dimanche 24 août 2014

« Quiconque prétend diriger la commune lutte doit expliquer sa stratégie au reste de la troupe. »

UN ESPRIT INCLONABLE NOMMÉ LAURENT GBAGBO
Une libre opinion de Julius Blawa Aguisso 

Quand nous écrivons que Laurent Gbagbo est un esprit alors que c’est une personne physique, cela veut dire que la force de ses idées pèse et pèsera pour longtemps sur notre temps et sur celui de la postérité. A ce titre, il est une légende voire un immortel. Malheureusement, un esprit peut se tromper ; donc il a dû se tromper voilà pourquoi, en ce nomment, certaines personnes ont été nommées autour de lui, suivez mon regard… Malheureusement, on ne peut pas cloner les idées, autrement dit, des comportements et des actes n’auraient jamais prospéré sous nos cieux.
 
D’abord au RHDP, que ce soit le vieux Bédié, ou son nouvel ancien jeune frère Ouattara, également en passant par l’ancien camarade Anaki ; tous lui sont redevables de quelque chose. Ceux qui connaissent l’histoire de la Côte d’Ivoire comprennent à demi-mot notre propos et c’est l’essentiel. Pourquoi, Ouattara et Bédié ont-ils été amenés à postuler à la présidentielle de 2010 ? La réponse est que Laurent Gbagbo aime l’homme ivoirien avant tout, mais il est surtout légaliste. On peut tout lui reprocher, sauf le traiter de tyran, encore moins d’anti-nordiste. Regardez par vous-mêmes ! Peut-on épouser une fille dont on déteste les parents ? Peut-on confier son avenir politique à des gens qu’on n’aime pas ? Issa Malick Coulibaly est-il du Front populaire Ivoirien pour être le porte-drapeau de la candidature de Laurent Gbagbo dans un environnement où plein d’ennemis tiennent le daguet prêt à le découper ? Soyons un peu sérieux un jour, n’est-ce pas Messieurs Bédié et Ouattara !
 
Laurent Gbagbo est un esprit, cela veut dire que ses idées ne mourront pas car chaque Ivoirien qui reconnaît ce pays comme le sien, se retrouve et dans le discours et dans la manière d’être du Woudi de Mama. Personne n’aura honte en  proclamant cela haut et fort, car ce ne sera pas un cri du cœur, mais un constat basé sur la réalité. Même retenu à La Haye depuis bientôt trois ans, son aura continue de flotter sur la Côte d’Ivoire et l’Afrique à la manière des héros du passés de notre continent.
 
Quand il dit « Si je tombe, enjambez mon corps pour continuer la lutte » ; beaucoup de ses amis n’ont pas compris le sens de ce propos. Laurent Gbagbo veut tout simplement dire que l’objectif que nous poursuivons tous, qui est la libération de la Côte d’ivoire, est plus important que sa personne. A ce titre, il n’est pas le combat, mais il le porte. Alors, s’il est en congé à La Haye, ceux qui  portent  le combat, doivent inclure Laurent Gbagbo dans le combat. Voilà pourquoi quiconque prétend diriger la commune lutte doit expliquer sa stratégie au reste de la troupe, au risque d’être taxé de traîtrise. Le président Affi doit digérer cela à ses dépens. Personne n’est contre Affi, contrairement à ce qui se dit ça et là. Il était nécessaire de mettre le holà quand on ne comprend pas où va le chef  du FPI. Nous ne sommes pas contre la personne du vieux Bédié, mais ce sont ses actes qui nous rebutent. C’est pour cela, quand Affi dit que ce Monsieur-là est incontournable et qu’il faille aller lui demander conseil, on se dit que quelque chose cloche absolument.
 
Au début de la crise, nous craignions l’affaiblissement de la direction du parti. Malheureusement le président Affi n’a pas rattrapé ses sorties hasardeuses. A notre avis, aujourd’hui, ligoté comme il est, il ne lui reste plus qu’à démissionner avant que le congrès ne l’éjecte comme un malpropre. La colère gronde encore dans nos cœurs à l’idée pour Affi d’avoir suscité et obtenu un rendez-vous manqué avec l’Histoire. Pourquoi Affi a-t-il manœuvré pour aller voir tout seul le président français à qui nos camarades, dignes fils de ce pays, auraient pu dire leur part de vérité ? Que le président du FPI veuille tourner la page Gbagbo, qu’il ne s’y prendrait pas autrement que ce qu’il a fait ! M. Affi connaît-il qui est Laurent Gbagbo ? Qu’il demande à M. Anaki Kobenan ce que nous avons fait à Paris, mais aussi le risque que ses camarades d’antan ont pris quand il était en prison. Cela éclairera la lanterne de M. Affi.
 
Laurent Gbagbo peut comme toute personne humaine être ingrat, mais il n’aurait jamais tourné la page quand ses amis sont embastillés. Si tel n’avait été le but d’Affi, pourquoi n’explique-t-il pas sa stratégie clairement aux autres membres du bureau politique ? Ce qu’on peut en définitive retenir est qu’on a beau être un grand esprit, le clonage de ses idées est vraiment impossible. Cela explique pourquoi, ceux qui entourent Laurent Gbagbo peuvent avoir un regard divergent sur la lutte de ce leader charismatique.
 
Des filles à haute voix mais aussi des hommes en silence et dans le tréfonds de leur être, ont pleuré quand Affi a été jeté en prison. N’eut été la démarche modérée d’un Gervais P. Coulibaly – chose qu’on ne dit pas assez en ce moment –, Affi et bien d’autres croupiraient encore en prison. Voilà encore une main invisible de Laurent Gbagbo quand bien même il est loin du pays. Il agit par personne interposée. C’est la page d’un tel monument que certains camarades voudraient tourner ? La démocratie et la liberté sont aujourd’hui en deuil dans notre pays, ce n’est tout de même pas notre intelligence qui l’est aussi ! Alors attention… 

J. Blawa Aguisso 

 
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Source : CIVOX. NET 23 Août 2014

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