Une libre opinion de Julius Blawa Aguisso
Quand nous écrivons
que Laurent Gbagbo est un esprit alors que c’est une personne physique, cela
veut dire que la force de ses idées pèse et pèsera pour longtemps sur
notre temps et sur celui de la postérité. A ce titre, il est une
légende voire un immortel. Malheureusement, un esprit peut se tromper ;
donc il a dû se tromper voilà pourquoi, en ce nomment, certaines personnes
ont été nommées autour de lui, suivez mon regard… Malheureusement, on ne peut
pas cloner les idées, autrement dit, des comportements et des actes
n’auraient jamais prospéré sous nos cieux.
D’abord au RHDP, que
ce soit le vieux Bédié, ou son nouvel ancien jeune frère Ouattara,
également en passant par l’ancien camarade Anaki ; tous lui sont
redevables de quelque chose. Ceux qui connaissent l’histoire de la Côte
d’Ivoire comprennent à demi-mot notre propos et c’est l’essentiel. Pourquoi, Ouattara
et Bédié ont-ils été amenés à postuler à la présidentielle de
2010 ? La réponse est que Laurent Gbagbo aime l’homme ivoirien avant
tout, mais il est surtout légaliste. On peut tout lui reprocher, sauf le
traiter de tyran, encore moins d’anti-nordiste. Regardez par vous-mêmes !
Peut-on épouser une fille dont on déteste les parents ? Peut-on confier
son avenir politique à des gens qu’on n’aime pas ? Issa Malick Coulibaly
est-il du Front populaire Ivoirien pour être le porte-drapeau de la candidature
de Laurent Gbagbo dans un environnement où plein d’ennemis tiennent le daguet
prêt à le découper ? Soyons un peu sérieux un jour, n’est-ce pas Messieurs
Bédié et Ouattara !
Laurent Gbagbo est un
esprit, cela veut dire que ses idées ne mourront pas car chaque Ivoirien qui
reconnaît ce pays comme le sien, se retrouve et dans le discours et dans la
manière d’être du Woudi de Mama. Personne n’aura honte en proclamant
cela haut et fort, car ce ne sera pas un cri du cœur, mais un constat basé
sur la réalité. Même retenu à La Haye depuis bientôt trois ans, son aura
continue de flotter sur la Côte d’Ivoire et l’Afrique à la manière des héros du
passés de notre continent.
Quand il dit
« Si je tombe, enjambez mon corps pour continuer la lutte » ;
beaucoup de ses amis n’ont pas compris le sens de ce propos. Laurent
Gbagbo veut tout simplement dire que l’objectif que nous poursuivons
tous, qui est la libération de la Côte d’ivoire, est plus important que sa
personne. A ce titre, il n’est pas le combat, mais il le porte. Alors, s’il est
en congé à La Haye, ceux qui portent le combat, doivent inclure
Laurent Gbagbo dans le combat. Voilà pourquoi quiconque prétend diriger la
commune lutte doit expliquer sa stratégie au reste de la troupe, au risque
d’être taxé de traîtrise. Le président Affi doit digérer cela à ses dépens.
Personne n’est contre Affi, contrairement à ce qui se dit ça et là. Il était
nécessaire de mettre le holà quand on ne comprend pas où va le chef du FPI.
Nous ne sommes pas contre la personne du vieux Bédié, mais ce sont ses actes
qui nous rebutent. C’est pour cela, quand Affi dit que ce Monsieur-là est
incontournable et qu’il faille aller lui demander conseil, on se dit que
quelque chose cloche absolument.
Au début de la crise,
nous craignions l’affaiblissement de la direction du parti. Malheureusement le
président Affi n’a pas rattrapé ses sorties hasardeuses. A notre avis,
aujourd’hui, ligoté comme il est, il ne lui reste plus qu’à démissionner avant
que le congrès ne l’éjecte comme un malpropre. La colère gronde encore dans nos
cœurs à l’idée pour Affi d’avoir suscité et obtenu un rendez-vous manqué avec
l’Histoire. Pourquoi Affi a-t-il manœuvré pour aller voir tout seul le
président français à qui nos camarades, dignes fils de ce pays, auraient pu
dire leur part de vérité ? Que le président du FPI veuille tourner la
page Gbagbo, qu’il ne s’y prendrait pas autrement que ce qu’il a fait ! M.
Affi connaît-il qui est Laurent Gbagbo ? Qu’il demande à M. Anaki Kobenan
ce que nous avons fait à Paris, mais aussi le risque que ses
camarades d’antan ont pris quand il était en prison. Cela éclairera la lanterne
de M. Affi.
Laurent Gbagbo peut
comme toute personne humaine être ingrat, mais il n’aurait jamais tourné la
page quand ses amis sont embastillés. Si tel n’avait été le but d’Affi,
pourquoi n’explique-t-il pas sa stratégie clairement aux autres membres du
bureau politique ? Ce qu’on peut en définitive retenir est qu’on a beau
être un grand esprit, le clonage de ses idées est vraiment impossible. Cela
explique pourquoi, ceux qui entourent Laurent Gbagbo peuvent avoir un regard
divergent sur la lutte de ce leader charismatique.
Des filles à haute
voix mais aussi des hommes en silence et dans le tréfonds de leur être, ont
pleuré quand Affi a été jeté en prison. N’eut été la démarche modérée d’un
Gervais P. Coulibaly – chose qu’on ne dit pas assez en ce moment –, Affi
et bien d’autres croupiraient encore en prison. Voilà encore une main invisible
de Laurent Gbagbo quand bien même il est loin du pays. Il agit par
personne interposée. C’est la page d’un tel monument que certains camarades
voudraient tourner ? La démocratie et la liberté sont aujourd’hui en deuil
dans notre pays, ce n’est tout de même pas notre intelligence qui l’est
aussi ! Alors attention…
J. Blawa Aguisso
EN MARAUDE DANS LE WEB
Sous cette
rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne
seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils
soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des
Ivoiriens, ou que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «
crise ivoirienne ».
Source : CIVOX. NET 23 Août 2014
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