samedi 3 novembre 2012

Le bêtisier françafricain (suite)

Aujourd’hui, la parole à Vincent Hugeux, journaliste et blogueur

Vincent Hugeux

« Si le ridicule tuait, il y aurait depuis hier un putschiste galonné de moins ici-bas ». Ainsi Vincent Hugeux commence l’article qu’il a posté sur son blog, le 26 octobre, sous le titre : « Capitaine, nous voilà ! ». Et il le termine comme ceci : « Puisque l’intéressé invoque avec tant de ferveur les mânes du "Grand Charles", nul doute qu’il méditera plus avant l’exemple de son modèle. Lequel s’exila à Londres, sut s’effacer un temps, ne revint au sommet qu’avec l’onction des urnes, puis se retira en Irlande à l’heure du désaveu de 1969. Orgueilleusement ? Certes. Mais lui, au moins, pouvait éprouver quelque fierté en contemplant son œuvre »
 


Si le ridicule tuait… Evidemment, Hugeux sait très bien que non ! Par expérience, si l’on peut dire… Sinon, il n’aurait pas pondu cette cascade de sottises juste après avoir tancé le capitaine Sanogo avec tant de condescendance ; une condescendance frisant ce qu’on appelait naguère le « mépris colonialiste ». Au risque de faire douter sinon de sa connaissance factuelle de l’histoire de la France depuis 1940, du moins de la compréhension qu’il en a.

 Exilé à Londres, le « Grand Charles » ? Moi, j’aurais écrit qu’il s’y était replié devant un ennemi bénéficiant déjà d’une supériorité certaine, et qui par dessus le marché était secondé par la trahison domestique sous les nobles traits du …maréchal Pétain. Quand je dis « moi », je veux dire : quiconque a tant soit peu le respect de la vérité historique… et ne méprise pas ses lecteurs.
 Il « sut s’effacer un temps… » ? Moi, j’aurais écrit que, tel Achille devant Troie, De Gaulle s’était retiré sous sa tente pour bouder, parce que la constitution que le peuple français venait d’adopter ne lui plaisait pas.
 Il « revint au sommet avec l’onction (sic) des urnes » ? Moi, j’aurais écrit qu’un coup d’Etat planifié, à la faveur des événements d’Algérie, par ses partisans embusqués au cœur de la République le ramena au pouvoir en 1958.
 Il « se retira en Irlande » ? Un comble ! Je me souviens qu’après le rejet de son plébiscite, en 1969, De Gaulle se retira théâtralement à Colombey-les-Deux-Eglises, où il devait bientôt s’éteindre. Mais il est vrai qu’il mit sa brève retraite à profit pour voyager en Irlande, du 10 mai au 19 juin… Mais, de là à dire qu’il s’y retira…

Avec une telle façon d’écrire l’histoire, surtout l’histoire de ces temps-là, je soupçonne que si Vincent Hugeux avait été journaliste aux temps où un certain nombre de Français « se réfugiaient », qui à Londres, qui au Maquis, il aurait figuré en bonne place dans l’ours de « Je suis partout »…

Mais il a un alibi solide ; en 1940, il restait encore à naître.

Marcel Amondji

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