Source : Bol'Kotch |
Alassane Ouattara
est revenu sur terre, samedi dernier, à Man, s’agissant de la matérialisation
de ses nombreuses promesses faites aux Ivoiriens depuis son installation au
pouvoir. Face à la presse nationale et internationale, à la fin de sa visite
d’Etat dans la région du Tonkpi, 4 jours après, il a reconnu que tout ce qu’il
a promis n’est pas réalisable « maintenant
». Dans un accès de colère mal contenu, il assène, à sa résidence surplombant
la ville : « On ne peut pas nous demander
des résultats 1 an ou 2 ans après. Cela n’existe nulle part dans le monde ».
Puis il justifie : « Nous avons trouvé en
place un pays dans le bas-fond, complètement effondré. Je ne peux pas donner de
date devant marquer la fin des problèmes. J’utilise maintenant la
micro-économie ». Et de conclure en disant que «les choses vont
s’améliorer». Dans cette veine, il tente de minimiser les problèmes économiques
en affirmant que « le taux d’inflation en Côte d’Ivoire est de 1.5% comme dans des
pays européens, or, au Ghana, il est à 2 chiffres ». Alassane Ouattara est
convaincu d’une chose. C’est que « les
réformes portent leurs fruits plusieurs années après ». Comme pour dire que
ses concitoyens devront encore attendre longtemps pour voir leur pouvoir
d’achat prendre de l’envol. Toujours selon lui, 13 milliards de Fcfa ont été
injectés dans les projets de développement dans la région des Montagnes, sur
les 1555 milliards de Fcfa promis à ce district pendant sa campagne
présidentielle en 2010.
L’occupation des
aires protégées et des forêts villageoises à laquelle les populations
autochtones sont confrontées a meublé aussi les préoccupations des
journalistes. Notamment le règne du chef milicien Frci Amadé Ouérémi dans la
forêt classée du mont Péko, dans le département de Bangolo. M. Ouattara s’est
dit conscient de la défiance de ce hors-la-loi à l’égard des autorités
étatiques. « Le dossier Ouérémi est en
règlement. Il n’y aura pas d’impunité », répond-t-il, sans autre précision.
Avant de glisser sur la lancinante question foncière en Côte d’Ivoire. Là
aussi, Alassane Ouattara n’est pas allé au bout des attentes de ses
interlocuteurs. « Le problème de
l’occupation des aires protégées est en passe d’être réglé. Parce qu’il y aura
des mesures au plan du droit. L’application du code foncier n’a pas été
suffisante en Côte d’Ivoire. Nous allons le reprendre pour le renforcer »,
révèle-t-il. Tout en soutenant que « la
question foncière est liée à la question de la nationalité qui n’est pas encore
réglée en Côte d’Ivoire. Nous aborderons cette question en se référant aux
accords de Linas-Marcoussis. L’Assemblée nationale va statuer sur la question.
On n’a pas encore trouvé la solution pour un règlement dans le domaine de la
loi ».
Lors de son
meeting à Zouan-Hounien, Ouattara a affirmé que l’enquête relative à
l’assassinat du général Robert Guéi en 2002 est très avancée. Mais qu’en dit-il
des autres personnalités du pays tombées au même moment dans les mêmes
circonstances ? Réponse : « Je ne fais
pas de distinction entre les morts. La lumière sera faite sur tous les
assassinats ».
Quant au problème
du retour des exilés réclamé par les Dan à Zouan-Hounien, Ouattara s’est voulu
rassurant. Comme toujours, s’agissant de cette question. « Nous organisons le retour des exilés avec le Hcr. Notre souhait,
c’est que tous les exilés rentrent en Côte d’Ivoire. Nous organisons le retour
des militaires exilés au Togo et au Ghana », a-t-il expliqué.
Revenant sur ses
révélations faites à Biankouma indiquant que le Fpi a gagné 15 communes aux
dernières élections locales couplées, il a précisé : « Monsieur le journaliste de Notre Voie, je ne sais pas pourquoi le Fpi
se fâche quand je dis qu’il a remporté 15 communes. C’est la vérité. Je suis
entré dans les fichiers des militants du Fpi avec le ministre de l’Intérieur.
Il se trouve que certains noms vainqueurs de ces élections figurent parmi les
militants du Fpi dans les fichiers. Est-ce que c’est ma faute ? Pourquoi le Fpi
m’accuse ? Je n’ai rien inventé », soutient Alassane Ouattara, en citant
comme exemple le cas d’Agboville.
Félix Téha Dessrait, in Notre Voie
en maraude dans le web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de
provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre
ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou
l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu
informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des
mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
Source : La Dépêche d’Abidjan 7 mai 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire