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Ouattara voulait le pouvoir coûte que coûte |
Dans
« Jeune Afrique » de ce lundi 29 avril 2013 Alassane Dramane Ouattara
a parlé. Voici un extrait de l’interview :
« A
priori, je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme
je le voudrais dans les trois ans à venir ». L’actuel Chef de l’Etat
n’est pas inconnu. Sa farouche volonté de gouverner notre pays a éclos à la
mort de celui qui en fit le premier Premier ministre de notre pays.
Anticonstitutionnellement mais passons. Il avait d’abord tenté de s’accaparer
le pouvoir face à son actuel allié, d’une manière tout aussi bien
anticonstitutionnelle. Mais, Dieu merci ou malheureusement pour nous (c’est
selon), le Sphinx de Daoukro remporta le fauteuil présidentiel et se mit au
travail. Le mandat d’arrêt international qu’il lança à son challenger envoya
celui-ci en exil. En 99, Bédié aussi dû se réfugier sur les bords de la Seine,
Ouattara ayant goupillé le premier coup d’Etat de l’histoire de la Côte
d’Ivoire. Gbagbo remporta la présidentielle de 2000 et passa dix ans à résister
à la volonté presque démoniaque de Ouattara de prendre le pouvoir : assassinats
(le comédien H, Philippe Reymond à Yamoussoukro, Dakoury-Tabley, les 60
gendarmes de Bouaké, des civils aujourd’hui estimés à 3000 âmes, les réfugiés
de Nahibly, etc.), casses d’agences bancaires (BCEAO de Bouaké, Man, Korhogo,
infructueux appels à la désobéissance civile (non-paiement de vignette auto),
incendies commandités et attaques de bâtiments et services publics (le bureau
du président de l’Assemblée nationale, les services du trésor, plusieurs
marchés, la RTI), formation d’un gouvernement parallèle logé dans un hôtel.
Alassane Dramane Ouattara voulait le pouvoir coûte que coûte. C’était une
fixation, et il s’en est donné les moyens. Des plus iniques aux plus
antidémocratiques. La fin justifiant les moyens pour lui, il y est allé sans
état d’âme, froidement. Mais attention, dans l’ombre, sans se mettre en
première ligne. Il y est aujourd’hui, grâce au travail accompli par l’armée
française et voilà que seulement deux ans après sa faramineuse, illégitime et
illégale investiture à Yamoussoukro, il avoue son échec aux affaires et oublie
de s’autocélébrer pour avoir détruit des milliers de vies par des emprisonnements,
des déportations, des tortures physiques et morales, exil obligé, des
occupations illégales de domiciles privés, gels des avoirs à tour de bras.
L’insécurité est désormais rapprochée, alors que comme dit Billy Billy,
l’enfant du ghetto, sa sécurité à lui, est assurée par les Nations Unies. Je
suis tombé à la renverse. Tenir de tels propos après ce petit rappel de ses
hauts faits, oblige à se poser au moins deux questions : notre président a-t-il
une once de respect pour nous ? Notre président est-il véritablement
incompétent ?
Il
sera encore absent à l’occasion de la prochaine fête du travail. Lui, le plus
gros employeur national, n’a que faire des jérémiades de travailleurs
revendicateurs. Il parle de croissance de 9%, en attendant en moins de dix ans,
de nous offrir une Côte d’Ivoire émergente, pendant que les prix augmentent
sans cesse. Du jamais vu ! Un abîme sépare le Premier des Ivoiriens des autres.
Croit-il que les Ivoiriens le reconduiront en 2015 avec un tel résultat ?
Alassane Dramane Ouattara est un véritable miroir aux alouettes.
II.
Véritable nullité politique
Cet aveu, s’il est sincère relève d’une
certaine nullité politique. Comment un chef d’Etat en exercice peut-il s’avouer
incapable de redresser le pays qu’il dirige et cela, avec un délai annoncé ?
S’il est sournoisement en train de faire campagne en nous promettant avant la
lettre, de réussir par la suite, c’est qu’il n’a pas le profil du métier.
Sachant comment il est arrivé au pouvoir et ce qu’il en a fait (son aveu n’est
pas une circonstance atténuante), comment pouvons-nous croire encore en lui ?
Les cinq universités en cinq ans ne sont pas venues ; le million d’emplois par
an n’est pas venu mais plutôt des licenciements en masse avec le rattrapage. Le
mensonge, la violence et le faux sont au pouvoir. Le résultat est là. Les
électeurs s’ils en ont la pleine liberté, ne se resserviront pas une telle
aventure. Par contre, et à raison, l’on peut craindre la foudre pour 2015 car,
ce qu’il nous a été donné de voir depuis 99, n’augure pas de bons signes.
L’homme voudra le pouvoir coûte que coûte. Aux Ivoiriens de prendre leur destin
en main.
Libre
opinion du Dr Guehoun (Le Nouveau Courrier 30 avril au 01 mai 2013)
Titre original : « Royal mépris
des Ivoiriens, ou véritable nullité politique »
en maraude dans le web
Sous
cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui
ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu
qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et
des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à
faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la
« crise ivoirienne ».
Source : CIVOX. NET 1er Mai 2013
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