« Ils eussent, sans nul doute, escaladé les nues
Si ces audacieux,
En retournant les yeux dans leur course olympique,
Avaient vu derrière eux la grande République
Montrant du doigt les cieux ! ... »
(V. Hugo)
« Malheureux le pays qui a besoin de [tels] héros. »
(D'après B. Brecht)
Si ces audacieux,
En retournant les yeux dans leur course olympique,
Avaient vu derrière eux la grande République
Montrant du doigt les cieux ! ... »
(V. Hugo)
« Malheureux le pays qui a besoin de [tels] héros. »
(D'après B. Brecht)
Ils avaient tous un point commun, les quatre anciens militaires accusés du meurtre de Firmin Mahé, un bandit de grand chemin, en Côte d’Ivoire, en 2005 : ils ont tous aimé profondément l’armée, qu’ils ont quittée aujourd’hui. « Ils étaient tous promis à de brillantes carrières », a tenu à souligner d’emblée Olivier Leurent, le président de la cour d’assises de Paris devant laquelle ils comparaissent depuis mardi 27 novembre pour homicide volontaire et complicité. Leurs parcours ont été examinés lors des premières heures de l’audience. Leurs interrogatoires sur les faits auront lieu jeudi 29.
Le brigadier chef Lianrifou Ben Youssouf, chômeur de 32 ans aujourd’hui, s’est engagé début 2001 au 4e régiment de chasseurs de Gap. « J’avais tout misé sur l’armée. Ma famille comptait beaucoup sur ça. Je passe de brigadier-chef à voyou », a-t-il confié dans un sanglot à la barre de la cour d’assises de Paris, mardi 27 novembre.
Né à Mayotte d’un père inconnu dont il s’est mis en quête une fois devenu militaire, le jeune homme a suivi au début des années 1990 sa mère, un beau-père, et sept demi-frères et sœurs depuis l’île de la Réunion jusqu’à Marseille où il est arrivé à 14 ans. Deux petits frères se sont engagés dans l’armée derrière lui, l’un à Carpiagne, l’autre à Clermont-Ferrand. L’image d’un oncle maternel, brigadier-chef avant eux, a dû compter.
Lui avait passé un CAP de carrosserie suivi d’un BEP. Mais quand sa petite amie est tombée enceinte, il s’est dit « l’armée, ce sera un emploi sûr. C’était pour subvenir aux besoins de ma copine et de ma mère ». Le première-classe Ben Youssouf a vite gravi les échelons, devenant pilote de blindé en six mois, brigadier en 2004, et même chef en 2006, après le meurtre de Mahé pour lequel il comparait pour le délit d’omission de prévenir un crime ; le sous-officier était le pilote du blindé à l’arrière duquel ses camarades ont achevé Firmin Mahé.
Il a servi au Kosovo, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire deux fois. Au retour de la première opération extérieure, il avait mûri, le garçon des quartiers nord de Marseille avait changé. « J’avais un soldat, s’est réjoui son capitaine, comme tout le monde aimerait en avoir tous les jours. » Il a été décoré. Ses bulletins de notation étaient élogieux : « sûr », « débrouillard », « consciencieux ». Il avait acheté une maison avec sa compagne, pour ses trois enfants. Mais après la Côte d’Ivoire il n’est plus parti en opération extérieure, la solde sans les primes n’y a plus suffi et la famille s’est trouvée surendettée. Le couple s’est séparé.
Un camarade entendu dans l’enquête judiciaire sur le meurtre de Mahé a témoigné : « Je connais la vie militaire et je sais que les principaux responsables ne seront pas touchés, il n’a pas pu faire ça sans ordre, de par son comportement de tous les jours. » Ce n’est officiellement pas l’affaire Mahé qui l’a fait exclure de l’armée mais une banale altercation au régiment en 2009. Il aime le football et encadre bénévolement des jeunes sans emploi. « J’aimerais bien retourner chez moi à Mayotte. Je m’étais beaucoup investi dans l’armée. J’ai envie de voir autre chose. »
Le brigadier-chef Johannes Schnier, 35 ans, a passé son enfance dans le Nord, à Quiévrechain. Un garçon « calme et sage » selon sa mère, agent d’entretien. Son père, un agent de maîtrise dans la sidérurgie, était « strict » mais, dit- il, « pour les valeurs ». Il a choisi l’armée après son service militaire. Trois tentatives pour passer le bac, une année de fac de sociologie à Lille : finalement, a indiqué son beau-frère ambulancier au cours de l’enquête judiciaire, « il se sentait bien dans l’armée. Il ne parlait pas du travail, mais plus des gens qu’il rencontrait ». L’armée l’a attiré car « c’est l’esprit de camaraderie », a-t-il répondu devant la cour d’assises de Paris mardi. « Le sport me plaisait. Et aussi le fait de partir en mission. » Accusé d’avoir tenu Firmin Mahé dans le blindé pendant que l’adjudant chef Guy Raugel lui mettait un sac en plastique sur la tête, le brigadier a eu un « sentiment de trahison ».
Ses rapports d’évaluation étaient excellents, il a été décoré. « Un petit gradé enjoué et jovial », dit une notation de 2003. « Un moteur essentiel pour le peloton, un exemple pour ses camarades », lit-on dans celle de 2005, à la veille du départ en Côte d’Ivoire. « Il a sa place parmi les meilleurs », ont encore noté les chefs après l’affaire, en 2006. Au président de la cour d’assises qui lui demandait d’expliquer ces éloges même après sa détention provisoire pour complicité de crime, il a répondu : « J’ai toujours fait mon travail de militaire. Je n’ai pas changé dans mon comportement. »
L’adjudant-chef Guy Raugel, 48 ans, coupe militaire et allure sportive, est un sous-officier meneur de terrain charismatique et loyal : « Il est carré, ce qui veut tout dire pour un militaire », a résumé un de ses amis. Lui a grandi dans la région de Perpignan avec ses deux frères, élevés par une mère courage qui était le pilier de la maison. Il a senti la vocation militaire « tout petit », arrêté l’école en classe de première, adoré les scouts d’Europe et les pompiers volontaires. « Je me sentais mieux dehors. » Un terrain familial ? Le grand-père maternel fut capitaine dans un régiment du train, l’oncle était parti « pour l’Indo » à 18 ans, le père s’était engagé en 1943.
L’adjudant-chef a rencontré sa femme, militaire elle aussi, en Allemagne, au 1er régiment de cuirassiers. Ils ont eu deux enfants : l’aînée s’apprête à entrer dans la police ; le cadet, lui, va s’engager dans l’armée.
Dans l’armée, il a, de l’avis de tous, trouvé son harmonie. Il comparaît pour homicide volontaire, pour avoir été celui qui a étouffé le coupeur de route Firmin Mahé sous un sac plastique sur ordre de la hiérarchie. Comme ses camarades du 4e régiment de chasseurs de Gap, lui aussi aligne les rapports de notation élogieux, les opérations extérieures, les décorations. En décembre 2005, alors qu’il est en détention provisoire pour le meurtre, son colonel écrit : « Il a donné entière satisfaction. Il est animé du meilleur esprit. C’est un sous-officier qu’on apprécie tout particulièrement d’avoir sous ses ordres. »
Dans son job, Raugel était « au top », il faisait l’unanimité, ont dit des camarades. Comme les autres militaires accusés devant la cour d’assises de Paris, il n’a pas fait l’objet de sanction disciplinaire.
L’adjudant-chef Raugel a livré à la cour d’assises la clé pour comprendre l’attitude de l’armée : « Je n’ai pas été sanctionné, c’est un choix des chefs. Ce qui a fait de nous des mauvais soldats, ce n’est pas d’avoir rempli notre mission, c’est juste que cette affaire soit sortie. On n’est pas dans le monde civil. Dans le monde militaire, ça ne marche pas pareil. Si on ne m’a pas sanctionné, c’est que j’étais pas un mauvais soldat. » Fin 2010, il a demandé sa retraite de l’armée. Il a depuis travaillé comme livreur. Il attend le verdict pour la suite.
Le colonel Eric Burgaud, 50 ans, est un catholique fervent, un homme d’honneur, un officier de vocation, « juste et droit », selon sa sœur jumelle.
Ses parents – mère au foyer, père cadre supérieur dans l’industrie – se sont installés en banlieue ouest de Paris à Marly-le-Roi. Une « famille très famille », heureuse, a noté le président de la cour d’assises de Paris Olivier Leurent, mardi 27 novembre, face à l’ancien chef de corps du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry.
Il fut un jeune très sportif – tennis, voile, ski –, a suivi une scolarité dans un collège privé de Saint-Germain-en-Laye, avant d’entrer à Saint-Cyr en 1982. Il dit s’être marié « très tard », à 35 ans, avec Florence, rencontrée lors d’un pèlerinage. « Ma famille, c’est mon petit trésor », a-t-il confié, droit dans son costume sombre de civil lors de cette première journée d’audience. Sa mère a témoigné au cours de l’enquête, qui a conduit à renvoyer son fils devant la justice pour complicité du meurtre de Firmin Mahé en Côte d’Ivoire en 2005 : « Mon père, mon oncle, mon grand-père, mon arrière grand-père, tous ont été militaires, les trois derniers étant généraux », a-t-elle souligné. Eric soldat, Pascale, sa sœur, médecin, Benoît, le cadet, attaché parlementaire : selon elle, ses trois enfants ont choisi des « métiers à vocation ».
L’ancien colonel a choisi les armes pour « le sens du service ». Son idéal. Selon son ami Axel, directeur général de société, « il avait un engagement énorme parce que l’armée c’était son rêve. Il avait le souci de l’exemplarité pour ne pas décevoir ses chefs, et être sûr de rester dans l’honneur pour accomplir sa mission ». Une amie a confié au juge d’instruction : « Si ses principes et son devoir étaient en conflit, il ferait son devoir avant tout. » Pour son frère, il est « un puriste. Il va au bout de ses idéaux. Il cherche toujours à se comporter avec noblesse et droiture. Dans la famille, nous avons tous été très touchés que sa moralité ait pu être mise en doute ».
Après les faits, ont-ils tous témoigné lors de l’enquête, il fut « brisé ». Le colonel a servi au Liban, au Tchad, au Kosovo, en Côte d’Ivoire. Décoré. Félicité, lui aussi. Son dossier militaire était remarquable : « un officier d’exception ». Après l’affaire Mahé, la hiérarchie lui a proposé des postes en état-major. « J’ai quitté l’armée en 1988… euh… en 2008, parce que le ressort était cassé. On m’avait dit que je n’aurais plus de postes à responsabilité, que des placards dorés, ça ne m’intéressait pas. J’avais servi à la direction du personnel, je connaissais les règles du jeu. » Il est aujourd’hui cadre dans une entreprise.
Nathalie Guibert - Le Monde 28/11/2012
Titre original : « Qui sont les militaires accusés du meurtre de Firmin Mahé en Côte d’Ivoire ? »
Le brigadier chef Lianrifou Ben Youssouf, chômeur de 32 ans aujourd’hui, s’est engagé début 2001 au 4e régiment de chasseurs de Gap. « J’avais tout misé sur l’armée. Ma famille comptait beaucoup sur ça. Je passe de brigadier-chef à voyou », a-t-il confié dans un sanglot à la barre de la cour d’assises de Paris, mardi 27 novembre.
Né à Mayotte d’un père inconnu dont il s’est mis en quête une fois devenu militaire, le jeune homme a suivi au début des années 1990 sa mère, un beau-père, et sept demi-frères et sœurs depuis l’île de la Réunion jusqu’à Marseille où il est arrivé à 14 ans. Deux petits frères se sont engagés dans l’armée derrière lui, l’un à Carpiagne, l’autre à Clermont-Ferrand. L’image d’un oncle maternel, brigadier-chef avant eux, a dû compter.
Lui avait passé un CAP de carrosserie suivi d’un BEP. Mais quand sa petite amie est tombée enceinte, il s’est dit « l’armée, ce sera un emploi sûr. C’était pour subvenir aux besoins de ma copine et de ma mère ». Le première-classe Ben Youssouf a vite gravi les échelons, devenant pilote de blindé en six mois, brigadier en 2004, et même chef en 2006, après le meurtre de Mahé pour lequel il comparait pour le délit d’omission de prévenir un crime ; le sous-officier était le pilote du blindé à l’arrière duquel ses camarades ont achevé Firmin Mahé.
Il a servi au Kosovo, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire deux fois. Au retour de la première opération extérieure, il avait mûri, le garçon des quartiers nord de Marseille avait changé. « J’avais un soldat, s’est réjoui son capitaine, comme tout le monde aimerait en avoir tous les jours. » Il a été décoré. Ses bulletins de notation étaient élogieux : « sûr », « débrouillard », « consciencieux ». Il avait acheté une maison avec sa compagne, pour ses trois enfants. Mais après la Côte d’Ivoire il n’est plus parti en opération extérieure, la solde sans les primes n’y a plus suffi et la famille s’est trouvée surendettée. Le couple s’est séparé.
Un camarade entendu dans l’enquête judiciaire sur le meurtre de Mahé a témoigné : « Je connais la vie militaire et je sais que les principaux responsables ne seront pas touchés, il n’a pas pu faire ça sans ordre, de par son comportement de tous les jours. » Ce n’est officiellement pas l’affaire Mahé qui l’a fait exclure de l’armée mais une banale altercation au régiment en 2009. Il aime le football et encadre bénévolement des jeunes sans emploi. « J’aimerais bien retourner chez moi à Mayotte. Je m’étais beaucoup investi dans l’armée. J’ai envie de voir autre chose. »
Le brigadier-chef Johannes Schnier, 35 ans, a passé son enfance dans le Nord, à Quiévrechain. Un garçon « calme et sage » selon sa mère, agent d’entretien. Son père, un agent de maîtrise dans la sidérurgie, était « strict » mais, dit- il, « pour les valeurs ». Il a choisi l’armée après son service militaire. Trois tentatives pour passer le bac, une année de fac de sociologie à Lille : finalement, a indiqué son beau-frère ambulancier au cours de l’enquête judiciaire, « il se sentait bien dans l’armée. Il ne parlait pas du travail, mais plus des gens qu’il rencontrait ». L’armée l’a attiré car « c’est l’esprit de camaraderie », a-t-il répondu devant la cour d’assises de Paris mardi. « Le sport me plaisait. Et aussi le fait de partir en mission. » Accusé d’avoir tenu Firmin Mahé dans le blindé pendant que l’adjudant chef Guy Raugel lui mettait un sac en plastique sur la tête, le brigadier a eu un « sentiment de trahison ».
Ses rapports d’évaluation étaient excellents, il a été décoré. « Un petit gradé enjoué et jovial », dit une notation de 2003. « Un moteur essentiel pour le peloton, un exemple pour ses camarades », lit-on dans celle de 2005, à la veille du départ en Côte d’Ivoire. « Il a sa place parmi les meilleurs », ont encore noté les chefs après l’affaire, en 2006. Au président de la cour d’assises qui lui demandait d’expliquer ces éloges même après sa détention provisoire pour complicité de crime, il a répondu : « J’ai toujours fait mon travail de militaire. Je n’ai pas changé dans mon comportement. »
L’adjudant-chef Guy Raugel, 48 ans, coupe militaire et allure sportive, est un sous-officier meneur de terrain charismatique et loyal : « Il est carré, ce qui veut tout dire pour un militaire », a résumé un de ses amis. Lui a grandi dans la région de Perpignan avec ses deux frères, élevés par une mère courage qui était le pilier de la maison. Il a senti la vocation militaire « tout petit », arrêté l’école en classe de première, adoré les scouts d’Europe et les pompiers volontaires. « Je me sentais mieux dehors. » Un terrain familial ? Le grand-père maternel fut capitaine dans un régiment du train, l’oncle était parti « pour l’Indo » à 18 ans, le père s’était engagé en 1943.
L’adjudant-chef a rencontré sa femme, militaire elle aussi, en Allemagne, au 1er régiment de cuirassiers. Ils ont eu deux enfants : l’aînée s’apprête à entrer dans la police ; le cadet, lui, va s’engager dans l’armée.
Dans l’armée, il a, de l’avis de tous, trouvé son harmonie. Il comparaît pour homicide volontaire, pour avoir été celui qui a étouffé le coupeur de route Firmin Mahé sous un sac plastique sur ordre de la hiérarchie. Comme ses camarades du 4e régiment de chasseurs de Gap, lui aussi aligne les rapports de notation élogieux, les opérations extérieures, les décorations. En décembre 2005, alors qu’il est en détention provisoire pour le meurtre, son colonel écrit : « Il a donné entière satisfaction. Il est animé du meilleur esprit. C’est un sous-officier qu’on apprécie tout particulièrement d’avoir sous ses ordres. »
Dans son job, Raugel était « au top », il faisait l’unanimité, ont dit des camarades. Comme les autres militaires accusés devant la cour d’assises de Paris, il n’a pas fait l’objet de sanction disciplinaire.
L’adjudant-chef Raugel a livré à la cour d’assises la clé pour comprendre l’attitude de l’armée : « Je n’ai pas été sanctionné, c’est un choix des chefs. Ce qui a fait de nous des mauvais soldats, ce n’est pas d’avoir rempli notre mission, c’est juste que cette affaire soit sortie. On n’est pas dans le monde civil. Dans le monde militaire, ça ne marche pas pareil. Si on ne m’a pas sanctionné, c’est que j’étais pas un mauvais soldat. » Fin 2010, il a demandé sa retraite de l’armée. Il a depuis travaillé comme livreur. Il attend le verdict pour la suite.
Le colonel Eric Burgaud, 50 ans, est un catholique fervent, un homme d’honneur, un officier de vocation, « juste et droit », selon sa sœur jumelle.
Ses parents – mère au foyer, père cadre supérieur dans l’industrie – se sont installés en banlieue ouest de Paris à Marly-le-Roi. Une « famille très famille », heureuse, a noté le président de la cour d’assises de Paris Olivier Leurent, mardi 27 novembre, face à l’ancien chef de corps du 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry.
Il fut un jeune très sportif – tennis, voile, ski –, a suivi une scolarité dans un collège privé de Saint-Germain-en-Laye, avant d’entrer à Saint-Cyr en 1982. Il dit s’être marié « très tard », à 35 ans, avec Florence, rencontrée lors d’un pèlerinage. « Ma famille, c’est mon petit trésor », a-t-il confié, droit dans son costume sombre de civil lors de cette première journée d’audience. Sa mère a témoigné au cours de l’enquête, qui a conduit à renvoyer son fils devant la justice pour complicité du meurtre de Firmin Mahé en Côte d’Ivoire en 2005 : « Mon père, mon oncle, mon grand-père, mon arrière grand-père, tous ont été militaires, les trois derniers étant généraux », a-t-elle souligné. Eric soldat, Pascale, sa sœur, médecin, Benoît, le cadet, attaché parlementaire : selon elle, ses trois enfants ont choisi des « métiers à vocation ».
L’ancien colonel a choisi les armes pour « le sens du service ». Son idéal. Selon son ami Axel, directeur général de société, « il avait un engagement énorme parce que l’armée c’était son rêve. Il avait le souci de l’exemplarité pour ne pas décevoir ses chefs, et être sûr de rester dans l’honneur pour accomplir sa mission ». Une amie a confié au juge d’instruction : « Si ses principes et son devoir étaient en conflit, il ferait son devoir avant tout. » Pour son frère, il est « un puriste. Il va au bout de ses idéaux. Il cherche toujours à se comporter avec noblesse et droiture. Dans la famille, nous avons tous été très touchés que sa moralité ait pu être mise en doute ».
Après les faits, ont-ils tous témoigné lors de l’enquête, il fut « brisé ». Le colonel a servi au Liban, au Tchad, au Kosovo, en Côte d’Ivoire. Décoré. Félicité, lui aussi. Son dossier militaire était remarquable : « un officier d’exception ». Après l’affaire Mahé, la hiérarchie lui a proposé des postes en état-major. « J’ai quitté l’armée en 1988… euh… en 2008, parce que le ressort était cassé. On m’avait dit que je n’aurais plus de postes à responsabilité, que des placards dorés, ça ne m’intéressait pas. J’avais servi à la direction du personnel, je connaissais les règles du jeu. » Il est aujourd’hui cadre dans une entreprise.
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en maraude dans le Web
Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».
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Source : Connectionivoirienne.net 28 novembre 2012
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