vendredi 2 novembre 2012

Alassane Ouattara connaît-il seulement les limites territoriales de cette Côte d’Ivoire qu’il est censé gouverner ?

En marge de l’affaire Justin Katinan Koné, l’ancien ministre Lazare Koffi Koffi* commente le communiqué du Conseil des ministres du 26 septembre 2012.


Le Conseil des ministres du mercredi 26 septembre 2012 a-t-il voulu consacrer officiellement la cession d’une partie du territoire national à la République du Ghana ? Dans sa volonté de montrer que l’attaque du poste frontalier de Noé dans la nuit du 20 au 21 septembre 2012 est partie du Ghana, le communiqué de ce Conseil indique au chapitre des divers. 

« Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, ont informé le Conseil des circonstances de l’attaque du poste frontalier de Noé dans la nuit du 20 au 21 septembre 2012. Cette attaque armée a été l’œuvre d’assaillants venus de Nougoua, village ghanéen situé à environ 7 kilomètres de Noé. »
 
Cette information du communiqué du Conseil des ministres faisant de « Nougoua, un village ghanéen » est surprenante. Tout le monde sait, et les populations de ce village en premier, Nougoua se trouve en territoire ivoirien reconnu comme tel depuis la mémorable délimitation de la frontière entre l’actuel Ghana (autrefois Gold Coast) et la Côte d’Ivoire en 1882 et ratifié en 1902 par les gouvernements français et anglais de l’époque. Depuis cette date, la commission franco-anglaise qui a admis le cours d’eau de la Tanoé comme limite naturelle entre le deux pays, tous les villages à l’Ouest de ce cours d’eau font partie intégrante de notre pays. Ainsi, Noé. Ainsi Nougoua. Il est vrai que ce dernier village a abandonné son premier site du fait des inondations fréquentes, site appelé encore aujourd’hui Coco Town ou ancien Nougoua, mais que ce soit l’ancien site ou le nouveau, tout cet espace villageois appartient à la Côte d’Ivoire. A l’Est de cet espace, le village ghanéen le plus proche est Tanosso. D’où vient donc que le Conseil des ministres du mercredi dernier ait attribué « notre » Nougoua au Ghana ? L’actuel chef de ce village, qui se réclame chef de canton, se nomme Essan Kacou ; c’est un ancien gendarme ivoirien à la retraite. Ce village de Nougoua fait partie aujourd’hui du département de Tiapoum et de la sous-préfecture de Noé. Les candidats aux différentes élections y ont effectué plusieurs fois des missions et autres tournées de campagne. Quel est donc ce village de Nougoua qui se trouve, selon le gouvernement, en territoire ghanéen à 7 kilomètres de Noé. Le gouvernement doit le montrer au peuple ivoirien. Sinon, ce peuple sera en droit de lui exiger des explications sur la cession unilatérale d’une partie de notre territoire au Ghana. Après l’attaque de Noé, les autorités ghanéennes n’ont eu de cesse de montrer que cette attaque a eu lieu non pas à la frontière mais en plein territoire ivoirien, par des individus qu’on n’a pas vu venir du Ghana. Information du reste confirmée par le commandant Frci du poste de Noé. Pourquoi vouloir coûte que coûte que ces assaillants viennent du Ghana, jusqu’à faire du village ivoirien de Nougoua, un village ghanéen ?

(*) - Lazare Koffi Koffi est historien et natif du département de Tiapoum.

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Source : La Dépêche d'Abidjan 30 Septembre 2012
(Le titre est de la rédaction)

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