Aujourd’hui, la parole à Abel Doualy, éditorialiste à Fraternité
Matin.
« Que c’est beau pour un chef de communier avec ses
hommes ! Surtout lorsqu’il s’agit d’un chef pas comme les autres ! Un Chef
d’Etat comme disait Félix Houphouët-Boigny, c’est comme le capitaine dans
l’eau, cette substance vitale dont personne ne peut se passer. Le peuple est
pour le Chef de l’Etat la substance essentielle qui lui confère force et
légitimité. De même que ce peuple attend, en retour, que le chef lui apporte la
joie de vivre, les solutions aux problèmes qui l’assaillent, aux maux qui le
rongent. Toute une dialectique, celle du maître et de l’esclave de Friedrich
Hegel. Ce philosophe allemand a fait remarquer qu’entre le maître et l’esclave,
il y a l’indispensable et indéniable lien d’interdépendance, d’assujettissement
mutuel, avec, chacun dans son rôle. S’il est clair que l’esclave est sous
l’autorité du maître de qui il obtient ses moyens de subsistance, il n’en est
pas moins vrai que sans l’esclave, le maître est réduit à jouer le rôle de ce
dernier. Il sera, dès lors, son propre maître et son propre esclave. C’est
cette relation qui lie un chef à ses hommes, j’allais dire à ses sujets. C’est
ce lien qui existe entre un Président de la République et son peuple considéré,
mises à part ses colorations politiques, comme son mandant. C’est-à-dire, celui
qui lui a délégué son pouvoir pour l’exercer afin que tous en tirent profit.
Car tout le monde ne peut être chef à la fois. Il faut bien qu’un soit oint du
suffrage des autres et qu’il agisse en leur nom et pour leur bien. C’est le
sens du fameux « je suis le Président de tous les Ivoiriens ; de tous les
Sénégalais ; de tous les Français ; de tous les Guatémaltèques, etc.… »,
qu’aiment bien utiliser les Chefs d’Etat dans leur discours. Une fois le jeu
électoral terminé (car ce n’est qu’un jeu comme il y en a tant d’autres avec,
toujours, un vainqueur et un vaincu), le peuple retrouve son unité, sa cohésion
dans la différence des uns et des autres. Et se (re)met, passez-moi
l’expression, à la disposition de celui qui a été élu. Puis la vie reprend son
cours normal. Le Président élu peut alors sillonner son pays, visiter son
peuple de l’est à l’ouest ; du nord au sud, sans oublier, bien entendu, le
centre. C’est ce qui s’est passé à l’ouest, il y a quelques mois. C’est ce qui
est en train de se passer en ce moment au nord-est, dans le District du Zanzan.
(…). Ces occasions, ces visites, quoique coûteuses, sont à multiplier. Car
elles permettent aux populations de communier avec leur chef et de se sentir,
ainsi, honorées. »
(Abel Doualy : « Effacer les traces
de la crise », Fraternité Matin 30 Novembre 2012).
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