samedi 4 mai 2013

Une nouvelle « grande nullité méconnue » ?

Ouattara voulait le pouvoir coûte que coûte
Dans « Jeune Afrique » de ce lundi 29 avril 2013 Alassane Dramane Ouattara a parlé. Voici un extrait de l’interview : « A priori, je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme je le voudrais dans les trois ans à venir ». L’actuel Chef de l’Etat n’est pas inconnu. Sa farouche volonté de gouverner notre pays a éclos à la mort de celui qui en fit le premier Premier ministre de notre pays. Anticonstitutionnellement mais passons. Il avait d’abord tenté de s’accaparer le pouvoir face à son actuel allié, d’une manière tout aussi bien anticonstitutionnelle. Mais, Dieu merci ou malheureusement pour nous (c’est selon), le Sphinx de Daoukro remporta le fauteuil présidentiel et se mit au travail. Le mandat d’arrêt international qu’il lança à son challenger envoya celui-ci en exil. En 99, Bédié aussi dû se réfugier sur les bords de la Seine, Ouattara ayant goupillé le premier coup d’Etat de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Gbagbo remporta la présidentielle de 2000 et passa dix ans à résister à la volonté presque démoniaque de Ouattara de prendre le pouvoir : assassinats (le comédien H, Philippe Reymond à Yamoussoukro, Dakoury-Tabley, les 60 gendarmes de Bouaké, des civils aujourd’hui estimés à 3000 âmes, les réfugiés de Nahibly, etc.), casses d’agences bancaires (BCEAO de Bouaké, Man, Korhogo, infructueux appels à la désobéissance civile (non-paiement de vignette auto), incendies commandités et attaques de bâtiments et services publics (le bureau du président de l’Assemblée nationale, les services du trésor, plusieurs marchés, la RTI), formation d’un gouvernement parallèle logé dans un hôtel. Alassane Dramane Ouattara voulait le pouvoir coûte que coûte. C’était une fixation, et il s’en est donné les moyens. Des plus iniques aux plus antidémocratiques. La fin justifiant les moyens pour lui, il y est allé sans état d’âme, froidement. Mais attention, dans l’ombre, sans se mettre en première ligne. Il y est aujourd’hui, grâce au travail accompli par l’armée française et voilà que seulement deux ans après sa faramineuse, illégitime et illégale investiture à Yamoussoukro, il avoue son échec aux affaires et oublie de s’autocélébrer pour avoir détruit des milliers de vies par des emprisonnements, des déportations, des tortures physiques et morales, exil obligé, des occupations illégales de domiciles privés, gels des avoirs à tour de bras. L’insécurité est désormais rapprochée, alors que comme dit Billy Billy, l’enfant du ghetto, sa sécurité à lui, est assurée par les Nations Unies. Je suis tombé à la renverse. Tenir de tels propos après ce petit rappel de ses hauts faits, oblige à se poser au moins deux questions : notre président a-t-il une once de respect pour nous ? Notre président est-il véritablement incompétent ?
 
I. Royal mépris des Ivoiriens

Il sera encore absent à l’occasion de la prochaine fête du travail. Lui, le plus gros employeur national, n’a que faire des jérémiades de travailleurs revendicateurs. Il parle de croissance de 9%, en attendant en moins de dix ans, de nous offrir une Côte d’Ivoire émergente, pendant que les prix augmentent sans cesse. Du jamais vu ! Un abîme sépare le Premier des Ivoiriens des autres. Croit-il que les Ivoiriens le reconduiront en 2015 avec un tel résultat ? Alassane Dramane Ouattara est un véritable miroir aux alouettes.
II. Véritable nullité politique
 
Cet aveu, s’il est sincère relève d’une certaine nullité politique. Comment un chef d’Etat en exercice peut-il s’avouer incapable de redresser le pays qu’il dirige et cela, avec un délai annoncé ? S’il est sournoisement en train de faire campagne en nous promettant avant la lettre, de réussir par la suite, c’est qu’il n’a pas le profil du métier. Sachant comment il est arrivé au pouvoir et ce qu’il en a fait (son aveu n’est pas une circonstance atténuante), comment pouvons-nous croire encore en lui ? Les cinq universités en cinq ans ne sont pas venues ; le million d’emplois par an n’est pas venu mais plutôt des licenciements en masse avec le rattrapage. Le mensonge, la violence et le faux sont au pouvoir. Le résultat est là. Les électeurs s’ils en ont la pleine liberté, ne se resserviront pas une telle aventure. Par contre, et à raison, l’on peut craindre la foudre pour 2015 car, ce qu’il nous a été donné de voir depuis 99, n’augure pas de bons signes. L’homme voudra le pouvoir coûte que coûte. Aux Ivoiriens de prendre leur destin en main.
 
Libre opinion du Dr Guehoun (Le Nouveau Courrier 30 avril au 01 mai 2013)
Titre original : « Royal mépris des Ivoiriens, ou véritable nullité politique »  

en maraude dans le web
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Source : CIVOX. NET 1er Mai 2013

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