Un Premier ministre droit dans ses bottes. On ne change pas une politique
qui ne produit pour l'instant aucun résultat. Le pacte de responsabilité et les
allègements de cotisations sociales pour les entreprises n'ont pour l'instant
pas fait baisser le chômage.
La rentrée « difficile » de François Hollande
La
rentrée c’est maintenant, pour le gouvernement. Après 15 jours de vacances,
François Hollande, Manuel Valls et tous les ministres ont retrouvé Paris en
début de semaine avant le conseil des ministres ce mercredi 20 août. Et cela
alors que la situation économique n’a jamais été aussi difficile depuis le
début du quinquennat.
« Une
rentrée difficile ». C’est l’expression… de la rentrée. Le Premier ministre
Manuel Valls l’avait dit dès le 1er août, juste avant de partir en vacances,
histoire de préparer les esprits alors que tous les signaux économiques sont au
rouge. Il l’a encore dit le 15 août, après son déjeuner de travail avec
François Hollande au fort de Brégançon, dans le Var, lors de la pré-rentrée
médiatisée du couple exécutif, en marge des commémorations du Débarquement de
Provence. « La situation est difficile, nous avons un ralentissement de la
croissance, mais nous ne pouvons pas baisser les bras, a résumé Manuel Valls.
Moi je dois la vérité aux Français, leur dire que c’est difficile, mais le cap
doit rester le même, il ne s’agit pas de zigzaguer, il s’agit d’avoir du sang
froid, de tenir bon.»
Un
Premier ministre droit dans ses bottes. On ne change pas une politique qui ne
produit pour l'instant aucun résultat. Le pacte de responsabilité et les
allègements de cotisations sociales pour les entreprises n'ont pour l'instant
pas fait baisser le chômage. Seuls les actionnaires se remplissent les poches :
les dividendes versées par les grands groupes français ont bondi de 30% au
printemps, au moment même où tombaient les premiers chèques versés par l’Etat
aux entreprises dans le but initial d’améliorer leur compétitivité.
L'équation impossible
La
politique de l’offre n’a pas encore fait ses preuves. Alors que la croissance
est au point mort, les impôts ne rentrent pas, le manque à gagner pour l’Etat
devrait atteindre 10 milliards d’euros cette année. Réduire les déficits tout
en redonnant du pouvoir d'achat aux Français, c'est l'équation impossible du
gouvernement. A tel point qu’un conseiller de François Hollande parle d’une «
situation catastrophique ».
C’est
la nouveauté de cette rentrée au sommet de l’Etat : on n'est plus dans le déni,
la méthode Coué, l'optimisme érigé en principe de gouvernement. « L'inversion
de la courbe du chômage », « le retournement économique » : François Hollande
n'en parle plus désormais. Mais le président pense toujours être sur la bonne
voie. Il a même profité des commémorations du Débarquement de Provence, le 15
août, pour justifier une nouvelle fois ses réformes : « La France, cinquième
puissance économique du monde, entend par les réformes qu’elle engage, rester à
ce niveau », déclarait-il dans son hommage aux anciens combattants de la
Libération. Un discours auquel pourtant les Français ne croient pas, mais alors
pas du tout : 8 Français sur 10, selon un sondage Ifop pour le Journal du
Dimanche, ne font pas confiance au président et au gouvernement sur les questions
économiques.
Âpre rentrée politique
Rentrée
difficile sur le front économique, mais aussi sur le front politique : la
majorité se prépare à de nouveaux soubresauts. Avec les écologistes, qui font
leur rentrée jeudi à Bordeaux. Les deux anciens ministres EELV Cécile Duflot et
Pascal Canfin publient ces jours-ci chacun un livre pour dire tout le mal
qu’ils pensent de la politique de François Hollande. Et ça va mal au sein même
du Parti socialiste. On était parti avant l'été avec le mouvement des frondeurs,
cette minorité bruyante de députés socialistes qui contestent le pacte de
responsabilité. Ils sont toujours là. « Irresponsables », selon Manuel Valls.
En tout cas prêts à reprendre le bras de fer avec le gouvernement, puisqu'ils
estiment que l'absence de résultats leur donne plutôt raison. « Le compte n’y
est pas, juge ainsi le député Christian Paul, proche de Martine Aubry. La
vision de la situation économique n’est pas claire. Je serai profondément
désolé si le gouvernement s’enfermait dans des certitudes toutes faites, alors
que la situation a empiré, en France et en Europe. Il faut des solutions
françaises mais aussi européennes. »
Et l'Europe ?
Dans le même bateau... |
Le
salut de la France passe-t-il par l'Europe ? En cette rentrée « difficile »,
l’Europe apparaît un peu comme la dernière gâchette de François Hollande. Il
prépare activement le Conseil européen du 30 août, et espère obtenir souplesse
sur les déficits (les fameux 3%), et relance de la croissance au niveau
européen. Mais peut-on avoir gain de cause lorsqu’on apparait comme un mauvais
élève ? « La France a un vrai problème de crédibilité, estime Axel Poniatowski,
vice-président UMP de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée
nationale. François Hollande ne sera pas en mesure d’imposer quoi que ce soit.
Ni lui, ni Manuel Valls n’impressionnent qui que ce soit. En réalité nos
partenaires sont en train de se pencher sur le lit du malade, et le malade
c’est la France.»
Un
pays malade, un président affaibli : François Hollande applique l'adage bien
connu, « l'union fait la force ». Les sociaux-démocrates se retrouveront à
Paris le 29 août, à la veille du Conseil européen. C'est l'Elysée qui invite,
un signe qui ne trompe pas.
RFI
(*) Titre
original : « La rentrée « difficile » de François Hollande »
EN MARAUDE DANS LE WEB
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l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, ou que, par
leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des
causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : Fraternité
Matin 20 août 2014
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