"Peut-être qu'en y rajoutant
de nouvelles menaces en l'air,
on arrivera à le redresser..."
(Cicero Magazin für Politik Kultur)
|
A l’heure où l’Europe préfère couler avec les politiques économiques et
militaires de l’Empire moribond anglo-américain, plutôt que de rejoindre le
camp du monde libre des BRICS, l’Amérique du Sud vient lui donner quelques
leçons utiles de républicanisme.
Sous pression de l’UE pour ne pas remplacer les exportations
vers la Russie tombant sous le coup des sanctions décrétées par l’Angleterre et
les États-Unis, ou des contre-sanctions prises par Vladimir Poutine, le
président équatorien Rafael Correa a répondu sèchement : « Nous
n’avons besoin de la permission de personne pour vendre nos produits à des pays
amis. Pour autant que nous sachions, l’Amérique ibérique n’est pas membre de
l’Union européenne ! »
Quant à l’Argentine, que des fonds vautours soutenus par les États-Unis tentent de
précipiter dans la faillite, elle n’a pas hésité à venir en aide à la Russie,
visée par les mêmes forces. Une mission commerciale argentine de haut niveau
est attendue à Moscou le 19 août pour négocier des accords.
Car, comme l’a déclaré la présidente du pays, Cristina Fernandez
de Kirchner, lors d’un discours prononcé le 23 juillet : « Il y a
des acteurs nouveaux qui ne veulent pas vous écraser, mais au contraire
coopérer avec vous pour voir si, ensemble, on peut redémarrer cette énorme
voiture qu’est le monde aujourd’hui ».
Le 10 août, la chaîne de télévision publique russe Rossiya-1 a diffusé un programme enthousiasmant
de 7 minutes sur la nouvelle coopération russo-argentine, qui s’est mise en
route grâce à l’attaque ignoble des fonds vautours. Elle est axée sur les
domaines de l’abondance alimentaire, les progrès dans l’agriculture et dans la
science.
Selon ce programme, plusieurs pays sud-américains, dont le
Chili, l’Équateur, l’Uruguay, le Brésil et l’Argentine, se sont déjà portés
candidats pour remplacer les« fournisseurs occidentaux politisés » afin de garantir un approvisionnement
stable à la Russie. Ainsi, par exemple, l’avion de ligne brésilien moyen
porteur Embraer pourra remplacer les Boeings loués par la compagnie low
cost russe Dobrolet, sanctionnée par les États-Unis car elle assure
en exclusivité le vol Moscou-Simféropol.
L’Argentine remplacera, bien entendu, les exportations de produits
alimentaires qui pourraient manquer à la Russie. A commencer par la viande de
bœuf – « la meilleure du
monde », qui pourrait devenir le premier produit exporté vers la
Russie, avec en plus quelques « cuisiniers » argentins pour garantir la qualité de
la cuisson ! Déjà en 2013, les projets ont démarré pour assurer
l’exportation à grande échelle de viande bovine argentine vers la Russie.
« La liste des produits qui
viendront dans nos marchés inclut presque tous ceux que l’UE, la Scandinavie et
la Nouvelle-Zélande ont perdus. La Russie donnera le sourire à l’Argentine en
important beurre, crème et lait en poudre. » Cette dernière
exportera aussi des fruits : « des
poires, dont les meilleures proviennent de Patagonie, des tomates de la
province de Salta », patates, oignons, etc.
Outre le secteur agricole, où la Russie fournit depuis longtemps
l’Argentine en engrais, la collaboration touche aussi aux domaines de la
science et de la haute technologie. Ce n’est pas un hasard si la conclusion du
programme de Rossiya-1 a été tournée à Tecnopolis, la nouvelle cité des
sciences argentine, où sont désormais concentrées la R & D de l’Argentine
pour son industrie pétrolière, ses bio et nanotechnologies et son programme
spatial.
Lino Baranao, le
ministre argentin de la Science, de la technologie et de l’innovation
productive, y est interviewé : « Le monde développé veut réduire
l’Argentine à un garde-manger et un réservoir de ressources naturelles. Nous
sommes convaincus que cela ne peut apporter aucune amélioration dans la qualité
de vie de notre population. C’est pourquoi nous songeons sérieusement à adopter
des technologies qui peuvent ajouter de la valeur à nos produits d’exportation.
Le partenariat avec la Russie est donc stratégique. Il nous permettra d’avoir un
accès à des marchés tiers. Compte tenu du développement technologique de la
Russie et de l’Argentine, ceci nous permettra de nous renforcer au niveau
international ».
(*) - Titre original :
« Sanctions contre la Russie : l’Amérique du Sud renvoie l’UE dans les
cordes »
Source : solidariteetprogres.org
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire