mardi 27 novembre 2012

« Nous sommes déterminés à ne plus être esclaves de qui que ce soit. »

Interview de Marthe Agoh, ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, secrétaire générale du CNRD.


29 novembre 2011-29 novembre 2012, bientôt un an que M. Gbagbo a été transféré à La Haye. Quel sentiment éprouvez-vous aujourd’hui ?
La communauté internationale n’a pas assez de courage pour reconnaître qu’elle est allée trop loin.

Qu’est-ce que ça vous fait de constater qu’un an après, Mme Gbagbo soit visée par un mandat de la CPI ?
Je ne sais pas si c’est pour distraire parce qu’elle n’arrive pas à régler le problème de M. Gbagbo. Est-ce que c’est pour faire un chantage, ou elle estime que nous serons un peu plus ébranlés, nous les patriotes ivoiriens et africains. Je ne sais pas vraiment à quel jeu la Cpi joue. Mais pour moi, ils sont toujours dans leur même logique. Mais ils doivent savoir une chose, c’est que nous sommes déterminés à ne plus être esclaves de qui que ce soit.

Croyez-vous que le gouvernement va répondre à cet appel de la CPI ?
Moi, je n’ai pas affaire au gouvernement. Ce n’est pas un gouvernement souverain, ni même un gouvernement autonome. C’est le gouvernement qui nous a été imposé par la communauté internationale. Il fait ce qu’elle lui dit de faire parce que le péché que nous avons, le « crime » de M. Gbagbo, Mme Gbagbo et de tous les patriotes de Côte d’Ivoire est de ne pas se soumettre au diktat des impérialistes. Quand vous n’êtes pas soumis à leur diktat, vous devez être rayé de la carte du monde. Comme nous qui croyons en Dieu, nous savons que ce n’est pas eux qui nous ont créés, notre vie n’est pas entre leurs mains, j’invite simplement mes compatriotes à se tourner vers le créateur de ce monde. C’est ce qui nous manque pour que le combat… Je ne me soucie pas de cela parce que tout ça, c’est la distraction de faire croire que le gouvernement peut faire quelque chose. Je ne pense pas que ce soit M. Alassane Ouattara qui ait voulu transférer M. Gbagbo ou Mme Gbagbo. Il n’y a pas de problème entre nous. Le problème se joue au niveau de la communauté internationale. Remarquez un peu ce qui s’est passé au cours des élections. Après le résultat proclamé par le Conseil constitutionnel. Il a fallu que ce soit Nicolas Sarkozy (ex-président français) qui donne 72 heures à M. Gbagbo pour quitter le pouvoir. Où est-ce que vous avez déjà vu ça. Est-ce que c’est un peuple souverain ? Donc, ce n’est pas la peine de nous distraire, nous diviser, en faisant croire que M. Ouattara veut faire ceci, veut cela. M. Ouattara ne fait que ce qui plaît à ses patrons. Et nous, le péché qu’on a commis, c’est de ne pas obéir à ceux-là. Pourquoi je vais en vouloir à mon frère qui leur a obéi par rapport à moi, qui ai refusé et ai eu des morts, qui suis en prison et dépouillé de tous mes biens ?

L’affaire Katinan Koné, porte-parole de M. Gbagbo. Le 21 décembre, une autre audience est prévue à Accra. Qu’est-ce que cet épisode vous inspire comme réaction ?
Qui en veut à M. Katinan ? C’est toujours la même communauté internationale. Nous prions Dieu qu’ils (Ghanéens) appliquent le droit. Eux au moins, ils ont compris que c’est un être humain. Pour que nous ayons une société stable, nous avons besoin d’asseoir des principes fondamentaux qui respectent les droits humains.

Propos recueillis par Alerte Info
Titre original : « Ouattara ne fait que ce qui plaît à ses patrons »


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Source : Le Nouveau Courrier 26 Novembre 2012

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