- « Si nous ne perdons pas de vue les perspectives historiques des événements majeurs de la vie de l'humanité, si tout en gardant le respect que nous devons à toutes les philosophies, nous n'oublions pas que le monde est la création de l'homme lui-même, le colonialisme peut être considéré comme la paralysie ou la déviation, ou encore l'arrêt de l'histoire d'un peuple en faveur de l'accélération du développement historique d'autres peuples. » A. CABRAL
28 janvier 1950 : Victor Biaka Boda, sénateur RDA de Côte d’Ivoire.
Dans la nuit du 28 janvier 1950, alors qu'il accomplissait une mission dont ses amis de la direction du PDCI-RDA l'avaient chargé, le sénateur Victor Biaka Boda disparut mystérieusement de la maison où il avait obtenu l'hospitalité après que sa voiture fut tombée en panne à l'entrée de la ville de Bouaflé. On feignit de chercher le disparu jusque en Guinée où il avait vécu et travaillé longtemps avant de revenir au pays natal. Puis un jour, peut-être parce qu'il était devenu politiquement opportun de dévoiler que Victor Biaka Boda était bien mort, ses restes furent découverts par hasard dans une clairière, non loin de Bouaflé. En réalité, il ne s'agissait que d'un corps sans tête et dévêtu. Mais on avait aussi découvert à proximité quelques objets ayant appartenu au disparu et qui furent considérés comme suffisant à identifier ce cadavre décapité comme celui de Biaka Boda. Pourtant le parlementaire disparu ne sera officiellement déclaré mort que le 20 mars 1953, soit trois ans après sa « disparition ».
17 janvier 1961 : Patrice Lumumba, Premier ministre de l’ancien Gongo belge.
Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion à Elisabethville, au Katanga, et livrés aux autorités locales. Lumumba, Mpolo et Okito seront conduits dans une petite maison sous escorte militaire où ils seront ligotés et humiliés par les responsables katangais comme Moïse Tshombé, Munongo, Kimba, Kibwe, Kitenge, mais aussi les Belges Gat et Vercheure. Ils seront fusillés le soir même par des soldats sous le commandement d’un officier belge. En 2003, le documentaire télévisé CIA guerres secrètes explique que Mobutu a fait dissoudre le corps de son rival dans l'acide, après l'avoir fait assassiner.
13 janvier 1963 : Sylvanus Olympio, premier président du Togo.
Le 12 janvier 1963, d'anciens tirailleurs de l'armée coloniale française, dont le sergent-chef Etienne Gnassingbé Eyadema, démobilisés au terme de la guerre d'Algérie, prennent d'assaut le camp militaire Tokoin à Lomé. Ils réclament ce qui leur était refusé jusqu'alors, à savoir leur incorporation dans l'armée nationale. Les officiers français qui encadrent l'armée togolaise parlementent avec les mutins. « Vous n'y pensez pas, leur auraient répondu les conseillers techniques métropolitains, jamais le Président n'acceptera une telle chose. Il vous fera plutôt fusiller. » Les insurgés prennent peur. Vers minuit, ils décident de prendre d'assaut la résidence présidentielle. Sylvanus Olympio réussit à s'échapper et tente de trouver refuge dans la cour de l'ambassade américaine. L'ambassadeur des Etats-Unis le découvre mais n'a pas la clé pour le faire entrer dans l'ambassade. Il prévient son homologue français, Henri Mazoyer. Quelques instants après, les mutins se saisissent d'Olympio et le tuent.
(D’après F.-X. Verschave)
15 janvier 1971 : Ernest Ouandié, dirigeant de l’UPC.
Le 15 janvier 1971, Ernest Ouandié est fusillé en place publique à Bafoussam en application d’une décision cynique, froidement préméditée par Ahmadou Ahidjo, président imposé au Cameroun par la France. Le 20 mars 1962, dans son article : « Citoyens libres ou esclaves », Ernest Ouandié écrivait : « Les chances de succès demeurent toujours grandes pour le peuple kamerunais (...) La gravité de la situation de même que l’amour que nous portons tous à notre pays, à son peuple, commandent que tous les Kamerunais se donnent la main et serrent les rangs pour porter le coup décisif au régime néocolonialiste agonisant. »
(D’après Beng Yves)
20 janvier 1973 : Amilcar Cabral, dirigeant du PAIGC.
Le 20 janvier 1973, à quelques mois de la proclamation de l’indépendance, Amilcar Cabral est assassiné à Conakry ! Les assassins sont des membres de son parti, le PAIGC, originaires de la Guinée portugaise qui croyaient que le Portugal leur donneraient plus facilement l'indépendance s’ils écartaient les Cap-Verdiens de la direction du PAIGC. Malgré la disparition de son dirigeant charismatique, le PAIGC conserva son unité et réalisa l’objectif pour lequel il avait été créé. L’année suivante, l’assemblée populaire proclame l’indépendance de la Guinée portugaise, promulgue sa Constitution et crée les organismes exécutifs correspondants.
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