mardi 5 août 2014

Pensons (aussi) à la libération de la Côte d'Ivoire…

J'aurais pu, comme des milliers d'internautes, adopter la confortable position qui consiste à dire « Gbagbo ou rien », « c'est Gbagbo on connait », « sans Gbagbo, pas d'élection », « Gbagbo le digne fils de l'Afrique » et je ne sais quoi d'autre comme slogan flatteur.
Oui j'aurais pu adopter cette agréable et facile posture, vu que c'est celle qui vous couvre de tous les « honneurs », de la reconnaissance de « la communauté patriotique » et qui vous érige en digne fils de l'Afrique et en intrépide combattant. Oui, j'aurais pu, car, qui n'aime pas l'éphémère et chimérique « gloire » que cela procure ? Qui n'aime pas voir son ego flatté, surtout quand celui-ci est surdimensionné ? Oui, j'aurais pu, mais je ne le ferai pas.

En effet, ce n'est pas cette reconnaissance du griot que je cherche. Je n'ai que faire d'éloges laudateurs, inhibants et intellectuellement constricteurs. Car, en vérité, je vous le dis, cela ne nous procurera aucun grade et ne nous permettra point d'atteindre nos objectifs.
Ce qui importe à mes yeux, c'est la réflexion et l'action stratégiques, qui, au final, permettent d'atteindre l'objectif qu'on veut atteindre : la libération de la Côte d'Ivoire des griffes d'une dictature sans précédent. Ce qui implique, certes, la libération de tous les prisonniers politiques, sans exclusive et sans hiérarchie, mais également :
- la protection de notre nationalité contre son bradage(nationalité par déclaration). On n’y prête malheureusement pas l'attention que cela mérite, mais les conséquences immédiates seront fatales et irrémédiables. Notamment en ce qui concerne la carte électorale et sociologique de notre pays.
- la lutte pour la préservation de notre patrimoine foncier. L'impact dévastateur de cette recolonisation de nos terres, imperceptible aujourd'hui, n'en sera pas moins, au regard du principe de la continuité de l'Etat, un holocauste pour nous et les générations futures.
Oui camarades, pour moi, aucune lutte n'est au-dessus des intérêts de mon pays, le seul que j'ai : la RCI. Ce n'est pas élégant et surtout gratifiant de le dire (les insultes et jugements de valeur vont pleuvoir), mais je refuse d'adopter l'attitude et le comportement du mouton de Panurge. C'est un choix et je l'assume sans faiblesse et sans calcul. Personne n'a le monopole de l'amour pour Gbagbo car, tous, je dis bien tous, de près ou de loin, directement ou indirectement, nous avons souffert dans notre peau, dans nos biens, dans notre âme de l'injustice qui lui est faite et continue de lui être fait, en raison du juste et noble combat qu'il livrait à l'impérialisme occidental.
Unissons nos forces pour être forts au lieu de gaspiller nos énergies dans de vils palabres de postes ou d'orgueils.

David Koudougnon

Titre original : « La libération de Gbagbo, parlons-en. » 


 
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Source : La Dépêche d'Abidjan 3 Août 2014

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