti dans leurs localités respectives. Le parti n’était pas au pouvoir et avait peu de moyens pour faire face aux exigences financières des différentes structures. De la reconnaissance officielle du FPI jusqu’en 2000, tous se saignèrent abondamment  pour consolider le front. De récurrentes déstabilisations se produisaient çà et là, avant chaque élection locale : certains dirigeants imposaient sans états d’âme des candidats qui n’étaient pas nécessairement le choix des bases. On finissait toujours par accepter ces intrusions malsaines ; il ne fallait pas fragiliser l’édifice FPI disait-on.
Cette rengaine a été constamment servie aux militants. Reléguant aux calendes grecques le filtre des cadres. Ceux qui osaient s’en offusquer sans voile étaient férocement indexés. Ils pouvaient quitter le parti s’ils n’étaient pas d’accord. La porte est ouverte, voici le slogan aseptisant que maniait avec dextérité la racaille ambitieuse. La redoutable efficacité d’une telle énonciation repose sur le fait qu’il est difficile pour tout militant honnête de quitter effectivement son parti pour des désaccords locaux peu épais au regard des enjeux essentiels. Mais la multiplication de ces désaccords finit par faire le berceau de la médiocrité. En effet, confinant au silence des cadres honnêtes et efficaces, ces incantations finissent  par remettre le gouvernail du parti à des individus à intégrité fissurée. Pire, elles discréditent à terme toute œuvre de construction.
Par couches successives, le FPI a lui-même sapé la fondation de l’édifice, brouillant insidieusement les balises de la refondation. Les choses n’ont pas fondamentalement changé après l’élection de 2000 qui pourtant a vu un engagement sans précédent des militants : ils ont poussé le général président à lâcher prise. Cette accession à la magistrature suprême aurait pu pousser le parti à fortifier ses assises au plan moral. Le respect du militant n’était toujours pas à l’ordre du jour : Affi était fermement au guidon. Le pouvoir acquis a le plus souvent donné du pouvoir à certains roitelets locaux qui ont davantage écrasé les dignes militants. Une situation qui, à la base, a littéralement neutralisé la voix du parti. Certains penchants et surtout la connexion absurde et manifeste avec des membres de la rébellion ont fini par mettre en évidence les failles morales de certains camarades.
La situation était si désespérée que le Président Gbagbo a tenté de colmater les brèches en mettant sur pied CNRD et LMP : des structures hors parti, hors Affi. Il l’a fait parce qu’il avait une lecture précise des signaux émanant du terrain. En effet, de hauts cadres avaient profité de la décentralisation ou autres postures pour détourner massivement les deniers publics. Il suffit, pour s’en convaincre, de faire le point des différentes régions gérées par les nôtres. Des présidents de conseils généraux sont loin d’avoir fait ce que prescrivait la doctrine du FPI. Avant les présidentielles de 2010, certains, pour malversations avérées, fuyaient la furie des militants : ils ne pouvaient faire la campagne en toute quiétude.
Pour avoir juste avant cette période fait le tour d’un nombre élastique de bases, nous confirmons : presque partout la nervosité de la base était réelle. Aussi, LMP et CNRD étaient incontournables qui mobilisaient au-delà du parti. L’engouement était perceptible. Mais malgré tous ces signaux explicites, il est évident que les leçons de défiance de la base sont restées sans lendemain. La crise récente réitère avec éloquence ce mépris de la base et de la démocratie interne. On ne peut engager un parti sur des sentiers tortueux en piétinant allègrement le souhait du plus grand nombre qui, en l’occurrence, refuse une participation à une quelconque élection tant que l’essentiel prescrit n’est pas fait.
Qu’est-ce qui a donc piqué Affi ? L’ébolassane. Sommes-nous certains qu’il est désormais à
Affi N'Guessan et consort... à Canossa-Daoukro
l’abri de toute contagion ? L’absence actuelle de sérum efficient ne rassure pas. En faisant prêter serment à Alain Dogou dans l’espace indigne où sévit l’ébolassane,  il a en toute hâte pris sur lui d’inoculer ce virus au FPI et le mettre à la disposition de la pharmaceutique ennemie.
La Côte d’Ivoire est plus que jamais dans la tourmente et il n’est pas acceptable qu’Affi, visiblement agonisant, continue à piloter le navire FPI. Il est complètement tétanisé par ce mal venu des officines occidentales. Aussi, ne peut-il être l’adéquate boussole. Le front a besoin d’un authentique porteur de doctrine, celle qui matinalement a fait rêver les Ivoiriens. Attendre un congrès pour mettre fin à son règne, c’est à n’en pas douter consolider la prostitution politique dans laquelle lui et ses «  hommes  » tentent de confiner le plus grand parti de Côte d’ivoire. Démettez-le, nos légitimes aspirations le commandent.  Il a en toute « responsabilité » refusé d’être le garant de nos dignes attentes.

Dr Oyissé (depuis la Suisse)

(*) Titre original : « FPI-Affi : Traiter rapidement l’ébolassane » 


 
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Source : CIVOX. NET 25 Août 2014

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